[Katja & Friedrich] Terre interdite

Couronne est la capitale du Royaume, où siège le dirigeant actuel de la Bretonnie : Louen Cœur de Lion. Elle est située au Nord du Royaume et est le lieu de sacre et de résidence des Rois. Couronne est une gigantesque cité-chateau, bâtie sur d'antiques ruines naines. C'est une grande ville thermale et une grande place de marché pour tous le produits agricoles de la vallée fertile du Sannez et c'est aussi une puissante forteresse.

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[MJ] Le Djinn
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[Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par [MJ] Le Djinn »

Le voyage durait depuis plus d'un mois! Un calvaire insupportable pour les soldats (surtout pour ceux possédant une lampe qu'il ne fallait pas faire sonner) qui enrageaient à l'idée d'avoir perdu des camarades pour rien, de ne pas pouvoir rentrer aux bercailles avant un long moment et en plus de ne pas avoir reçu leur solde depuis des semaines! La révolte grondait dans les rangs, surtout parmi les dernières recrues et plus d'une fois les officiers avaient surpris des messes basses de soldats qui se séparaient sitôt qu'un gradé les approchait. Même Katz n'avait pas été épargnée et certains lui avaient très sérieusement demandés s'il avait encore confiance dans ses supérieurs, voire dans l'armée en général.

Les paysages, bien que parfois magnifiques mais souvent forestiers, n'avaient rien fait pour arranger l'humeur de la troupe et ce n'était pas les incursions nocturnes d'hommes-bêtes, bien qu'elles n'aient causées aucune victime, qui allaient arranger les choses. En d'autres termes, la désertion pointait, la mutinerie arrivait à grands pas et le capitaine était sur les nerfs, ses cheveux bruns grisonnaient presque sous l'inquiétude et il semblait avoir pris cinq ans en quelques jours.
Les paquetages se faisaient lourds, pratiquement insupportables, alors que la destination finale approchait et que les bosquets laissaient place à des champs et à des plaines abondantes en vie. Pour une fois, le moral des soldats remonta.

Le froid commençait à arriver et le crépuscule tomba plus tôt que prévu, signes d'un automne précoce, quand enfin leurs regards purent se poser sur un bourg de taille importante au milieu duquel un temple de Sigmar inhabituellement grand, secondé d'une chapelle d'architecture non-impériale, sans doute bretonienne. Chacun repris le sourire: bientôt un bon lit!
Pourtant, quand ils passèrent l'entrée pour arriver sur la place centrale, un rassemblement de badauds mi-rieurs mi-médusés observait un étrange spectacle. Deux hommes, un en armure et secondé par des hommes en armes à cheval et un gros bourgeois aux bagues d'or et escortés par cinq miliciens se crêpaient le chignon. Le sujet était difficile à comprendre, surtout compte-tenu de l'accent bretonien du premier mais on y parlait de droit, de relique, de terre et de la profession peu estimable de la mère de l'un et l'utilisation amusante des sexes masculins de la génitrice de l'autre.

Décidant que ce spectacle était dégradant pour l'Empire, Steiner ordonna à Friedrich de le rejoindre et à Poigno de rester avec le reste de la troupe, alors que des paysans de plus en plus nombreux se tournaient vers eux.
Steiner, arrivé à hauteur des protagonistes, s'éclaircit la voix pour interrompre la dispute.


-"Pardonnez mon interruption, messires, mais ce que j'ai à dire ne peut attendre. Je suis Adelbert Steiner, capitaine dans l'armée impériale d'Ostl..."

-"Quoi?!"

Les yeux du bretonien semblèrent devenir fous alors que son visage s'empourprait. Il tendit un doigt accusateur vers le gros bourgeois puis vers Steiner et enfin vers la troupe qu'il voyait à présent. Sa voix était terrible de fureur.

-"Ah! Je comprends mieux votre refus de parlementer, engeance de goule! Vous attendiez que vos reîtres arrivent pour vous aider à vous débarrasser de moi! Mais cela ne marchera pas! Vous vous soumettrez tous au Roy et à mon autorité ou vous périrez, par la Dame!"

D'un geste rageur, il se retourna et enfourcha un puissant destrier avant de repartir au galop, fendant la foule et renversant un vieillard au passage. Le bourgeois soupira et se tourna, énervé lui aussi, vers les officiers.

-"Vous voilà enfin! Vous avez un mois de retard! Je ne vous félicite pas!"

-"Nous avons été retardés..."

L'homme à l'âge indéfinissable mais mature soupira et replaça son couvre chef, une sorte de béret pourpre allant avec sa tenu de la même couleur.

-"Je suppose que ce qui est fait est fait... Je suis Jago Urlin, bourgmestre de cet humble cité. Pas moins de 500 âmes, tout de même! Enfin... Je suppose que ce jeune homme est votre second."

-"En effet. Présentez-vous, caporal."

-"Si vous avez d'autres gradés dans votre troupe, dites-leur de venir, je vous invite à ma table et vos autres hommes devront manger chez l'habitant je le crains. Cela peut paraître injuste mais nos paysans sont très attachés aux traditions de Bretonnie et pour eux les classes sociales sont d'une important extrême. Ils ne comprendraient pas que je ne vous invite pas ou que je vous invite tous."

Il eut un petit sourire en voyant arriver l'échalas sudiste avec son grand sourire et les emmena tous vers un petit palais de bois et de pierre. Derrière, Katja qui n'avait vu la scène que de loin, en était réduite à rejoindre ses camarades pour écumer tavernes et magasins de viande...
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Friedrich Hadler
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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par Friedrich Hadler »

Bon, en temps normal j'aurais peaufiné plus ce post, qui là me laisse l'impression d'être perfectible (en gros il n'est parfait à mon goût, loin de là. Il me semble inachevé dans les détails notamment pour tout dire.). Mais comme je pars une semaine en vacances et que je ne suis pas sûr de pouvoir poster pendant ce temps je préfère poster pour être sûr de ne pas te pénaliser, Kat', si tu voulais poster avant. ;)
La route qui menait d’Ostland jusqu’aux frontières de la Bretonnie n’avait pas été de tout repos pour Friedrich Hadler et ses camarades gradés du cinquième régiment de la troisième division d’infanterie de l’Ostland. Le mécontentement des hommes était flagrant. En temps normal déjà, la vie de militaire en campagne était contraignante. Il fallait accepter les privations, l’éloignement et la perte de ses camarades. Ici, c’était encore pire, puisque la solde n’avait pas été versée depuis leur départ de Salkalten il y avait presque deux mois de cela, et qu’elle ne le serait probablement pas avant leur retour chez eux, perspective qui était encore lointaine même dans le meilleur des cas. Leurs ordres trafiqués leur avaient coûté le prix fort, et n’en finissaient pas d’avoir des conséquences négatives. Non seulement ils avaient coûté la vie inutilement à plusieurs hommes, mais en plus ils leur avaient fait accumuler un retard terrible. Pour le minimiser, il avait fallu aller à marche forcée ce qui n’avait rien arrangé.

Au milieu de ce bazar, il y avait deux catégories de personnes. D’un côté, les responsables, c’est-à-dire les gradés qui devaient gérer tout cela au mieux pour accomplir les ordres reçus coûte que coûte. De l’autre, les simples soldats, qui eux ne supportaient pas le même poids sur leurs épaules, et qui dans leur ensemble se préoccupaient d’avantage de leurs conditions de vie personnelles immédiates. Sans-doute Katja Endrafen, qui appartenait à ce dernier groupe, n’avait-elle pas eu autant de problèmes que le caporal Hadler pendant le voyage. Peut-être même était-elle d’accord avec ses camarades les plus virulents sur certains points.

Maintenir la discipline et la cohésion n’était pas chose facile quand le moral des hommes était au plus bas. En tant que caporal, il revenait à Friedrich le devoir d’essayer de faire en sorte que les soldats restent fixés sur leur objectif principal, arriver à destination et accomplir la mission. Cela passait principalement par de l’encadrement, le plus souvent une simple présence suffisait à remettre les candidats à la révolte dans le rang. Friedrich usait également de psychologie avec les hommes. Il leur rappelait le caractère important de leur mission, la nécessité de ne pas décevoir leurs proches et leur patrie qui comptaient sur eux, et le risque encouru en cas de désertion, à savoir l’exécution. En fonction de leur caractère, il avait appris à savoir à qui il valait mieux adresser des encouragements, et à qui il convenait plutôt d’utiliser les menaces. Chacun était différent et il fallait jouer sur leurs motivations et leur caractère afin de leur maintenir dans le droit chemin.

Heureusement, la destination semblait enfin en vue. D’un paysage sombre et forestier, ils étaient passés à un environnement fertile et champêtre. C’était de bon augure et les militaires ne s’y trompèrent pas. La perspective d’arrêter de marcher, de manger un repas chaud et de dormir dans un lit en dur suffît à remonter leur moral. Même les plus rebelles semblaient plus enclins à obéir aux ordres, maintenant.
Le caporal sourit. C’était ça, l’armée. Dans les épreuves, il fallait être fort et beaucoup se plaignaient et râlaient, mais il suffisait d’un rien, du sommeil et un bon repas, pour que tout soit oublié… Du moins jusqu’à la prochaine épreuve.

