L'erreur arriva quand l'acier de l'armure d'un brise-fer -nul n'aurait su dire lequel- se cogna contre une petite stalagmite. Le son de casserole résonna fortement dans la galerie, provoquant l'arrêt immédiat des nains. Les bruits dans la demeure rocheuse s'interrompirent et on vit une main sortir une lanterne d'une anfractuosité. Un silhouette noire passa à son tour, mais les nains, à vingt mètres, étaient trop occupés à tenter de se faire petit pour vraiment l'observer et en tirer des conclusions.
En même temps, la voix de la sentinelle et celle de Gorkim rugirent, seul le vétéran fût entendu de ses élèves alors qu'il criait:
-"LEVEZ VOS BOUCLIERS ET CHARGEZ! POUR GRIMNIR!"
Aussitôt, les apprentis brise-fer obéirent et coururent à toute vitesse vers la maison alors que des projectiles tombaient sur eux. Quatre nains furent touchés, la plupart peu gravement. Poussés par leur nature déterminée et par leur instinct de survie, les jeunes courtauds maintinrent leur charge jusque dans la maison, où un tonneau rempli de bière les accueillit, déboulant d'un escalier de pierre pour aller s'éclater sur le casque de gromril de Gorkim, qui lâcha un juron.
Arme au poing, l'armée des douze nains ne tarda pas à surgir dans ce qui devait être les appartements. Mais il n'y avait plus âme qui vive. Un mur comportait un large trou, menant sur trois galeries différentes, à peine quelques mètres plus loin. Il n'y avait plus que des matelas de paille, une table sur laquelle trônait des parchemins couverts de runes incompréhensibles; par terre, 'un casque qui semblait aussi fait d'acier, mais dont une teinte noire et rouge très désagréable. L'ensemble était dans un grand désordre. Une autre observation était qu'à douze les nains peinaient à tenir tous debout dans la pièce, sans doute les visiteurs étaient-ils moins nombreux.
Le chef d'équipe semblait très, très agité. Une perle de sueur coula le long de sa barbe. Rapidement, il ordonna découpa les groupes: deux nains devaient retourner à la forteresse pour appeler des renforts, trois autres allaient venir avec lui pour explorer une de ces galeries, le reste resterait là, aux aguets. Tungdil obtint le privilège d'accompagner le vétéran.
Sans surprise, tous les blessés eurent pour ordre de rester là et de se reposer. Leurs blessures, aux bras, jambes et au torse, avaient été faites par des carreaux d'arbalète mais ces derniers avaient peinés à passer leurs robustes armures.
En tout cas, la situation était des plus.. Intrigantes.