[Lucy Trend] Une dernière danse

[[MJ] Galrauch]

Le verre que Lucy pris était étonnamment plus lourd que ce qu'elle s’attendait. Le liquide opaque tournait au fond du verre et miroitait des milles et un candélabre de la pièce. Une odeur terreuse s’approchait des narines de la courtisanes quand elle glissa le verre à ses lèvres. Une vague boisé, une parcelle de noisette, une saveur aigre peu fréquente dans une consommation lors d’un événement de ce genre. Le pire dans tout cela était que le breuvage était tiède et sans effervescence, comme un thé mais température pièce.

« Vous me surprenez mademoiselle. Vous aviez déjà goûté ? C’est un cadeau que la guilde des maçons a offert à Lucinda pour célébrer cet anniversaire. Un tonneau de bières naines directement venus des Montagnes Noires. À ce qu’il paraît, ce serait macéré à partir de champignons et d’une mousse qui ne pousse que dans les montagnes sous le niveau de la mer. »

Saïd pris le bras de Lucy et se dirigea vers la jeune fille située dans les escaliers. Elle tenait la rambarde d’une main gantée de soie blanche parsemée de dentelle. Rien de très extravagant mais on y voyait un effort de style pour agencer le masque et les accessoires. Tout l’effort avait été mis dans la robe, une montagne de fleurs blanches brodées et entremêlées de perles. Un chef-d’œuvre parmi les habits que l’on retrouve ici. Sa main très fine caressait légèrement le bois lustré de la rampe. On aurait dit qu’elle avait peur d’y toucher.

Les yeux derrière le masque fouillait la pièce, elle écoutait d’une attention détachée les quelques questions qui lui parvenait des jeunes hommes s’amusant à découvrir qui se cachait derrière ce masque. Quelque part derrière elle se trouvait un soldat des Ueblingen, habillé de beau habit mais non pas subtile. Il rappelait à l’ordre les garçons trop insistants et calmait les ardeurs des plus suaves. Avec un coup d’œil rapide et il était possible de voir que chaques filles masquées avait son propre garde du corps personnel, tous armées d’une matraque de bois à la ceinture.

« Je vais vous laisser commencer ma très chère, que croyez-vous qui pourrais nous aider à découvrir l’identité de cette jeune inconnue ? Oh, par Sigmar, donnez-moi une seconde, comme je suis inapproprié, j’ai oublié mon masque ! Pardonnez-moi ma chère ! »

L’arabéen avait le plus grand des sourires en disant ces mots, difficile à dire si cet écart de conduite était volontaire ou planifié dès le départ. Il alla chercher tout doucement un simple masque dans le fond d’une poche de son pantalon.

Un choix très traditionnel de masque semblait se fondre dans la foule. Il aurait été facile de s’imaginer qu’un individu comme Saïd aurait été du genre plus flamboyant mais il le portait fièrement. L’apparat était ajusté et bien taillé pour son visage coupé au couteau. La teinture dorée se fondait avec le teint brunâtre de sa peau presque parfaite.

La jeune fille se retourna enfin vers les deux invités et d’un seul regard leur fit sentir un mélange d’impatience et de plaisir. Elle attendait leurs questions.

[Lucy Trend]

Une bière naine ? Voilà quelque chose que je ne regretterais pas le moins du monde… du moins, au niveau de l'exotisme. Car pour ce qui était du gout… j'avais eu ouï dire que les bières naines étaient très fortes et avec un gout… amer dirons-nous. Les rumeurs n'étaient pas infondées. Je me sentis un peu partir du à l'alcool, peut être que j'aurais dû être raisonnable, mais au final qu'importe, c'était une fête, j'avais aussi un peu le droit de m'amuser… et puis j'aimais bien cette étrange sensation que procurais l'alcool… comme étant presque « ailleurs ». J'en aurais bien pris plus, mais mieux valait éviter de se rendre tout de même incapable de parler et d'écouter, Marinna serait capable de me passer un sal savon sinon.

-Je dois bien admettre que c'est la première fois que je goute à une bière naine, c'est une expérience intéressante que je retenterais bien un jour.

Nul doute que j'arriverais a retrouvé de la bière naine dans la ville mais peut-être pas la même et payante cette fois. Néanmoins, ce qui m'avait le plus attiré dans cette description, c'était sa provenance, tout le monde pouvait acheter de la bière naine dans les quartiers de la ville… mais aller chercher directement en provenance des montagnes noires… voilà un petit voyage qui avait de quoi faire rêver. Mais sortir de Marienburg…. Je ne sais pas encore si j'étais prête, je suppose que si cela arrive, cela sera fait sur l'instant et sans que j'aie vraiment eu le temps de m'inquiéter du reste… l'appelle de ma curiosité en quelque sorte.

