[Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Malgré les fréquentes attaques des Hommes-Lézards, la ville de Port-des-Pillards est une ville prospère, bien qu'elle soit un repère d'individus peu recommandables.

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[MJ] Kriegsherr
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[Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Début ici : http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 889#p97889

Bienvenue dans ta nouvelle aventure. Elle ne sera normalement pas longue, c'est plus une transition avant que tu ne retrouves les tiens, comme le titre l'indique [et comme tu le souhaitais]. ;)
Finalement, la situation s’était débloquée d’une manière pour le moins inattendue. Le problème rencontré par les amazones semblait en effet avoir été réglé à la source par une intervention d’une armée d’hommes-lézards, malgré ce qu’en avait dit la prophétie amazone. Car, même si l’entente n’était plus au beau fixe depuis des lustres entre les farouches guerrières et les placides sauriens, les deux factions se battaient toujours dans le même camp. Ils avaient des ennemis communs et savaient lutter ensemble lorsque cela leur était mutuellement profitable.

C’est ainsi qu’Eranor n’eut pas à se charger de la tâche ingrate à laquelle il répugnait pour le compte des humaines. Mais ces dernières se montrèrent conciliantes, grâce surtout à l’intervention de Thalanil. L’asur semblait ne guère goûter aux joies de la vie en communauté avec les siens. Il s’arrangea donc pour que le seigneur des Cimes Stellaires puisse récupérer son magnifique cheval au plus vite et soit ramené près des colonies humaines de ce qu’ils appelaient « le Nouveau Monde ».

Bien entendu, pour les elfes, ce monde n’avait rien de nouveau. Ils le connaissaient depuis des millénaires, et c’était d’ailleurs sur ce continent, mais plus au Nord, que s’étaient établis les elfes noirs après la terrible période dite de « la Déchirure ». Les hauts-elfes disposaient aussi d’une forteresse bâtie sous le règne de Morvael l’Impétueux, aux environs de l’an 1200 du calendrier impérial. La « Citadelle du Crépuscule » -car tel était son nom-, était construite sur le cap à la pointe sud de la Lustrie et en gardait les rivages.

Eranor Dréanoc y aurait certainement mieux trouvé sa place que dans les taudis puants du Nouveau Monde d’Or. Mais rallier la Citadelle du Crépuscule n’avait pas été une option envisageable. Il aurait fallu pour cela entreprendre un voyage de plusieurs semaines à travers la jungle hostile de Lustrie, à travers un territoire tenu par des hommes-lézards peu enclins à laisser traverser des êtres à sang-chaud. D’autant que Thalanil n’avait pas montré de bonne volonté et avait décidé de ramener le noble à la trace de civilisation la plus proche, afin de perdre le moins de temps dans son étude des amazones.

C’est avec un soulagement qu’il ne chercha même pas à cacher qu’il laissa le seigneur en vue de la colonie de Skeggi, le saluant et le laissant planté là sans autre cérémonie. Visiblement, l’arrivée d’Eranor et son comportement vis-à-vis de son objet d’étude, de ses hôtesses, avait été pour lui source de désagréments. Maintenant qu’il n’était plus là, tout le monde était content, et tout rentrait dans l’ordre.

Cependant, le chercheur avait oublié ou plutôt omis de préciser que la colonie de Skeggi, tout comme les autres principaux ports humains sur cette côte, étaient tous des ramassis d’aventuriers, de nobles déshérités ou désargentés, de brigands, de mercenaires, de hors-la-loi, de pirates et plus généralement de toute la lie de la société humaine et même au-delà. Les norses et leurs croyances d’inspiration chaotique qui avaient fondé la ville étaient encore extrêmement présents ici, voire même majoritaires. Ces gens étaient d’excellents navigateurs et des pillards très connus, qui avaient plusieurs fois osé attaquer Ulthuan par le passé. S’ils n’avaient jusqu’à présent jamais réussi à prendre pied et à mener une campagne de raids sur l’île, ils avaient plusieurs fois abordé et pillé des navires elfiques, et même quelques petits villages et temples côtiers d’Ulthuan, en réussissant pour cela à passer outre les diverses patrouilles des vaisseaux et les sortilèges de défense protégeant les côtes, preuve de leur grande qualité de marins. Si leurs raids réussis sur les terres des hauts-elfes étaient relativement rares comparés à ceux menés annuellement sur le Nord de l’Empire, beaucoup plus proche géographiquement et moins bien défendu, la flotte impériale étant sans commune mesure avec celle des Asur, ils restaient un fléau inacceptable qui avait coûté la liberté ou la vie à quelques centaines d’elfes au moins.

Un évènement devenu célèbre en Ulthuan racontait même comment quelques drakkars transportant à leur bord moins de trois-cent norses avaient tenté d’attaquer rien de moins que la cité côtière de Lothern, port principal et mouillage de la flotte elfique, défendue par plusieurs rangées de murailles et de portes sur lesquelles patrouillaient pas moins de dix-mille archers. Les braves imbéciles n’avaient même pas eu le temps d’accoster ou de faire demi-tour, les archers impitoyables ne leur ayant pas laissé le temps de comprendre leur erreur. Leur précision légendaire avait eu raison des envahisseurs en quelques volées seulement.

Evidemment, tous les norses n’étaient pas des chaotiques barbares assoiffés uniquement de pillages. Une minorité d’entre eux étaient relativement ouverts à la discussion et au commerce, dont faisaient partie ceux de Skeggi. Mais ils restaient au fond d’une même culture commune, sympathisante du chaos à défaut d’y être forcément fidèle ou soumise.

Néanmoins, toutes ces connaissances, Eranor Dréanoc ne les avait pas encore, n’étant pas versé dans l’histoire humaine. Quant à Thalanil, il s’était bien gardé de l’informer à ce sujet. Notre héros ignorait donc tout de l’histoire de cette ville, de ses fondateurs et de sa fréquentation, même s’il n’allait pas tarder à s’en apercevoir s’il entrait en contact. Il savait juste qu’il s’agissait d’une des colonies humaines établie depuis quelques siècles sur le continent, du nom de Skeggi.

C’est dans cet environnement, dans ce repaire de ce qui se faisait de pire au monde, qu’Eranor allait devoir trouver un moyen de revenir au plus vite auprès des siens. Abandonné avec son coursier Senthoi et son équipement à la lisière de la jungle, il constata, alors que le soir commençait à tomber, ce qu’il avait devant lui.

Les lieux étaient très plats. Le site de construction choisi pour établir la ville était très étrange, mais paradoxalement, c’était ce qui l’avait sauvée au cours des siècles. En effet, l’endroit n’était rien d’autre, dans son état originel, qu’une zone marécageuse, proche d’une mangrove, à l’embouchure d’un fleuve.

Une grande muraille de bois renforcé, une palissade solide et haute, entourait complètement la colonie, protégeant la ville contre toute attaque, et empêchant le seigneur Dréanoc de voir ce qu’il y avait derrière. Sur environ cent à cent cinquante mètres aux alentours, la jungle était entièrement défrichée et domptée, laissant place à des cultures céréalières aléatoires et humides, principalement d’orge destiné à la fabrication de la bière. La visibilité y était parfaite pour les nombreux gardes qui patrouillaient sur les murailles, aucun obstacle ne venait la bloquer. Son portail était lui aussi gardé par deux hommes et une énorme créature que le noble identifia comme un ogre.

Sur environ cent à deux cent mètres ensuite, la zone entourant la ville était composée d’une zone défrichée mais non cultivée, et beaucoup plus mal entretenue, ou la nature et l’homme se disputaient encore la suprématie sans qu’on sache vraiment qui allait gagner. La priorité des habitants de Skeggi ne semblait pas d’exploiter ses terres ni même de les rendre exploitables, mais plutôt de se ménager un espace déjà plus ou moins préparé en vue d’une potentielle expansion future, et surtout d’avoir une visibilité plus grande pour parer à une éventuelle attaque extérieure.

L’endroit était un vrai marécage, constellé de sentiers qui se perdaient ensuite dans l’épaisse jungle à la lisière de laquelle l’asur se tenait. C’était dans cette zone que travaillaient encore à cette heure tardive de la toute fin d’après-midi une cinquantaine de gens mal vêtus et mal en point. Les yeux de l’elfe ne s’y trompèrent pas, et il repéra à leurs mains et à leurs pieds des chaînes, signe de la servitude qu’ils enduraient. Une vingtaine de gardes armés les surveillaient, s’assurant de la qualité de leur labeur. Les pauvres bougres trimaient, mais ils allaient bientôt rentrer. Il n’était pas certain que ni les esclaves, ni leurs maîtres n’aient eux aussi aperçu le haut-elfe en retour, mais celui-ci n’aurait pu jurer de rien. Une chose était certaine, cependant : si certains l’avaient vu, nul n’avait bronché et sa présence à la lisière de la jungle n’avait déclenché aucune réaction notable. La nuit, même aux alentours de Skeggi, il était dangereux de rester dehors. Non pas que l’intérieur de la ville soit moins dangereux, mais lui l’était plus en raison de ses habitants que de la nature.

Bientôt, la nuit tomberait, et l’asur devrait prendre une décision. Selon tout logique, il devrait se présenter aux portes et demander à pénétrer dans la colonie. Mais il était libre de faire autrement s’il le souhaitait. Il pouvait par exemple s’adresser aux esclaves ou à leurs gardiens aux alentours de la ville, qui n’étaient pas encore rentrés. Ou bien même choisir de rester dehors...

Des tests cachés ont été effectués.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Eranor
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

Alors qu’Eranor se préparait à s’enfoncer dans la forêt pour enquêter sur l’étrange arbre maudit que toutes les amazones semblaient redouter, une nouvelle arriva au village. Une nouvelle qui s’avéra étonnamment bonne : le problème avait été résolu de l’intérieur par les hommes-lézards. Le noble asur était particulièrement satisfait de ne pas avoir à risquer sa peau dans cette jungle humide et étouffante pour une primitive tribu d’humaine qu’il ne souhaitait en aucun cas rencontrer de nouveau. Mais un problème faisait alors surface, un problème qui ternissait l’heureuse nouvelle : qu’allait-il donc advenir de l’elfe maintenant que ces femmes sauvages n’avaient plus besoin de lui . Mourir ici, au milieu d’un amas primitif d’humaine sans aucun intérêt à défendre pour Ulthuan laissait un gout amer dans la bouche du seigneur Dréanoc.

C’était pourtant sans compter l’aide de Thalanil ! Certes, Eranor était méfiant vis-à-vis de cet étrange savant, mais il sembla que celui-ci parvint à convaincre les amazones de le laisser partir sans encombre. C’était cependant vers les colonies humaines et non la grande citadelle asur que Thalanil dirigea Eranor. Peut-être était-ce dû à la distance qui séparait la tribu amazone du fort elfique, ou bien à la volonté de Thalanil de rester éloigné le plus possible des siens… Le seigneur des Cimes Stellaires n’avait pas la moindre idée de l’endroit où il se trouvait après tout : c’était suite à un naufrage et d’une sorte de comas induit par le poison qu’il s’était retrouvé là et ses connaissances sur la Lustrie étaient quasiment nulles… Il savait que des humains avaient commencé à y installer des colonies depuis peu, que les hommes-lézards y disposaient de grandes citées, que c’était un endroit particulièrement hostile et dangereux et que jamais les siens n’y avaient pris pied, sauf en sa pointe sud, là où se trouvaient la Citadelle du Crépuscule.

Les adieux avec Thalanil à la lisière de la jungle, proche de ladite colonie humaine vers laquelle il avait emmené Eranor furent brefs, même presque inexistants. Chacun était trop heureux de se séparer de l’autre pour qu’une forme de solennité s’impose à l’instant. Le noble asur restait méfiant envers ce savant excentrique et ne l’appréciait guère de par sa préférence à rester éloigné de son peuple qui, pourtant, avait tant besoin de toutes les ressources qu’il puisse engendrer pour surmonter cette longue période de crise et de déclin. Pourtant, se savoir désormais le seul haut elfe présent provoquait un pincement de cœur à Eranor. Une grande solitude l’envahissait, il avait tant perdu… Sa sœur, ceux qui l’accompagnaient sur le navire elfique, la halfing qu’il avait juré de protéger… Il était si loin de son doux foyer, si loin de sa civilisation et des siens… Ici, il savait qu’il n’aurait pas beaucoup à attendre d’autre que de la jalousie, de la méfiance et du mépris de la part d’une race si jeune qu’elle en paraissait presque infantile.

Pourtant, c’est parmi eux que devra évoluer le seigneur elfe et c’est dans leur flotte qu’il devra trouver un moyen de locomotion pour rentrer chez lui… Cette perspective peu enthousiasmante était pourtant la seule option viable, l’autre étant de marcher vers le sud pendant peut-être des mois pour trouver la Citadelle du crépuscule et la présence salvatrice des siens, une entreprise très certainement mortelle. Aussi, la ville de Skeggi allait bientôt accueillir un noble asur en son sein… L’elfe savait qu’il devrait se montrer prudent, autant sur ses mots que sur sa façon de réagir, car, bien que l’Empire –dont faisait partie Skeggi- soit théoriquement un allié des elfes depuis qu’un empereur, Magnus le Pieux, avait envoyé un émissaire supplier les saurs de leur venir en aide et que le très puissant Teclis était parti enseigner la magie à ce jeune peuple avec l’aide de deux confrères, les humains restaient particulièrement imprévisibles et succombaient aisément à leurs passions immédiates. Eranor avait beau se savoir d’une extraction supérieure, d’un peuple oh combien plus brillant que celui-ci, il savait qu’il devrait faire profil bas et rester discret. Il fut un temps, pas si lointain, où il n’aurait pas eu cette sagesse, mais les évènements dramatiques qu’il avait endurés depuis ces derniers mois l’avaient fait murir.