Durant tout le trajet, chaque soir après la longue marche une fois le camp monté, et malgré la fatigue, Friedrich proposa à « Katz » de venir dans sa tente pour tenter de lui apprendre la lecture et l’écriture. Il n’était pas facile de s’improviser enseignant. Plus jeune, l’ostlander avait grâce à sa mère qui était la fille d’un riche marchand, pu profiter de cours, de sorte que pour lui il était normal et simple de lire et d’écrire, c’était devenu depuis longtemps une habitude qui ne lui demandait aucun effort intellectuel particulier. Pour sa camarade, en revanche, la situation était différente. Issue d’un milieu probablement modeste, elle n’avait sans doute pas eu la chance d’avoir une éducation scolaire.
Friedrich avait donc décidé de commencer par les bases. Déjà qu’ils étaient fatigués après les marches, il valait mieux ne pas aller trop vite, mais s’assurer que ce qu’il voulait transmettre soit bien compris avant tout. L’objectif était que Katja commence par assimiler les essentiels de la lecture et de l’écriture avant de s’intéresser à des éléments plus complexes. Comme pour bâtir une maison solide, il fallait, aussi inutile et fastidieux que cela puisse paraître de prime abord, commencer par les fondations avant d’ériger les murs.

Ce qu’il avait dit à la soldate Endrafen dans sa tente lors de son premier cours, le lendemain de leur excursion dans le château de Grisejoie, résumait assez bien son programme :


-Bon, on va faire simple pour commencer. Je vais t’expliquer comment je compte procéder. Contrairement aux professeurs que j’ai eu plus petit, je n’ai pas leur pédagogie, ni leur savoir. De plus tu es beaucoup plus intelligente que moi quand j’avais entre cinq et dix ans. C’est pourquoi je ne vais pas procéder comme eux, ce ne serait pas approprié et j’en serais d’ailleurs incapable.
Non, je vais tenter de t’expliquer avec mes petits moyens. Tout d’abord il faut que je te prévienne, ça peut durer longtemps et être assez frustrant. Il faudra t’accrocher et ne pas renoncer, aussi compliqué que cela puisse te paraître. De toute façon je serai là pour t’aider. Apprendre à lire et à écrire est, aussi fou que cela puisse paraître, plus facile quand on est petit. Non pas que nous soyons plus stupides adultes, quoique des fois je me demande quand même, mais parce que les enfants ont un don pour l’apprentissage que les adultes n’ont plus. Et même petit, cet apprentissage de l’écriture prend environ une année, et encore : ça suffit pour lire et écrire laborieusement, mais pas pour éviter les fautes… Cela, seule la pratique intensive et des cours plus poussés peuvent permettre de l’améliorer.
La bonne nouvelle, c’est qu’apprendre à écrire et à lire sont une seule et même chose. Quand on sait l’un, on sait l’autre.
Sachant que j’imagine que tu dois être aussi fatiguée que moi, et que ça ne risque pas de s’arranger, je n’aurais pas les mêmes exigences que l’on a eues envers moi il y a des années de ça. Normalement, pour apprendre efficacement, il faut une pratique quotidienne et des devoirs à faire. Ici ce n’est pas possible.

Du coup je vais faire de mon mieux, mais je te préviens ce ne sera pas parfait, et je n’attendrai de toi que ce que je sais que tu voudras bien me donner, rien de plus. Je ne vais pas te forcer à travailler si tu ne le veux pas, même si je vais tout faire pour t’aider. D’ailleurs, si à n’importe quel moment tu as des questions, ou des remarque, n’hésite pas à m’interrompre, je suis là pour toi et uniquement pour toi. Bref, pendant ce temps, je suis tout à toi…

Bien, trêve de bavardages, tu dois être impatiente de commencer à entrer dans le vif du sujet, et je ne te torturerai pas plus longtemps avec mes remarques préliminaires. Avant tout, il faut savoir que l’écriture a été inventée après la parole, mais n’étant pas professeur de langue, j’ignore tout à fait quand, où et par qui elle a été inventée. Il me semble me souvenir d’une de mes enseignantes que nous devons beaucoup aux nains, et il ne me paraitrait pas impossible que ce soient eux qui nous aient aux origines appris à écrire. Quoi qu’il en soit ces considérations historiques n’importent pas beaucoup, aujourd’hui. Ce qui importe, c’est de savoir pourquoi l’écriture a été inventée, et surtout comment.
Si tu parviens à saisir ce concept, tu auras maîtrisé les principes fondateurs, les bases les plus fondamentales sur lequel tout le reste s’est construit. Alors et seulement, l’on pourra alors approfondir plus…

Vois-tu, l’écriture sert, de la manière que les chiffres, à palier aux défauts de la parole. Là où la parole est immédiate, et requiert une présence humaine, l’écriture, elle, peut-être transmise beaucoup plus loin dans le temps et l’espace, par delà même la mort. Elle reste la même et n’est pas déformée par les hommes ou la perte de mémoire. Les premiers écrits ont donc servi d’aide-mémoire à des gens qui avaient trop de choses à se rappeler, il s’agissait probablement de riches ou de comptables, avec leurs propriétés, qui au départ n’étaient que des dessins. Oui, oui, c’est difficile à croire, mais les dessins sont les ancêtres de l’écriture… Bientôt, on s’est aperçu que ces dessins étaient trop compliqués, on les a donc simplifiés, ce qui a donné des sigles, chaque sigle correspondant à un mot, une chose ou un concept abstrait, par la suite. C’est une première forme d’écriture, très primitive, très archaïque, qui n’est plus celle qu’on utilise maintenant dans l’Empire et le Vieux-Monde en général. L’inconvénient majeur de ce système est qu’il nécessite un nombre de sigles extrêmement important, autant qu’il y a de choses et de concepts dans le monde, c’est-à-dire une infinité, même si dans la vie courante on n’en utilise qu’une toute petite partie.
Malheureusement, ou peut-être heureusement, pour toi, le système actuel en usage dans le Vieux-Monde est très différent. Pour éviter le problème de la multiplication des sigles pour correspondre aux mots, nous utilisons un ensemble de sigles basé non pas sur les choses, mais sur les sons. Pour faire simple, une lettre –c’est ainsi qu’on appelle les sigles- correspondra à un son, et une combinaison de lettres formera un mot que l’on identifiera en traduisant les lettres en son, en déchiffrant à haute-voix pour commencer, puis dans sa tête, sans même y penser.
Par exemple, le mot « papa » se compose de quatre lettres, deux fois le « pé », qui fait son « p », le « a », qui fait le son « a ». En elles-mêmes les lettres ne représentent pas un père, mais c’est en les décryptant, en traduisant les lettres en son, que j’ai pu écrire le mot qui correspondait.


Friedrich avait tracé à la pointe de son épée le mot « PAPA » dans la terre à ses pieds, afin de mieux se faire comprendre. Il reprit, en traçant toujours sur le sol l’alphabet :

-Voilà pour la théorie, mais il est important de bien la comprendre avant de passer à la pratique. Une lettre correspond à un son. Reste à t’apprendre quelle lettre correspond à quel son. Plus tard, nous verrons qu’il y a des exceptions, mais je ne veux pas t’embrouiller avec ça donc pour l’instant on considèrera qu’il n’y a pas d’exceptions du tout, car si tu parviens à écrire en phonétique au bout de quelques mois ce sera un très bel effort, quand bien même le texte serait truffé de fautes.
L’embêtant est que pour lire, il te faudra maîtriser les exceptions, car elles sont extrêmement nombreuses et courantes. Je dirais même qu’elles sont devenues la règle. La professeure qui m’a appris à lire et à écrire m’a dit un jour que plus la langue était compliquée, plus elle était noble, et effectivement elle m’a expliqué que c’était justement pour la rendre plus inaccessible, plus élitiste, donc la réserver principalement aux « nobles » qu’on a inventé toutes les exceptions. Que ce soit vrai ou non, peu importe, aujourd’hui elles sont là et il nous faudra plus tard les étudier. Mais avant cela, reconcentrons nous sur les bases, sur l’essentiel qu’il faut maîtriser avant de s’attaquer aux exceptions.

Voici toutes les lettres existantes, qui forment tous les sons utilisés dans nos langages parlés. On appelle cela « l’alphabet ». Il te faudra commencer par l’apprendre par cœur, et à associer la lettre avec le son qui lui correspond. Oui, je sais il y en a beaucoup, mais pense que ce n’est rien par rapport à ce qu’on aurait eu si on avait utilisé le système archaïque : là, ça aurait été des millions de sigles à apprendre. Et puis, tu verras, au bout d’un certain temps ça finira par rentrer…
D’abord, je vais t’aider, en te les dictant et en les répétant, puis tu les répéteras avec moi. Puis toute seule, et je complèterai s’il y a des oublis. Prends ton temps, applique toi, mémorise bien. Personne ne te jugera si tu échoues, au contraire, on est seuls tous les deux, et crois-moi je sais que tu es loin d’être une imbécile. Que tu réussisses du premier coup –ce qui serait un véritable exploit-, ou après des semaines, l’objectif est que tu réussisses au final. Dès que tu maîtriseras tout l’alphabet sur le bout des doigts, on commencera les choses sérieuses en combinant plusieurs lettres pour faire des sons composés. Et tu pourras ainsi écrire tes premiers mots : « Papa », « sol », « Katja » et d’autres mots faciles qui s’écrivent comme ils se prononcent. Mieux encore, tu pourras écrire des mots plus complexes et on pourra te comprendre en te lisant, même si en réalité des règles d’écriture nommées « orthographe » font qu’ils s’écrivent autrement.

