Re: [Zack] Tout se complique...
Posté : 29 juil. 2015, 23:37
Maintenant équipé, Zack fonça vers les autres chambres, un gourdin dans chaque main. Chaque seconde pouvait compter pour sauver des vies qui potentiellement étaient menacées. L’ennui était qu’il ne savait pas où étaient le danger. Il pouvait en effet avoir confiance en ses cinq amis. A priori ces derniers n’agiraient pas inconsidérément portés par la haine, mais suivraient ses instructions : ils ne ferraient pas de mal inutile aux occupants de l’isba. En ce qui concernait les six autres qui étaient aussi entrés dans la maison, rien n’était moins certain que leur comportement. Ne sachant pas où était allés ses camarades potentiellement dangereux, Zack dût prendre une décision au hasard. Apparemment, il privilégia les esclaves domestiques sur les maîtres, et procéda par ordre d’affinités, puisqu’il se rendit en premier dans la chambre de Natouchka…
Il ouvrit la porte à la volée pour découvrir un des esclaves norse du groupe des assoiffés de vengeance qui semblait menacer la jeune fille pour qu’elle reste tranquille le temps qu’il l’attache avec des bouts de ficelle qu’il avait récupéré dans les cabanons. Quand elle vit Zack entrer, gourdins à la main, elle le regarda avec des yeux suppliants et cria en kislévite :
-Tarik ! S’il te plaît aide-moi. S’il te plaît…
L’ex-noble n’eut pas grand-chose à faire, car le norse, en le voyant entrer, choisit finalement de laisser Natouchka libre. Heureusement, cette dernière ne semblait pas avoir souffert : seule une trace de main rouge était visible sur sa joue gauche. Elle avait pleuré, mais était saine et sauve. L’homme n’avait pas dû non plus abuser d’elle –ou peut-être n’en avait-il tout simplement pas eu le temps-, puisqu’elle portait encore une longue tunique en toile blanche. D'un simple hochement de tête et d'un léger sourire entendu : Zack remercia l'homme de lui laisser gérer comme il l'entendait la situation, le temps avait ici joué en sa faveur car si la jeune femme s'était retrouvée ligotée il lui aurait été plus difficile voir impossible de l'employer comme bientôt il allait devoir le faire.
Un sourcil en suspens le Kislévite attendit la réaction de la jeune femme en tunique blanche. La pauvre Natouchka ne pouvait évidemment pas comprendre grand-chose à ce qui lui arrivait. Mais entendre Tarik parler des autres comme s'ils étaient menacés, après qu'il l'eut sauvé d'un sort incertain, lui remit les idées en place : avant de chercher à comprendre, il fallait sauver les autres. D'un signe de tête, la jeune fille acquiesça aux dires de Zack et elle se mit en marche sans poser de questions. Ce temps viendrait, mais plus tard. Effectivement, le temps n’était pas aux retrouvailles, et déjà il fallait repartir pour espérer arriver à temps pour les autres. Suivi de Natouchka et du norse dépité, Zack fonça vers la chambre de Katia et Léonid. Et quand il ouvrit la porte, il trouva un esclave norse dont il ignorait le nom qui faisait face aux deux domestiques encore allongés dans leur lit. Il hurlait des insultes sur eux en les frappant de son gourdin. Complètement pris au dépourvu dans leur sommeil, ni le simplet, ni sa femme n’avaient pu se défendre, et on voyait que l’un comme l’autre étaient sérieusement touchés. Les membres brisés, ils ne pouvaient que supplier l’enragé d’arrêter de les frapper. Mais, comme pris d’une folie meurtrière, le norse levait et abaissait sa massue à deux mains avec une vitesse et une force rares : il frappait encore et encore ses deux pauvres victimes sans défenses. Par chance, Zack, qui arrivait derrière lui, leva son arme pour mettre fin à la violence. Tenter de raisonner le norse semblait vain car dans ses yeux brillaient une haine qui confinait à la folie sanguinaire : il n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir, et ignorait les cris et les suppliques. Un coup de gourdin bien dosé du kislévite sur le crâne de la brute le calma en l’envoyant à terre, inconscient, mais pas blessé.