Je ne fis aucune opposition lorsque mon cher accompagnateur vint m'amener vers l'une des filles Ueblingen, après tout j'aimais bien sa compagnie et il avait plus d'information que j'aurais pu avoir avec un autre. Par la suite, L'arabeen vint m'être son masque… il était temps et je commençais même à me demander s'il ne l'avait pas intentionnellement retiré pour une raison ou une autre. Ce faire plus visible peut être ? Petite à petit j'étais bien plus intriguée par le jeu que jouait Said que celui proposé à cette soirée. Au final mon accompagnateur n'avait pas besoin de masque, il en portait déjà un qui masquait ses véritables intentions. Et si je feignais un malaise pour me retrouver seul dans une chambre avec lui ? Pas devant tout le monde, je ne voudrais pas attirer l'attention alors que je veux être seul avec mon prince charmant de la soirée.

De retour de mes pensées, je fis une révérence à la fille Ueblingen, il ne fallait tout de même pas oublier mon statue… tout en relevant le niveau de tous les autres joueurs plus intéressé par la beauté qui se cache sous le masque que par sa véritable identité. Mais bon, maintenant j'imagine que j'allais devoir poser des questions à mon tour, j'avais bien une petite idée, j'aurais grand voulus lancer un nom mais c'était contre les règles. Etait-ce la benjamine ? Peut-être était-elle justement à l'écart car, mal à l'aise dans ce genre de festivité chose non surprenante pour quelque de jeune. Mais… ce n'était là qu'une supposition. Non j'avais peut-être autre chose pour déterminer l'une des sœurs.

-Mes salutations mademoiselle, j'espère que vous passez une bonne soirée organisée par votre père et que le jeu vous plait.

Dieux que je détestais être autant dans l'inconnue, j'aurais bien plus préféré fouiller dans les quartiers privés de la famille pour savoir qui était qui. Mais… je voulais profiter de ma compagnie actuelle encore longtemps.

-Dites-moi mademoiselle, est-ce-que la fêtée aujourd'hui serait votre petite sœur ?

Il s'agissait là d'un début avant de déterminer qui était-elle… néanmoins j'avais des doutes sur ce que je pouvais demander ou non… les restrictions étaient un peu vagues et j'avais peur d'aller à l'encontre des règles. Enfin, elle ne répondra pas si la question n'est pas autorisée. Par la suite, je vins m'approcher de l'oreille de Said pour lui chuchoter quelques mots.

-Étrangement il me tarde que ce jeu ce finisse pour passer à un autre concentré sur apprendre à vous connaitre mon cher.

[[MJ] Galrauch]

Les yeux de la fille croisèrent le temps d’un instant ceux de Lucy, c’était un regard qui avait trop vu, un regard qui aurait aimé être ailleurs. Le temps d’un instant, la courtisane semblait connaître la femme devant elle, comme si elle avait été là toute sa vie, avec elle. Et puis, aussi subitement, l’Ueblingen détourna le regard, elle fixa l’horizon, de l’autre côté de la pièce.

Jet d’INT(8) : 6 Réussit !

Lucy tourna le regard rapidement et vue la direction dans lequel les yeux de la fille s’étaient dirigés, une de ses sœurs, portant une jolie robe bleue teintée d’étoiles et d’astres célestes digne d’une grande mage d’azyr. Elle semblait entourer d’une demi-douzaine d’invités qui à son tour semblait la ruée de questions.
De retour à la fille la plus près d’elle, Lucy observa attentivement le moindre signe que son non verbale pourrait lui dire. Un léger haussement d’épaule, les yeux fermés le temps d’une demi-seconde, de minuscule et imperceptible ride sur le bord des yeux et finalement un hochement de tête signifiant la négation.

Fantastique ! Excellente idée ma très chère ! Nous avons maintenant deux choix. Que ce soit Lucinda ou Hermine, nous allons rapidement le savoir n’est-ce pas. Et qui est-ce là-bas, sous le candélabre ? L’autre sœur, je suppose. Merveilleux, avec la bonne question nous aurons fait d’une pierre, deux coups. Observez le maître à l’œuvre ! Je me sens tout d’un coup vilain, me pardonnerez-vous ? Ma douce enfant, avez-vous, ne serait-ce que l’instant d’une minute jamais connue l’amour éternel et doux d’une mère ?

À ce moment, les yeux et le corps tout entier de la jeune fille se brisèrent, il fut brièvement asséné de coups et réduit en poussière. Elle se retourna le plus rapidement possible pour cacher de graves sanglots et le garde vint prendre sa place en bousculant Saïd.

Non, mais ça ne va pas la tête ?! Vous vous prenez pour qui vous pour dire des choses comme ça ? Attendez que Seigneur Mannfred entende ça, vous serez accroché au pilotis sur la Matrosenplatz pour une semaine !