Allez, tu vois la première lettre là, c’est le « A », qui produit le son « a », jusqu’ici c’est plutôt facile. Elle s’écrit de plusieurs manières, que je t’ai toutes dessinées pour que tu les voies au moins une fois, mais dans un premier temps on se contentera de l’écriture en majuscules, la plus facile, c’est-à-dire celle-ci. …


Pour le caporal Hadler, il ne servait à rien de brusquer les choses ou de se montrer sévère. Il ne se voyait pas comme un supérieur, ni même un maître ou un précepteur dans cette tâche, mais plutôt comme un simple transmetteur de son savoir-faire. L’objectif était moins d’instruire pour instruire que de rendre Katja heureuse, qu’elle puisse être à terme fière d’elle-même et de ses progrès dans le but qu’elle s’était fixé. Friedrich était d’un naturel altruiste. Il aimait aider les gens, et tout particulièrement ses amis. Mais là, c’était encore différent. Il ne savait pas trop pourquoi lui-même, et la fatigue liée aux longues marches et à son travail de cadre l’aidait à ne pas trop se questionner lui-même sur le sujet, mais il voulait que Katja arrive à lire et à écrire. Le regard qu’elle avait lancé à la lettre d’Erika Loft, il voulait qu’il soit à jamais effacé, remplacé par un sourire. Inexplicablement, il aimait la voir heureuse, cela suffisait presque toujours à le mettre de bonne humeur.

Il comptait d’ailleurs bien continuer ses cours à Katja Endrafen même une fois arrivés à la ville frontière. A vrai dire, il comptait même lui faire une surprise pour l’encourager à persévérer dans ses efforts. On devait bien pouvoir acheter un livre quelque part dans un bourg aussi important… Mais ces considérations furent vite écartées par un sujet de préoccupation plus urgent. Sur la place centrale, sous l’œil de nombreux habitants, deux groupes se faisaient face. D’un côté le bourgmestre et des miliciens, de l’autre, une sorte de chevalier avec des hommes d’armes à cheval. Les deux chefs avaient une discussion très animée. A vrai dire ils se querellaient ouvertement. L’enjeu de la dispute devint vite évident lorsque le bretonnien s’en alla et que le capitaine engagea la conversation avec Jago Urlin, le bourgemestre. Assurément, la communauté était à cheval entre deux cultures, l’Empire et la Bretonnie, comme le prouvaient d’ailleurs les deux temples. Lorsqu’on lui demanda de se présenter, le caporal Hadler s’approcha du chef de la ville, le gratifia d’un salut militaire et lui dit :


-Mes respects, monsieur Urlin. Caporal Friedrich Hadler de l’armée impériale d’Ostland, troisième division, cinquième régiment. Merci pour votre hospitalité, je vous assure que nous ferrons tout notre possible pour protéger vos citoyens contre toute ingérence bretonnienne.

Les revendications territoriales des bretonniens, aussi stupides et infondées qu’elles puissent être, risquaient de mener à la guerre. Une situation ridicule au vu des menaces qui pesaient sur l’humanité en général, et des relations diplomatiques entre Empire et Bretonnie. Mais cependant, si les deux nations savaient mettre de côté leurs différends pour lutter contre les menaces majeures, les escarmouches étaient fréquentes en temps normal. Décidément s’entretuer pour le contrôle de terres semblait être un passe temps favori des humains, du moins de certains seigneurs. Il aurait été regrettable que les villageois, eux, aient à en payer le prix. D’autant plus qu’à choisir d’être soumis à la Bretonnie ou l’Empire, il fallait être fou pour opter pour la Bretonnie si on n’était pas noble. Friedrich savait peu de choses sur les bretonniens, mais il avait entendu dire que leurs seigneurs, pourtant des chevaliers d’exception et aux grandes vertus, traitaient leurs sujets à peine mieux que des esclaves. Heureusement, les soldats étaient arrivés à temps et il fallait espérer que leur simple présence suffirait à décourager les initiatives du seigneur bretonnien, même si ce dernier semblait avoir été au contraire renforcé dans ses envies belliqueuses.

Quant au bourgmestre Jago Urlin, l’homme semblait généreux et patriote, même si sa population avait des coutumes bretonniennes. Il serait certes agréable d’être accueilli chez cet homme, mais d’un côté, cela l’empêcherait sûrement de continuer à donner des leçons d’écriture à Katja, à moins qu’il ne parvienne à s’arranger avec elle…
Dès que cela fut possible sans paraître impoli, le caporal se tourna vers l’éclaireuse et lui adressa quelques mots en aparté :


-Désolé pour l’hébergement chez le bourgmestre, ce n’est pas moi qui décide. Mais si tu veux je vais essayer de m’arranger pour pouvoir sortir ce soir… Je pensais à se porter volontaire pour jouer les sentinelles sur les murs. Mais ceci-dit, après plus d’un mois de marche, je comprendrais que tu préfères dormir dans un vrai lit au lieu de passer la nuit à veiller dans les tours et sur les chemins de ronde.
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par [MJ] Le Djinn »

Sur le chemin, le bourgmestre se révéla bien bavard avec le capitaine, lui contant les moult difficultés qu'il avait à faire respecter la loi impériale en ce lieu maudit et à conserver une neutralité avec la Bretonnie. Il avait même dû, selon ses dires, faire rebaptiser la ville Hautchemin, très récemment! Et toutes ces provocations, du côté impérial ou du côté royal... Elles le lassaient!
Néanmoins ils arrivèrent à sa demeure: un manoir cossu parcouru de multiples fenêtres dans le plus pur style impérial.


-"Et dire que ces chevaliers veulent le démolir pour bâtir un donjon à la place! Ah, décidément ces brutes ne savent que détruire, la beauté est hors de leur atteinte!"

Rentrant sans tarder, les soldats purent constater un intérieur cossu, moins grand que ce qu'il paraissait de l'extérieur. C'était comme si les murs avaient été montés épais, pour résister à des attaques de siège, peut-être que la menace bretonnienne était réelle et ce depuis longtemps. Le capitaine le remercia humblement de son invitation alors qu'ils prenaient place dans une salle de de banquet de taille certes moyenne mais agréablement décoré. Un peu trop lourd peut-être, tant ces peintures représentant des scènes de la vie paysanne pouvaient sembler pesantes à trop les regarder.

Alors que deux serviteurs amenaient des plats de viande froide, qu'ils avaient dû préparer en voyant arriver la troupe au loin, le capitaine Steiner engagea le sujet qui faisait mal.


-"Mais je ne comprends pas, messire. L'Empire et la Bretonnie sont alliés et depuis la Tempête du Chaos nos contrées sont redevables l'une à l'autre. Alors pourquoi ce qui semble être une... Tentative d'annexion?"

Le gros homme soupira et posa son couteau, gratifiant au passage un Poigno trop pressé de dévorer son plat d'un coup œil désapprobateur.

-"Voyez-vous, nous nous trouvons près de Marienburg et cette terre est, pour les bretonniens comme les impériaux, un endroit stratégique. A partir de celle ville le Reik est entièrement sous contrôle, assurant des bénéfices titanesques à ceux qui le possèdent. Hors s'emparer de la ville est difficile, que ça soit par la force ou la voie diplomatique.
Il n'est donc pas rare de voir des troupes bretonniennes tenter de déstabiliser la région, tentant de s'emparer d'une partie des recettes que la cité déverse autour d'elle. Ce que vous devez bien comprendre c'est qu'Altdorf étant sur le Reik et en dépendant totalement, si les bretonniens prenaient la ville et ses dépendances ils pourraient dicter sa politique à l'Empereur lui même. Sigmar nous en garde!"


Le capitaine réfléchissait à une réponse quand un serviteur vint le trouver, un peu gêné, pour l'informer qu'un officiel venait d'arriver en ville et demandait à le voir. S'empourprant, il se leva, s'inclina et ordonna à ses caporaux de rester sur place, leur promettant qu'il ne serait pas long. Un silence gêné traversa l'assemblée jusqu'à ce que le maître des lieux tente de briser la glace.

-"Je ne vais pas déranger votre ami hâlé, il a l'air... Occupé. D'où venez-vous, caporal... ?"
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Friedrich Hadler
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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par Friedrich Hadler »

Friedrich suivit son hôte jusqu’à sa demeure, tout en écoutant ses dires. En tant que bourgmestre, l’homme semblait fidèle à l’Empire, mais il était plus isolé qu’il n’y paraissait, selon ses propres révélations. Il était même probable que ses partisans fussent très minoritaires dans sa propre ville.

En témoignaient les difficultés qu’il avait à imposer la loi et l’ordre impérial, pourtant bien plus justes et équitables que les us et coutumes bretonniens qui n’étaient guère plus que des règles d’un autre âge, arbitraires, humiliantes et stupides, d’après ce qu’en avait entendu l’ostlander. Evidemment, jamais Friedrich Hadler n’avait pu dans les faits vérifier ces rumeurs de lois complètements incroyables, inutiles et ridicules édictées par les seigneurs bretonniens, mais il croyait ce que lui avait dit Elena sa mère regrettée, fille d’un riche marchand de Marienburg, elle savait de quoi elle parlait.