Ainsi, Eranor se décida à envoyer au pas sa noble monture en direction de la porte qui s’ouvrait sur la colonie humaine. L’elfe était dans son armure et portait sa cape finement brodée, son épée pendait dans son fourreau sur sa cuisse gauche, son casque était accroché à sa ceinture sur sa droite et son bouclier, dans son dos. L’asur restait aux aguets mais relâchait volontairement ses muscles pour ne pas paraître agressif. Les colons de Skeggi ne devaient pas avoir l’habitude de voir quelque chose de non hostile sortir de la jungle et encore moins que ce quelque chose soit un noble haut elfe sur le dos d’une monture aussi flamboyante.

Les sabots de SenthoÏ s’enfonçaient dans la fange du sol marécageux sur lequel se dressait le village tandis qu’il s’en approchait. Eranor voulait passer à côté des travailleurs enchainés sans les interpeller, cherchant à ne pas faire de vagues pour avoir le plus de chance possible de trouver son salut dans ce petit port. Voir des êtres ainsi enchainé le laissait acerbe, ne lui rappelant que trop bien les pratique des cousins honnis des sens, les elfes noirs. Que l’empire s’adonne à ce genre de chose rabaissait d’autant plus la considération déjà peu reluisante qu’il concédait à cet état humain. Bien que d’un certain côté, il vint à l’idée du noble que c’était peut-être là des criminels assignés aux travaux forcés pour expier leurs fautes… Qu’importe, c’était la porte son objectif ! Arrivé devant elles, l’asur s’adressa aux gardes avec une voix calme et assurée, dans l’accent chantant de caractéristique de l’eltharin, la langue des hauts elfes.


-Bonsoir, mes braves, je suis Eranor Dréanoc, seigneur des Cimes Stellaires et je vous demande de me laisser entrer, une affaire d'État urgente m’amène vers le corps dirigeant de votre colonie et je vous saurais gré de m’y amener au plus vite.

Eranor avait misé sur le rapprochement entre Ulthuan et l’Empire et la fréquente présence de conseillers asur dans les grandes familles impériales ainsi que sur le sens du devoir que le noble elfe espérait que détenaient les gardes humains ci-présent pour approcher d’une autorité compétente avec qui il pourrait négocier son retour sur ses terres. Après tout, il était vrai qu’Eranor détenait des informations importantes, tel que la présence d’une arche noire pas si loin de ces côtes ayant fait naufrager son navire il y avait quelques jours de cela… De plus, l’elfe préférait d’abord essayer d’obtenir un transport auprès d’un représentant de l’état impérial plutôt que de sillonner bouges et taverne en quête de marins aptes à transporter sa monture et lui en Ulthuan avec le moindre risque de se faire piller ou pire durant la nuit sur le bateau…
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
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Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
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Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Test de CHA : 8. Réussite.
Lorsqu’Eranor s’avança en terrain découvert sur son fier coursier elfique, les esclaves ne détournèrent pour la plupart même pas la tête vers lui, trop occupés à terminer leur travail de la journée. Ils s’occupaient de défricher et d’entretenir la zone aux alentours de la ville. Leur absence de signe de surprise laissait à penser qu’ils avaient déjà repéré le noble à la lisière de la jungle. En revanche, leurs gardiens eux, fixèrent longuement le haut-elfe, le pointant du doigt et échangeant entre eux des paroles à son sujet, dans une langue dont seuls des échos parvinrent aux oreilles fines du seigneur Dréanoc. Il ne put hélas rien en tirer, car il s’avéra que la langue employée par ces gens n’était pas le Reikspiel pourtant partagé par l’essentiel des nations humaines, à savoir l’Empire et la Bretonnie.

Lorsqu’il arriva aux portes, les deux gardes le dévisagèrent avec une curiosité non feinte, seul l’ogre qui était avec eux ne semblait pas trop s’intéresser à lui. Sans-doute la créature n’avait-elle pas fait la distinction entre l’asur et un simple humain monté. Quoi qu’il en fût, chacun semblait rester sur ses gardes avec néanmoins une grande confiance. Nul ne semblait penser que cet étrange nouveau venu représente un réel danger.

Les deux gardes, des humains bronzés et bien bâtis torses nus et muscles saillants, étaient équipés pour l’un d’une paire d’épées de fer simples, pour l’autre d’une énorme hache à deux mains et à double tranchant qu’il gardait dans son dos, dont les lames étaient décorées de runes qui ne disaient rien à Eranor. En plus de leurs armes principales, chacun avait une longue dague dans des fourreaux de peau reptilienne à la ceinture. L’un était brun, l’autre blond, mais tous arboraient une pilosité importante : torse et bras poilus, longue barbe tressée et garnie de bijoux à la manière naine, et cheveux longs et relâchés, avec ça et là une tresse. Les deux hommes respiraient la confiance en eux, et devaient bien mesurer chacun près de deux mètres.

L’ogre, quant à lui, était un spécimen de deux mètres soixante quinze de haut, à la forte bedaine protégée par une plaque d’acier circulaire. Il portait un énorme canon dans ses mains et paraissait s’ennuyer ferme. Il était entièrement rasé. Il regardait Senthoï avec un regard des plus dérangeants pour l’intelligente bête, qui sentait bien que le monstre était en train de se demander quel goût il pouvait bien avoir.

Les paroles polies du seigneur elfe ne déclenchèrent dans un premier aucune réaction autre qu’un supplément d’étonnement chez les deux gardes. L’ogre, lui, n’avait même pas pris la peine d’écouter, se contentant d’observer ses congénères et d’attendre de voir si par chance pour lui, la situation dégénérait. Le grand blond à la hache à deux mains échangea un regard avec son camarade brun à peine plus petit, puis tous deux éclatèrent de rire, un rire bientôt repris par le troisième garde inhumain qui n’avait rien compris mais riait pour imiter les autres et faire semblant que lui aussi suivait la conversation.

Eranor devait avoir l’impression très désagréable qu’on se moquait de lui, car le fou rire dura bien trente secondes pendant lequel il eut le temps de s’impatienter pour sa réponse, avant que le brun ne se reprenne un peu et ne réponde entre deux éclats de rire, d’un ton exagérément poli, volontairement narquois :


-Mais bien sûr ! Si vôtre seigneurie des cîmes célères veut bien se donner la peine d’entrer. On se ferra un plaisir d’accueillir votre grâce comme il se doit à « la tête du lézard ». A moins que le seigneur Eranor Drénoc ne préfère ranger son arme dans son arme dans un fourreau à « l’amazone montée », ou encore qu’il se risque à parler avec un peuple de vrais marins au « drakkar chargé ». Sinon, messire désirera peut-être établir ambassade diplomatique entre deux pintes au « Nouveau Monde Doré ».

Assurément, on se fichait de lui, on était en train de se payer sa tête, de rire à ses dépends. C’était flagrant. Le ton exagérément flatteur employé, les sous-entendus graveleux… Tout cela était très étrange, mais les gardes s’écartèrent finalement pour laisser l’asur entrer dans la ville. Et ce qu’il y découvrit n’était guère enchanteur.

Si la muraille de Skeggi était haute, solide et en bon état, constamment entretenue et solidement, gardée, la colonie en elle-même était un vrai dépotoir, un bidonville puant, un taudis à la hauteur de ses habitants. Car personne n’était riche ou talentueux, ou alors ils n’étaient que de passage, et ceux qui faisaient fortune quittaient bien vite ce lieu.

La ville en elle-même était assez grande, de plusieurs milliers d’habitants et presque un kilomètre de profondeur, constituée de nombreuses maisons bâties sur pilotis. Les habitations et commerces semblaient avoir été plantés là au petit bonheur la chance, ce qui n’était pas faux, puisque la colonie s’était agrandie au fil du temps de manière totalement anarchique, créant un labyrinthe de ruelles affreusement sales où chacun jetait ses déchets et déjections sans se soucier le moins du monde de l’hygiène, du respect des autres, ou de la salubrité publique. L’odorat raffiné du noble en souffrit énormément, et c’est d’ailleurs la première chose qui le frappa lorsqu’il pénétra dans la ville. Même son coursier elfique renâcla devant une telle odeur fétide. Mais ils devraient s’y habituer, car elle était omniprésente ici.

En plus de quoi, les petites ruelles et impasses étaient de vrais coupe-gorges, les espaces sous les pilotis, des abris idéaux pour les voyous, bandits et autres agresseurs en tous genres.

La boue et les traces d’eaux sur les pilotis laissaient à penser que l’endroit était régulièrement inondé, et le moins que l’on puisse dire, c’était que l’entretien des bâtiments était au mieux complètement négligé. Les boiseries des maisons et bâtisses, à l’exception de la muraille, étaient en effet laissées à vau-l’eau. Hors, dans ce climat tropical extrêmement humide et chaud, la pourriture arrivait extrêmement vite. En conséquence, presque tous les bâtiments étaient rongés par l’humidité et en état de décomposition avancée. De plus, pour une raison inconnue, le bois semblait être l’unique matériau de construction utilisé, à part pour une énorme construction, un cairn de pierres gigantesque qui trônait au milieu du port. Il s’agissait probablement d’un monument à vocation commémorative ou cultuelle, car de nombreuses décorations et glyphes de dieux douteux, évoquant indirectement les puissances de la ruine, y trônaient. Les dieux des norses n’étaient pas directement ceux du chaos, mais ils y étaient liés !

Le port en lui-même était de bien meilleure facture que le reste de la ville. Assez grand, il était composé de rades et de digues en pierres qui continuaient la muraille extérieure de bonne qualité dans la mer, offrant une protection idéale aux nombreux bateaux mouillés dans le port, à la fois contre les éléments et contre les éventuels envahisseurs provenant du large. C’était là une preuve, s’il en était besoin, du savoir-faire unique des norse en matière navale. Car ce peuple fier prétendait surpasser même les marins de Lothern.

En tous les cas, la question pour le noble asur était de déterminer sa destination. A l’heure qu’il était, les commerces et « bâtiments publics » étaient fermés. Il faudrait attendre le lendemain pour y accéder. Eranor Dréanoc remarqua d’ailleurs qu’aucun signe impérial n’était présent dans la ville.

Plusieurs tavernes étaient possibles, en revanche. Allait-il passer la nuit dans l’auberge juste en face du port, dont l’enseigne indiquait « le drakkar chargé », avec un dessin de bateau nordique chargé d’or et de bière, probablement fréquenté par les marins et à l’ambiance très chaude, ou bien dans un établissement très chaud également, mais pour une autre raison, « l’amazone montée », dont l’enseigne représentait une fille en bikini armée d’une épée prenant une pose suggestive sur un barbare musclé tout aussi caricaturé. D’autres auberges étaient également possibles : le nouveau monde doré, dont l’enseigne représentait une pyramide d’or pur, et la tête du lézard, dont l’enseigne était ornée d’une tête de saurien géant de la jungle. Ces deux derniers endroits ressemblaient à des repaires d’aventuriers, mais semblaient également et paradoxalement aux établissements les plus huppés de la ville, alors que sur le Continent, elles n’auraient guère été qualifiées par d’autres humains que de mauvaises auberges mal famées.

C’était dire si pour un seigneur haut-elfe, elles paraîtraient insalubres. Mais mieux valait rentrer, manger et dormir à l’abri plutôt que dehors, dans cet immonde cloaque puant qu’était Skeggi. Rester dehors était s’exposer aux pluies fréquentes, aux insectes dont il commençait à avoir franchement assez, à l’odeur insupportable de déchets, de pourri et de déjections, mais aussi aux voleurs, violeurs, tueurs, brigands, agresseurs… Et se priver de repas et de repos de surcroît.

Par ailleurs, à l’entrée de la ville, le noble avait remarqué un alignement de cages, dont une partie était pleine de bêtes bizarres de la jungle. Lorsqu’il y revint après avoir fait en vain le tour de la ville à la recherche d’une ambassade ou de la demeure d’u bourgmestre, d’une capitainerie, poste de garde ou même d’un bâtiment impérial officiel quel qu’il soit -l’endroit semblait vraiment sombré dans l’anarchie, et nul n’avait daigné l’aider ou le renseigner, préférant l’ignorer complètement-, il remarqua que les grandes cages étaient maintenant remplies d’esclaves. Des hommes et des femmes enfermés comme des bêtes sauvages, et même moins bien traités, car serrés dans les cages les uns contre les autres, soumis aux éléments, nourris avec des restes. Les cages étaient fortement gardées par une quinzaine de gardes costauds et armés aux mines patibulaires, mais pourtant une voix pleine de détresse, s’en éleva et interpela Eranor, en eltharin :


-S’il vous plaît seigneur, aidez-nous ! Pitié !

Mais l’esclave qui avait parlé, qui qu’il fut, n’eut pas le temps de rajouter quoi que ce soit, car l’un des gardes frappa de sa hache à une main contre les barreaux métalliques rouillés mais solide en hurlant pour demander le silence…

Qu’allait faire le noble ? Ignorer cet appel à l'aide et chercher une auberge, ou se mêler de ce qui ne le regardait pas, au risque de froisser les autochtones ?
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

La seule réponse qui accueillit le noble Asur devant la porte de la misérable colonie humaine où il avait été laissé fut faite de rires moqueurs partagé entre les deux grand hommes velus et quelque temps plus tard, par l’ogre qui suivait bêtement ce qu’il se passait pour faire comme les autres. Une vague de rage commença à poindre dans le seigneur elfique, mais il garda une mine calme et le plus impassible possible, se sachant bien loin de son foyer, isolé et en position de faiblesse. Cependant, il se demanda tout de même pourquoi des gardes réagiraient ainsi devant un hôte de marque, d’autant plus de sa noble espèce… Et, hormis les moqueries de mauvais gout, la réponse du brun laissait entendre que nul ne dirigeait ici, qu’aucune autorité impériale officielle n’était en place. C’était une étrange manière de tenir ses colonies pensait Eranor, et sa considération pour l’Empire et la race humaine ne fit que chuter un peu plus face à tant d’ingérence et de manque de diplomatie. Mais Eranor, lui, n’en manquerait pas, surtout dans sa situation présente, perdu dans l’inconnu avec la mort, ou pire, l’esclavage s’il commençait à se faire trop menaçant…

-Merci messieurs. Lança simplement, sans un regard en arrière, le noble de Caledor après que les gardes se furent enfin écartés pour le laisser passer dans la ville.