Saïd attrapa la taille de Lucy et descendit rapidement quelque marche clamant l’innocence et l’erreur au garde qui semblait vouloir l’expulser de la soirée. Sa poigne était ferme et directrice, il dirigeait facilement la courtisane là où il le désirait sans se faire prier. Évitant un noble ici et un baron là. Sans perdre une seconde il se dirigea vers la piste de danse qui était déjà remplie de gens qui bougeaient au rythme de la musique. L’arabéen entraina habilement sa tendre amie dans des pas effrénés. Trois petits pas, une glissade, deux pointés. C’était une valse qui faisait tourner les têtes. La foule entière dansait avec eux entre un pas de deux et un saut survolté.

J’espère qu’une danse vous suffira pour l’instant ma belle et tendre partenaire. Ces quelques pas seront pour l’instant la seule chose que je ne pourrais vous offrir. Faites-moi confiance et suivez-moi dans la nuit et nous vivrons ensemble d’incroyable aventure, je vous le promets.

Jet d’INT(8) : 2 Réussit !

La valse menée d’une main de maître par Saïd en rendait plus d’une jalouse. Le garde s’approchait dangereusement de la piste de danse et semblait chercher les deux danseurs. La valse si bien dirigée semblait avoir mélangé les cartes. Mais pour combien de temps allait-il être capable de les cacher de l’autorité ?

[Lucy Trend]

Bien que la réponse de la jeune femme fût négative, le regard qu’elle lança a sa sœur au loin permis d’en savoir bien plus sur cette dernière. Voyons… je n’avais pas l’âge des deux jumelles, donc elle pouvait bien être plus vieille ou bien plus jeune que la fêtée de cette soirée. Mais… il y avait bien sur une autre possibilité, elle avait dit non, donc cela voulait forcement dur qu’elle était plus jeune Lucinda et si elle n’était pas l’une des deux jumelles, il y avait forte à parier que le regard lancé soit a justement Lucinda.

Encore une fois, tout cela n’était que supposition mais…. Supposition tout de même intéressante.

Je me tournai donc vers Said, triomphante de ma question lorsqu’il posa la sienne. Mon visage changea du tout au tout. Je n’étais certes pas un exemple de sainteté… mais le moins que l’on pouvait dire était que la délicatesse de mon camarade avait décidé de le quitter pour profiter aussi de la soirée. Evidement bien sûr, la réaction de la jeune femme ne se fit pas attendre. Au moins maintenant nous savions qui elle était… mais je doute que cela soit vraiment utile si nous étions mis dehors.

Je me laissai faire bien sur quand l’arabéen m’entraina avec lui, de toute façon il n’y avait que ça à faire. Dommage que cet évènement vienne me troubler mais j’avais beaucoup de mal à croire que mon accompagnateur était là pour… Etait-il seulement vraiment un invité ? Tout était possible. Toujours est-il que la dance fut agréable et il ne m’en fallait pas plus pour arrêter de réfléchir et au contraire profiter du moment présent.

-Quel belle promesse mon beau Prince des pays au sable doré, mais maintenant vous êtes complètement responsable de mon impatience de découvrir ses fameuses aventures.

Je faisais tout de même mon possible pour suivre son rythme. Je savais bien sur danser la n’était pas la question mais s’il y avait bien un truc qui m’horripilait, c’était porter des chaussures… il a bien fallu que je le fasse pour ne pas être traiter de mal propre… enfin mal propre selon leur critère car je suis sûr être bien plus propre que les trois quarts de cette fausse noblesse. Toujours est-il que ne pas avoir les pieds libres me gênait beaucoup pour danser et je ne voulais pas faire un mauvais pas à mon camarade.

Mais peut être allons-nous devoir trouver un nouvel endroit pour continuer cette dance, voir le garde a notre recherche dans la foule n’était pour ainsi dire pas une bonne nouvelle du tout. Il allait falloir partir, et vite, peut-être qu’il nous serait possible de trouver un endroit à l’écart. Il serait idiot de rester ici avec le reste des invités alors que nous étions recherchées. Je fis alors mon possible pour prendre le contrôle de la danser, de mener tout en faisant en sorte que Said regarde dans la direction ou j’avais aperçu le garde.

-Mais peut-être serait-il mieux de trouver un nouvel endroit pour danser… ou autre chose. Il serait dommage qu’un cerbère vienne gâcher notre soirée à cause d’une malheureuse question qui a été mal comprise.

Je marquais un petit temps pour le laisser voir ce qu’il devait être vu puis, par la suite, je repris d’une voix bien plus douce avec un ton pouvant laisser penser de nombreux sous-entendu pour celui qui le désir.

-Je suis sûr que comme moi vous désireriez apprendre à se connaitre tranquillement ? Ce serait un plaisir en plus pour moi de vous distraire.