Le nouveau de la ville « Hautchemin », qui sonnait très bretonnien, était un autre fait qui prouvait qu’ils auraient à se méfier autant de la population que de ce chevalier trop ambitieux qu’ils avaient vu menacer le maire, car une partie au moins de ces fous pourraient vouloir se rebeller et l’aider dans ses revendications au nom de la Bretonnie, et surtout en son propre nom. Car dans l’esprit du caporal, il n’était pas dupe des beaux discours du chevalier. S’il réclamait qu’on lui remette la ville, c’était avant tout pour qu’elle passe sous son autorité, comme il l’avait d’ailleurs lui-même avoué. Cet homme était très dangereux, s’il était prêt pour augmenter son prestige et sa puissance à mettre en jeu la vie de ses hommes et d’une partie des habitants du bourg en plus de celles des soldats impériaux qu’il affronterait. Car ce n’était un secret pour personne : si affrontement il devait y avoir, il y aurait bien entendu des morts, probablement dans les deux camps, et probablement aussi des victimes collatérales civiles. Quand on voyait la santé et la prospérité du bourg et qu’on la comparait aux ruines et aux camps de réfugiés qui jonchaient l’Ostland depuis la tempête du chaos, on ne pouvait que ce dire comme Friedrich que prendre le risque de semer la mort et la désolation dans un tel endroit préservé jusqu’ici relevait de la pure folie.

Bientôt, le groupe arriva en vue du manoir de Jago Urlin. L’endroit était tel que le soldat l’avait imaginé : un bel exemple d’architecture impériale, une demeure qui aurait pu sans peine être celle d’un petit noble. La maison semblait offrir tout le confort moderne, mais être également assez solide pour résister à un assaut.
Alors qu’ils s’installaient à table pour manger, le capitaine Steiner tenta de clarifier la situation en questionnant leur hôte sur les motifs qui pourraient pousser les bretonniens à passer à l’attaque. La réponse, qui arriva alors que Poigno avait commencé à attaquer voracement le contenu de son assiette, leur apporta un éclairage plus précis sur les causes du conflit frontalier.

Tout semblait reposer sur le contrôle de Marienburg. La cité marchande sécessionniste contrôlait l’embouchure du Reik, soit l’artère économique vitale de tout le Sud de l’Empire, celle qui amenait le sang, les capitaux et les marchandises, jusqu’à Altdorf et Nuln, la capitale actuelle et l’ancienne, de loin les deux plus grandes et les plus importantes villes impériales. Pire encore, depuis la Tempête du Chaos, seules les villes et les provinces du Sud de l’Empire avaient été épargnées. Aujourd’hui plus que jamais, toute l’économie de l’Empire reposait presque uniquement sur ces quelques provinces quasi-intactes, qui grâce à leur prospérité et à la solidarité impériale, permettaient la reconstruction des provinces ravagées, dont l’Ostland était au premier rang, étant sans doute la plus touchée.
Le Pays-Perdu et Marienburg avaient toujours eu une importance majeure, mais en cette période troublée de reconstruction plus que jamais, il n’était pas question que l’Empire soit privé de l’essentiel de ses revenus ou réduit au bon vouloir du roi Louen de Bretonnie et de ses sujets. L’indépendance de la ville, qui datait d’un siècle, avait déjà été suffisamment dure à digérer.

Telles étaient les pensées du caporal Hadler, lorsque survint un serviteur qui demanda à parler au capitaine. Après un temps de silence pendant lequel Poigno continua à engloutir la nourriture qui leur était servie, la conversation reprit, le maître de maison questionnant Friedrich sur ses origines. L’ostlandais prit un petit temps de réflexion avant de répondre, temps pendant lequel il se demanda si Jago Urlin était ou non digne de confiance. Au final, il réserva son jugement sur le notable. D’un côté, il semblait très « bourgeois », et donc prêt à tout pour sauvegarder ses intérêts personnels, et enclin à tomber dans les excès qui facilitaient l’inclination à servir les puissances de la ruine. Mais d’un autre côté, il n’aurait pas appelé au secours sans une bonne raison qu’il semblait avoir, et paraissait très fidèle à l’Empire contre vents et marées, là où se ranger derrière le chevalier aurait été une option bien plus sûre et facile pour lui. Ce dernier fait pesait lourdement en faveur de la confiance au moins temporairement faute de certitudes, mais la prudence restait malgré tout de mise dans cette ville inconnue.
Ces réflexions faites, Friedrich répondit à son interlocuteur :


-Excusez mon ami, il a très faim, nous venons de parcourir la moitié de l'Empire à marche forcée. Mais vous verrez, le caporal Poigno Ertezi est un excellent soldat, je vous l'assure.

Quant à moi, pour être bref, je suis né et ai passé l’essentiel de ma vie dans un petit village côtier d’Ostland dont le nom ne vous dira sûrement rien, Klirduc. Ce n’est que très récemment, grâce à l’armée, qu’il m’a été donné de découvrir d’autres terres, entre autres l’Arabie et les Monts du Milieu…

Mais ma regrettée mère, Elena Reuber de son nom de jeune fille, était la dernière des filles d’un riche marchand de Marienburg. Même s’il ne m’a jamais été donné de rencontrer mon grand-père ni ma famille éloignée, mes oncles, tantes et cousins, je sais qu’ils vivent encore dans les environs. Ma mère avait en effet été envoyée en Ostland pour y gérer une affaire commerciale, mais comme elle s’y est mariée, elle est restée là-bas avec la bénédiction de son père et y a ouvert une filiale pour eux. Elle y a travaillé jusqu’à sa mort, il y a quelques mois de ça. Ses parents et sa famille ont été vite prévenus de cette tragédie, par lettre, car en tant que partenaires commerciaux leurs liens étaient très proches, même s’ils ne s’étaient pas vus en personne depuis des décennies.

Ceci dit, la ville ayant fait sécession et étant considérée comme rebelle, je doute d’avoir l’occasion de les voir, car les gardes de la Cité-Etat me ferraient immédiatement prisonnier en tant que soldat impérial s’ils me trouvaient. Qui plus est mon grand-père et ses descendants ne me connaissent pas de visu, et ne pourraient donc pas me tirer d’affaire.

Bah, assez parlé de moi, vous-même semblez plutôt confiant, pourtant, il y a peut-être un danger urgent à traiter.
Pensez-vous que ce seigneur serait capable de mettre à exécution ses menaces ? Se pourrait-il qu’il nous attaque frontalement dans les prochains jours ? Si oui a-t-on une estimation, même vague, des forces qu’il est mesure de déployer ?
Ou est-ce un de ces fourbes du genre à fomenter des révoltes et des assassinats pour parvenir à ses fins plus subtilement, en prenant moins de risques et en perdant moins de troupes ? Et si oui, à combien d’hommes pouvons-nous nous fier dans la ville, et à l’inverse de qui doit-on particulièrement se méfier ?
Bref, à quelle menace devons-nous nous préparer à faire face, et quels sont nos moyens de défense, tant humains –je pense à la milice, quels sont ses effectifs, son équipement et est elle fiable- que matériels –je pense aux infrastructures et divers outils de défenses de tous types dont dispose la ville- ?
Pardonnez-moi d’aborder ce sujet du travail, mais comprenez que si mes craintes sont fondées, il faut que l’on soit préparés au plus vite afin d’élaborer un plan à l’avance et non dans l’urgence.

Mais avant de répondre à ces questions, mieux vaudrait sûrement attendre le retour du capitaine. En attendant, c’est une bien belle maison que vous avez là, messire. Vivez-vous seul ou avez-vous une famille ?


Evoquer sa mère était encore un sujet douloureux pour Friedrich, qui serra les dents et les poings jusqu’à ce que ses jointures blanchissent tandis que repassaient dans sa tête les souvenirs atroces de son meurtre par son demi-frère. Ses yeux jetèrent un regard sombre foudroyant à son assiette. Il avait en effet détourné le regard pour ne pas paraître montrer d’animosité ou d’agressivité envers son hôte. Où qu’ils soient, Rick et leur père Alexander ne perdaient rien pour attendre. Tôt ou tard, il les retrouverait, et alors...

Mais avant cela, en attendant, il avait une ville à protéger et un Shaggoth dont il fallait s’assurer qu’il reste enfermé.
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• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

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[MJ] Le Djinn
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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par [MJ] Le Djinn »

Le rondouillet écouta avec attention le semi-discours de Friedrich, tentant mentalement de répondre aux questions posées et de faire le lien entre les différents éléments. Ce caporal semblait bien au fait de l'attitude à avoir lors d'un risque de confrontation, il serait utile dans la lutte à venir.

-"Nous pensions que le pire était passé après la guerre contre le Chaos. Mais il semblerait bien que rebelles et malfrats empoisonneront notre bon Empire des décennies durant...

Mais ne nous apitoyons pas plus! Nous devons regarder devant nous, pas regretter le passé. Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons nous relever et que des jours meilleurs commenceront.
Pour votre question sur ma famille, mes condoléances pour votre mère d'ailleurs, je vis ici habituellement avec ma femme et mes deux fils. Ils sont en ce moment à Marienburg, le temps de résoudre ce conflit. Je les connais ces garçons, ils seraient capables de partir à l'aventure contre les bretonniens...