Dans d’autres circonstances, ces humains auraient eu la langue coupée pour avoir osé proférer de tels affronts, mais l’asur devait aujourd’hui prendre sur lui et laisser passer. Ce qu’il avait déjà connu des êtres humains le laissait penser qu’ils se comportaient comme des enfants jaloux et capricieux, qui voulaient toujours plus et toujours plus vite sans ne jamais se soucier des conséquences futures pour eux et pour les autres, comme des créatures primitives qui n’en étaient qu’au début de leur civilisation et qui ne connaissait que peu de choses des notions d’hygiène et de politesse, et tout ceci s’avéra d’une véracité accablante ce jour-ci…

La puanteur de la ville était si prenante qu’Eranor ne put s’empêcher de plisser le nez. La ville n’était que bout malodorante et masure moisie. Rien ne cherchait à laisser un semblant d’idée d’ordre et de propreté dans les rues crasseuses de Skeggi, si ces allées et coupe-gorges pleins de fanges méritaient le nom de rue… Même son destrier blanc renâcla et hésita à s’engager dans un endroit aussi malsain que celui-là. Eranor tapota sur l’encolure de Senthoï tout en le caressant un peu pour le rassurer avant de le forcer un peu plus pour avancer, car il n’avait nul envie de s’attarder dans un lieu aussi insalubre.

Tout ici était fait de bois, matériau que n’importe quel elfe aurait su complètement inadapté à ce climat… Il en résultait que la grande majorité de la ville était moisie et il en émanait une atmosphère d’extrême misère. Même la tribu d’amazone vivait dans un endroit qui semblait plus développé que celui-là. Pourtant, plus loin, il se dressait une structure de pierre que les environs de bois moisis faisaient particulièrement ressortir. Il n’y avait rien là qui ne laissa soupçonné à la divinité titulaire de l’empire, l’humain divinisé Sigmar et son marteau. Non, ce qui était sur ce triste monument était plus proche des effigies du chaos qu’autre chose. La ville entière serait-elle tombée sous l’influence de la force de destruction ultime qu’était ledit chaos ? Eranor n’en avait l’impression, car si le monument semblait rappeler les princes démoniaques, il en était tout de même trop éloigné pour être directement relié à eux.

La réponse s’imposa à l’asur d’elle-même alors qu’il avançait près du port, étonnement bien bâti dans ce misérable trou à rat. L’endroit vers lequel il avait commencé à se diriger, « le drakkar chargé », portait sur son enseigne un navire qu’il reconnaissait pour avoir vu un croquis de cette forme dans ses anciennes terres alors qu’il rêvait encore d’affrontement épique auprès des siens. C’était un navire des hommes du nord, un de ceux qui, parfois, réussissaient à traverser le brouillard magique protégeant la côte d’Ulthuan et les patrouilles asur pour razzier et piller un village sans défense, ne laissant que décombre fumant et tas de cadavres. Un frisson parcourut l’elfe : mais où s’était-il encore fourré ? Thalanil l’avait-il abandonné chez ces humains barbares et sanglants pour se débarrasser de lui ? Pendant un instant, l’asur se sentit trahi, mais le fait qu’il ait pu passer dans la ville sans se faire attaquer à voir lui suggérait qu’il avait toujours une chance de trouver de quoi le transporter.

Eranor se détourna du chemin qu’il avait d’abord voulu prendre. Il préférait éviter de se retrouver avec le genre d’homme qui aimait à s’en prendre à des gens désarmés juste pour le plaisir du massacre… Son choix se pencha plutôt sur « le nouveau monde doré », endroit insalubre, décrépi et de bien mauvaise qualité, mais mieux que rien dans un village si crasseux que celui-là. Sa route devait néanmoins passer devant de nombreuses cages où d’autres esclaves étaient entassés sans la moindre considération de la plus ignoble des façons. Avec un pincement de cœur, l’asur voulut les passer sans intervenir car il ne pouvait rien faire sans que la mort ne l’attrape avant, protégées comme ces cages l’étaient par une quinzaine d’humains musculeux et bien armés.

Mais l’impensable se produisit ! Des cages s’éleva une supplique en eltharin. Eranor se retourna vivement, c’était là plus qu’il ne pouvait en supporter. C’était l’affront ultime que pouvait faire le peuple du nord envers sa noble race : enfermer ainsi un asur, dans de si ignobles conditions ! Le seigneur des Cimes Stellaires fut pris d’une envie de raser entièrement ce trou à rat, que plus un seul homme n’y respire encore et que plus une seule planche ne tienne en place, mais ce serait par d’autres moyens qu’il devrait agir…

L’idée le titilla tout de même qu’il ne puisse s’agir de Durchii, cherchant de l’aide auprès de lui en se faisant passer pour un asur, mais ni lui, ni celle qui l’accompagnait dans son malheur ne portait de signe distinctif et aucun accent ne s’était déclaré dans sa voix. Eranor se décida alors à s’approcher, surveillé de près par les gardes méfiants qui, néanmoins, ne réagirent pas. Ses congénères étaient jeunes, à peu près de son âge, et visiblement mal traités, le noble asur devait absolument tout essayer pour les sortir de là, quoi qu’il en coûte. Il avait déjà abandonné trop de proche, il n’abandonnerait plus les siens. Néanmoins, lorsqu’il fut proche, les gardes lui interdirent d’adresser la parole aux esclaves et Eranor lança un rapide regard compatissant aux deux elfes, essayant de leur faire comprendre qu’il allait tout faire pour les sortir de là. Il chercha ensuite du regard un garde plus gradé que les autres puis lui adressa la parole.


-À qui sont ces esclaves, et où puis-je le trouver ? J’ai quelques propositions intéressantes à lui faire…

Négocier avec un tel personnage n’était pas pour enchanter Eranor, mais c’était la seule solution viable qu’il avait trouvé pour essayer de sortir les elfes de cette cage.
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
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Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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[MJ] Kriegsherr
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Test de CHA : 6. Réussite.
Piqué par la curiosité d’entendre des voix s’élever parmi les esclaves, et s’exprimer avec aisance et sans accent dans sa langue natale, Eranor Dréanoc ne put donc résister à son besoin de secourir ses éventuels semblables et s’approcha de la cage afin de constater ce qu’il en était réellement. Méfiants, mais néanmoins sûrs de leur supériorité, les gardes des cages le laissèrent s’avancer suffisamment près des pauvres diables pour que le noble elfe puisse vérifier de ses yeux qui lui avait adressé ainsi la parole pour le supplier avant d’être réduit au silence par la brutalité des cruels gardiens.

Et ce que le seigneur des Cimes Stellaires vit n’était guère pour lui plaire, apparemment. Serrés les un contre les autres les prisonniers étaient bien misérables. Traités comme ils l’étaient, avec de telles conditions de travail et de repos, leur espérance de vie ne devait pas être très importante. Plus aucun n’osait parler de peur d’encourir le terrible courroux de leurs maîtres, mais tous les regards des esclaves, humains ou non, étaient fixés sur le noble asur dans ses magnifiques habits de guerre, et accompagné de son fier destrier elfique.

De ce qu’il constata, pas moins de deux représentants de sa race étaient retenus dans cet enfer, un homme et une femme. Vieux d’environ un siècle chacun, ce qui était relativement jeune pour un elfe, les deux captifs étaient recroquevillés sur eux-mêmes et suppliaient du regard leur seigneur. Leur taille, bien que difficile à estimer à cause de leur position, était assez grande comparé à la moyenne de leur race : elle devait être d’environ un mètre quatre vingt pour la fille et d’un mètre quatre vingt cinq pour le garçon. La première avait des cheveux blonds cendrés et des yeux marron clair, tandis que le second arborait une chevelure châtain et des yeux bleus. Quant à leur poids, ils étaient tous deux plutôt maigres, ne dépassant pas les quarante kilogrammes, ce qui compte tenu de leur taille était faible, même pour un elfe svelte, sans être inquiétant toutefois. Avec quelques bons repas, nul doute qu’ils se remplumeraient assez vite. Tous deux étaient recouverts de crasse et paraissaient bien misérables. Eranor Dréanoc était probablement leur seule chance de se sortir vivant du trou puant où ils étaient enfermés et réduits à la servitude.

Bien évidemment, la majorité des autres esclaves –très majoritairement humains- retenus dans les cages étaient à peu près dans le même état. Mais aucun ne se faisait d’illusion sur son sort, puisqu’il semblait bien que le seigneur elfe n’avait d’yeux que pour ceux de son peuple. Le noble héros questionna le plus costaud des gardes, un colosse poilu à entièrement roux, qui n’était pas sans rappeler de loin, dans l’odeur et l’attitude un certain grand singe que le haut-elfe avait pu croiser dans la jungle moite et profonde. La brute, armée d’une énorme épée et d’un lourd bouclier, lui répondit dans ce qui ressemblait plus à un grognement qu’à une phrase bien articulée et construite, en désignant en premier la cage où étaient retenus, entre autres, les deux elfes, puis les autres :


-Lola Swendsdottir. Karl Gustafson. Maria Ludowitz. Amazone montée. Drakkar chargé. Nouveau Monde Doré.

A cet instant, le seigneur elfe vit s’approcher un petit groupe de six personnes armées, dirigé par une humaine d’une bonne quarantaine d’années qui paraissait aussi laide que méchante. D’une carrure imposante, un fouet enroulé accroché à la ceinture, à côté de son épée courte et d’une dague, elle avait une face grossière et brutale, très carrée, tout comme son corps. Elle ignora complètement le seigneur elfe et vint ouvrir précisément la cage dans laquelle était enfermée les elfes, sous la surveillance des gardes, les siens et ceux affectés à la surveillance des esclaves. La matrone leva son fouet et sous les rires des hommes qui la protégeait, fit sortir l’elfe femme de la cage, tandis que l’homme pleurait à chaudes larmes. Elle désigna ce dernier du doigt et le fouetta sadiquement en hurlant d’une voix méchante :

-Oui, toi aussi tu viens mon mignon ! J’espère que ça vous aura appris à obéir et que vous serez plus dociles avec les clients et vos maîtres maintenant. « Non » n’est plus un mot qui fait partie de votre vocabulaire.

Une lueur de désespoir traversa les yeux de l’elfe mâle, mais il sortit néanmoins, la mort dans l’âme, les larmes coulant toujours sur ses joues. Il fut réconforté par sa compagnonne, qui, si elle ne semblait guère plus apprécier la situation, lui tint la main pour lui redonner du courage, sans quoi il se serait peut-être suicidé. Puis le groupe fortement escorté se dirigea vers l’établissement de l’ « Amazone Montée ». Il semblait trop méfiant et trop lourdement armé pour qu’une attaque d’un elfe seul contre eux, fut-il un héros de sa race en devenir comme Eranor, ait une réelle chance de réussir. Non, s’il voulait les libérer, il devrait certainement s’y prendre autrement que par la force brute. Mais le temps pressait, car chaque jour les esclaves semblaient endurer des souffrances terribles.

Eranor Dréanoc était leur seule chance de s’en sortir, et le seigneur elfe devait également trouver un bateau pour rallier leur île. Allait-il confondre vitesse et précipitation ? Privilégierait-il l’audace, la négociation, la force, la ruse ? Une chose était certaine : il ne devait pas se tromper, car il n’avait pas le droit à l’erreur : une tentative trop directe et infructueuse pouvait le conduire à la catastrophe, sa mort ou celle de ses compatriotes.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

L’indifférence a cela de bien étrange qu’il est possible de la ressentir tout en sachant qu’il n’était pas sain de la ressentir. Tel était le cas aujourd’hui pour le noble de Cledor, car il c’était bien une forme d’indifférence que lui inspirait la myriade d'humains encagés qui le regardait s’approcher. Eranor savait qu’il ne pouvait rien pour eux sans y perdre la vie et sa vie, il l’avait placée au-dessus de ces pauvres hères en ce jour. Mais il était bien incapable de ressentir une telle chose pour ses compatriotes enfermés, et il savait au fond de lui qu’il ne partirait pas sans avoir tout tenté pour les sauver, même si c’était au péril de sa vie !

Les deux elfes en cage étaient jeunes et visiblement suffisamment nourris pour ne pas être qu’une ombre de vie dans ce hameau miteux. En sortant de cette captivité immonde, ils pourraient se remettre du mal qu’ils avaient reçu dans ces maudites cages. Mais il faudrait tout d’abord les sortir de là et trouver la personne avec qui négocier pour en arriver à ce résultat, car toute attaque armée serait un pur suicide qui mènerait non seulement à sa fin le seigneur saur, mais gâcherait aussi la chance que les deux jeunes elfes puissent être libérés de ce marécage puant.

Ces informations lui furent données tout d’abord par un garde plus costaud que les autres, supposées plus gradées ou disposant de par sa forme physique d’une plus grande autorité. À contrecœur, n’ayant pas trouvé de raison valable de refuser la requête de l’asur, ou bien simplement de peur des représailles des grands pontes de la ville s’il leur faisait rater une affaire, celui-ci désigna les détenteurs et les endroits où trouver chacun des maitres des esclaves retenus sur ce semblant de place. Satisfait, Eranor commença à se retourner pour rejoindre l’Amazone montée, bâtiment de luxure crasseuse qu’il aurait préféré éviter. Il aurait dû se douter que ce serait à cet endroit qu’il trouverait les dépositaires des elfes emprisonnés car ils paraissaient trop frêles comparés aux autres humains pour s’occuper des tâches manuelles nécessitant de l’endurance et nombreux étaient les humains qui auraient payé une véritable fortune pour avoir des rapports sexuels avec des êtres aussi mythiques et magnifiques que les elfes.