[[MJ] Galrauch]

La valse suivait son court, les pas s'entremêlent et se chevauchait. Un rythme effréné qui ne serait arrêté que par une nuit glaciale ou un garde en colère. La foule vibrait avec la musique et respirait d’un souffle commun chaque note. Saïd senti Lucy prendre le contrôle sur la danse et la laissa faire, elle voulait l’amener quelque part mais où donc ?

Jet de Hab(11+1 Danse) : 20 échec critique !

Lucy fit quelque pas rapide, ne ressentit aucune opposition de Saïd contrairement à ce qu’elle avait déjà vécu dans le passé, il était un suiveur né. Elle pouvait tourner à gauche ou reculer et il y était déjà attendant la prochaine commande. C’était déconcertant, assez qu’elle perdit pied. Le sol fit mine de rien et c’est durement qu’il accueillit Lucy qui maintenant se retrouvait assise au sol avec une vision beaucoup plus clair de la situation. Pour une raison qu’elle ignorait, la salle de bal des Ueblingen semblait plus éclairée et plus grande. Moins claustrophobie qu’il y a un instant. Étais-ce le choc du marbre coloré sur sa tête pleine de rêve ou c’était la foule qui s’était éloigné du couple?

Le visage masqué de Saïd s’approcha rapidement d’elle et frôla sur quelques pouces la joue coloré de la courtisane. La chaleur et la douceur de la peau de l’arabéen était d’un rêve. Dans un autre endroit, à un autre moment leur rencontre aurait été différente surement. Il lui murmura quelques mots à l’oreille.

«Ma princesse, si j’étais vous, je remettrais mon masque rapidement et je me suivrais avant que la foule entière ne vous remarque gisant ainsi sur le sol. L’idée d’apprendre a vous connaitre tranquillement est pour moi une chanson délicieuse à mes oreilles, malheureusement pour nous, le sol de la piste de danse n’est pas l’endroit idéal pour la chose. Allez suivez moi, nous allons nous faire oublier quelque minutes par ces gens.»

Saïd tandis sa main à Lucy, toujours accroupis sur le plancher froid. Un hurlement glaciale se fit à l’autre bout de la pièces, la musique s’interrompit instantanément, tous les regards se dirigent dans la direction du cri. Impossible de savoir ce qui se passe d'ici. Une occasion en or pour le duo qui cherchait un moyen de fuir jusqu'à maintenant. Est-ce que la volonté était toujours présente après ce bouleversement?

[Lucy Trend]

La danse continuait de bien se poursuivre, le diriger était agréable, bien que je ne pusse vraiment aller dans des types de danses que j’appréciai et décent a ce type d’endroit. Qu’importe, je me sentais bien en duo avec lui, cet homme qui n’avait pas finis de m’intriguer et qui devait surement le savoir. Toujours est-il que trop perdu dans mes pensée, déconcerté par cette essence folle pour diriger la danse… à croire que Said était aussi léger qu’une plume… et peut être aussi dû que je n’avais pas du tout l’habitude de porter quelque chose au pied… je perdis l’équilibre et chuta lourdement au sol.

Il n’y avait pas a dire… c’était plutôt humiliant de se présenter comme une danseuse courtisane… et au final ce rater a la première danse.

Néanmoins, ce petit moment de gène ce fit très vite réconforté par ce moment où je pus… avoir un aperçu de la douceur du visage de mon cavalier. Jamais avant je n’avais pu entre apercevoir une peau aussi agréable au touché chez un homme. Cet Arabeen devait prendre pour le moins très soin de lui et… ce n’était pas pour me déplaire bien au contraire. Par la suite, me faire appeler princesse par un homme aussi charmant termina de me faire rougir. Décidément, même si cette rencontre se terminerait une fois la soirée finis, j’en garderais un fort souvenir. Mais pourquoi vouloir s’arrêter à une simple soirée quand je pouvais apprendre a le connaitre pour le revoir. Ne pouvant retenir un petit rire embarrassé je remis mon masque d’une main tremblante avant de répondre.

-Bien sur mon prince, je vous suis et vous suivrez bien après cette simple soirée si le cœur nous en dit quand tout sera finis.

Je me relevais alors un peu hésitante et surtout impatiente d’être enfin dans cet endroit plus tranquille avec Said. Je tendis délicatement la main, prête à le suivre. Le cri pouvait bien attendre, surement quelqu’un ayant trop bue et en train de faire des siennes…. Toujours est-il que c’était la une opportunité exceptionnelle de disparaître lui et moi.

tres court post mais dans l'état, Lucy ne peu faire grand chose pour l'instant.