Pour vous parler de nos "nobles amis"... Vous avez vu tout à l'heure le seigneur Prestefier, le bien-nommé. C'est un maître de bourgade bretonnien qui vit à quelques lieus d'ici, sa cité, qui porte son nom, et la notre sont en rivalité depuis des siècles si on en croit les vieux.
La Bretonnie est un pays fier vous savez? Leurs traditions, la puissance de leur noblesse, tout cela impressionne le bas-peuple qui a perdu confiance en l'Empereur et l'armée impériale... Mais si vous voulez je peux vous expliquer sommairement comment les troupes bretonniennes fonctionnent.

Tout d'abord sachez que chez eux, pas d'armée officielle. Ils n'ont pas de soldats, pas d'officiers. A la place les nobles revêtent armures et chevaux destrier pour porter des charges dévastatrices pendant que des paysans récupérés par larges paquets s'occupent de bloquer les troupes ennemies pour qu'elles ne puissent pas s'enfuir. Ils utilisent aussi des arcs, seulement pour les paysans.
Les chevaliers ont un grand sens de l'honneur et contre des dirigeants ennemis ils feront toujours preuve de courtoisie. Comprenez qu'ils vous défieront, vous, votre ami caporal et votre capitaine, en duel et qu'ils vous prendront plus volontiers en prisonnier qu'ils ne vous occiront. Pour vos compagnons... Disons que l'honneur ne s'applique pas à la roture.

Et je ne crains pas de Prestefier une quelconque tactique de sape discret ou d'espionnage meurtrier. C'est un bretonnien de pure souche, il veut le combat direct. Je pense qu'il possède une vingtaine de cavaliers et une cinquantaine de paysans. Cela parait peu mais ce serait suffisant pour provoquer un mouvement de panique."


Comme pour renforcer l'effet dramatique, le bourgeois saisit un morceau de viande et l'enfourna, le mâchant lentement. Il posa son couteau à côté de lui alors que Poigno remontait vers lui un regard circonspect. La mission ne serait pas facile finalement... Mais quelle tâche l'était?
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Friedrich Hadler
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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par Friedrich Hadler »

Heureusement pour les ostlandais qui jusqu’ici n’avaient jamais eu à se battre contre les bretonniens du fait de l’éloignement entre leur province et la Bretonnie, le bourgmestre Jago Urlin semblait bien renseigné sur les tactiques d’attaque de ces derniers. Et à en croire ses dires, leur réputation ne semblait pas avoir été volée.

Certes, l’homme était un riche bourgeois du Sud de l’Empire, qui avait vécu dans une province d’une richesse qui n’avait rien à voir avec la Grande Principauté d’Ostland. A vrai dire, de là où Friedrich venait, on disait des impériaux des provinces Sud et de l’Ouest qu’ils étaient des gens raffinés à la limite de l’effémination, qui avaient oublié ce qu’était la guerre, et qui vivaient dans leur monde bien tranquille grâce au sacrifice des gens des provinces frontalières les plus exposées, dont l’Ostland était au premier rang.
Dans un sens c’était plus ou moins vrai, puisque la Tempête du Chaos avait détruit la province natale du caporal Hadler comme aucune autre province ou aucun autre Etat. Les destructions étaient telles que beaucoup se demandaient si elle pourrait jamais se relever. Pire encore, les ambitions de certains des Comtes-Electeurs voisins avaient été ravivées par cet épisode dramatique. Par chance, Valmir von Raukov était un homme de guerre d’un talent rare dans l’Empire, et il disposait du plein appui de l’Empereur Karl Franz lui-même, ce qui préservait l’Ostland dans l’immédiat. En revanche, son seul fils survivant et héritier, lui, semblait moins prometteur.

Quoi qu’il fût des rumeurs qui circulaient en Ostland, Friedrich Hadler savait qu’il fallait les relativiser. En effet, au Sud de l’Empire, on disait bien des ostlandais qu’ils étaient des barbares à peine dégrossis. Et pourtant, malgré tout les particularismes et les régionalismes très forts, il y avait bien une solidarité entre les impériaux. Tous étaient le peuple de Sigmar, les sujets de l’Empereur, et tous répondaient à son appel pour défendre l’intérêt commun. De plus, l’argument des provinces septentrionales comme l’Ostland était le même que celui utilisé par les kislévites qui se plaignaient sans cesse de servir de bouclier à l’Empire. Mais au fond il ne tenait pas, car en cas de risque majeur, tous les hommes s’unissaient contre la menace. Et comme la mère de Friedrich venait justement de Marienburg, il avait appris à ne pas prêter trop d’importances aux préjugés sur les différentes provinces, même s’il savait également que tous avaient un fond de vérité.


La situation n’était pas encore tout à fait claire, puisque Friedrich ignorait toujours sur combien d’hommes de la ville il pourrait compter en plus de son régiment, ni précisément quelles étaient des défenses dont le bourg disposait. Mais lui, Poigno et le capitaine Steiner auraient sûrement tout le temps d’inspecter les défenses en détail le lendemain. L’idéal aurait bien évidemment été de disposer d’un important train d’artillerie, ainsi que d’arquebusiers ou d’arbalétriers en nombre pour repousser les ennemis par un feu nourri tout en restant à l’abri. Ces bretonniens seraient alors dominés par une puissance de feu bien supérieure qui les obligeraient à battre en retraite sous peine d’être taillés en pièces avant même d’approcher les murs. Visiblement ils ne disposeraient pas de tels moyens. L’Ostland n’était pas spécialisé dans ce genre d’unités, et ne les auraient de toute façon pas envoyées loin de Salkalten où l’artillerie et les troupes d’élite irremplaçables étaient absolument nécessaires, en cette période très troublée.

La dissuasion par une puissance de feu telle que les bretonniens n’auraient pas l’ombre d’une chance n’était donc pas une option : il faudrait se résoudre à faire avec les moyens du bord, à savoir des troupes de combat rapproché, quitte à devoir jouer le jeu des ennemis. Au moins, s’ils n’avaient pas l’avantage des troupes, auraient-ils celui du terrain. En défense, il suffirait de choisir un terrain favorable à l’infanterie et impraticable pour la cavalerie, et l’essentiel des forces bretonniennes pourrait alors être contenu, neutralisé. Au combat pédestre, ce n’était pas quelques paysans qui vaincraient des troupes régulières impériales entraînées et équipées. L’enceinte du bourg serait alors parfaite pour résister aux assauts ennemis, car aucun cheval ne pourrait la passer, à moins qu’ils ne trouvent un moyen d’y faire une brèche, ou de miser sur une trahison ou un soulèvement de l’intérieur pour leur ouvrir les portes. Et même dans la ville, les petites ruelles seraient parfaites pour y monter des barricades et empêcher les charges et manoeuvre de chevaliers.

Assurément, en siège de ville, les bretonniens partaient avec un gros handicap. Mais même alors, mieux valait ne pas se montrer trop confiant et prendre toutes les précautions possibles. Même si les chances des envahisseurs potentielles semblaient minces, ils pouvaient néanmoins faire du dégât avant d’être repoussés et vaincus, et cela, il faudrait l’éviter ou le limiter au maximum, dans la mesure du possible.

Friedrich répondit donc à son interlocuteur :


-Il est vrai que si votre bourg dispose de murailles solides, nous n’aurons pas grand-chose à craindre des bretonniens à mon avis, car leur cavalerie leur serait totalement inutile, et que j’ai confiance en nos hommes pour surclasser leurs paysans, surtout dans une position aussi avantageuse que sur une muraille préparée spécialement avec tout les accessoires du parfait assiégé.

Cela dit, il est possible et même probable que s’ils choisissent d’attaquer, ils aient un plan pour passer ces murs. Peut-être des machines de siège, ou encore compter sur un soulèvement populaire ou un groupe d’infiltrés pour leur ouvrir les portes. Quoi qu’il en soit, même s’ils parvenaient à pénétrer la ville, dans les ruelles étroites, là où leurs chevaliers seront gênés et ne pourront pas manœuvrer ni charger, nous devrions sans peine les dominer, surtout si nous avons au préalable préparé des barricades.
Cette hypothèse n’est toutefois pas souhaitable, car effectivement il y aurait beaucoup de dégâts dans la ville dans ce cas, et que la panique pourrait être semée dans le bourg.

Dans tous les cas, soyez tranquille, nous devrions être largement capables de défendre votre ville, même s’il faudra régler les détails plus tard avec le capitaine.

Il nous faudra nous préparer du mieux possible, avec notamment des équipes de villageois civils prêts à faire des chaînes jusqu’au fleuve Reik s’ils veulent utiliser le feu, ou encore des brancardiers qui amèneraient les blessés des deux camps jusqu’au temple de Shallya, un endroit neutre qui devrait selon toute logique être respecté par les deux camps, surtout si les bretonniens sont aussi attachés à l’honneur que vous le dites. Après tout, les civils ne sont pas des cibles, ils ne ferraient que protéger la ville et leurs familles, et si Prestefier veut prendre la ville, il a tout intérêt à ce qu’elle soit le plus intact possible, et donc à les épargner.

