Invasion

Les routes naines reliaient dans le passé les cités naines entre elles, assurant sécurité aux caravanes. De nos jours, elles ne sont plus entretenues, et peu de caravanes arrivent saines et sauves à destination.

Modérateur : Equipe MJ

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Le Voyageur
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Invasion

Message par Le Voyageur »

Bedrid n’entendait que le vent mordant qui gelait ses oreilles et le bruit feutré que ses pas faisaient dans la neige immaculée. Le montagnard resserra sa cape de fourrure en grelottant, soufflant sur ses doigts engourdis. Les pics immaculés des Montagnes du Bord du Monde se dressaient tout autour de lui, immuables et imposants. C’est dans l’un des creux que ces géants de pierre et de glace formaient que le nain se dirigeait, essayant de rallier un col secret pour retrouver le chemin de Karak Azul, sur l’autre versant. Bedrid marchait depuis l’un des kazads fortifiés des contreforts sud. L’itinéraire qu’il empruntait pour rejoindre le Pic de Fer pouvait alors s’avérer bien curieux, surtout au lendemain d’une importante tempête de neige sur la région.

Mais si le ranger avait choisi d’affronter le froid et les rafales des pics, c’est qu’il n’avait pas eu le choix. On lui avait ordonné d’acheminer un message urgent à Karak Azul. En effet, ce qui semblait être les prémices d’une imposante Waaagh avaient été repérés non loin des avant-postes méridionaux de l’Empire Souterrain. Les éléments habituels, c’est-à-dire des bandes désorganisées de gobelins ou d’orcs peinturlurés qui se contentaient de piller caravanes et communautés isolées. La longue expérience des Nains leur avait appris que de telles incursions étaient généralement annonciatrices d’une invasion bien plus dévastatrice. Pire, cette parodie d’avant-garde permettait à la Marée Verte de bénéficier d’informations sur les territoires ciblés et sur les voies qui les traversaient.

La portion sud de l’Ungdrin Ankor était impraticable. Manque d’entretien, écroulements, infestation par la vermine peau-verte ou les hommes-rats … Les raisons ne manquaient pas et les grandes portes souterraines de Karak Azul étaient closes depuis des siècles désormais.

Bedrid avait donc décidé de suivre l’un des nombreux sentiers qui longeaient les cimes en traversant vallées montagnardes et forêts de pins. Ces pistes étaient généralement méconnues et peu empruntées, exception faite des marchands nains et des rares communautés qui vivaient à l’air libre, pratiquant l’élevage et l’agriculture. Ce n’était pas la première fois que le ranger prenait ce chemin, et il y connaissait même une ferme où travaillait l’un de ses lointain cousins, qui produisait de la tome de montagne avec les petites vaches velues que lui et son clan élevaient. Bedrid avait prévu d’y passer la nuit et de repartir pour Karak Azul à la première heure.

Lorsqu’il arriva sur les lieux à la nuit tombée, ce fut pour retrouver la petite ferme en cendres. La charpente de la petite structure circulaire et à moitié enterrée crépitait encore et des braises rougeoyaient près des fondations en pierre. Plus loin, l’étable avait été incendiée également avec le bétail à l’intérieur, et il ne restait des jolies vaches rousses que des carcasses noires et encore fumantes. Et au croisement des sentiers, à quelques toises de la maison, Bedrid trouva les têtes de son cousin et sa famille, rasées, scalpées et plantées sur des bâtons. Bedrid enterra les restes des siens et récita une longue prière funèbre suivie de malédictions à l’encontre des monstres responsables de ce massacre.

Comment l’ennemi s’était-il risqué aussi loin dans les vallées alors qu’il avait été repéré à la sortie des Terres Arides seulement quelques jours auparavant ? C’était invraisemblable. Et pourtant, le malheur que Bedrid venait de découvrir prouvait que les éclaireurs de la Waaagh s’étaient enfoncés bien plus profondément dans Karaz Ankor que prévu. Qu’est-ce que cela signifiait ? La colère et l’amertume aveuglaient le cœur du ranger, et il n’avait pas le temps de penser. Il fallait qu’il rallie Karak Azul au plus vite pour pouvoir les prévenir de ce qui arrivait.

C’était sans compter sur les bandes de chevaucheurs de loups et de pillards qui s’étaient bel et bien infiltrés dans les vallées et les contreforts des montagnes. Bedrid fut pris en chasse plusieurs fois et seules ses compétences de survie et de dissimulation en milieu alpin lui permirent de semer ses poursuivants. Il dut se résoudre assez rapidement à emprunter la voie des hauts-cols, car c’était bien par là qu’il avait le plus de chance d’arriver vivant à Karak Azul et d’y délivrer son message.

Des aboiements lointains dans la pente lui indiquèrent qu’il s’était peut-être trompé. Il pressa le pas en adressant une prière silencieux à Grungni.



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Je ne suis qu'un voyageur
Sous le soleil et la pluie
Je ne suis qu'un voyageur
Et je retourne au pays

Je n'ai plus que mon cheval
Mon cheval et mes habits
Des habits qui me vont mal
Et je retourne au pays

J'ai couru le monde, mais ma raison
M'a dit que le monde, c'était ma maison

Je ne suis qu'un voyageur
Qui chemine dans la nuit
Et je sens battre mon coeur
Car je retourne au pays

J'ai quitté ma blonde, qui m'avait dit
Va courir le monde si c'est ça ta vie

Je ne suis qu'un voyageur
Elle ne m'a jamais écrit
Et maintenant ah j'ai peur
De retourner au pays

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