[[MJ] Galrauch]

Lucy - Jet d’INI 9 - 1 (inattention) : 11 échec
Saïd - Jet d’INI caché

Lucy se releva doucement du sol froid avec l’aide de Saïd. La foule semblait les avoirs oubliés, tous retournés vers un coin de la salle de bal à regarder quelque chose ou quelqu’un. Avec les bras entrelacés, la tête baissée, les deux oiseaux se dirigèrent vers l’extérieur de la salle. Une jolie verrière illuminée de mille chandelles. De fabuleux tabourets recouverts d’un tissage soyeux et bleuté. Quelques nobles y sont encore assis, n’ayant surement pas entendu le tapage dans la salle voisine.

Jet d’INI 9 : 8 réussit

La courtisane suivait de près son prince charmant, devinant ses formes, ses courbes, ses muscles torsadés. Une chose particulière attira son regard. Dans une poche arrière des pantalons de Saïd, une forme inhabituelle y était planquée. En temps normal, Lucy était capable presque par magie de deviner le poids d’une bourse à distance, compter quelle serait ses recettes lors d’un léger emprunt sur la rue. Mais cette fois-ci, elle savait que ce n’était pas une récolte de pièces mais ignorait tout de ce qu’il y cachait. Une arme, des bijoux, quelque chose de valeurs ?

Saïd pris un court instant et décida d’un divan à deux places qui semblait plus que confortable, moelleux et rebondi il invitait à la détente. Il s’adossa profondément et invita instinctivement la jeune femme à le rejoindre.

« Asseyez-vous ma chère. Reposer ces pauvres pieds. Avec tout ce chahut, je crois que nous aurons la paix des gardes pendants un bon moment. Je dois vous avouer que je trouve tout cela bien triste. Une si jeune fille, passer l’arme à gauche de la sorte, en plein anniversaire. Si nos estimations étaient les bonnes, c’était la dernière soirée de l’éclatante Lucinda. Dommage… »

Il ferma les yeux quelques secondes. À l’extérieur de la verrière, des gens quittaient la soirée avec empressement. Lucy croisa du regard messire Halmut, précédemment son cavalier envoyé par la maison Delfgrubermann, qui semblait particulièrement pressé de quitter la réception. Cet échange entre les deux invités provoqua une frayeur chez Halmut, qui se retourna sitôt et tenta de se frayer un chemin plus rapidement entre les autres invités.

« Je dois vous annoncer une triste nouvelle princesse. Nous allons bientôt devoir nous séparer, n’ayez crainte nous nous reverrons plus tard, mais pour l’instant je suis attendu ailleurs. Cette douce et merveilleuse rencontre n’est que le début d’une longue histoire ma chère. Dites-moi à quel endroit je puisse vous retrouver et je vous ferais parvenir missive le plus rapidement possible. Avant de vous quitter, j’ai une dernière question pour vous que j’aimerais que vous réfléchissiez avant notre prochaine rencontre. Si nos chemins ne s’était pas croisé ce soir, qu’auriez-vous fait ce soir ? »

C’est avec un léger sourire en coin que Saïd se releva et replaça sa tenue parsemée de fil d’or. Il se retourna et fit face à sa cavalière. Il se replia, saluant ainsi Lucy d’une arabesque digne d’une reine de la cour et recula doucement sans quitter des yeux la courtisane. Du bout des lèvres, on pouvait deviner les derniers mots, “Bonne nuit”

Laissé pour son compte, elle réalisa que la température de la pièce avait radicalement tombé. Était-ce la présence chaleureuse de l’Arabéen ou bien la foule qui partait qui créait ce vide. Dans la salle voisine, on entendait des pleurs, un homme hurlant de rage qu’il était simple de deviner par l'intonation que c’était Mannfred beuglant des ordres à ses gardes. Un garde justement arriva dans la verrière et fit face à Lucy et balbutia quelques mots visiblement gêné par sa beauté.

‘moiselle, je suis désolé mais n’allons d’voir vous d’mander de quitter la maison, les Ueblingens désirent se retrouver seul, m’dame.

[Lucy Trend]

J’avais l’impression d’être en plein rêve éveillé, la mission ne comptait plus vraiment pour moi en ce moment. Seul comptait cet homme, si séduisant mais aussi si intriguait, un mystère se dégageait de lui, une interrogation que je n’arrivais pas a percer. Tant de chose m’avait surpris sur lui pendant toute cette soirée, tant de petite question qui ne laissait au final qu’une seule question globale : Qui était-il vraiment ? Juste un courtisan comme il le précisait ? ou est-ce que comme moi il jouait un double jeu ? Je ne savais trop quoi penser mais toujours est-il qu’il me fascinait et que je donnerais beaucoup pour avoir une nuit seule avec lui. Etait-ce de l’amour ? Voyons… on ne tombe pas amoureux d’une personne qu’on vient de rencontrer… toujours est-il que je pouvais très bien avoir une petite amourette au départ, ça ne blesserait personne.

