[Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

Marienburg est le plus grand de tous les ports du Vieux Monde. Située à l’embouchure du fleuve, la ville est un énorme centre de commerce. Le Reik est ici un fleuve énorme, mesurant plus d’un kilomètre et demi d’une berge à l’autre. Marienburg est une cité indépendante (sans lien avec l’Empire), située au sein des Wastelands. c’est aussi le centre de l’activité religieuse du Culte de Manaan, le Dieu de la Mer.

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[MJ] Souriceau
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[Sigmund et Erik] Les Mille Trônes

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Chapitre 1: L'Appel du Chaos

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Une odeur rance de transpiration, d’urine et de déjection stagnait dans l’air. La prison était humide et silencieuse. Le clapotis régulier de gouttes d’eau tombant dans une flaque marquait invariablement chaque seconde.
L’obscurité remplissait le cachot. Un soupirail bardé de tiges d’acier laissait pénétrer quelques rayons de soleil.

Jared était assit, le dos appuyé contre le mur de pierre. Il croisa le regard de l’homme en face de lui. Jared ne cessait de fulminer intérieurement contre l’idiot idéaliste qui s’était lancé dans son discours révolutionnaire en plein milieu du bar. Il avait choisi son moment le bougre : un exode massif avait eu lieu le soir même, les prisons étaient pleines à craquer, la ville menaçait d’exploser à tout moment et la garde en sous effectif était à bout de nerf, évidemment. D’ailleurs elle n’avait pas fait dans la dentelle avec les quelques gars sur lesquels elle était tombée. Jared se massa l’arrière du crâne là où une massue l’avait frappé avant qu’il ne s’évanouisse. Dire qu’il était juste dans ce bar pour apprécier une petite bière. Il n’avait rien demandé à personne. Son seul tord avait été de ne pas avoir foutu le camp assez vite, quand cet agitateur avait commencé à balancer son idéologie à la co* aux pauvres types qui se trouvaient là. Bon il y avait pas mal de vrai dans ce qu’il disait, il fallait bien le reconnaître. Mais le monde était ce qu’il était et ce n’était pas demain la veille qu’il changerait pour rendre un peu plus agréable la vie des habitants des bas quartiers.

Sigmund était installé confortablement sur un grand lit drapé de soie. Le dos appuyé contre d’épais coussins moelleux. Les murs de la petite chambre étaient lourdement décorés et une odeur enivrante lui chatouillait le nez. Il profitait avec délectation le spectacle qui s’offrait à lui. La fille était superbe et se mouvait avec sensualité au rythme d’une musique qu’elle était la seule à entendre. La lumière tremblotante de plusieurs bougies dispersées sur les meubles de la salle se reflétait sur les courbes parfaites de son corps. Ses grands yeux sombres lancèrent à Sigmund un regard qui lui en disait long sur ce qu’elle s’apprêtait à lui faire endurer… et lui était près à l’endurer mille fois à n’en pas douter.
La fille s’approcha du lit avec sa démarche de félin et monta sur le lit, à genou entre les jambes de l'escroc. Elle commença à lui caresser la cuisse d’une manière suggestive avec sa main ornée de longs ongles enduit d’un rouge éclatant. Un son rauque et excitant coula de ses lèvres pleines, tel le ronronnement d’un chat au comble du bonheur.

« Alors mon lapin qu’est ce qui te ferait plaisir ? »

Ses doigts habiles se frayèrent un passage sous la chemise de Sigmund, jusqu’aux boutons de son pantalon et entreprirent de les détacher avec une dextérité qui prouvait son savoir faire dans le domaine. La tête du jeune homme tomba en arrière contre un oreiller douillet, il ferma les yeux tandis qu’il se cambrait en arrière en appuie sur ses épaules et ses talons pour facilité le travail à la fille qui tirait ses braies le long de ses cuisses. Elle s’en débarrassa en un tour de main tandis qu’il se laissait retomber comme une pierre sur le matelas rembourré. Il sentait le désir monter au creux de ses reins, et son membre se dresser sans vergogne sous sa chemise. Les mains ensorceleuses remontèrent une nouvelles fois le long de ses cuisses. Sigmund sentait le sang battre à ses tempes, l’envie exacerbé par l’attente. Il n’y avait plus que cette sensation. Tout son corps était tendu dans l’expectative de la libération provoquée par le contact de la langue dévouée sur son membre…
L’information mit un instant avant d’être analysée par son cerveau. La douleur. Une douleur intense et soutenue. Cette salop* venait de lui mordre… un doigt.