Pour l'esclave révolté et son acolyte le spectacle était proprement insoutenable et Zack oscilla sur la démarche à suivre vu qu'il ne pouvait expédier Natouchkha chercher divers onguent dans pareille situations, il ne revenait pas de l'accès de folie qu'avait eu l'esclave qui lui était inconnu, ce genre d'hommes pour l'ex-noble ne méritait tout simplement pas son inestimable libre arbitre. Sans plus attendre il se mit à ligoter l'homme précédemment assommé tout en s’enquérant des compétences de Natouchkha il leurs fallait agir et vite.
Pendant ce temps le jeune homme s'employa à saucissonner l'agresseur le plus rapidement et efficacement possible. Après lui avoir attachés les bras et les jambes il s'employa donc à les relier entre eux par une troisième corde, l'homme ainsi paqueté ne devrait plus poser de problème. Avant de s’enquérir de l'état de ses précédentes victimes, Zack jeta toutefois un rapide coup d'oeil par acquis de conscience pour être conforté dans l'idée que l'agresseur n'était pas sujet aux hémorragies internes qui l'inquiétait tant... Si c'était le cas la situation serait bien plus critique puisqu'au vu du coup porté il faudrait opérer une chirurgie crânienne ce qui n'était à priori pas véritablement dans le cercle d'attributions du jeune homme... Même si Zack eût pût considérer le forcené comme une bien faible perte il n'en oubliait pas moins qu'il était de son devoir d'éviter toute tension et qu'il lui reviendrait sans doute d'agir pour sauver sa piètre existence. Une fois l'agresseur attaché solidement, la vérification de son état révéla qu'à part une grosse bosse il n'avait rien de grave. Pendant ce temps, Natouchka, aidée par le norse qui avait voulu la ligoter et à qui elle avait transmis les ordres de Zack, avait examiné rapidement le couple de victimes.
S'enquit le kislévite, délaissant un instant l'homme pour s'assurer de lui même de l'état des victimes. Natouchka, pâle comme un linge, ne s'était pas laissée débordée par la tension et la peur. Elle savait que même si elle était terrifiée et n'avait envie que de s'enfuir loin de cet endroit, elle devait rester calme pour sauver ses amis. Elle répondit d'une petite voix :
-Ca va, ils ont beaucoup de fractures et ne pourront pas bouger pendant plusieurs semaines au moins, mais ils devraient s'en tirer...
La jeune fille voulut rajouter "Tarik, j'ai peur", mais se retint finalement. Elle avala bruyamment, se retenant à grand peine d'éclater en sanglots et d'aller se blottir dans les bras de Tarik pour sortir du cauchemar qu'elle vivait. Katia et Léonid avaient été sauvés de justesse, et leurs vies ne semblaient pas en danger immédiat, mais chacun d’eux avait tous les membres fracturés et quelques côtes brisés. Le sadique avait été sans pitié et avait d’abord brisé les bras et les jambes de ses victimes pour les empêcher de se défendre, avant de les passer à tabac en visant des zones plus vitales, telles que le corps. C’était à ce moment que Zack était intervenu pour les sauver, juste à temps. Au moment où ils comprirent qu’ils étaient sauvés, la tension et l’adrénaline qui maintenaient conscient Katia et Léonid se dissipa et ils tombèrent dans les pommes, ce qui leur éviterait de souffrir au moins jusqu’à leur réveil.