Arriver dans la verrière, il m’invita a prendre place a ses coté sur un divan, il ne m’en fallait pas plus pour accepter avec joie. Une fois assise, je pris un petit temps pour retirer mes chaussures, pour une fois que je pouvais m’autoriser ce plaisir dans une soirée de la noblesse sans que cela dérange, je n’allais pas me gêner pour le faire. L’air frais vinrent les caresser ce qui me fit frissonner mais j’en étais heureuse. Je recroquevillai alors mes jambes pour les tenir prêt de moi, la plante des pieds sur le moelleux du divan et ma tête délicatement posée sur l’épaule de Said. Il parla alors de la fatalité de la soirée… Lucinda morte pendant son propre anniversaire ? fort triste en effet, peut-être une famille rivale voulant les briser… mais mes pensées étaient lointaines… aussi loin que l’Arabie.

-Oui…

C’était tout ce que j’avais pu souffler, pour tout de même montrer à mon compagnon de soirée que je l’écoutais… même si mon implication dans la discussion était minime. Mais finalement, je relevai la tête vers lui, l’air triste lorsqu’il annonça qu’il devait partir… déjà ? Nous avions a peine pu profiter de ce moment seul… Mais lorsqu’il me demanda ou il pouvait me retrouver, un léger sourire s’afficha sur mon visage. Cela n’enlevait en rien le fait qu’il allait devoir s’éloigner de moi… mais au moins, je pourrais le revoir.

-Bien sur mon Prince. Vous pourrez me retrouver à la maison des courtisanes la Maison du Sud, dans le quartier du Palais. Vous n’aurez qu’à demander Lucy Trend et j’accourrais pour vous retrouver.

Je m’interrompis, prenant une expression joueuse avant de terminer.

-Ne tardez pas à m’envoyer votre missive, je suis du genre impatiente.

Je finis par un clin d’œil, écoutant sa dernière demande et le laissant partir. Soudainement, malgré la promesse de le revoir, j’avais froid et une certaine mélancolie m’envahis. Je me recroquevillai encore plus, comme si nous venions d’entrer en pleine hiver. Pendant un instant, je fus tentée de le suivre, voir ou il allait et ainsi pouvoir le retrouver aisément… mais… je me retins, préférant le revoir dans de bonne condition plutôt que l’espionner. Je me doutais bien que le jour où je le reverrais, nous aurions bien plus de temps et d’intimité tous les deux pour mieux nous connaitre. J’avais rencontré de nombreux hommes avant lui… mais il avait… je ne sais pas, quelque chose qui m’attirait, quelque chose de différent chez tous les autres nobliaux, riche ou artiste et marchand que j’avais rencontré avant. Et je bouillais d’envie d’en savoir plus.

Je relevai a peine les yeux lorsque le garde vint me prévenir que j’allais devoir sortir, je hochai simplement la tête en soufflant un « oui » a peine perceptible. Je me levai, posant mes pieds nus sur le sol et pris mes chaussures par la main avant de quitter la pièce. J’aurais pu rester pour tenter d’en apprendre plus sur ce qu’il c’était passé… mais… de toute façon ma mission était compromise. Il ne servait à rien de rester, je ne pourrais pas faire grand-chose. J’allais rentrer à la maison des Courtisanes et prévenir Marrinna que ma mission avait été compromise à cause d’un incident extérieur.

[[MJ] Galrauch]

Le chemin du retour au quartier des Palais était toujours plaisant, l’humidité de la nuit était tombée ce qui laissait les pierres de la voie publique un tantinet miroitante. Reflétant les lumières de rue, un plancher d’étoile s'étendant d’une intersection à l’autre. La constellation d’un Coq Chantant devant la résidence réservée aux émissaires étrangers faisait office de gardien sur la rue protégeant ses résidents. La tête vers le ciel, une toison scintillante recouvrait le ciel sans lune, encore plus impressionnant que le sol. Cette toile ferait rêver les plus grands astromanciens, mais elle n’avait été dessinée ce soir uniquement que pour Lucy la courtisane qui retournait à sa demeure, la Maison du Sud. Les quelques lampadaires encore allumés sur la voie publique plongeait dans l’ombre les étalages maintenant vide des dizaines de commerçants.