Alors même qu’Eranor commençait à partir vers le bordel du village, celle vers qui il allait partir se montra de toute sa laideur tout aussi surnaturelle que l’était la beauté des asurs. Elle devait ressentir une profonde haine envers tout ce qui était beau et harmonieux se dit le seigneur des Cimes Stellaires, ce qui l’avait poussé à ouvrir son établissement répugnant où elle se délectait de voir la fragile beauté se faire piétiner par la brutalité des lubies les plus malsaines de ses clients. Le fouet qu’elle utilisait laissait aisément comprendre qu’elle domptait ses « propriétés » par la force et la cruauté plutôt que par la manipulation douce et subtile, point qui était, en fait, positif car ce genre de comportement amenait invariablement à se faire des ennemis et la finesse n’était alors peut-être pas son fort.

La matrone prit les deux elfes pour leur plus grand malheur, sachant pertinemment ce qu’il leur arriverait. Tandis que le groupe récemment venue reprenait son chemin, Eranor lança un dernier rapide regard compatissant aux deux elfes puis rejoignit la matrone. Celle-ci était particulièrement bien gardée, mais le noble asur ne devait pas être suffisamment menaçant pour qu’ils lui interdisent le passage. Ainsi, il put se retrouver proche de l’hideuse humaine qui osait s’en prendre à son peuple. Une pulsion meurtrière le traversa, mais il l’enfouit au fin fond de son cœur, cherchant à paraître intéressé par ce qu’il se passait dans l’établissement où ils se dirigeaient alors qu’il n’y avait que haine et dégoût en Eranor.

-Eh bien, madame, il semblerait que la chance me salue, car c'était justement vous que je cherchais. J'ai cru comprendre qu'une de vos... Filles... Vous posait quelques problèmes, et moi, je suis seul depuis bien trop longtemps, je crois que chacun d'entre nous a quelque chose qui intéresserait fort bien l'autre, et si vous le permettez, j'aimerais en discuter avec vous plus au calme.

Malheureusement, la réponse de la matrone lui apprit qu’il s’était trompé : ce n’était pas là la propriétaire de l’Amazone montée, seulement une employée. Cependant, elle indiqua tout de même où trouver sa patronne, bien qu’elle ne serait peut-être pas disponible. Elle était bel et bien dans sa maison de passe ignoble, et sans perdre de temps, après un bref remerciement, Eranor parti vers l’Amazone montée.

Il fut accueilli par une réceptionniste qui lui demanda la somme d’une couronne pour entrer dans ce tas de bois délabrer puant la luxure, mais le noble elfe s’acquitta de sa redevance sans broncher, c’était peut-être le seul moyen de sauver les siens… La pièce servie aussi à donner une place à sa monture dans l’écurie, à en juger l’état de la ville, Eranor eut préféré ne pas laisser seul son cheval mais c’était préférable à abandonner des elfes de son peuple.

-Je souhaiterais rencontrer celle qui dirige cet établissement, une affaire importante m’amène. Commença Eranor à la réceptionniste. Celle-ci lui indiqua seulement qu’elle ne serait pas disponible avant le lendemain, alors le seigneur asur reprit avec un ton courroucé. J’espère que ce qu’elle fait en ce moment est particulièrement important, ou vous pourriez en pâtir de ne pas m’avoir amené à elle lorsqu’elle apprendra ma venue… L’humaine ne fit que lui indiquer qu’elle dirigeait aussi un tiers de la ville et qu’il pouvait profiter de deux hommes ou femmes, ce à quoi, sans hésitation, Eranor répondit : amenez-moi les deux elfes dans une chambre tranquille.

Ainsi, ce n’était pas qu’un tiers des esclaves que possédait cette fameuse Lola Swendsdottir, mais aussi un tiers de la ville. Voilà qui laissait penser qu’elle avait de sérieux rivaux dans la ville, tout aussi puissants qu’elle. Une telle rivalité pourrait l’aider car peut-être pourrait-il s’allier à ses ennemis pour affaiblir l’influence de Lola tout en demandant pour coût de ses actions la liberté de ses compatriotes et même un navire pour retourner en sa belle Ulthuan. Seulement, il devait en apprendre encore plus sans pour autant paraître suspect et Eranor espérait que les deux elfes puissent l’aider à trouver la bonne personne avec qui négocier. Même si ce n’était pas le cas, au moins le noble asur leur épargnerait-il une nuit de plus de malheur et de souffrance…
Modifié en dernier par [MJ] Kriegsherr le 18 août 2016, 05:25, modifié 1 fois.
Raison : PROFIL MIS A JOUR +18xps pour les 3 messages.
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Durant le trajet, en apercevant le seigneur elfe qui tentait vainement de négocier avec leur cheffe, les deux elfes parurent un peu réconfortés. L’espoir renaissait pour eux, incarné en la personne d’Eranor Dréanoc. Leurs vies dépendaient maintenant de lui. Il pouvait les tirer de cet enfer, mais s’il échouait, ils souffriraient le restant de leurs courtes vies. Toutefois, il s’avéra que la matrone n’était pas la propriétaire des esclaves, mais juste une maquerelle à la solde de Lola Swendsdottir. Cependant, la femme lui répondit d’un ton brutal :

-Hé, pardi, le drôle ! Tu me confondrais pas avec m’oizelle Lola, toi ! ‘Flattée de savoir que j’ressemble à la boss, c'est bien la première fois qu'on m'dit ça, mais c’pas avec moi qui faut voir ça. Elle d’vrait être à l’ « Amazone Montée ».


Décidément, les gens ici étaient tous des rustres, même les femmes, et la politesse la plus élémentaire semblait totalement inconnue dans ce lieu. Quant à l’étiquette, les gens ignoraient probablement jusqu’à l’existence de ce mot. La noblesse du seigneur des Cimes Stellaires ne serait donc en aucun cas un atout sur lequel il pourrait compter, dans cette colonie.

Arrivé à l’ « Amazone Montée », Eranor alla dans l’écurie pour y attacher son coursier. La magnifique bête y côtoyait des bourrins, des ânes et des mulets, et le garçon d’écurie, un bossu à l’air benêt, parut déconcerté par le contraste. Il n’avait sans doute jamais vu une monture aussi noble de sa vie, pas plus qu’un seigneur haut-elfe, d’ailleurs. Mais au moins les bêtes ne semblaient pas maltraitées et il y avait quelqu’un pour les surveiller et en prendre soin, c’était déjà cela. La maquerelle, son escorte et les deux esclaves elfes étaient déjà rentrés dans la maison close tandis qu’Eranor s’occupait de Senthoï.

Puis, l’asur sortit des écuries et poussa la porte de l’établissement adjacent, redoutant ce qu’il allait y découvrir, même s’il l’anticipait déjà. Etrangement, si l’endroit ne payait pas de mine de l’extérieur, l’intérieur était plus cossu, encore que d’une ambiance étouffante qui n’aurait pas plu à tout le monde. Les murs étaient tous entièrement recouverts de tapisseries rose et dorées, et des tapis dans les mêmes tons, rouge, rose, orange, jaune et or avaient été disposés partout. La chaleur ambiante était étouffante, déjà que la Lustrie était horriblement chaude, ici, il devait faire au moins 30 degrés en permanence, même la nuit. Et il régnait une atmosphère étrange, les bougies éclairant mal d’une lumière tamisée un nuage suffocant et omniprésent de fumée odorante. Les gens du coin avaient en effet pris l’habitude de fumer des herbes locales, aux fumées desquelles s’ajoutaient celles des bougies et des nombreux âtres qui devaient chauffer la bâtisse. Si le seigneur y avait prêté attention en arrivant, il avait pu remarquer que l’endroit possédait de multiples cheminées d’où sortaient en permanence d’épaisses fumées. Le bois était bien la seule ressource qui ne manquait pas ici !

L’entrée donnait sur un minuscule hall rectangulaire de quatre mètres carrés, séparé du reste de l’établissement par un rideau tiré. Une jolie hôtesse humaine aux cheveux d’un noir de jais, habillée d’un simple pagne, l’attendait. Elle souriait avec son visage, mais ses yeux, qui avaient la particularité d’être de couleur mauve -ce qui était assez rare pour être signalé et qu’Eranor ne manqua pas de remarquer-, étaient empreints de tristesse. En s’approchant de son comptoir pour lui parler, ce qui ne lui prit qu’un pas, le haut-elfe remarqua une porte avec judas derrière elle qui donnait sur ce qui semblait être à la fois une salle des gardes et un vestibule. La pauvre fille était surveillée en permanence, ou du moins était-elle susceptible de l’être, et ne savait jamais quand elle l’était réellement et quand elle ne l’était pas. Sa cheville droite était entravée par une chaîne reliée à un anneau fixé solidement sur une poutre dans le sol.

Il n’y avait aucun doute possible, la belle réceptionniste était une esclave elle aussi. Pourtant, le haut-elfe se comporta avec elle comme il l’avait fait avec tous jusqu’à présent, c’est-à-dire avec un respect et une politesse qui faisaient honneur à sa race :


-Je souhaiterais rencontrer celle qui dirige cet établissement, une affaire importante m’amène.

Ce à quoi la jeune femme répondit d’un ton tout aussi courtois et respectueux, avec un air désolé. Au moins, la réceptionniste savait recevoir, mais elle n’avait pas trop le choix, en tant qu’esclave et chargée de l’accueil de la clientèle, il aurait été fou pour elle, quel que soit son réel tempérament, de se montrer agressive :

-Je suis désolée, seigneur, mais maîtresse Swensdottir n’est pas disponible pour le moment.

Le seigneur asur reprit avec un ton courroucé :

-J’espère que ce qu’elle fait en ce moment est particulièrement important, ou vous pourriez en pâtir de ne pas m’avoir amené à elle lorsqu’elle apprendra ma venue…


L’humaine perdit immédiatement son sourire et trembla un instant à ces mots avant de se reprendre. En tant qu’esclave, elle avait dû connaître bien des tourments, mais ne contrôlait rien. Pourtant, Eranor avait raison, et elle serait dans tous les cas tenue pour responsable même si elle n’avait aucun pouvoir. Elle s’imaginait déjà punie lorsque sa maîtresse apprendrait de la bouche de ce seigneur elfe si impressionnant et dont elle ne connaissait rien qu’une de ses affaires avait été retardée. La pauvre fille recomposa cependant son sourire de façade et s’excusa pour sa propriétaire :

-Veuillez m’excusez, seigneur, mais maîtresse Swensdottir est l’une des personnes les plus influentes de cette ville. Environ un tiers de Skeggi lui appartient, et elle est actuellement occupée à gérer sa propriété.
Je n’ai ni le droit, ni même le pouvoir de la déranger, seigneur. Je suis désolée…

En revanche, seigneur, pour profiter pleinement de l’établissement et de ses écuries, il vous en coûtera une couronne d’or, s’il vous plaît. Pour cette somme, vous avez droit à une chambre individuelle « royale » et jusqu’à deux esclaves, n’importe lesquels. En plus de quoi vous avez droit à profiter des écuries et d’un repas à volonté.


Eranor paya la couronne d’or, à la grande satisfaction de l’hôtesse qui craignait qu’il ne lui cause des ennuis en faisant de la résistance. Il demanda ensuite à ce qu’on lui apporte les deux elfes dans sa chambre. Une lueur de compréhension traversa les yeux de l’humaine, qui fit un rapprochement entre la race commune de l’asur et des deux esclaves qu’elle connaissait au moins de vue. Son faux sourire toujours rivé sur le visage, elle lui tandis une clef et lui fit signe de continuer de l’autre côté du rideau, et le remercia en lui disant de sa gentille et douce voix :

-Mille mercis d’avoir choisi l’ « Amazone Montée », seigneur. S’il vous faut quoi que ce soit, ou si vos esclaves ne répondent pas à vos exigences, n’hésitez pas à appeler. Voici la clef de votre chambre, elle est au troisième et dernier étage, c’est la numéro 36. Vous y trouverez un assortiment de « jouets », mais si vous en voulez plus, nous vous en apporterons d’autres volontiers.

Je vous envoie les elfes avec le repas dès qu’ils seront prêts. La nourriture est à volonté, donc si vous en voulez plus, n’hésitez pas. Je dois aussi vous prévenir que toute casse, y compris mutiler ou tuer les esclaves, sera retenue comme supplément.

Amusez-vous bien, seigneur, et n’oubliez pas de nous signaler tout manquement, nous y remédierons au plus vite et ferrons en sorte que cela ne se reproduise plus.

Ah, et j’oubliais : pas d’arme et pas de bagarre ni de combat avec d’autres clients dans l’établissement. Vous pouvez cogner aussi fort que vous voulez sur les esclaves si ça vous chante du moment que vous payez, mais si vous battez avec d’autres clients, vous vous exposez à être expulsé et à devoir payer une forte pénalité.

Vous pouvez nous confier votre épée, et éventuellement d’autres affaires en toute confiance et en tout discrétion. Voici une autre clef, qui vous est personnelle, c’est la clef d’un coffre que vous seul pourrez ouvrir dans la salle derrière moi. Des gardes armés et nombreux protègent la salle, donc pas de crainte à avoir là-dessus.

Ah, et je vérifierai si vous n’avez pas gardé d’armes cachées, donc inutile de jouer au malin, on ne vous laissera pas entrer avec le moindre couteau, seigneur.

Ce discours était plutôt long et aurait sans doute dérangé un barbare en manque pressé d’aller se vider les bourses, mais l’esclave était obligée de le faire, surtout puisqu’elle ignorait si elle était surveillée et qu’Eranor était un nouveau client. Ne pas le faire aurait été une faute passible de sanction pour elle.

Une fois son épée déposée au coffre, qui effectivement lui était bien personnel et bien gardé, le seigneur elfe put enfin pousser le rideau, après une fouille succincte mais efficace de la réceptionniste qui s’excusa du dérangement une fois qu’elle eut fini.