Le réflexe de retirer la main vint un peu tard. Sigmund se redressa sur son séant en un sursaut. Il faisait sombre et ses yeux eurent un peu de mal à s’habituer à l’obscurité. Il avait un goût amer dans la bouche, un douloureux mal de tête et une pressente envie de se désaltérer. Où se trouvait-il ?

« Un putai* de rêve ! » Pensa-t-il alors qu’il fourrait son doigt dans sa bouche pour calmer la douleur. Ca pissait le sang. Un couinement satisfait lui fit tourner la tête vers le mur derrière lui. Un rat disparu dans un trou échappant de peu au sort cruel que lui réservait l’escroc. Sigmund se retourna, ses yeux commencèrent à s’habituer à la pénombre de la prison. Il distingua une silhouette assisse contre le mur de pierres. Une grosse grille en métal fermait la seule issue. Il était en prison.
En l’espace d’un instant, tout lui revint en mémoire : l’agitateur, la bagarre général et la milice qui l’avait embarqué…

Les deux hommes restèrent là, quelques heures. La soif devenant insupportable. Vers midi, trois gardes entrèrent dans la cellule et saisirent Jared et Sigmund. Vidés et désarmés, les efforts des deux hommes pour s’évader étaient aussi futiles que ceux d’un enfant dans la gueule d’un crocodile. Les gardiens les maitrisèrent de leurs bras forts comme l’acier.

Image Geolier : Arrêtez de vous débattre, car c’est votre jour de chance ! Un dénommé Wilhelm Schmidt, un diplomate rattaché à l’ambassade de l’Empire en poste à Marienburg, veut vous voir. On vous amène chez lui, donc pas d’entourloupe, à part si vous voulez finir votre vie en taule ! C'est compris ?
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Jared
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

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Jared était furieux, et fulminait au fond de sa froide geôle. Quel besoin cet illuminé avait-il eu de venir prêcher ses idées rocambolesques dans une taverne ? Il ne pouvait pas le faire dans la rue ? Et comme si cela ne suffisait pas, pourquoi avait-il fallu que cet abruti choisisse la taverne dans laquelle lui, Jared, pauvre voleur innocent, prenait un verre ? L'adolescent se souvenait parfaitement de la scène : l'insupportable agitateur était monté sur sa table, renversant le verre du jeune homme avant de commencer à haranguer la foule. A cet instant précis, Jared avait senti la poisse s'abattre sur lui : il s'était donc hâté de se lever, d'épousseter ses migres possessions, et de se frayer un chemin à travers les badauds entrés pour observer le discours de l'illuminé. L'imbécile s'était mis à crier sur les toits son opinion sur l'exploitation dont le peuple était victime... Cet idiot d'idéaliste n'avait somme toute réussi qu'à faire venir la garde, qui avait effectué une descente des plus expéditives dans le bar, dispersant la foule à grand coups de masses et de gourdins. Etant en sous-effectifs depuis quelques jours, les gardes de Marienburg avaient voulu faire un exemple, afin d'avoir la paix un moment après cette affaire ; aussi prirent-ils à parti quelques passants choisis au hasard dans la foule qui refluait hors du bar. Dans la bousculade généralisée, Jared était à son aise, ayant eu de multiples fois l'occasion de prendre la fuite devant la patrouille du guet. Malheureusement, cette fois-là, Ranald était vraiment contre lui, car les passants s'étaient tellement pressés les uns contre les autres que le jeune voleur s'était retrouvé pris dans un mouvement d'aspiration qui l'avait poussé droit dans les bras des gardes. Réagissant immédiatement, il avait tenté de s'écarter, mais les gardes avaient sauté sur l'occasion, et l'avaient molesté avant de l'assommer. Le plus frustrant dans cette histoire, plus que cette douleur lancinante qu'il éprouvait maintenant à l'arrière du crâne, plus encore que le fait d'être jeté en prison (car il savait qu'il allait s'en sortir d'une manière ou d'une autre), c'était bien le fait que, pendant tout le mouvement de foule, Jared n'avait pas vu les gardes arrêter cet idiot d'idéaliste qui débitait ses naïves âneries devant tout le monde, pensant changer le monde avec ses discours mal ficelés. Jared espérait que les gardes lui avaient mis la main dessus, et qu'il avait eu ainsi l'occasion de regretter d'avoir sorti eu d'aussi mauvaises idées. L'adolescent, encore furibond d'avoir été jeté au trou sans avoir été impliqué dans quelque action illicite que ce soit, se jura que, s'il recroisait l'homme à qui il devait ce séjour au cachot, il extérioriserait sa frustration au moyen d'un coup de dague bien placé.