Evidemment, l’idéal serait de parvenir à éviter l’affrontement. Une mauvaise paix vaut mieux qu’une bonne guerre. On pourrait peut-être y parvenir soit par la voie diplomatique, soit via la dissuasion, si nécessaire. Si l’ennemi voit qu’il n’a aucune chance de prendre la ville, et qu’il a tout à perdre et rien à gagner à tenter un assaut, alors il y renoncera. Une puissante force d’artillerie et de tireurs à l’arquebuse ou à l’arbalète, qui surclassent de loin leurs archers en siège, aurait suffit dans ce rôle. Malheureusement je ne crois pas me tromper en disant que nous ne disposons pas d’un tel matériel.


Ces remarques faites, Friedrich retourna à sa nourriture, tout en écoutant ce que chacun avait à dire. Bientôt, sans doute, il serait temps d’aller se coucher. Le lendemain, il y aurait certainement beaucoup à faire pour préparer et inspecter les défenses.
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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par [MJ] Le Djinn »

Le gros homme, avec une certaine morgue, attrapa un mouchoir pour s'essuyer la bouche. D'une main agile il attrapa une carotte qu'il croqua goulûment, l'air assez gêné. Manifestement, quelque chose le dérangeait.
Test caché.
-"Je ne saurais vous dire, caporal. Nos défenses sont faibles et notre adversaire plus puissant qu'il n'y parait. Mais je ne suis qu'un bourgmestre et vous êtes le militaire, c'est à vous de trouver la solution pour nous défendre."

Avec toujours cette imperceptible moquerie, il parcourut du regard les différentes fresques et autres décorations qui parcouraient la salle. Certaines, magnifiques et bien conservées, semblaient récentes mais les autres... Un peu fissurées, un peu effacées, elles paraissaient bien plus anciennes.

-"Ce pays est étrange. Je pense qu'il existe peu d'endroits dans l'Empire où les traditions sont les plus mélangées, les plus partagées. Nos citoyens vont prier Sigmar le matin et la Dame le soir, ils apprécient les taxes modérées de l'Empire mais exigent une aristocratie puissante comme celle de la Bretonnie. Cela est dû à la longue possession de nos "alliés" de ces terres, comme le montrent ces dessins. De beaux chevaliers en armures argentées sauvant la veuve et l'orphelin sous l'égide d'un roi tout-puissant.

Si vous voulez mon avis, tout ça n'est que faribole et contes de grand-mère. Les bretonniens ne sont plus que l'ombre d'eux-mêmes. Des brutes qui tentent de combler le vide qu'est leur philosophie de vie par une conquête permanente! Si j'étais l'Empereur, j'aurais déjà mené une campagne pour m'emparer de leurs territoires et le revendre aux Tiléens!


Il avait frappé la table en terminant son discours, faisant lever la tête à un Poigno presque rassasié. Les traits du maître étaient tirés et des cernes de fatigues apparaissaient sur son visage.

-"Le pouvoir est un dur exercice, caporaux, si vous montez en grade vous le comprendrez..."
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Friedrich Hadler
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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par Friedrich Hadler »

Même si Friedrich Hadler n’aurait su précisément dire pourquoi, il remarqua que Jago Urlin semblait dérangé par ses propos. Le riche bourgmestre, dans sa réponse, donna un peu de clefs au caporal pour comprendre cette réticence. En vérité, l’homme paraissait plus belliqueux que pacifique, et peut-être n’avait-il pas apprécié que Friedrich ait mis en avant comme solution la plus avantageuse et souhaitable la voie diplomatique. C’était du moins l’hypothèse que le caporal privilégia dans son esprit : il avait dû vexer le riche maire en lui parlant de paix !

Pourtant, notre héros ne changerait pas d’avis là-dessus. Il était hors de question de se battre s’ils pouvaient arriver au même résultat sans verser le sang, et en préservant les intérêts et l’honneur de l’Empire. D’un autre côté, il fallait être réaliste, et les tensions apparentes très fortes entre le chef de la ville de Hautchemin et le seigneur de Prestefier ne laissaient guère trop d’espoir. Le bourgmestre voulait clairement la guerre, sans doute pour écraser la menace que représentait le bretonnien pour un long moment en écrasant son armée. Mieux encore, s’il pouvait le faire prisonnier, il y gagnerait en plus du prestige et l’argent de la rançon, et humilierait en plus son rival.
Quant au chevalier de Prestefier, l’homme semblait susceptible, et sa fierté avait été bafouée publiquement par Jago Urlin. Qui plus est, il semblait avoir depuis longtemps des visées sur la riche ville de Hautchemin. Ce fou de bretonnien avait donc des raisons objectives et subjectives de passer à l’action. Le plus embêtant dans tout cela serait à coup sûr son orgueil personnel froissé. S’il s’était senti humilié, trompé, il avait probablement vouloir se venger à tout prix, et ainsi diminuer les chances d’éviter le conflit armé.

En bref, les deux chefs de faction rivales semblaient à priori l’un comme l’autre hostiles à la paix, ce qui réduisait hélas grandement les chances d’échapper à une bataille. Quant à la population, elle semblait partagée et n’avoir pas vraiment de loyauté envers l’une ou l’autre nation. En réalité, les villageois, d’après les dires de leur bourgmestre, souhaitaient juste prendre le meilleur des deux systèmes impériaux et bretonniens et en refuser les inconvénients. L’ennui étant que l’herbe paraissant toujours plus verte chez le voisin, et que le bourg étant impérial, les gens souhaitaient devenir bretonniens. Pour Friedrich, nul doute que si le bourg avait été bretonnien, la population aurait au contraire envié les impériaux.

Bien sûr, du point de vue purement militaire, cela ne changeait pas grand-chose. Dans tous les cas, l’objectif était de sécuriser la ville, et non de négocier les conditions d’un accord de non-agression ou d’alliance entre les deux parties, quand bien même cette solution eut été la plus souhaitable pour le bien de l’Empire et de sa population. D’un côté, le politique décidait, de l’autre, le militaire exécutait, à moins que l’ordre ne soit contraire aux lois impériales ou aux principes du soldat.

Ici, la situation était compliquée. Tout le monde savait que l’Empereur était défavorable à une guerre contre la Bretonnie. Après la Tempête du Chaos, la priorité était la reconstruction et la sécurisation des provinces Nord et Est de l’Empire, les plus durement frappées, dont l’Ostland, qui avaient presque été intégralement détruites. Une guerre de conquête ou offensive n’aurait donc diplomatiquement pas été dans la ligne diplomatique de l’Empire, même si à cette échelle on aurait sans doute plus parlé d’escarmouche ou d’incident frontalier que de véritable guerre entre les deux Etats. Par contre, s’ils venaient à en être attaqués, il leur faudrait évidement se défendre.

Et justement, au sujet des défenses, qui étaient dans son domaine de compétence, il faudrait les passer en revue dès que possible. Dès le lendemain, le capitaine, lui et Poigno se chargeraient probablement de cette tâche. Il fallait un état des lieux complet et exhaustif de tout ce qu’il pouvait être utile de connaître. Tant la disposition du village lui-même que son environnement alentour, sa région et les voies de communication jusqu’à la ville de Prestefier. Les chiffres de la population, bien évidement, les hôpitaux, médecins et temples de Shallya. Il fallait connaître de quels ouvrages défensifs disposait la ville, de combien d’hommes la milice était constituée, et également les équipements à leur disposition.
Mais connaître ses propres forces et faiblesses n’était pas tout. Il faudrait aussi connaître l’adversaire potentiel, sans pour autant se montrer agressif de peur de le pousser au combat. Des rapports et un réseau d’informateurs qui surveilleraient les frontières devraient dans un premier temps suffire.

Et puis, il y avait aussi et surtout l’aspect diplomatique. Pour l’instant, la situation était tendue, mais avec un peu de chance, on pouvait encore éviter d’en venir à verser le sang. L’affrontement devait être la dernière des extrémités, une option à envisager et à préparer car elle était la plus terrible, la plus radicale dans ses effets, mais en aucun cas à souhaiter. Dès qu’il le pourrait, le caporal proposerait d’ailleurs à son capitaine d’aller en émissaire auprès du seigneur de Prestefier pour tenter de négocier et de calmer le jeu. Hélas, malgré toute sa bonne volonté, Hadler savait qu’il n’était absolument pas rompu à l’exercice diplomatique et qu’il risquait d’échouer. Avec un bourgmestre plus pacifique et conciliant, les choses auraient sûrement été plus simples.

Mais il ne serait pas dit que Friedrich Hadler n’avait pas tout tenté pour éviter la guerre. A défaut de réussir, s’il voyait que la guerre était inévitable, inexorable, il essayerait au moins de négocier les règles du conflit afin de garantir un impact minimal sur les innocents sans défenses.

Donner tous les détails de ce qu’il comptait faire au bourgmestre aurait été inutile, sauf pour satisfaire sa curiosité. D’autant que l’homme belliqueux pourrait en sous-main vouloir entraver les tentatives de parvenir à une solution pacifique. C’est pourquoi le caporal ostlander n’adresserait ses observations qu’au capitaine Steiner et à Poigno en personne. Pour le bourgmestre, il se contenta de conclure d’une voix rassurante :


-Hum… Bon, dès demain, nous examinerons la situation de très près Herr Urlin, et tout ce qui peut être humainement réalisé pour protéger votre ville sera fait, vous pouvez me croire.