Il découvrit la salle commune de la maison close. Une grande salle, dans la même ambiance que le hall, avec en plus des tableaux érotiques de mauvais peintres écaillés disposés ça et là sur les murs, et des canapés, sofas, poufs et autres coussins un peu partout dans la pièce. Discrets, mais efficaces, des gardes armés veillaient dans tous les coins. La salle était grossièrement rectangulaire dans son ensemble, si l’on ne prenait en compte que les murs extérieurs. Mais pour le visiteur, l’organisation de la salle était tout autre. Afin de préserver des espaces « d’intimité » restreinte et une ambiance « privée », si l’on pouvait dire, l’immense salle avait été scindée en plusieurs salles plus petites par des murs intérieurs avec des rideaux aux extrémités, qui mesuraient néanmoins chacune une quarantaine de mètres carrés environ et disposait de son foyer de cheminée.

C’était dans cet endroit que le client se faisait envoûter les sens par les esclaves prostituées quasiment nues qui attendaient lascivement en différents endroits de la salle de taper dans l’œil d’un client. La plupart étaient des filles, mais quelques garçons « mignons » et un ou deux « gros musclés » étaient également disponibles en cherchant bien.

Si le client avait payé assez cher pour avoir une chambre –celles du rez-de-chaussée étaient miteuses et minuscules, aux murs très fins qui isolaient peu du bruit, mais plus on montait en gamme, plus on avait droit à une grande chambre aux étages supérieurs-, il pouvait y emmener la personne de son choix. Sinon, il devait se contenter de faire cela en public, devant les autres, dans l’une des salles communes, heureusement bien pourvues en coussins, poufs, sofas et autres litières, à tel point qu’il était difficile de s’y mouvoir tellement l’endroit était encombré.

Dans chaque salle, il devait y avoir, à vue de nez, pas moins de sept ou huit filles de joie, et sans doute étaient-elles plus nombreuses au départ, car nombre d’entre elles avaient déjà été emmenées par des clients dans des chambres. Entre cinq et six clients en moyenne peuplaient les salles et assouvissaient leurs passions en public. Dans l’une d’entre elles, pleine à ras-bords, on comptait même pas moins de quinze clients et autant de filles, un groupe d’amis se l’était en effet de facto appropriée.

Les gardes étaient facilement reconnaissables. Debout ou assis sur des chaises contre les murs et dans les coins, ils étaient entièrement en armes et armure et surveillaient la salle inlassablement de leurs yeux lubriques, sans avoir le droit de laisser libre cours à leurs envies dépravées. Ils étaient ignorés de tous et ne se manifestaient jamais, sauf problème.

Différents fumoirs et narguilés étaient disposés un peu partout, remplis de drogues issues de plantes de la jungle, la fumée qui en montait remplissait toutes les salles d’un véritable brouillard qui troublait la perception des sens et rendait à la fois plus réceptif aux sensations, mais également moins lucide plus vulnérable aux tentations des plaisirs de la chair. Certains contenaient même des produits hallucinatoires, dont les effets étaient accentués par la lumière tamisée et les volutes de fumées.

L’odorat fin d’Eranor était saturé par toutes ses odeurs exacerbées. La puanteur de la ville n’était plus perceptible du tout, au moins ! L’endroit était bien isolé de ce côté, mais à la place, c’était de senteurs de sueurs, de fluides vitaux, de sexe, de feu, de drogue et même de manière diffuse de nourriture qui imprégnaient la maison close au point de rendre l’atmosphère surchauffée suffocante pour ceux qui n’y étaient pas habituées.

Une grande partie du rez-de-chaussée était toutefois inaccessible au commun de mortels : c’était une zone réservée au personnel, dont les esclaves ne faisaient pas partie et ne pouvaient entrer que si on les y amenait. Les toilettes, d’accès libre, et la cuisine, théoriquement interdite au public, mais séparée pour des raisons de commodité de la salle principale par juste un rideau afin de faciliter le passage de esclaves qui devait aller chercher les repas de leurs clients, étaient adjacents à cette zone interdite aux solides portes verrouillées.

La maison close était à l’image de la ville : gigantesque, démesurée et complètement démente. Si l’on estimait que les étages supérieurs comptaient à peu près autant d’esclaves prostitués, (ce qui était en réalité faux : ils en comptaient chacun un peu moins car les chambres étaient plus grandes et les salons privés), il devait y avoir environ 300 filles (et garçons) dans cet établissement, qui avait la chance d’être le seul de la ville. En réalité, il y en avait légèrement moins, on comptait autour de 200 esclaves prostitués dans cet établissement, ce qui était à la fois peu et beaucoup pour une ville de quelques milliers d’habitants, mais peuplée principalement d’aventuriers en manque (avec leur voyages, leurs expéditions et l’or qu’ils trouvaient à dépenser s’ils en revenaient) et de barbares norses, la maison close avait de beaux jours devant elle car la demande ne manquait pas, bien au contraire, l’offre y était même inférieure.

Eranor Dréanoc aurait certainement traversé de part en part la salle pour arriver aux escaliers qui menaient aux trois étages supérieurs sans s’attarder s’il n’avait pas remarqué une humaine suspecte qui attira son attention. Ce qui était bizarre chez elle était qu’elle paraissait à la fois effrayée, énervée et dégoûtée par ce qu’elle voyait, mais ne ressemblait pas non plus à une garde. Contrairement à eux, elle n’avait pas d’arme. Assurément, c’était donc une cliente. Mais pourquoi une jeune fille comme elle, qui devait tout juste être majeure pour une humaine, même si Eranor s’y connaissait mal en physionomie de cette race, aurait-elle payé pour entrer dans un tel endroit ? Elle restait droite comme un i, les yeux rivés sur ses doigts qu’elle n’arrêtait pas de tripoter nerveusement, et suait à grosses gouttes, comme tout le monde, mais encore plus à cause de son stress évident et de ses vêtements qu’elle avait gardé sur elle. Elle était très mal à l’aise dans cet endroit, et repoussa maladroitement et poliment, mais néanmoins fermement une gentille et mignonne prostituée qui l’abordait et venait lui demander si cela allait et si elle voulait se détendre avec elle.

La petite était d’ailleurs elle-même très jolie. Du haut de son mètre soixante-cinq pour une bonne cinquantaine de kilos, elle était fine et athlétique. Dès lors que l’asur avait pénétré dans la salle, ses deux yeux bleus se fixèrent sur lui et ne le lâchèrent plus. Sa chevelure châtain clair était coiffée en une unique natte qui descendait jusqu’au milieu de son dos. Lorsqu’Eranor était entrée dans la première salle, elle se trouvait non loin du rideau, mais ne l’avait pas suivi ensuite, sauf du regard jusqu’à ce qu’il franchisse le rideau menant à la deuxième porte.

Quoi qu’il en soit, le haut-elfe monta les escaliers jusqu’au troisième et dernier étage. La configuration des lieux y était très différente de celle du rez-de-chaussée. Au lieu de salles communes, il tomba sur un long couloir qui donnait sur de nombreuses portes de part et d’autres. La décoration et l’ambiance étaient toujours la même, et la chaleur encore plus importante si c’était possible, car elle montait à travers les étages. Le « brouillard » artificiel de fumée parfumée envahissait tout l’étage du sol au plafond. Apparemment, les chambres devaient être beaucoup plus spacieuses que celles des étages inférieurs, puisqu’il y en avait beaucoup moins.

Et lorsqu’il arriva devant sa porte, fit jouer la clef et actionna la poignée, il en eut confirmation. Sans être toutefois aussi grande qu’il ne l’aurait pensé, la pièce devait bien faire une trentaine de mètres carrés (en fait, il l’ignorait, mais il y avait aussi à cet étage des « salles de réunion » qui prenaient beaucoup de place et réservées aux groupes qui désiraient s’« amuser » dans des « soirées privées »). Il y avait là tout le « confort » disponible dans une ville aussi pourrie. Des réserves d’eau, de drogues à fumer ou à ingérer et d’alcools dans un meuble bas, une table et des fauteuils rembourrés recouvert de tissus rose et dorés, un gigantesque lit, deux canapés, une multitude de poufs et de coussins. Le sol était entièrement recouvert de tapis doux et la chambre disposait d’un âtre où ronronnait un feu qui surchauffait encore plus la salle. Des accessoires du plus pur style slaanneshi de torture érotiques –bien connus des elfes qui n’étaient pas des novices en matière de culte du plaisir qui était né sur leur île avec l’influence de Morathi bien des millénaires avant l’avènement des humains et qui restaient encore maintenant un fléau terrible et insidieux, y compris sur l’île-continent d’Ulthuan, où des cultistes et des traîtres sévissaient toujours en secret, Eranor plus que quiconque en savait quelque chose, tant cela lui avait coûté personnellement- étaient disponibles en nombre dans la pièce, mais aussi, plus pragmatiquement, des pots de chambre pour éviter aux riches d’avoir à redescendre au rez-de-chaussée pour faire leurs besoins ou vomir un trop plein d’alcool.

Quant aux murs intérieurs, ils semblaient ici plus épais et mieux isolés, mais restaient relativement fins. Particularité du bâtiment qu’Eranor avait remarquée, il n’y avait aucune fenêtre sur les façades. Le seigneur Dréanoc n’eut pas à attendre longtemps avant qu’on ne vienne frapper à sa porte. Lorsqu’il ouvrit, il reconnut immédiatement les deux elfes, qui portaient chacun un plateau rempli de victuailles grossièrement cuisinées et exotiques, probablement tirées des bestioles et des fruits de la jungle.

Tant l’elfe femme aux cheveux blonds que son compagnon à la chevelure châtain posèrent les plats sur la table, et se mirent à la disposition d’Eranor. Ils avaient tous deux été « préparés », c'est-à-dire maquillés et mis en valeur. L’elfe mâle était horriblement féminisé, encore plus que d’habitude chez cette race dont les hommes étaient déjà très androgynes naturellement*. Tous d’eux n’avaient qu’un pagne qui couvrait leurs reins, tout le reste étant visible, y compris la poitrine de la femme.

Il était clair que les deux elfes étaient plutôt nouveaux. Honteux, humiliés, la honte et la peur se lisaient encore sur leurs joues empourprées et dans leurs yeux. Mais les deux, après s’être inclinés profondément et respectueusement, échangèrent un léger sourire en reconnaissant un seigneur de leur race et la fille lui annonça d’une voix timide, en langage commun :


-Seigneur, nous sommes à votre entière disposition, mon frère Samellion et moi-même, Ruvénielle. Faites de nous ce que bon vous semblera, mon prince.

Quant à son frère, trop humilié pour parler, le corps encore marqué des coups de fouets qu’il avait reçu de la matrone tout à l’heure, des larmes coulaient sur ses joues maquillées. On l’avait sans doute forcé à coiffer ses longs cheveux à la manière d’une femme, et l’on aurait dit de loin et même de près pour quelqu’un qui n’était pas spécialiste de la physionomie elfique qu’il s’agissait d’une elfe sans poitrine. Hésitant à poursuivre en eltharin ou en reikspiel, la sœur continua donc dans le langage des humains :

-Seigneur. M… Mon frère et moi n’osons l’espérer et rien ne vous oblige à le faire, mais par pitié, sauvez nous de cet enfer. Nous vous serions redevables à jamais. Nous ferrions tout ce que vous voudrez, mais prenez pitié, je vous en supplie. Ce qu’ils m’obligent à faire est horrible, mais pour Samellion, c’est bien pire encore, cela dépasse les limites de l’imaginable. Une telle perversité... J’aurais cru que seuls les druchiis en étaient capables.

Je sais que nous n’avons rien d’autre à vous offrir en retour que notre gratitude et notre servitude, grand seigneur, mais je vous en conjure, par Isha notre mère à tous, ne nous laissez pas ici. Pitié !

Et si ce que je vous ai dit vous a offensé de quelque manière que ce soit, mon prince, j’en prends et assume l’entière responsabilité. Mon frère, -pardon, ma sœur Samellia-, n’y est pour rien, je suis la seule à espérer que vous nous tirerez de là et donc la seule à mériter punition.


A ces mots, le frère ne put retenir une larme qui coula sur sa joue devant le courage dont faisait preuve sa compagnonne de mésaventure, même si son mensonge pour essayer de protéger son frère en le dédouanant de toute responsabilité était évident. Sa sœur trembla elle aussi légèrement et ils se serrèrent dans leurs bras se réconfortant mutuellement en attendant que le verdict du haut-elfe tombe. Ils semblaient morts de peur, craignant certainement de s’être trompés, d’avoir affaire à un elfe noir déguisé ou à un sadique qui prendrait plaisir à les torturer, les abuser et à dénoncer leur tentative d’apitoiement à leur maîtresse. En lui faisant confiance, ils prenaient un risque pour leurs vies.

* :
Héhéhé ! :evil: Je me permets en tant que narrateur extérieur omniscient un petit tacle tout à fait justifié sur les elfes efféminés !
NB : La carte est à peu près à l’échelle, même si de petites incohérences peuvent subsister, globalement j’ai essayé de faire un truc cohérent (mais je te l’accorde l’architecture est pourrie, j’ai fait exprès pour représenter l’ambiance de la ville et de ses construction, telles que je les imagine d’après les éléments fluff dont je dispose sur Skeggi [merci Christer et la BI]).
Rq : Les murs intérieurs sont pour certains représentés avec beaucoup de détails (c’est le cas des chambres en haut à gauche et au milieu en bas du bâtiment, par exemple), mais en ce qui concerne les endroits où tu n’as pas accès : cuisines et zone violette, par exemple, tu ignores s’il y a des séparations internes et des portes là-bas.