Relevant le nez, Jared reporta son attention sur le second occupant de la cellule dans laquelle on l'avait jeté, lorsque celui-ci remua au sortir du sommeil. Lui aussi avait été emporté par le mouvement de foule, et interpellé par la milice. Sensiblement de la même taille que Jared, peut-être un peu plus grand, son compagnon d'infortune avait les yeux verts et les cheveux assez longs, et semblait un peu plus âgé que l'adolescent, qui aurait estimé le décalage à quatre ou cinq ans. D'apparence plutôt soignée, il faisait penser à un membre de la petite bourgeoisie, avec sa chemise et ses vêtements de qualité. L'ayant bien détaillé, Jared se mura dans un silence boudeur, croisant les bras et prenant son mal en patience. Avec un peu de chance, les gardes seraient de bonne humeur et les laisseraient courir les rues avant la fin de la journée. Dans un autre cas, le Gros Dieter devrait venir sortir son voleur le plus efficace de cette geôle moisie.

Jared en était encore là de ses réflexions lorsque la porte s'ouvrir dans un affreux grincement, aux alentours de midi si l'impression du jeune homme était vérifiée. Trois gardes en armes, l'air assez peu commode, pénétrèrent dans la cellule, avant de se saisir des deux détenus. De mauvaise humeur, Jared s'agita délibérément, afin de marquer son mécontentement ; toutefois, lorsque la poigne des gardes se fit plus rude et inflexible, le jeune voleur se détendit, laissant son corps devenir flasque, porté qu'il était par ses nouveaux anges gardiens. Au discours du garde, il ne réagit pas, attendant de voir où on allait le conduire, puisque Ranald était décidément un salaud de première catégorie, qui s'amusait à tourmenter ses fidèles de la sorte...
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Jared, Voleur
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Sigmund Engelhart
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

Message par Sigmund Engelhart »

La soirée avait pourtant bien commencé. Attablé dans une auberge en compagnie d'un potentiel receleur indépendant de Dieter, donc capable de me soutenir une fois que le moment serait venu, je discutais avec lui de son éventuel intérêt, sans pour autant révéler franchement mes plans, ni dévoiler toutes mes cartes, au cas où il aurait finalement décidé de se ranger du côté de mon employeur, et de me dénoncer. Je lui en révélai juste assez pour lui mettre l'eau à la bouche, enrobant tout ceci dans un discours vague et plutôt creux sur les bonnes affaires qu'il était possible de faire dans cette ville lorsqu'on avait l'oeil avisé, et lui offrai évidemment une chopine pour accompagner cette discussion.