À cette heure peu tardive, la Maison du sud était en pleine cœur de ses activités. Les danses et les rires sur les rambardes extérieurs. La résidence transformer en véritable manoir du plaisir était d’allure exotique, elle rappelait les légendes, les histoires de rajas arabéens. D’un ton très sobre le jour, la nuit à l’aide de torche elle prenait toute sa place dans le quartier. De grande fenêtre avec de large balustrade pour s’y appuyer et prendre l’air, un travail de maître pour recouvrir les planchers, des mosaïques importée d’outre-mer dit-on. De magnifique rideau couvrait bon nombre de mur, des peintures rappelant le désert et la chaleur. En plein centre du vestibule se trouvait un brasier immense qui réchauffe les esprits les plus refroidi. Trois étages était présent, au rez-de-chaussée se trouvait les aires de vie communes, la salle de réception et le bureau de Marinna. À l’étage les résidentes avaient leurs chambres et leurs quartiers privés. Au sous-sol, c’était les cuisines, l’entreposage et les archives de Marinna, une pièce que seule la madame avait accès. Quelques servantes étaient employées par Marinna mais la populace était principalement faite de courtisane.

Marinna s'était assuré que son établissement serait des plus respectables et reconnue du quartier si ce n’est de Marienburg. Elle connaît des clients qui viennent directement d’Altdorf, ou même de Couronne pour profiter de ses milles délices. On raconte que parfois, des émissaires étrangers serait venue visiter les lieux. Venant d’hors les frontière de l’Empire ou de la Bretonnie, on disait même que c’était des étrangers d’aussi loin que Ulthulan ou du royaume des Inds. La Madame tenait ses filles occupées. Il était rare qu’une jeune fille soit libre plus de 2 jours, elle devait aller rencontrer un noble à une soirée, ou accompagné un commerçant dans un mariage pour faire bonne figure. Si elle était chanceuse, elle avait une mission, découvrir quel était le nom du cousin d’un répurgateur ou se faire envoyer pour discuter longuement avec un prêtre de Sigmar en mission de paix alors qu’il se dirigeait vers la Norsca. Il n’y avait pas une semaine identique à une autre, mais à la fin de chaque journée on se sentait toujours pareil, épuisé mentalement et émotionnellement.

Le travail de courtisane était loin d'être de tout repos, il fallait s’investir à chaque rencontre, manipuler les conversations pour les dirigés à bon port. Ouvrir ses sens aux non-dits et aux sous-entendus. Entrer en communion avec sa cible et son entourage. Le plus difficile souvent était souvent de ne pas en ressortir blessé.

Lucy entrait doucement dans la Maison du sud. Quelque musicien remplissait l’air d’une musique chaude et vivant, guitare et tambourine à la main, les musiciens, de jolie jeunes hommes qu’elle connaissait bien était malheureusement sans le sous. Marinna les faisait travailler ici pour quelques écus et eux ils acceptaient dans l’idée de rencontrer un généreux mécène parmi la clientèle. D’un regard rapide elle voyait Ingfired et Mélanie qui s’épivardaient avec un vieillard, vraisemblablement un sorcier, du moins si ce n’en était pas un, il était drôlement habillé avec son manteau qui semblait vivant, comme un buisson, de grande branche, du feuillage. Lucy crut même apercevoir un animal dans les cheveux de l’homme… Dans une lucarne Kareema, une femme d’un âge plus mature sirotait doucement une coupe de vin rouge. Elle semblait perdue dans ses souvenirs. Encarnación, la plus jeune fille de la maison passait rapidement devant Lucy et lui offrit un sourire de bienvenue. C’était une estalienne, elle venait tout juste d’arriver par bateau il y a 2 mois. Si elle avait 17 ans c’était tout juste. La peau légèrement basané, les cheveux long et noir, d’ici quelque année elle sera une courtisane bien entrainée, pour l’instant, elle apprenait du mieux qu’elle pouvait avec ses congénères ici.

«Bonsoir Lucy, comment s’est déroulé la soirée au manoir? Ici c’était ennuyant, presque personne, on dirait que la ville est morte ce soir… si tu veux, tu peux aller rejoindre Marinna dans son bureau, elle m'a dit de te faire le message quand tu arriverais, elle t’attendait. Je crois qu’elle a eu une prise de bec avec Mirnova, la fille de Kislev c’est bien ça son nom? Je me trompe toujours avec elle. Elle est si froide, j’ai un peu peur de l’approcher. Faut croire que ça fait son charme.»

La porte du bureau de Marinna était entre-ouverte, on la voyait écrire quelque chose et préparer un sceau de cire avec l’insigne de la maison du sud, une rose entouré de flamme. Toute les courtisanes reconnaissait ce symbole avec respect, les hommes eux le reconnaissant avec d’agréable souvenir. Pour l’instant la Madame n’avais pas vue Lucy. Mirnova descendait les marches doucement.