Image


Légende :
Partout :

-traits noirs : murs.
Hors du bâtiment :
-zones en marron : bâtiments autres (maisons, etc…)
-zone en vert : écurie de l’Amazone Montée (qui est un bâtiment différent), avec Senthoï dedans.
-zone laissée en blanc : rues.
Dans le bâtiment :
-Carrés rouges : foyers de cheminée (tous allumés)
-traits bleus clairs en prolongement des murs : portes ou équivalent (rideaux). Les portes solides ont 2 traits perpendiculaires bleus clairs, les portes faibles un seul, et les rideaux juste le trait bleu.
-La zone rose est les sanitaires du RDC (oui, ils ont mis des sanitaires intérieures, constituées d’un siège troué au dessus d’un trou dans le plancher vu que les bâtiments sont bâtis sur pilotis les déjections vont en dessous).
-La zone violette est une zone réservée au personnel (hors prostituées) : tu ignores ce qu’il y a dedans, mais ça pourrait être : un QG de Lola, des salles de réunion, un corps de garde principal, une armurerie, ou toute autre chose…
-La zone orange foncé c’est les cuisines, les prostituées y ont accès.
-La zone jaune clair représente le hall d’entrée. Il est surtout utile pour l’échelle : globalement, il faut s’imaginer qu’il fait 1,5 mètre de large par 3 mètres de long à peu près, à partir de là le reste est à peu près à l’échelle. Juste à droite du hall, se trouve le vestiaire gardé, avec ton coffre.
-Zone laissée en blanc : chambres et salles communes du 1er étage du bordel, essentiellement (mais aussi couloirs et vestiaire).
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
http://warforum-jdr.com/phpBB3/viewtopi ... 493#p70493

Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Eranor
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

Quelle détestable situation ! Eranor se retrouvait seul, perdu dans la luxure folle des hommes, son cheval aux bons soins d’un simple d’esprit qui ne devait pas avoir la moindre idée de la manière de soigner un animal aussi splendide. Et pour couronner le tout, il devait s’arranger pour faire sortir de cet enfer deux de ses compatriotes, et bien qu’il n’ait quelques idées, l’asur n’était sûr d’aucune et n’avait même pas de moyen de sortir de cet immonde tas de déchets qu’était la ville. Mais rien ne servait de se lamenter, pour le moment, il fallait faire tout son possible pour glaner des informations, comme il l’avait déjà fait avec la réceptionniste. Il pourrait aviser sur la marche à suivre après.

L’intérieur de la maison de passe était étonnamment douillet, l’on aurait pu s’attendre à beaucoup moins en voyant l’extérieur moisi du bâtiment. De nombreuses tapisseries aux couleurs chaudes ornementaient les murs et une étouffante chaleur régnait dans le bâtiment, chaleur véhiculée par un nombre bien trop important de cheminée –il faisait déjà suffisamment chaud en Lustrie pour en plus allumer plusieurs feux, se disait Eranor, sans bien comprendre les humains qui avaient décidé ceci-.

Tout d’abord, Eranor eut à parler à la réceptionniste dans la petite entrée, il n’était pas difficile de comprendre que cette pauvre femme dénudée faisait partie des esclaves de la maitresse des lieux au vu de l’intonation de sa voix et de la chaine à sa cheville. Pourtant, Eranor devait lui parler en faignant l’indifférence, en agissant comme le ferait quelqu’un pour qui cet état de servitude était des plus normaux. L’asur détestait ça, il détestait devoir jouer ainsi la comédie et se faire passer pour un bourreau de plus, mais il ferait tout pour sortir de là les siens. La pauvre fille marcha parfaitement en tout cas, au vu des tremblements qui assiégèrent son corps lorsque l’elfe fi mine de s’énerver d’un tort imaginaire. Néanmoins, poussée par la peur de la répression, la jeune femme continua son discours d’entrée, indiquant les obligations ainsi que les droits qu’avait obtenues le seigneur asur dans l’établissement. Et dans ces obligations se trouvait celle de laisser son épée dans un coffre gardé dont seul lui avait les clefs. C’était une mauvaise nouvelle, dans ce genre d’endroit, une arme aurait rassuré le noble et la laisser, elle qui était si finement taillée et d’une qualité bien supérieure à celle des hommes, dans un endroit pareil n’avait tout de même rien de rassurant.

Cependant, il n’avait pas le choix, et lorsque la réceptionniste l’amena devant un coffre solide et bien gardé, l’asur se défit de son arme dans son fourreau et retira son bouclier de son dos pour poser les deux armes dans ledit contenant. Alors que l’esclave commençait sa fouille, Eranor fit une nouvelle requête d’une voix dénuée de toute agressivité.


-Serait-il possible de faire monter un bain chaud dans mes appartements dans deux ou trois heures ?

Après tout ce qui lui était arrivé dans cette maudite jungle, ce lux ne serait pas de refus. Après cette dernière phrase, Eranor put enfin entrer dans la salle commune d l’établissement, tout en songeant aux yeux de la fille enchainés, d’une couleur qu’il n’avait vu chez aucun autre humain. Il avait entendu que les humains pratiquant de la magie se faisaient changer physiquement par l’influence des vents de magie, mais il doutait plus que fortement que cette femme n’ait le don de maitriser quelque vent que ce fut et Eranor classa le détail comme une bizarrerie sans importance.

Il se retrouvait désormais dans une salle suffocante, à la lumière tamisée et à l’odeur de sexe et de fumée harassante. Pour rien au monde il ne serait resté dans un pareil endroit, et l’elfe était bien heureux d’avoir une chambre à l’étage supérieur, loin de tous ces bruits écœurant d’humain satisfaisant leur désire au vu et su de tous sur des esclaves sans défense. Il ne fallait pas croire que le plaisir de la chair était interdit ou mal vu en Ulthuan, en plusieurs millénaires de vie, les fantasmes se faisaient nombreux et le temps ne manquait pas pour les assouvir. En revanche, ce qui était interdit, c’était le genre de maltraitance qui faisait court ici : forcer une personne à faire quelque chose contre sa volonté, le réduire à l’état d’esclave sexuel, voilà qui n’était digne que des durchiis. Pire encore était de tomber dans le culte du plaisir, et dédier au dieu sombre de la luxure ses orgies les plus sanglantes et les plus noires, et Eranor se demandait bien si c’était une chose qui arrivait dans cet établissement.

L’odeur et l’atmosphère étaient insupportables. L’elfe voulut traverser le plus vite possible de cet enfer. La grande salle avait beau être douillette avec ses multitudes de sofas, poufs, coussins et autres, elle n’en ressemblait pas moins à une cage dorée aux yeux du noble asur. Et tout ce que faisaient ces maudits objets de confort, c’était entraver sa progression vers l’escalier qui l’amènerait à sa chambre. Eranor se forçait à respirer lentement et par petite inspiration. La fumée qui était omniprésente dans ce bordel entravait les sens et baissait la garde, deux choses que l’elfe ne désirait aucunement se voir infliger en cet instant. Il espérait qu’une fois arrivé à sa chambre, l’air y serait plus respirable et l’atmosphère, moins suffocant. L’endroit, il s’en rendait désormais compte, était démesurément grand et avait de quoi contenir de très nombreux esclaves dédiés aux plaisirs et aux fantasmes des clients, ce qu’il voyait n’était qu’une fraction de l’établissement, une bonne moitié étant faite de salles utilitaires, comme des cuisines ou des loges où préparer la « marchandise ».

Tandis qu’il traversait cette salle commune puant le stupre et la luxure, le regard d’Eranor accrocha celui d’une très jeune femme qui, s’il avait été humain, aurait pu être qualifiée de belle, mais dont les formes restaient trop grossières et mal dessinées aux yeux d’un elfe habitué à côtoyer la beauté surnaturelle des femelles des siens. Il était évident que cette jeune fille était particulièrement mal à l’aise ici, faisant partie des seules à garder ses habits malgré la chaleur ambiante et au vu de sa manière de se tripoter anxieusement les doigts. L’elfe se demanda ce qu’elle faisait ici, comment elle était entré et ce qui la poussait à rester, mais il voulait agir avec prudence et ne pas se faire remarquer ni par les gardes ni par les clients, aussi décida-t-il de poursuivre son chemin vers les escaliers salvateurs.

Il finit par les atteindre et les grimpa pour se retrouver dans un couloir donnant sur les chambres encore plus embrumées par les fumer. L’asur retroussa une seconde les narines puis portât sa manche sur son nez pour se couvrir de cette drogue. Il arriva enfin devant sa porte et s’empressa de l’ouvrir. Si un petit feu crépitait tout de même dans une cheminée, ici, au moins, il n’y avait que peu de fumé et Eranor pu respirer un grand coup. L’endroit était relativement cossu, si l’on oubliait tous les engins à faire pâlir un cultiste du plaisir qui encombraient la chambre. Ceci ne faisait que lui rappeler des souvenirs plus vifs et douloureux encore, ceux de la perte que ce triste culte avait provoquée dans la famille des Dréanoc. Mais au moins, les murs paraissaient plus épais ici et aucune fenêtre ne s’ouvrait sur la rue crasseuse et malodorante de la ville. Peu de temps après son arrivée, ce fut au tour des elfes réduit en esclavage d’entrer, laissant un spectacle dégradant et particulièrement rageant. Les elfes avaient été maquillés et mis en valeur, mais le mâle avait été cruellement féminisé. Peut-être les humains considéraient-ils l’absence de pilosité comme une preuve d’androgénie, mais alors, c’est qu’ils avaient un sérieux problème de virilité pour l’associer uniquement aux poils.

Alors, la jeune elfe commença à prendre la parole, Ruvénielle de son prénom. Au grand dam d’Eranor, elle le fit en langage commun, suppliant le seigneur asur de la sortir de là, elle et son frère Samellion. Après qu’elle eut terminé, Eranor fit un léger soupir avant de reprendre. Il allait dire ce que jamais il n’avait cru qu’il dirait un jour, mais il voulait se montrer prudent et les murs avaient beau être plus épais ici, il ne l’était pas non plus beaucoup. D’un ton sec et cassant, en reikspeil, le noble prit la parole.


-Croyez-vous être mieux avec moi qu’avec une autre de ces brutes ? Votre espoir m’amuse ! Et c’est avec une grande délectation que je vais le voir s’effondrer ! Je ne suis pas là pour libérer qui que ce soit, mais pour profiter de tous les plaisirs interdits en Ulthuan, vos corps m’appartiendront et j’en ferais mon bon plaisir…

Eranor laissa passer une seconde avant de reprendre sur un ton plus doux et baissant légèrement la voix, en eltharin cette fois.

-Pardonnez-moi de ces paroles, mais on n’est jamais trop prudent. Je ne veux pas perdre une occasion de vous sortir de là parce qu’une oreille indiscrète trainait derrière la porte. Je vous prie de continuer en eltharin, seuls les plus grands érudits de l’empire n’en saisissent quelques bribes, personne ne pourra nous comprendre ici.

Je suis Eranor Dréanoc, dernier héritier des Cimes Stellaires, tomé sur ces rivages suite à un naufrage provoqué par une arche noire. Je vous promets que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour vous sortir de là, mais je viens d’arriver et je n’ai rien pour repartir de cette maudite ville ! Je vais avoir besoin d’information et tout ce que vous pourrez m’apprendre pourrait m’aider à tous nous sauver.

J’ai appris que la maitresse des lieux possédait aussi un tiers de la ville certainement conjointement avec Karl Gustafson et Maria Ludowitz dirigeant respectivement le Drakkar chargé et le Nouveau Monde Doré. Sauriez-vous si l’un d’entre eux provient de l’Empire et si des rivalités existent entre ces trois personnes ? Traiter avec quelqu’un venant de l’Empire serait très certainement plus simple qu’avec l’un des hommes du nord. Et il y a cette étrange jeune fille en bas qui semblait fort mal à l’aise… Savez-vous quelque chose sur elle ? Toute aide est la bienvenue comme je vous l’ai dit, si vous avez des suggestions, je suis tout ouï.

Dites-moi, comment vous êtes-vous retrouvés ici ? Où et comment vous êtes-vous faits capturer ?
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par [MJ] Kriegsherr »

Test de CHA : 10. Réussite !
Evidemment, il était tout à fait possible de faire monter un bain chaud dans la chambre d’Eranor Dréanoc au moment où le souhaitait, aussi la réceptionniste prit-elle bonne note de sa demande. L’esclave lui précisa que l’on toquerait à sa porte avant de demander à entrer, pour être sûr de ne pas le déranger.

Un peu plus tard dans sa chambre, lorsqu’il répondit à Ruvénielle en reikspiel, il put voir le visage de son frère se décomposer et ses yeux pleurer à chaudes larmes. Tandis que l’elfette était elle choquée, son visage figé comme si on venait de lui jeter un seau d’eau glacée sur la tête. Elle se mit à trembler comme une feuille morte. A cet instant, le désespoir avait envahi les cœurs des deux esclaves qui ne s’attendaient plus qu’à endurer souffrance sur souffrance.

En désespoir de cause, Ruvénielle s’apprêta à se mettre à genoux et à le supplier, mais l’intervention en eltharin du seigneur la fit stopper net son mouvement de génuflexion, dans une position intermédiaire des plus étranges. Dès qu’ils entendirent les premiers mots de la vraie réponse de leur frère de race, les yeux des prostitués s’écarquillèrent à mesure que l’espoir renaissait.

Finalement, lorsqu’il eut terminé, Ruvénielle qui s’était immobilisée durant toute la tirade, suspendue aux lèvres de son interlocuteur, continua son mouvement et se mit à genoux devant lui en le remerciant tel un prince en joignant les mains. Des larmes coulèrent pour la première fois sur ses joues, mais c’étaient des larmes de soulagement, de joie. Samellion, lui, était trop abasourdi pour parler, abasourdi. Il restait figé, comme pris dans la glace, n’osant croire à ce qu’il venait d’entendre, n’osant espérer pouvoir s’échapper de cet enfer quotidien. Mais ses larmes avaient cessé de perler de ses yeux maquillés.

Finalement, ce fut Ruvénielle qui prit la parole pour eux deux, une nouvelle fois, mais cette fois-ci dans leur langue d’origine :


-Oh merci seigneur Eranor Dréanoc merci. Vous… Vous êtes un grand prince, bénies soit les Cimes Stellaires. Je ne sais comment vous remercier pour ce que vous faites pour nous... C’est mieux encore que nous sauver la vie. Nous vous serrons éternellement redevables. Merci.