En vérité, Friedrich état fatigué de sa longue journée et pour l'instant ne désirait plus qu'une chose : prendre congé pour aller se coucher ou bien retrouver Katja pour lui résumer la situation et lui demander son avis, si cela était possible toutefois.
Lien fiche wiki : http://warforum-jdr.com/wiki-v2/doku.ph ... ich_hadler

Profil : FOR 10 / END 11 / HAB 10 (9*) / CHAR 10 / INT 10 / INI 10 / ATT 14 (13*) / PAR 14 (13*) / TIR 11 / NA 3 / PV 85/85
*: profil avec armure (bonus des compétences non inclus)

Compétences :
• Sang-froid : Votre personnage a ce qu'on appelle des «nerfs d'acier». Il sait rester maître de lui-même dans les situations les plus dangereuses. Bonus de +1 sur n'importe laquelle de ses caractéristiques lors de la réalisation d'une action dans un climat de stress et de tension mentale.

• Coups puissants : augmente les dégâts occasionnés à ses adversaires de + 1D3 pts de dégâts.

• Autorité : bonus de +1 lorsque, confronté à des militaires, il essaye de faire prévaloir son autorité, ses ordres etc.,

• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

• Coriace : Diminue de 1D3 les dégâts subis (jusqu'à un minimum de 1).

•Réflexes éclairs : +1 aux test INI en réaction à la surprise.


Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
• Cotte de mailles (9 protection, tout sauf tête -1 HAB, ATT et PAR)
• Arc court (26+1D8, -2 TIR/16 m)

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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par [MJ] Le Djinn »

Prenant un air digne et affecté, le bourgmestre salua de la tête les militaires, affichant une expression déterminée devant des paroles qui lui plaisaient évidemment beaucoup.

-"Et je suis bien content de l'entendre, caporal. La tâche sera sans doute plus ardue que nous ne le pensons, mais je ne doute pas que nous saurons bouter les bretonniens hors de nos t..."

On toqua à la grande porte.

Le maître des lieux eut tôt fait d'ordonner à la personne d'entrer, continuant en disant en riant qu'un capitaine n'avait pas besoin de sa permission pour pénétrer dans une salle! Mais à sa grande surprise, il ne s'agissait pas de Steiner mais d'un domestique, relativement jeune et dont les cheveux blonds délavés tombaient sur le visage.
En le voyant, Urlin entra aussitôt dans une colère noire.


-"Je pensais pourtant avoir été clair, Picotin! J'avais ordonné de ne pas être dérangé!"

Le serviteur se cabra, terrifié et articula avec du mal:

-"Messire, il y a des... Chevaliers, devant le manoir... Ils sont..."

Il s'évanouit. Provoquant la stupeur du bourgeois qui se précipita vers son valet pour le réveiller.

-"Ca sent mauvais, Friedrich..."

-"Qu'attendez-vous? Allez voir!"

Ertezi et le Mestre semblait très inquiet. Tellement inquiet qu'il embarqua presque Friedrich pour s'enfuir constater ce qu'il se passait.
Quand ils franchir la porte, un grognement rauque les fit sursauter, une créature géante ailée se tenait juste devant eux. Enfin, une monstruosité indescriptible... Une tête de faucon, un corps de lion, des pattes d'aigle... Un griffon! Un instant, chacun put sentir son cœur défaillir. Mais la bête ne les attaqua pas, des rênes la tenaient en respect et un cavalier en armure argentée les toisaient du dos de sa monture.


-"Si j'en crois vos insignes, j'ai affaire à des caporaux, n'est-ce pas? Quel dommage, je comptais m'entretenir avec votre supérieur."

La voix ne venait pas de l'homme en face d'eux. Se retournant vers la droite, ils restèrent ébahit devant un cheval blanc, dont le poil si pur et si éclatant semblait rayonner, mettant en avant un chevalier tenant lance d'arçon et bouclier. Deux ailes rétractées sortaient des côtés de l'animal majestueux... Juché sur son pégase, l'armure d'acier rutilante et couverte de dorures et de pierres précieuses, son monteur laissait percer un sourire dans sa voix.

-"Je suis Galaad de Couronne, Défenseur de la Dame et Chevalier du Graal. Aujourd'hui je vous porte un message. La spoliation de nos terres par l'Empire est révolue, ce domaine appartient de plein droit à la Bretonnie et sera bientôt un des vassaux de Louen Cœur-de-Lion, qu'il soit cent fois béni par la Dame.

Vous transmettrez à votre supérieur qu'une Damoiselle de la Dame a été dépêchée ici pour participer à la conquête de ce saint sanctuaire. En tant que son escorte, nous l'aiderons dans sa glorieuse quête.
Nous attendons donc votre reddition et vos termes avant une semaine, sans quoi nous lancerons un assaut et ne serons plus responsables des dégâts que subiront vos hommes."
Enfermé dans une lampe pendant des siècles, cloisonné dans une pièce de métal par une malédiction... Puis un jour un naïf est venu, me libérant dans sa sottise... Tant pis pour lui... Et pour tous les autres.

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Friedrich Hadler
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Re: [Katja & Friedrich] Terre interdite

Message par Friedrich Hadler »

Finalement, Jago Urlin sembla satisfait de l’engagement de Friedrich Hadler. Même si l’idée de faire la guerre à d’autres humains opposés au chaos, en l’occurrence les bretonniens, ne lui plaisait guère, ce dernier était un soldat régulier de l’Empire, et en tant que tel il se devait de se battre quand on le lui ordonnait pour protéger sa patrie, qu’il soit ou non d’accord avec le casus belli. Ici, l’enjeu n’était autre que l’intégrité territoriale de l’Empire, et cet enjeu emportait un grand nombre de considérations économiques, à en croire les dires du bourgmestre.

Bientôt, l’on frappa à la porte, interrompant le maître de maison au milieu de sa phrase. Tous crurent d’abord au retour de Steiner, mais il s’avéra bien vite qu’il ne s’agissait pas du capitaine ostlander, mais d’un jeune domestique blond du nom de Picotin. Son arrivée semblait totalement imprévue, et même contraire aux instructions de son employeur, qui en fut grandement irrité.
Mais le jeune homme n’avait pas encouru la colère de son maître sans raison. Il semblait très choqué, apeuré, même. A tel point qu’il n’eut que le temps de balbutier quelques mots à propos de chevaliers devant le manoir avant de tomber dans les pommes. Aussitôt, l’édile de Hautchemin se précipita pour lui porter secours.

De son côté, Friedrich échangea un regard inquiet avec son ami Poigno, qui vocalisa leur pensée commune à haute voix :


- Ca sent mauvais, Friedrich...

A quoi le natif de Klirduc répondit en hochant la tête :

-Tu as raison, on ferrait mieux d’aller voir.

Le chef de la ville renchérit, visiblement très tendu lui aussi :

-"Qu'attendez-vous? Allez voir!"

Et tous se levèrent et se dirigèrent vers la porte, pressés par Jago Urlin qui les poussait devant lui. Le caporal Hadler était prêt à se battre au besoin, et il était sûr que Poigno Ertezi aussi. Mais tous deux se posaient les mêmes questions. Comment des chevaliers avaient-ils pu arriver aussi vite jusqu’ici ? Comment avaient-ils réussi à passer l’enceinte de la ville sans être arrêtés et sans qu’on ait le temps d’avertir de leur présence le maître des lieux ?

Ils eurent la réponse à leurs interrogations bien assez tôt. A peine eurent-il ouvert la porte qu’ils tombèrent nez à bec avec une créature immense.
L’animal était majestueux, c’était curieux un mélange entre un lion, un faucon et un aigle géants. Sa fourrure et ses plumes étaient parfaites, ses yeux brillaient d’intelligence et ses serres aiguisées comme des rasoirs.

Un griffon !

Friedrich en avait déjà entendu parler. Il savait que certains seigneurs impériaux, parmi lesquels l’Empereur Karl Franz lui-même et son célèbre « Griffe Mortelle », montaient ces redoutables et fidèles créatures au combat. Mais jusqu’ici, il n’avait jamais eu l’occasion d’en apercevoir.
Toute magnifique qu’était la bête, l’avoir devant soi n’était pas du tout rassurant puisqu’elle était montée par un chevalier bretonnien en armure ouvragée aux reflets d’argent. La seule chose qui calma Friedrich et lui permit de garder le contrôle de ses nerfs fut la pensée que si l’homme avait eu des intentions hostiles à leur égard, ils seraient déjà morts. Aussi prit-il garde à ne faire aucun geste agressif, pas même tirer son épée ou mettre la main sur sa fusée ou son pommeau.

Toute son attention accaparée par le griffon et son cavalier, le militaire n’avait pas vu qu’ils n’étaient pas seuls. Il sursauta lorsqu’une voix qui n’était pas celle de l’homme en face d’eux arriva à ses oreilles, les identifiant par leur grade et regrettant de ne pas pouvoir s’adresser au capitaine, ce qui dénotait une connaissance certaine de l’armée impériale. Les trois impériaux se retournèrent immédiatement dans la direction d’où venait le son.
Et ils purent constater que l’homme n’était pas seul. A ses côtés se tenait un second chevalier, protégé par une armure d’acier couverte d’or et de pierreries, et surtout monté sur un très grand cheval blanc étincelant, pourvu d’une paire d’ailes repliées.

Un pégase !