Son air intrigué que je captai au bout de quelques minutes de palabres suggérait qu'il devait être plutôt intéressé par la perspective d'une nouvelle source d'approvisionnement, b cet intérêt fut clairement explicité lorsqu'il m'offrit la consommation suivante. Je me risquai donc à entrer un peu plus avant dans ma proposition, quand un type monta sur une table non loin de là, et commença à exprimer ouvertement des opinions révolutionnaires, perturbant toutes les conversations en cours en exhortant son auditoire à prendre leur avenir en mains et ne plus se laisser dicter leur conduite par ceux qui les exploitaient. Intention louable que de vouloir améliorer les conditions de vie des miséreux, mais en général peu appréciée par les autorités locales. Et effectivement, la garde était arrivée, et avait fait évacuer l'établissement quelques temps après, m'empêchant de conclure un arrangement concret avec mon interlocuteur du soir. La foule désordonnée m'ayant séparée de lui, je me souvenais avoir essayé de le retrouver, me glissant de ci de là afin de lui remettre la main dessus, puis la suite des événements me semblait plutôt floue.

Toujours est-il que je me retrouvais finalement en charmante compagnie, dans une demeure manifestement luxueuse au vu de la pièce dans laquelle je me trouvai, dangereusement vulnérable comme je l'étais, affalé sur un lit dont les draps de soie stimulaient mes sens tout autant que l'encens ambiant et le spectacle attrayant que j'avais sous les yeux. Qu'importe le fait que je ne me souvinsse pas comment j'en étais arrivé à cette situation, la danse sensuelle qu'effectuait la jeune femme avec ma personne pour seul spectateur présageait une excellente nuit en perspective, aussi m'abandonnai-je à sa contemplation, notant à peine le splendide collier d'or incrusté de saphirs qui rehaussait sa poitrine dénudée. J'occulterai volontairement la suite des événements, qui n'appartient qu'à moi-même, mais qu'on pourrait résumer en une lente et voluptueuse ascension vers l'extase mettant en jeu les cinq sens, pour m'attarder sur le brutal retour à la réalité. Une douleur lancinante, qui coupe nette toute excitation. Et alors que je me redressai sur mon séant, le décor disparut brusquement, et je me sentis comme happé par le néant.

Après quelques instants d'adaptation, je me rendis compte que les pierres et l'humidité ambiante étaient finalement tout ce qu'il y avait de plus réel, et qu'en lieu et place de m'évanouir je venais de m'éveiller. Les images affluèrent alors dans mon esprit, et je me remémorai la brutalité dont avaient fait preuve les gardes, et l'erreur que j'avais commise en faisant mine de m'éclipser alors que l'un d'eux avait jeté son dévolu sur moi. Un des quelques inconvénients de sortir du lot, dirons-nous. La déception fut de taille tandis que je réalisai que la charmante soirée ne resterait finalement qu'onirique, et je laissai échapper un sonore:


« Malepoisse! »

Inspectant les lieux, j'aperçus qu'on m'avait doté d'un compagnon de geôle, adossé à l'autre bout de la cellule contre la pierre froide, un jeune gringalet dont la barbe ne devait peu ou prou dépasser le duvet, mais dont je pus saisir immédiatement le regard vif, signe généralement d'une grande vivacité d'esprit. Les rares rayons solaires pénétrant dans l'infâme cachot où nous croupissions indiquaient une heure relativement avancée de la journée, vraisemblablement aux alentours de midi. Palpant ma manche droite, je ne pus que constater avec déception que nos geôliers avaient effectué une fouille en règle lors de mon inconscience, et avaient du même coup découvert le coutelas que je dissimulais toujours ici par mesure de sécurité.

Histoire de passer le temps, je m'amusai à imaginer ce que le gamin pouvait bien faire dans la vie, attendant que les gardes me relâchent, faute de poursuites, tout ceci étant bien évidemment arrangé par quelques pots de vins judicieusement placés par le Gros Dieter, qui savait ce qu'il faisait. Je n'avais après tout pour l'instant fait montre d'aucun signe de trahison, aussi bénéficiai-je toujours de sa protection le cas échéant. Et si jamais la situation s'éternisait, ne me resterait qu'à mentionner discrètement son nom à un des gardes, en parlant de « mon oncle pouvant se porter garant de ma bonne foi », afin d'accélérer les choses.