Ceci-dit, il lui fallait faire vite et il n’avait pas encore le loisir de s’attarder auprès des blessés, car il fallait continuer et intervenir rapidement dans le reste des chambres. Laissant inconscients derrière lui à la fois le couple et leur agresseur, le Tokavaleskï fonça chez Tobias. Il n’entendait plus aucun bruit dans la pièce quand il ouvrit la porte. Et le spectacle qu’il découvrit était révoltant. Ignorant complètement ses ordres, deux norses avaient utilisé leurs armes non contondantes pour massacrer l’ancien érudit impérial. Le pauvre gisait nu dans une position grotesque au milieu de la pièce, dans une mare de sang, la poitrine et le crâne défoncés. Il était possible de dire en voyant les projections sang qu’il était réveillé quand les deux monstres avaient investi sa chambre, leurs cognées en mains. Il était probable qu’il ait tenté de les raisonner ou de les supplier, mais vainement. Il était impossible à Zack, qui n’était pas médecin légiste, de savoir s’il avait ou non été torturé avant de mourir, mais une chose était certaine, c’était que les deux norses comptaient bien se défouler sur le corps sans vie. A tour de rôle, ils levaient leurs cognées rouges vif et frappaient les restes sanguinolents avec force dans un bruit horrible, tandis que des petits morceaux de chair et d’os étaient projetés dans la pièce dans une gerbe de sang, souillant les livres et les parchemins de Tobias. Couverts de sang de la tête au pied (ils avaient même des petits bouts d’os et de chair dans les cheveux), les deux esclaves s’étaient laissés aller à leurs instincts les plus violents et ressemblaient plus à des adeptes de Khorne qu’à des hommes maintenant. Natouchka, en voyant cette scène d’horreur depuis le seuil de la porte, ne put se retenir et vomit. Même le norse qui suivait Zack depuis la chambre de Natouchka recula et sembla se trouver mal devant ses camarades qui levèrent les yeux vers le kislévite et sa suite et s’avancèrent comme si de rien n’était en riant, comme s’ils étaient détendus après s’être bien défoulés. Ils semblaient vouloir se réunir dans le salon afin de voir si tout était bien sécurisé.
Avant que Zack n’ait pu faire quoi que ce soit, la main tremblante de Natouchka se posa sur son épaule et elle dit d’une petite voix mal assurée et encore nauséeuse :
-Les autres… Les autres… Laisse-les partir. Il faut sauver les autres…
Bien entendu elle avait raison et tenter d’affronter les deux hommes ne ferraient que gaspiller le temps précieux de Zack, et peut-être amenuiser les chances de survie de ceux qui restaient. Tout horribles que leurs actions aient pu être, les deux meurtriers devaient être laissés tranquilles, pour le moment au moins.
Arrivé en vue de la chambre de Marco, Zack vit que ce dernier en sortait, indemne et libre, accompagné de Lors qui fit signe de la tête que tout allait bien et qu’ils allaient au salon. Ce qui permit au Tokavaleskï de continuer lui aussi jusqu’au salon et de constater que le reste des esclaves qui avait pénétré la maison y était réunis (sauf celui qu’il avait assommé et attaché), ainsi que les Grouchenko, ligotés et apeurés mais vivants, et tous les esclaves domestiques à l’exception de Léonid et Katia. Terrorisés, les anciens maîtres et leurs domestiques regardaient à présent leurs esclaves des champs qui les dominaient, leurs yeux s’arrêtant surtout sur les deux monstres couverts de sang. En les revoyant, Natouchka se mit à trembler et se cacha à moitié derrière le kislévite, en lui serrant le bras pour se rassurer. Leur présence, à vrai dire, semblait même troubler les autres esclaves rebelles, et surtout les amis de Zack. Börg, notamment, leur jetait des regards noirs et soupçonneux, comme s’il devinait leurs actes sans même avoir eu besoin d’une mise au point. D’autres les fixaient avec des yeux méfiants ou interrogateurs. La mise au clair était maintenant une nécessité : on ne pouvait tolérer deux visions aussi opposées que celles des deux esclaves assoiffés de sang qui voulaient coûte que coûte faire la peau à la totalité des habitants de l’isba, coupables ou non, maîtres ou esclaves, et le plan plus mesuré de Zack et ses amis, mais également d’une partie des esclaves en quête de vengeance qui pour certains n’en voulaient qu’après leurs maîtres. Alors qu’ils allaient tous enfin pouvoir s’expliquer, et notamment demander des comptes aux deux meurtriers couverts de sang un nouvel évènement survint brusquement, qui changea complètement la donne.