[Lucy Trend]

Aux personnes qui savait que j’avais perdu mes parents pendant mon enfance, généralement, ils me disent toujours la même chose : « désolé, cela doit être dur de ne plus avoir de famille. ». Même si cela est touchant de leur part, ce n’est pas tout à fait vrai car la maison du sud est ma famille. J’y ais vécu une bonne partie de ma vie et Marinna, bien que n’étant pas ma famille proche est la dernière personne de mon sang présent a Marienburg. Nul doute que je devais avoir une multitude de cousin, oncle, grand père, grand-mère, neveux… ect… ect… ect… dans l’Empire et en Estalie… surtout en Estalie, Tobaro plus précisément. Alors certes d’apres certaine information il serait plus commun de dire que Tbaro est une ville Tiléenne mais je me referais surtout au plus important pour ma part, le territoire….

Oh est puis le plus important est que ma mère soit Estalienne qu’importe le reste… j’en faisais peut-être un peu trop pour un simple territoire ?

Il était tout à fait normal, j’étais Estalienne et nous savons nous prendre le bec avec nos chers voisins.

Mais bon, le plus important étant que c’était chez moi, chaque courtisane ici était une sœur, grande ou petite en fonction de son ancienneté. Pour Marinna, bien que j’étais sur que de nombreuse courtisane la considère comme leur mère, pour ma part, je préférais l’appeler « Tatie »… même si ce n’était pas ma tante. J’étais sur qu’elle aurait fait une excellente sœur a ma mère. Je n’étais donc pas à plaindre.

En entrant j’observa alors Infirged et Melanie… qu’elle donc est cet étrange personnage qu’elles ont abordé ? Je ne savais pas que nous acceptions des plantes maintenant ? Il allait falloir que je fasse attention, je ne voudrais pas me retrouver avec une salade de fruit come client. Peut être un homme du nord… ou du sud… ou alors l’un de ces cinglés qui se faisait appeler… « mage ». Décidément je ne savais pas l’utilité d’inventé ce genre de chose pour au final se retrouver habiller en bouffon. Et la nous pouvions parler plus d’un buisson. Le point positif dans tout ça c’est que si jamais il avait besoin de travail nous pourrions le retrouver dans le jardin à remplacer un arbuste. Je ne pus m’empêcher de rire à mes propres plaisanteries, j’étais méchante avec ce pauvre homme qui n’avait rien demander mais qu’importe, j’avais le droit de rire de tout dans ma tête.

Mon regard passa vite sur la grande Kareema mais bien vite Encarnaçion vint vers moi. Je ne pus m’empêcher de voir en elle une petite sœur la première fois que je l’ai vus. Grace à son origine… mais aussi parce qu’elle était adorable. Oui peut être pas le meilleur argument mais bon, je l’adorais cette petite et sa timidité la rendais irrésistible. Je lui rendis son sourire tout en passant ma main dans ses cheveux. Il n’y avait pas à dire, elle serait une femme d’une très grande beauté.

-Cela avait le mérite d’être amusant mais j’ai dû écourter plutôt rapidement… Ce qui était fort dommage. Mais au moins je suis rentré plus tôt pour m’ennuyer avec vous.

Je trouvais toujours quelque chose a faire, j’avais horreur de m’ennuyer donc très vite je pourrais m’occuper et les autres viendrait me rejoindre. De toute manière, il allait falloir que mes pensées soient occupées pour ne pas avoir mon prince charmant arabe totalement en tête. Devais je citer Sad dans mon rapport ? Je ne savais pas trop, il m’avait donné des informations sur les sœurs mais…. Dans le cadre de ma mission il n’avait pas été très important, juste une personne de plus. Je doute fortement que Marinna y voit un quelconque intérêt.

-Encarnaçion, je te retrouve après avoir vus Marinna, on verra quoi faire pour que tu n’es pas a t’ennuyer très longtemps.

Cela dit, je partis dans la direction du bureau de Marinna, le rapport allait être rapide a donner, je réfléchissais déjà a quoi dire, cela ne serait pas bien long. Ouvrant la porte en grande, je fit tout de suite un signe de main a Marinna accompagné d’un sourire radieux.

-Tatie, je suis rentrée !!

Je refermai la porte derrière moi avant de m’assoir devant elle, sur le coté sur la chaise. J’avais les jambes par-dessus un accoudoir et l’autre accoudoir avait le mérite de retenir mon dos. Ce n’était pas forcement très confortable mais j’aimais cette position.

-Je suis rentré plus tôt par contre, il y a eu un incident au bal et je n’ais pas pus rester plus longtemps, les gardes de la famille se sont chargés de nous faire partir.

Par la suite, j’expliquait alors le déroulement des évènements, de mon arrivé à mon départ sans vraiment m’étendre sur Said, il était juste un invité parmi tant d’autre qui m’a donné des informations. Je pouvais sans doute parler du fait étrange qu’il ne portait pas de masque mais… je n’y fis pas part, c’était surement juste un oubli qui ne demandait pas qu’on s’y attarde pour rien. Et honnêtement j’avais juste hâte de prendre un bain et me reposer.