Toujours est-il que j'en étais encore à me demander si le petit était coursier, enfant de coeur dans un quelconque temple, docker, ou bien tout simplement une petite frappe comme j'en connaissais tant, quand les gardes décidèrent de se manifester. Mais pas de la part de Dieter, finalement. Toujours est-il qu'ils nous offraient une porte de sortie, et et m'offraient personnellement sur un plateau d'argent une occasion inespérée de prospecter une nouvelle affaire dans un des quartiers les plus huppés de la ville, et faire la connaissance d'un des plus grands mécènes de cette cité. Qui étais-je pour refuser?


« Point n'est question de m'y opposer, pour ma part. Je suis bien curieux de savoir ce que son excellence pourrait nous vouloir. »
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Sigmund Engelhart, Voie du Bonimenteur
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[MJ] Souriceau
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

Message par [MJ] Souriceau »

Les gens qui croisaient Jared et Sigmund dans les rues les dévisageaient, l'air intrigué, voire même choqué, et se mettaient à chuchoter rapidement avec leurs compagnons. Nobles dames dans leurs atours de soie, ou jeunes nobliaux portant l'épée, et fier comme une horde de paon à la parade, tous les regardaient en coin.

Le petit groupe avançait tant bien que mal dans les ruelles de Marienburg. De temps en temps, quelques coups s’abattaient sur les têtes de nos deux héros afin de les faire avancer plus rapidement et sans rechigner.

Les gardes s’arrêtèrent finalement devant une demeure. La maison face à laquelle ils se trouvaient n'était guère la plus grande ou la plus riche du quartier, et de loin, néanmoins, elle restait cossue, et dans ce coin-ci de la ville, devait couter une grosse somme d'argent.

Un des gardes tapa à la porte et plusieurs secondes s’écoulèrent, semblant durer une éternité, avant que des bruits de pas se fassent entendre derrière la porte, qui s’ouvrit finalement, révélant un homme bourru armé d’une épée courte. Sûrement un garde du corps.


"Herr Schmidt vous attend patiemment dans son bureau. "

Les gardes de la prison firent traverser aux deux escrocs une série de pièces meublées de manière peu ostentatoire, mais avec bon goût, et avec du mobilier de première qualité. Ils débouchèrent finalement dans une pièce assez vaste et chaleureuse, se trouvant à l'étage de la maison, dans laquelle se trouvait la plus impressionnante collection de livres et parchemins que les deux jeunes hommes n’aient jamais vu. Au milieu de la pièce, derrière un bureau, se trouvait un homme assez âgé, s'approchant de la quarantaine, qui semblait les attendre.

Image Wilhelm Schmidt : Hmmm… Je commençais à m’impatienter. Je me présente, je suis Wilhelm Schmidt, Diplomate rattaché à l’ambassade de l’Empire. C’est bon vous pouvez les lâcher !
Les gardiens les lâchèrent, obéissant à l’ordre du Diplomate.
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Jared
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

Message par Jared »

Jared se laissa mener hors de la prison, retrouvant avec satisfaction la sensation du soleil sur son visage, et de l'air libre en général. Il était finalement assez vite sorti de cette infâme geôle ! A présent, il ne lui restait plus qu'à guetter la première occasion de fausser compagnie à ses anges gardiens, et à prendre la poudre d'escampette. Comme il regardait avec un peu trop d'insistance les différents coins de rues autour de lui, un coup appuyé du plat de la main d'un des gardiens s'abattit sur l'arrière de son crâne, à l'exact endroit où il avait été frappé la veille. La douleur, jusque là assourdie par les préoccupations de Jared, revint au premier plan, lancinante. Le jeune voleur avait l'impression que sa tête était lardée de coups portés par des aiguilles chauffées à blanc. La migraine le reprit, et c'est ainsi qu'il se mit à marcher, bien gentiment, où on voulait bien le mener. Lorsqu'il s'écartait un tant soit peu du chemin, ne fut-ce que d'un demi-pas, l'un des geôliers l'empoignait brutalement par le bras, et le ramenait brusquement dans le droit chemin ; lorsqu'il n'avançait pas assez vite, c'était une pichenette à l'arrière du crâne, et une poussée dans le dos, vers l'avant.