L’un des hommes restés dehors entra en trombe dans la maison et hurla quelque chose en norse, quelque chose qui sema un vent de panique, de terreur et de colère à la fois parmi les esclaves présents. Natouchka, qui était restée accrochée au bras de Zack, comme pour espérer sa protection, traduisit rapidement :
-Boris attaque avec une armée ! Il a mis le feu à l’isba !
La jeune fille, qui comme les autres esclaves domestiques, semblait ne rien comprendre à la situation, mais sentait bien que le danger était omniprésent et que celui qu'elle appelait Tarik était la seule personne en qui elle avait confiance à même de la protéger, étant donné que les autres domestiques n'étaient pas en position de force, considérés par les révoltés comme valant à peine mieux que les maîtres déchus. La tempête de neige empêchait Zack et ses compagnons d'entendre les bruits extérieurs, mais un rapide coup d'œil par la porte ouverte révéla qu'effectivement le portail d'entrée de l'isba était tombé aux mains de ce qui ressemblait à un groupe de maraudeurs. Seule une demi-douzaine d'esclaves fuyaient ou se battaient encore dans la cour de l'isba, les autres ayant été tués ou faits prisonniers, tandis que des flammes de plusieurs mètres de haut léchaient les épais murs de bois à gauche de la porte d'entrée de la maison, dans laquelle ils se trouvaient actuellement. S'ils sortaient, ils se trouveraient face aux maraudeurs de Boris qui étaient très nombreux et bien armés. S'ils restaient, ils grilleraient à coup sûr. Mais avant que Zack n'ait pu prendre une décision quelconque, Natouchka lui tapota le bras. Lorsqu'il tourna sa tête vers elle, il put constater son air effrayé alors qu'elle prononça ces mots :
-Léonid et Katia ! Il faut les sortir de là !
La situation était critique, et le temps était compté.
Il ouvrit la porte à la volée pour découvrir un des esclaves norse du groupe des assoiffés de vengeance qui semblait menacer la jeune fille pour qu’elle reste tranquille le temps qu’il l’attache avec des bouts de ficelle qu’il avait récupéré dans les cabanons. Quand elle vit Zack entrer, gourdins à la main, elle le regarda avec des yeux suppliants et cria en kislévite :
-Tarik ! S’il te plaît aide-moi. S’il te plaît…
L’ex-noble n’eut pas grand-chose à faire, car le norse, en le voyant entrer, choisit finalement de laisser Natouchka libre. Heureusement, cette dernière ne semblait pas avoir souffert : seule une trace de main rouge était visible sur sa joue gauche. Elle avait pleuré, mais était saine et sauve. L’homme n’avait pas dû non plus abuser d’elle –ou peut-être n’en avait-il tout simplement pas eu le temps-, puisqu’elle portait encore une longue tunique en toile blanche. D'un simple hochement de tête et d'un léger sourire entendu : Zack remercia l'homme de lui laisser gérer comme il l'entendait la situation, le temps avait ici joué en sa faveur car si la jeune femme s'était retrouvée ligotée il lui aurait été plus difficile voir impossible de l'employer comme bientôt il allait devoir le faire.