Après ces remerciements sur le coup de l’émotion, la jeune elfe se releva et réfléchit un instant, rassemblant ses souvenirs pour répondre à son interlocuteur, toujours dans sa langue natale :

-Je suppose que vous avez le temps, mon prince, puisque vous nous avez « loués » pour la nuit. Je vais donc vous dire tout ce que vous voudrez savoir en détails. N’hésitez pas à me questionner si vous désirez que je vous précise certaines choses.

En effet, vous avez raison seigneur Dréanoc. Personne dans cette ville ne comprend un mot d’eltharin à ma connaissance. Mais nos maîtres nous ont interdit de prononcer un seul mot dans ce langage pour cette raison justement. Et ils savent être très persuasifs. Croyez-moi, après une semaine seulement passée entre leurs mains, on devient réellement leurs esclaves. On comprend vite dans la douleur des punitions que résister est inutile. C’est seulement plus long et douloureux, et au final on subit la même chose quand même. Alors on finit par céder, d’abord sur des petites choses, puis pour les plus importantes. Et arrive un moment où on est totalement sous leur contrôle. On devient leur chose, leur objet. On ferrait n’importe quoi pour eux, n’importe quoi. Et même quand ils ne sont pas derrière nous, les rares moments qu’on passe seul ou entre nous, on se comporte comme ils le veulent, par habitude et par crainte. Ceux qui ne le supportent pas deviennent fous ou meurent. Les autres survivent, mais on ne vit pas. Ce n’est pas une vie. C’est une torture continuelle.


Un sourire sinistre et ironique éclaira son joli visage tandis qu’elle revoyait sans doute les pires moments de sa vie, ceux qui étaient pourtant devenus son quotidien et qui chaque jour se répétaient inlassablement. Elle jeta un regard interrogateur à Eranor, puis s’assit sur un pouf devant lui, à côté de son frère qui restait toujours figé. Elle fit une petite pause, tendit la main et prit celle de son frère dans la sienne pour le sentir près d’elle. Bien qu’il resta debout et assez neutre, ce contact sembla redonner à Ruvénielle du courage et de l’espoir. Elle détourna les yeux de Samellion et les reporta dans le regard de l’asur, qui y lut une pointe d’amusement noir :

-Pourquoi je ne me suis-je pas suicidée, pensez-vous ? Inutile de le nier, je le devine dans votre regard. Ne le cachez pas, vous avez pitié de nous. Peut-être même une pointe de dégoût. Vous pensez qu’à notre place, vous auriez préservé votre dignité au prix de votre vie. Que nous déshonorons les asur par ce que nous avons accepté de faire. Et même si vous ne le pensez pas, je sais que vous le penseriez si seulement vous saviez ce que l’on a fait simplement parce qu’on nous l’a ordonné.

Oui, peut-être, si j’avais été comme vous une grande héroïne, une noble représentante de l’élite de notre race, l’aurais-je fait. Sans-doute l’auriez-vous fait vous-même. Mais ils nous l’ont formellement interdit et auraient tenté de l’empêcher. Et même si l’un d’entre nous réussissait, ils ont promis qu’ils se vengeraient sur l’autre. Je refuse que mon petit frère souffre par ma faute. Je refuse de le quitter, de l’abandonner seuls aux mains de ces bêtes sauvages. Et je ne peux pas non plus le tuer. Je ne pourrais jamais lui faire de ma…


A cet instant, l’elfe stoppa net, trembla et déglutit, et ses yeux s’embuèrent de larmes. Elle tenta de serrer la main de son frère, mais celui-ci, comme si son récit la dérangeait, se recula pour aller s’asseoir sur un pouf plus loin. A cet instant, Eranor put constater que Ruvénielle était dans une souffrance terrible, due certainement à un évènement qui s’était produit antérieurement. Elle se força au prix d’un effort de volonté énorme à continuer, mais sa voix s’était cassée, aussi se tourna-t-elle momentanément vers son frère pour le supplier avec encore plus de cœur et de conviction qu’elle ne l’avait fait pour Eranor :

-Pardonne-moi. Pardonne-moi. Pitié Samellion. Je ne voulais pas. Ils m’ont dit que si je ne le faisais pas ils le ferraient eux et que ça serait pire. Je ne voulais pas que tu souffres. Crois-moi j’aurais échangé nos places mille fois si ça avait été possible, et je serais morte heureuse si ça avait pu t’épargner la moindre souffrance. Mais je ne supporte pas que tu souffres, petit frère. Je n’avais pas le choix, tu comprends, pas le choix !

Devant l’absence totale de reaction de son frère, le regard toujours perdu dans le vide, elle soupira, et se tourna de nouveau vers Eranor en continuant, s’étant un peu reprise :

-Et puis, malgré tout, je me disais que tout espoir n’était pas perdu. Au fond de moi, je continuais à espérer, à défaut de me battre. Et puis, j’ai peur de la mort. Je n’ai que 103 ans, seigneur Dréanoc. Ma vie est devant moi, je ne veux pas mourir.

Enfin, pour en revenir à vos questions, nous étions de modestes pêcheurs d’un petit village d’Yvresse du nom d’Olmantec. Un jour, il y a quelques semaines de cela, des nordiques ont débarqué, rasé et pillé le village. J’étais partie pêcher avec ma famille sur la barque. Nous étions là tous les quatre, mon frère, moi, et nos parents, au large. Les habitants ont été prévenus à temps et ont pu fuir, mais pas nous, puisque nous n’étions pas là. Lorsque nous sommes rentrés, nous nous sommes jetés inconsciemment droit dans la gueule du loup.

Mes parents… Nous… Nous n’étions pas armés. Papa a voulu qu’on fuie, mais il a été mortellement blessé par un javelot. Maman a tenté de nous protéger. Elle a été violée sous nos yeux et celui de mon père agonisant. Je crois que le pire pour elle a été de les voir s’approcher de nous et nous faire pour la première fois ce qu’ils lui ont fait. Chacun d’entre nous aurait à cet instant tout fait pour épargner les souffrances des autres, mais aucun de nous ne pouvait rien faire. Nous étions impuissants et témoins de nos propres souffrances et pire encore, de celles de ceux que nous aimons. Mon père est mort en voyant ça, vous vous rendez compte ?

Ca a été terrible, mais ce n’était que le début. Ils nous emmenés sur le bateau avec leur butin. Ils disaient aller dépenser leur butin au Nouveau Monde. Ma mère n’a pas supporté le voyage. Ce qu’ils nous faisaient sans arrêt, la fatigue, la promiscuité, la saleté, la négation de toute idée de dignité. Il faut avoir connu cela suffisamment longtemps pour comprendre la douleur que ça inflige. Un jour, alors qu’elle était sur le pont, elle s’est jetée à la mer, nous abandonnant à notre sort. Je la comprends, je sais ce qu’elle a subi, je l’ai subi aussi, moi aussi parfois je me disais que ce serait mieux. Mais je lui en veux toujours. Elle nous a laissé aux mains de ces monstres, qui sont bien pires que des bêtes. Tels nos noirs cousins, ils nous ont fait souffrir pour nous punir de son geste. Ils nous ont fait souffrir comme personne ne peut le supporter. J’ai été à deux doigts de sombrer dans la folie sans retour ce jour là, mais je m’accrochais à la seule chose qui m’a permis de tenir, Samellion. Il a besoin de moi autant que j’ai besoin de lui...


Elle fit une légère pause puis reprit, plus pour son frère que pour Eranor :

-Oui, même après ça. Même s’il le niera, je le sais. Une grande sœur sent ce genre de chose. Malgré tout ce que j’ai pu faire, malgré mes erreurs, malgré tout ce qu’il croit, malgré le fait qu’il me déteste et qu’il ait raison de le faire, je l’aime et je l’aimerai toujours. Cela, même eux ne pourront jamais le changer.

Se reconcentrant sur le seigneur elfe, elle continua :

-Arrivés ici, les nordiques nous ont vendu à une jeune humaine. J’espérais qu’une femme comme elle, à peine sortie de leur adolescence, aurait pitié de nous. Je me trompais. Jusqu’à présent, nos ravisseurs n’avaient fait que nous torturer pour assouvir leurs besoins sadiques et physiologiques. Elle, la Maîtresse, nous a brisés. Les femmes peuvent être pires que les hommes, ou du moins aussi cruelles, seigneur Dréanoc. On a d’ailleurs pu le constater sur d’autres exemples, car il y aussi des clientes dans cet établissement et qu’elles ne sont pas toutes tendres avec nous.

Je crois qu’il est impossible de nous faire souffrir d’avantage que ce que ce que la Maîtresse a fait. Parfois juste pour son plaisir, parfois pour nous punir. Elle ne paie pas de mine, la Maîtresse, mais elle me fait plus peur que n’importe quoi en ce monde. J’obéirai au moindre de ses ordres sans hésiter, car je sais ce dont elle est capable si j’osais refuser. Méfiez-vous d’elle, seigneur, car c’est elle que vous voulez rencontrer. Je suis persuadée qu’elle a une déesse maléfique en elle, tant elle est sans cœur et sans âme. On dit qu’elle est également redoutable combattante, car plusieurs esclaves ont perdu leur mari à cause d’elle. En fait, elle ressemble comme deux gouttes d’eau à une druchiie sous une peau humaine, mais elle me terrifie bien plus qu’eux ou même que le chaos lui-même.

Concernant la jeune fille dont vous parlez, elle est un grand mystère pour tout le monde. Nous autres les filles discutons souvent des clients et des gens qui passent durant nos rares heures de temps libre. C’est notre seul moyen de nous amuser, de nous échapper un peu, de vivre par procuration. Et certains sont même plutôt gentils avec nous, même si ce ne sont pas les meilleurs amants, c’est par eux qu’on a le plus envie d’être choisis. Excusez-moi, seigneur Eranor, mais quand je dis « les filles », j’entends également les hommes esclaves qui « travaillent » comme nous dans cet endroit, et que nous avons l’obligation de traiter comme des filles et d’appeler par un prénom féminin choisi par la Maîtresse, afin « de leur rappeler quelles mauviettes ils sont d’accepter de subir un tel traitement au lieu de se battre comme des vrais hommes », dit-elle.


A ces mots, Samellion frissonna et jeta un regard noir à sa sœur, qu’elle ne pouvait voir étant assise devant lui, mais devina facilement. Une nouvelle fois, elle en eut les larmes aux yeux mais reprit :

-Tout ce qu’on sait sur elle, c’est qu’elle est arrivée il y a quelques jours, peut-être même une ou deux semaines dans la ville, par un bateau en provenance de l’Empire. Pourtant, personne ne sait ce qu’elle est venue faire ici. Elle n’est pas une aventurière, ni une prostituée. Elle a des manières qui ne trompent pas : c’est une aristocrate, probablement déshéritée, exilée, hors-la-loi ou bannie, car elle ne roule pas sur l’or. Pourtant, depuis quelques jours déjà, elle passe tout son temps libre fourrée dans notre établissement, toujours au rez-de-chaussée, dans la première salle, non loin de l’accueil, juste derrière le rideau, comme si elle avait peur d’avancer plus loin.

Au début, on a pensé que c’était une timide, et comme elle était très mignonne et avait l’air d’être gentille, plusieurs filles et même gars ont essayé d’aller la voir, mais elle a toujours refusé avec une politesse qui a charmé tout le monde. On n’a pas l’habitude d’être traitées comme des égales par une noble tous les jours vous comprenez. Elle dépense les rares pistoles qu’il lui reste dans cet établissement, mais ne fait rien. C’est peut-être une voyeuse, ou alors elle est paralysée par la peur et n’assume pas ses envies, selon certaines. Mais pourtant, elle n’a pas l’air d’être heureuse ici. Elle souffre même et ça se voit. Mais elle revient tous les jours et reste plantée là durant toutes les horaires d’ouverture, du soir au matin. Bizarre non ?

Je ne connais rien de la politique ou des rapports de force dans la ville. Comment le pourrais-je ? Je ne suis qu’une pute exotique. Même les autres esclaves humaines ne me font pas trop confiance, et encore moins à mon frère. Toutefois, je connais les noms que vous venez de me donner par des conversations que j’ai entendues, et je vous confirme que ce sont bien des chefs de bande qui ont leurs bases aux endroits que vous avez donné.

Je sais que vous n’avez aucune raison de me croire. Que si j’étais une druchiie qui voulait vous berner, je dirais à peu près la même chose. Et pourtant je vous jure que je dis vrai, même si je n’ai aucun moyen de vous le prouver.


Après sa longue histoire, Ruvénielle se tut pour laisser notre héros la questionner d’avantage ou lui répondre. Son frère paraissait également prêt à répondre à Eranor, envers qui il ne partageait pas le même ressentiment que pour sa sœur.
Le Q.G. de Kriegsherr se trouve ici:
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Et vous pouvez donner un grade au Kriegsherr ici:
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Re: [Eranor] (Skeggi) Retrouver les siens

Message par Eranor »

La première petite tirade qu’avait eue le noble de Caledor avait eu un effet dévastateur sur ses deux compatriotes. Il avait pu suivre les mines déconfites, la peur qui s’inscrivait sur leurs visages, le désespoir qui remontait en eux… C’était une chose détestable pour un elfe tel qu’Eranor ! Il détestait avoir à faire une telle chose, créer tant de malheur dans le cœur des siens, il détestait ce qu’il faisait mais il savait que c’était la bonne chose à faire. Il était nouveau, et un nouveau particulier qui plus est, que l’on envoie, à défaut d’espion, une petite oreille indiscrète derrière une porte n’étonnerait guère l’asur. Et s’il était entendu et répéter qu’il avait pour projet de libérer et faire fuir coute que coute les deux esclaves elfes, au meilleur des cas, l’on ferait des offres de vente en les surveillant de très près d’une valeur prohibitive et au pire, Eranor le payerait de sa vie, perspective peu attrayante.
Mais ce n’était qu’un court moment à passer, car l’espoir brilla à nouveau ans les yeux des deux autres asurs suite à ce que continua de dire le seigneur Eranor. Les deux esclaves avaient compris la sagesse dont il faisait preuve en dissimulant ses véritables intentions et la sœur ainée avait répondu avec sincérité –du moins, à ce que croyait Eranor- sur les évènements qui s’étaient passés et sur les connaissances qu’elle avait du lieu et de la direction, bien minces malheureusement.