Face à ce spectacle rare, le caporal resta bouche bée, impressionné. Il avait devant lui deux chevaliers revêtus d’armures dont chacune valait plus que dix ans de sa solde de caporal, et montés sur des bêtes légendaires que seuls les plus grands héros humains de l’Empire et de la Bretonnie pouvaient dompter.

Visiblement, celui qui parlait était conscient de leur effet sur les impériaux, car il avait un ton presque amusé lorsqu’il se présenta et délivra son message. Il s’appelait Galaad de Couronne, Défenseur de la Dame et Chevalier du Graal, et revendiquait le territoire au nom de la Bretonnie. Il disait également qu’une Damoiselle de la Dame avait été envoyée ici pour cette tâche, et qu’ils avaient une semaine pour se rendre, éventuellement avec des conditions, avant que l’assaut ne soit donné.

Un tel flot d’informations laissa Friedrich Hadler pantois. Il était encore un peu choqué et très impressionné par la présence de ces deux guerriers d’exception et de leurs montures non moins dangereuses qu’eux.
*Oui, effectivement, Jago Urlin avait raison, les choses ne seront pas aussi simples que je ne l’avais pensé.* , songea-t-il.

Le caporal n’était pas spécialiste de la Bretonnie, qu’il ne connaissait que très peu, seulement par ce que son maudit père lui en avait dit du temps où il l’idolâtrait encore et pensait qu’il se battait pour le bien de l’Empire aux côtés des peuples libres, dont la Bretonnie, contre le chaos. Sa douce mère venant de Marienburg, elle lui avait également parlé un peu des bretonniens, mais sans approfondir le sujet. Quant à ses camarades et aux autres ostlanders, ils étaient si éloignés géographiquement de ce pays qu’ils ne connaissaient de cette terre que des clichés et de vagues rumeurs.

En l’occurrence, le militaire voyait mal en quoi une « Demoiselle de la Dame » pourrait aider les chevaliers dans leur projet de conquête. S’agissait-il d’une sorte de prêtresse ? C’était possible, car Friedrich savait que celle qu’ils appelaient « la Dame » n’était autre que leur déesse tutélaire, une sorte d’équivalent de Sigmar bretonnienne. En tout cas cette demoiselle devait avoir une importance capitale aux yeux des bretonniens pour mériter une telle escorte. De même, Galaad de Couronne se disait « Chevalier du Graal » avec une grande fierté. Cela correspondait sûrement un titre honorifique pour récompenser les meilleurs chevaliers, auquel cas ces deux hommes-là devaient vraiment être très valeureux et très doués, comme le prouvait d’ailleurs leurs armures ouvragées et leurs montures. Dans l’Empire, seuls les plus grands héros étaient autorisés à recevoir de telles montures, ou pour d’autres avaient suffisamment de ressources pour les obtenir. Dans tous les cas, diriger une telle bête réclamait de gagner son respect, et donc d’avoir un très grande force morale.

Oui, leurs adversaires étaient redoutables, et s’il devait y avoir combat, il n’était d’un coup plus du tout certain de l’emporter. De plus, les combattre serait un gâchis sans nom. Des hommes aussi puissants que ceux là devaient appartenir à une élite qui aurait été tellement mieux employée à lutter contre le chaos, les peaux vertes ou tous les autres ennemis de l’humanité. Il fallait tout faire pour éviter l’affrontement et sauver les vies de braves impériaux et bretonniens. En l’absence de Steiner, seuls lui, Jago Urlin et Poigno Ertezi pouvaient tenter de négocier.

Evidemment, ils auraient une semaine pour réfléchir et en discuter entre eux en privé, et éventuellement parvenir à un accord, mais s’ils pouvaient réussir à désamorcer la crise dès maintenant, ce serait l’idéal. Hélas, le caporal ne se faisait pas trop d’illusions sur ses chances de réussite, car si les bretonniens avaient déployé autant d’efforts pour conquérir ce nouveau fief, ils seraient déterminés à ne rien lâcher.

D’une voix mal assurée, mais portée par ses convictions fortes, Friedrich répondit :


-Je suis le caporal Friedrich Hadler du cinquième régiment de la troisième division d’infanterie régulière d’Ostland.
Je ne peux parler au nom de mon capitaine, ni en celui de la ville ou de l’Empire.

Mais de grâce, il n’y a pas si longtemps, vous fûtes nos alliés. La menace chaotique, les peaux vertes, les raids des elfes noirs et mille autres dangers menacent en permanence l’humanité sans distinction, l’Empire comme la Bretonnie. C’est vers eux que nous devons tourner nos forces, et non en querelles territoriales stupides. Ensemble, nos deux pays les ont déjà affronté et vaincus à maintes reprises.

Je vous en conjure, ne rompez pas le fragile équilibre de la paix, il n’en ressortirait que des malheurs pour nos deux peuples, déjà si affaiblis après la Tempête du Chaos. Non seulement vous subiriez des pertes, mais en plus, le vainqueur quel qu’il soit en sortirait tellement amoindri qu’il ne pourrait plus lutter contre nos ennemis communs.

Je sais l’importance de cette ville, et aussi je ne vous demande pas d’y renoncer purement et simplement, mais d’envisager de revenir victorieux auprès de votre roi, et ce sans subir de pertes. Songez à tout ce que pourrait apporter à nos deux pays une coopération plutôt qu’un affrontement.
En unissant nos forces, Empire et Bretonnie, Hautchemin et Prestefier, nous pourrions tirer réciproquement plus d’avantages qu’en s’opposant. Un accord mutuellement profitable est non seulement possible, mais souhaitable, j’en suis persuadé.
En travaillant main dans la main à construire une paix et des relations plus poussées, nous pourrions parvenir à développer ici une prospérité qui sera enviée dans tout le reste du Vieux-Monde.

Croyez-moi, je viens d’une province dévastée par la guerre, où pas une seule famille, pas un seul village n’a été épargné. La voie des armes ne vous apportera nul bénéfice, même si vous en sortiez victorieux, ce qui n’est pas certain, vous seriez affaiblis tant en hommes qu’économiquement. Ce sera terrible. Pire encore, croyez-vous que l’Empire resterait les bras croisés après une telle agression ? Non, d’autres troupes plus nombreuses et mieux équipées seraient envoyées ici et de nouveaux combats s’en suivraient. Au final, il ne restera au vainqueur qu’un champ de ruines, et des dizaines, voire des centaines de bons soldats et chevaliers morts à pleurer dans chaque camp. La guerre coûte cher en elle-même, en vies et en or, et tout ça pour ça, un champ de ruines qui ne vous rapporterait rien ? L’enjeu en vaudrait-il vraiment la chandelle ? Est-ce cela que vous voulez ?

Vous avez la chance inouïe de vivre dans une région épargnée par la Tempête du Chaos. Vous avez la chance d’être sur un axe commercial majeur. Vous avez la chance d’être à la frontière de deux mondes qui ont tant à gagner à commercer ensemble, à œuvrer de concert. Saisissez-la et ne gâchez pas tout ce potentiel, et je vous promets que vous serez accueilli en héros victorieux chez vous. Votre peuple vous aimera parce que vous avez sauvé des vies et permis le commencement d’une nouvelle ère de paix et de prospérité, grâce à votre clairvoyance. Votre roi vous aimera parce que vous avez épargné la vie de ses sujets, y compris de valeureux chevaliers, et que l’essor économique de la région lui garantira des revenus supplémentaires. Vos pairs vous envieront et vous prendront comme exemple pour votre réussite.
Tout cela ne dépend que de vous. Un traité mutuellement avantageux est possible, il vous suffit de le vouloir.

Par pitié, ne vous dressez pas contre nous, n’obligez pas l’humain à tuer l’humain.
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• Arme de prédilection : épées à une main : Bonus de +1 en ATT lorsqu'il en utilise en combat. Par contre, lorsqu'il utilise une autre arme que son arme de prédilection, il reçoit un malus de -1 en ATT et en PAR pendant les 1D3 premiers combats qu'il livrera avec cette arme, le temps qu'il s'y adapte.

• Alphabétisation : Votre personnage est capable de lire et d'écrire les langages utilisant l'alphabet du vieux monde s'il comprend ce langage.

• Langage secret : jargon de bataille : Votre personnage sait parler le jargon des batailles.

• Anticipation : Votre personnage, au combat, arrive à prévoir les réactions d'un ennemi. Pour analyser le style de combat de son adversaire direct, il lui faudra 2 rounds entiers. A partir du 3ème round, cette compétence lui permet d'avoir un bonus de +1 en ATT et en PAR contre ce seul adversaire. (Pour bénéficier de ce bonus contre un autre adversaire, il lui faudra l'avoir combattu pendant au moins 2 rounds)

• Adresse au tir (arcs) : +1 en TIR avec un arc.

• Volonté de Fer : Votre personnage se révèle être particulièrement très résistants à la peur, aux attaques mentales et à tout ce qui pourrait tenter de briser sa volonté. Il obtient +1 aux tests pour résister à un contrôle mental, à la peur etc…

• Parade : Double les points de parade de l'arme ou du bouclier utilisé.

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Equipement de combat : • Devoir (épée à une main) (18 +1D10, 12 Parade) Les morts-vivants, les démons etc… Que la lame touche subissent 1d6 dégâts de plus
• Bouclier d'acier (6+1d6 dégâts, 16 parade)
• Epée à une main (16 +1D8, 12 Parade)
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