" Viens, suis-moi : il va falloir s'assurer que tous les occupants de l'Isba soient en bonnes santés... Je ne compte pas vous détenir captifs si vous vous montrez coopératifs. "
Un sourcil en suspens le Kislévite attendit la réaction de la jeune femme en tunique blanche. La pauvre Natouchka ne pouvait évidemment pas comprendre grand-chose à ce qui lui arrivait. Mais entendre Tarik parler des autres comme s'ils étaient menacés, après qu'il l'eut sauvé d'un sort incertain, lui remit les idées en place : avant de chercher à comprendre, il fallait sauver les autres. D'un signe de tête, la jeune fille acquiesça aux dires de Zack et elle se mit en marche sans poser de questions. Ce temps viendrait, mais plus tard. Effectivement, le temps n’était pas aux retrouvailles, et déjà il fallait repartir pour espérer arriver à temps pour les autres. Suivi de Natouchka et du norse dépité, Zack fonça vers la chambre de Katia et Léonid. Et quand il ouvrit la porte, il trouva un esclave norse dont il ignorait le nom qui faisait face aux deux domestiques encore allongés dans leur lit. Il hurlait des insultes sur eux en les frappant de son gourdin. Complètement pris au dépourvu dans leur sommeil, ni le simplet, ni sa femme n’avaient pu se défendre, et on voyait que l’un comme l’autre étaient sérieusement touchés. Les membres brisés, ils ne pouvaient que supplier l’enragé d’arrêter de les frapper. Mais, comme pris d’une folie meurtrière, le norse levait et abaissait sa massue à deux mains avec une vitesse et une force rares : il frappait encore et encore ses deux pauvres victimes sans défenses. Par chance, Zack, qui arrivait derrière lui, leva son arme pour mettre fin à la violence. Tenter de raisonner le norse semblait vain car dans ses yeux brillaient une haine qui confinait à la folie sanguinaire : il n’avait même pas entendu la porte s’ouvrir, et ignorait les cris et les suppliques. Un coup de gourdin bien dosé du kislévite sur le crâne de la brute le calma en l’envoyant à terre, inconscient, mais pas blessé.
Pour l'esclave révolté et son acolyte le spectacle était proprement insoutenable et Zack oscilla sur la démarche à suivre vu qu'il ne pouvait expédier Natouchkha chercher divers onguent dans pareille situations, il ne revenait pas de l'accès de folie qu'avait eu l'esclave qui lui était inconnu, ce genre d'hommes pour l'ex-noble ne méritait tout simplement pas son inestimable libre arbitre. Sans plus attendre il se mit à ligoter l'homme précédemment assommé tout en s’enquérant des compétences de Natouchkha il leurs fallait agir et vite.
J'espère que tu t'y connais en ce qui consiste à rafistoler les gens, parce-que là il risque d'y avoir du boulot... Observe bien leurs corps et enquière-toi de leurs états : le plus à craindre à l'heure actuelle serait une hémorragie interne dû aux os brisés !
Pendant ce temps le jeune homme s'employa à saucissonner l'agresseur le plus rapidement et efficacement possible. Après lui avoir attachés les bras et les jambes il s'employa donc à les relier entre eux par une troisième corde, l'homme ainsi paqueté ne devrait plus poser de problème. Avant de s’enquérir de l'état de ses précédentes victimes, Zack jeta toutefois un rapide coup d'oeil par acquis de conscience pour être conforté dans l'idée que l'agresseur n'était pas sujet aux hémorragies internes qui l'inquiétait tant... Si c'était le cas la situation serait bien plus critique puisqu'au vu du coup porté il faudrait opérer une chirurgie crânienne ce qui n'était à priori pas véritablement dans le cercle d'attributions du jeune homme... Même si Zack eût pût considérer le forcené comme une bien faible perte il n'en oubliait pas moins qu'il était de son devoir d'éviter toute tension et qu'il lui reviendrait sans doute d'agir pour sauver sa piètre existence. Une fois l'agresseur attaché solidement, la vérification de son état révéla qu'à part une grosse bosse il n'avait rien de grave. Pendant ce temps, Natouchka, aidée par le norse qui avait voulu la ligoter et à qui elle avait transmis les ordres de Zack, avait examiné rapidement le couple de victimes.
Alors ?