La tirade de Ruvénielle avait provoqué un léger changement progressif dans l’expression du noble Eranor. S’il avait parlé avec un air compatissant juste avant, mais avec les traits du visage légèrement tendu, c’était avec un regard sincèrement touché et une voix d’autant plus radoucis qu’il commença à répondre. Tant de choses avaient de quoi toucher personnellement le seigneur asur dans ce qu’il s’était dit qu’il ne pouvait maintenir l’intégrité du flot d’émotion qui le traversait.


-N’importe quel seigneur digne de ce nom aurait agi de la même manière, jeune Ruvénielle. Nous ne sommes pas là que pour faire bonne figure devant le roi phénix, notre devoir le plus ancien et le plus sacré est de vous protéger, vous, notre peuple…

Nous avons le temps, certes, mais d’ici deux ou trois heures, un bain chaud sera monté dans ces appartements. Peut-être serait-il mieux, pour préserver les apparences, que l’on mette en rapidement en scène une pause au moins un peu explicite pour éviter que l’on se pose des questions… Je ne veux vraiment rater aucune occasion de vous sortir de là pour quelque chose d’aussi stupide.

Je comprends votre réticence à parler notre langue après ce que vous m’expliquez, mais je suis là désormais, et en tant que client, il me sied de parler dans ma langue natale, que je préfère mille fois à ce reikspeil dissonant, et l’on ne peut donc plus vous tenir rigueur de l’utilisation de l’eltharin, n’ayez donc pas d’inquiétude sur ce point.


L’expression attendrie du noble paru s’ouvrir plus encore pendant un instant, laissant découvrir une blessure qui était bien loin de s’être refermée dans le cœur de l’asur. Il laissa échapper un petit soupir puis s’assit sur un pouf non loin de Ruvénielle avant de reprendre.

-Si vous saviez, pauvre Ruvénielle, à quel point je puis vous comprendre… À quel point je puis connaitre une douleur similaire à la vôtre… Cette peur sans nom qui vous dévore le cœur et vous ronge l’âme, cette brulure omniprésente dans votre fort intérieur qui, à chaque instant de votre vie, vous rappelle que vous êtes dans l’erreur, une erreur qui jamais ne vous abandonne et qui vous poursuit comme un loup assoiffé de votre sang mais vous savez alors parfaitement que pour rien au monde vous n’auriez voulu ne pas la faire, que rien n’aurait pu vous empêcher de la faire, que même si vous aviez l’occasion de réparer cette erreur, votre cœur n’est pas assez fort pour s’y résoudre mais toujours assez conscient de ce qu’elle provoque pour que la douleur soit omniprésente. Je connais la puissance de ces sentiments qui vous envahissent lorsque le sang de votre sang se retrouve en danger, lorsque vous sentez le courage fuir votre âme alors que la salvation de celle qui…

La voix d’Eranor s’était étranglée dans sa gorge alors qu’il prononçait ses derniers mots. Pendant un instant fugace, un être un minimum observateur aurait pu remarquer cette douleur toujours maintenue cachée qui siégeait pourtant éternellement dans le cœur du noble asur. Cette douleur d’une blessure qui jamais ne se fermerait, de ce qui modifiait à jamais la destinée d’un être et qui le marquait pour l’éternité. Mais Eranor fit un bref mouvement de tête, comme pourchasser ces souvenirs douloureux qui réapparaissaient dans son esprit, puis se reprit d’une voix moins vibrante d’émotion, enfermant de nouveau la douleur aux tréfonds de son cœur.

-Vous avez raison sur un point Ruvénielle… C’est bien de la pitié que je ressens envers, mais pas celle que vous semblez imaginer. Ce n’est pas le dégout qui me la fait naitre, ce n’est pas une situation pathétique rabaissant les asurs en dessous du rang d’être vivant qui me l’inspire… Non, ma pauvre Ruvénielle, ce n’est pas la pitié que vous soupçonnez qui m’envahit en vous voyant ici et maintenant. C’est un autre genre de pitié, une pitié qui naît de la douleur que moi-même je ressens en vous voyant avili ainsi, une pitié qui prend racine dans la profonde incompréhension que peut susciter l’état dans lequel l’on vous a plongé, une pitié qui est marquée par un sentiment d’échec de mes devoirs envers chaque elfe d’Ulthuan, vous compris, et une pitié qui est débordante d’espoir, car je sais que je vous sortirais de cette terrible situation, que je vous libèrerais de tant de douleur qui vous accable.

Eranor marqua une pause de quelques secondes en plongeant son regard successivement sur Ruvénielle et sur Samellion, un regard ferme et sincère, l’un de ceux qui montre que ce que disait une personne était bien ce qu’il ressentait du plus profond de son âme.

-Peut-être qu’avant, j’aurais pu vous en vouloir de ce à quoi vous en êtes réduit… Mais j’ai grandi. Les évènements m’ont forcé à comprendre ce qui faisait de nous un peuple d’exception. J’ai suffisamment côtoyé la mort et la désolation pour comprendre la vérité… Ce ne sont pas nos héros légendaires qui rendent notre peuple aussi exceptionnel, ce ne sont pas ses armées talentueuses, disciplinées et rutilantes non plus, ni son art incomparable de faire la guerre, mais bien son peuple qui, malgré la désolation et la destruction qui l’entoure, s’échine à bâtir le beau et l’harmonieux ; ce n’est pas notre capacité à détruire qui nous rend si exceptionnels, mais celle de construire, à la fois des œuvres monumentales qu’une société basée non pas sur la force et la violence, mais sur l’entraide, le partage et la complémentarité des talents de chacun.

Ruvénielle, Samellion, je vous demande de ne jamais l’oublier, de ne jamais en douter… Ce qui fait toute la beauté des asur, c’est vous ! Ce sont ceux qui, comme vous, font fonctionner notre société en la nourrissant, en bâtissant ses villes, en développant son art en quelque domaine que ce soit. Vous êtes ceux qui rendent notre peuple aussi grand et lumineux dans ce monde de malheur, vous êtes ceux qui rendent le combat de nos armées et leurs sacrifices si beaux, car vous êtes ceux qui donnent un sens à la mort de tant des nôtres, ceux qui construisent et maintiennent tout ce qui mérite d’être défendu et de risquer sa vie pour les défendre.

Vos talents ne sont pas les armes en main, mais là n’est pas une honte car ce qui fait la grandeur des nôtres est l’importance de ceux qui vouent leur vie à autre chose que la violence et le sang, et n’ayez jamais honte de ne pas faire partie des héros légendaires qui défendirent nos terres car ce s’ils le sont, c’est uniquement parce que ce que vous créez vaux la peine d’être défendu. Autrefois, j’aspirais à la gloire, à devenir un des héros d’Ulthuan par les armes, mais je sais maintenant que ce qui fait les être les plus grands n’est pas de la gloire, mais d’agir comme on le fait dans l’optique de servir son peuple en donnant jusqu’à son propre sang sans jamais ne rien désirer en retour d’autre que son peuple ne puisse vivre en paix et heureux.

Je comprends votre désespoir, votre douleur et votre malheur avec l’histoire que vous me contez, après le traumatisme qu’a provoqué la perte d’une horrible violence que vous avez subie. Sachez que lorsque je vous ramènerais en Ulthuan, car nous réussirons, nous réussirons à vous sortir de là et à vous ramener chez nous, je ferais tout mon possible pour vous réintégrer dans notre société le mieux possible, pour vous obtenir la vie la plus douce que l’on puisse avoir après de telles horreurs et je n’arrêterais jamais de combattre pour que jamais ce genre de chose ne puisse se reproduire.


Eranor marqua une pause de quelques secondes, reprenant son souffle et son esprit après sa tirade. Il se sentait curieusement heureux et épanoui d’avoir dit de telles choses. Il avait la sensation d’avoir compris ce qui comptait vraiment dans ce monde et dans son existence. Il avait la sensation d’avoir entrevu un univers si beau et si harmonieux qu’il ne pouvait que grandir son âme. Il était apaisé et heureux, mais le noble asur avait que pour le moment, il se devait de rester concentré pour protéger les siens et les sortir de cette mauvaise passe. Ainsi, il se leva et commença à faire les cent pas, les mains jointes dans son dos, pour exprimer ses idées sur ce qu’il devait faire pour sortir de là, d’une voix ferme et déterminée.

-J’avais espéré que les hommes d’ici ne vous considèrent tellement peu qu’ils en seraient arrivés à parler devant vous de choses importantes comme si vous n’étiez plus qu’un meuble, il semble que ce ne soit pas le cas, mais tant pis, je ferais avec, merci tout de même pour ces informations.

L’on sait donc peu de chose sur les dirigeants de la ville, et bien que je sois un bon combattant également, je ne sais pas si gagner un duel contre votre « maitresse » ne puisse vous sortir de là à coup sûr. Je préfère garder ça en dernier recourt, d’autant plus que je n’ai pas la moindre idée de comment elle réagirait si je la défiais, ni de comment les autres habitants réagiraient face à cela, je n’ai aucune idée de leur sens de l’honneur…

Cependant, ce que vous me racontez sur cette jeune femme en bas est particulièrement intéressant… Elle vient de l’Empire par bateau, c’est donc qu’elle pourrait faire le voyage retour et, si nous trouvons les bons arguments, nous amener avec elle là où l’on pourrait trouver un navire d’Ulthuan pour nous ramener. L’Empire est un partenaire commercial tout comme un allier, donc, si elle est bien aristocrate, qu’elle retourne chez elle avec nous en arguant nous avoir sauvé, vous tout comme moi, un seigneur asur, il y a fort à parier qu’elle acquiert une influence particulière auprès du pouvoir en place pour obtenir de reprendre sa place. Dans le cas contraire, la promesse de richesse venant de notre belle ile devrait aussi aider… De plus, si nous découvrons la raison qui la pousse à revenir ici, l’on pourrait faire un échange de bon procédé… Notre aide contre la sienne pour nous sortir de là. Et peut-être a-t-elle des contacts pour vous aider à vous échapper de votre servitude ou bien connaît-elle des informations susceptibles de nous aider… Quoi qu’il en soit, je pense qu’il serait sage de la faire venir ici pour lui parler.

Je pense que vous devriez y aller Ruvénielle, je ne veux pas attirer plus l’attention sur moi, mais vous devriez facilement lui faire comprendre que je vous envoie, si elle n’est pas trop stupide… Dites-lui « mon seigneur vous demandes de le rejoindre car il a les moyens d’assouvir vos désirs les plus fous, ceux que personne d’autre ici ne peut assouvir » je pense qu’elle devrait comprendre, ou au moins être assez interloquée pour venir. Vous devriez y aller de suite, pour ne pas la rater, et si l’on vous interroge, dites que vous descendez demander mon bain plus tôt seulement pour que l'on ne se pose pas trop de questions. Samellion, votre sœur m’a dit ce qu’elle savait, mais si vous avez quelqu'autre information complémentaire, n’hésitez pas, tout peut être utile ! Et si vous avez faim, ne vous dérangez pas, servez-vous dans cette nourriture. Vous aussi Ruvénielle, lorsque vous reviendrez, n’hésitez pas à manger à votre faim.

Et, une dernière chose, les durchiis se sont séparés de nous voilà des millénaires, comme vous le savez, et leur langage a évolué différemment du notre. Or, vous n’avez aucun accent et je doute qu’après avoir été avili de la sorte, vous ne puissiez vous concentrer suffisamment pour dissimuler l’accent brutal des durchiis à chaque mot que vous avez prononcé. C’est pourquoi je crois votre histoire et mes évènements qui vous ont amenés d’Ulthuan à cet endroit terrible.
Eranor Dréanoc, Voie du noble elfe (sous voie du noble)
Profil: For 8 | End 8 | Hab 11 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 12 | Par 12 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Lien Fiche personnage: http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... or_dreanoc
Equipement :
-Plastron en plaques légère (10 protection [torse et dos], -2 HAB, -1 ATT et PAR)
-Bouclier elfique (6+1d6 dégâts, 18 parade, déstabilisant)
-Épée longue elfique (16+1d8 dégâts 13 parade)
-Heaume elfique orné d'un rubis (9 protection [tête], -1 HAB, tout adversaire se trouvant face au porteur doit relancer le jet de dégâts de son arme et garder le moins bon)
-Jambières en plaque légère (9 protection [jambes], -1 HAB)
-Brassards en acier bleu (8 protection [bras], -1 HAB)
-Gantelets en acier bleu (8 protection sur les mains [+ poignets], pas de malus)

Protection totale :
-tête : 9
-jambes : 9
-torse et dos : 10
-mains et bras : 8

Compétences :
Acuité visuelle
Autorité
Vision Nocturne
Monte (cheval)
Volonté de fer
Arme de prédilection (épée)
Alphabétisation
Éloquence
Connaissances Tactiques
Parade

Profil avec malus/bonus :
For 8 | End 8 | Hab 9 | Cha 12 | Int 10 | Ini 10 | Att 11 | Par 11 | Tir 9 | NA 1 | PV 60/60
Monture
Coursier elfique : Senthoi
http://www.freewebs.com/feywild/Elvorse.jpg
For 8 | End 8 | Sau 10 | Rap 10 | Int 9 | Doc 10 | Att 6
Equipements :
-Harnais, selle et nécessaire de Toilettage
-Barde moyenne

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