S'enquit le kislévite, délaissant un instant l'homme pour s'assurer de lui même de l'état des victimes. Natouchka, pâle comme un linge, ne s'était pas laissée débordée par la tension et la peur. Elle savait que même si elle était terrifiée et n'avait envie que de s'enfuir loin de cet endroit, elle devait rester calme pour sauver ses amis. Elle répondit d'une petite voix :
-Ca va, ils ont beaucoup de fractures et ne pourront pas bouger pendant plusieurs semaines au moins, mais ils devraient s'en tirer...
La jeune fille voulut rajouter "Tarik, j'ai peur", mais se retint finalement. Elle avala bruyamment, se retenant à grand peine d'éclater en sanglots et d'aller se blottir dans les bras de Tarik pour sortir du cauchemar qu'elle vivait. Katia et Léonid avaient été sauvés de justesse, et leurs vies ne semblaient pas en danger immédiat, mais chacun d’eux avait tous les membres fracturés et quelques côtes brisés. Le sadique avait été sans pitié et avait d’abord brisé les bras et les jambes de ses victimes pour les empêcher de se défendre, avant de les passer à tabac en visant des zones plus vitales, telles que le corps. C’était à ce moment que Zack était intervenu pour les sauver, juste à temps. Au moment où ils comprirent qu’ils étaient sauvés, la tension et l’adrénaline qui maintenaient conscient Katia et Léonid se dissipa et ils tombèrent dans les pommes, ce qui leur éviterait de souffrir au moins jusqu’à leur réveil.
Ceci-dit, il lui fallait faire vite et il n’avait pas encore le loisir de s’attarder auprès des blessés, car il fallait continuer et intervenir rapidement dans le reste des chambres. Laissant inconscients derrière lui à la fois le couple et leur agresseur, le Tokavaleskï fonça chez Tobias. Il n’entendait plus aucun bruit dans la pièce quand il ouvrit la porte. Et le spectacle qu’il découvrit était révoltant. Ignorant complètement ses ordres, deux norses avaient utilisé leurs armes non contondantes pour massacrer l’ancien érudit impérial. Le pauvre gisait nu dans une position grotesque au milieu de la pièce, dans une mare de sang, la poitrine et le crâne défoncés. Il était possible de dire en voyant les projections sang qu’il était réveillé quand les deux monstres avaient investi sa chambre, leurs cognées en mains. Il était probable qu’il ait tenté de les raisonner ou de les supplier, mais vainement. Il était impossible à Zack, qui n’était pas médecin légiste, de savoir s’il avait ou non été torturé avant de mourir, mais une chose était certaine, c’était que les deux norses comptaient bien se défouler sur le corps sans vie. A tour de rôle, ils levaient leurs cognées rouges vif et frappaient les restes sanguinolents avec force dans un bruit horrible, tandis que des petits morceaux de chair et d’os étaient projetés dans la pièce dans une gerbe de sang, souillant les livres et les parchemins de Tobias. Couverts de sang de la tête au pied (ils avaient même des petits bouts d’os et de chair dans les cheveux), les deux esclaves s’étaient laissés aller à leurs instincts les plus violents et ressemblaient plus à des adeptes de Khorne qu’à des hommes maintenant. Natouchka, en voyant cette scène d’horreur depuis le seuil de la porte, ne put se retenir et vomit. Même le norse qui suivait Zack depuis la chambre de Natouchka recula et sembla se trouver mal devant ses camarades qui levèrent les yeux vers le kislévite et sa suite et s’avancèrent comme si de rien n’était en riant, comme s’ils étaient détendus après s’être bien défoulés. Ils semblaient vouloir se réunir dans le salon afin de voir si tout était bien sécurisé.
Avant que Zack n’ait pu faire quoi que ce soit, la main tremblante de Natouchka se posa sur son épaule et elle dit d’une petite voix mal assurée et encore nauséeuse :
-Les autres… Les autres… Laisse-les partir. Il faut sauver les autres…
Bien entendu elle avait raison et tenter d’affronter les deux hommes ne ferraient que gaspiller le temps précieux de Zack, et peut-être amenuiser les chances de survie de ceux qui restaient. Tout horribles que leurs actions aient pu être, les deux meurtriers devaient être laissés tranquilles, pour le moment au moins.
Arrivé en vue de la chambre de Marco, Zack vit que ce dernier en sortait, indemne et libre, accompagné de Lors qui fit signe de la tête que tout allait bien et qu’ils allaient au salon. Ce qui permit au Tokavaleskï de continuer lui aussi jusqu’au salon et de constater que le reste des esclaves qui avait pénétré la maison y était réunis (sauf celui qu’il avait assommé et attaché), ainsi que les Grouchenko, ligotés et apeurés mais vivants, et tous les esclaves domestiques à l’exception de Léonid et Katia. Terrorisés, les anciens maîtres et leurs domestiques regardaient à présent leurs esclaves des champs qui les dominaient, leurs yeux s’arrêtant surtout sur les deux monstres couverts de sang. En les revoyant, Natouchka se mit à trembler et se cacha à moitié derrière le kislévite, en lui serrant le bras pour se rassurer. Leur présence, à vrai dire, semblait même troubler les autres esclaves rebelles, et surtout les amis de Zack. Börg, notamment, leur jetait des regards noirs et soupçonneux, comme s’il devinait leurs actes sans même avoir eu besoin d’une mise au point. D’autres les fixaient avec des yeux méfiants ou interrogateurs. La mise au clair était maintenant une nécessité : on ne pouvait tolérer deux visions aussi opposées que celles des deux esclaves assoiffés de sang qui voulaient coûte que coûte faire la peau à la totalité des habitants de l’isba, coupables ou non, maîtres ou esclaves, et le plan plus mesuré de Zack et ses amis, mais également d’une partie des esclaves en quête de vengeance qui pour certains n’en voulaient qu’après leurs maîtres. Alors qu’ils allaient tous enfin pouvoir s’expliquer, et notamment demander des comptes aux deux meurtriers couverts de sang un nouvel évènement survint brusquement, qui changea complètement la donne.
L’un des hommes restés dehors entra en trombe dans la maison et hurla quelque chose en norse, quelque chose qui sema un vent de panique, de terreur et de colère à la fois parmi les esclaves présents. Natouchka, qui était restée accrochée au bras de Zack, comme pour espérer sa protection, traduisit rapidement :
-Boris attaque avec une armée ! Il a mis le feu à l’isba !
La jeune fille, qui comme les autres esclaves domestiques, semblait ne rien comprendre à la situation, mais sentait bien que le danger était omniprésent et que celui qu'elle appelait Tarik était la seule personne en qui elle avait confiance à même de la protéger, étant donné que les autres domestiques n'étaient pas en position de force, considérés par les révoltés comme valant à peine mieux que les maîtres déchus. La tempête de neige empêchait Zack et ses compagnons d'entendre les bruits extérieurs, mais un rapide coup d'œil par la porte ouverte révéla qu'effectivement le portail d'entrée de l'isba était tombé aux mains de ce qui ressemblait à un groupe de maraudeurs. Seule une demi-douzaine d'esclaves fuyaient ou se battaient encore dans la cour de l'isba, les autres ayant été tués ou faits prisonniers, tandis que des flammes de plusieurs mètres de haut léchaient les épais murs de bois à gauche de la porte d'entrée de la maison, dans laquelle ils se trouvaient actuellement. S'ils sortaient, ils se trouveraient face aux maraudeurs de Boris qui étaient très nombreux et bien armés. S'ils restaient, ils grilleraient à coup sûr. Mais avant que Zack n'ait pu prendre une décision quelconque, Natouchka lui tapota le bras. Lorsqu'il tourna sa tête vers elle, il put constater son air effrayé alors qu'elle prononça ces mots :
-Léonid et Katia ! Il faut les sortir de là !
La situation était critique, et le temps était compté.