Alors qu'ils avançaient laborieusement dans les rues de Marienburg, l'on ne manquait pas de les regarder. Aristocrate intrigué, dame choquée,... Jared et son compagnon d'infortune étaient le centre de l'attention dans ce quartier. Les discussions allaient bon train, et les regards en coin étaient nombreux. Jared avait une sainte horreur de l'aristocratie, de ses manières, de sa culture, de son tempérament, de tous ses vices et défauts, dont le premier était l'orgueil. Les regards hautains que l'on jetait au petit groupe mettaient le jeune homme mal à l'aise... Non dans le sens où il n'aimait pas qu'on le dévisage : après tout, il se savait disposer d'un physique tout à fait banal et commun, et aurait pu parier sans risque qu'aucun de ceux qui l'auraient vu marcher en compagnie des gardes ne se souviendrait de sa tête plus d'une heure. Non, il n'aimait pas ce regard que lui portaient les nobliaux : c'était comme s'il était considéré comme un moins-que-rien, comme si son existence même était risible et sujette à plaisanterie. Cela lui rappelait les rapports difficiles qu'il entretenait avec toute forme d'autorité ou de hiérarchie.

Rétrospectivement, le trajet lui parut durer dix fois plus longtemps qu'il ne le fut en vérité. Ils parvinrent bientôt au seuil de la demeure du diplomate qui les avait fait quérir. C'était une maison d'apparence imposante, bien que d'autres bâtiments du quartier le soient plus encore. Une maison de riche, songea Jared, en essayant de déterminer les voies d'escalades les plus faciles sur la façade... savait-on jamais, peut-être que cela servirait. La personne qui vint leur ouvrir la porte avait tout du garde du corps froid, précis et surentraîné : Jared estima que pareil combattant était une menace considérable, à éviter à tout prix, un homme dont tuer était la nature. Il leur permit d'entrer, et le groupe ne se fit pas prier.

Evidemment, l'intérieur de la maison était à l'image de la façade : de première qualité, l'ameublement ne versait toutefois pas dans la futile luxure. Les pièces qu'ils traversèrent étaient meublées avec goût, et le jeune homme estima la valeur de certains éléments du mobilier à des prix défiant la raison de personnes ayant grandi dans la rue. On leur fit gravir un escalier, puis pénétrer dans ce qui parut à Jared être une bibliothèque, assez vaste et fournie. Là les attendait impatiemment le fameux diplomate, que Jared détesta dès le premier regard : encore un aristocrate, et le jeune homme pressentait que celui-ci allait leur créer des ennuis... Mais pourquoi disait-il "leur créer", d'ailleurs ? Dès qu'il serait libre de s'en aller, il partirait, et ne resterait pas avec l'individu qui lui avait servi de compagnon de cellule... Il était hors de question pour lui de raisonner au pluriel.

Dès que Wilhelm Schmidt eut fini de parler, Jared observa un mutisme magistral, gardant le silence et refusant de prendre la parole, ou même de croiser le regard du diplomate : il ne savait pas parler aux aristocrates, et n'en avait pas la moindre envie ! Se composant un visage des plus neutres qui soient, le jeune voleur décida de laisser son compagnon à la langue bien pendue parler, feignant d'être intimidé...
Modifié en dernier par [MJ] Le Gob' le 03 déc. 2011, 13:43, modifié 2 fois.
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Jared, Voleur
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Sigmund Engelhart
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

Message par Sigmund Engelhart »

Evidemment, traverser les beaux quartiers était une véritable aubaine pour tenter de repérer la porte dérobée d'un hôtel particulier, la servante attirée par sa prestance sur le seuil du suivant, mais le faire entouré du Guet jetait quelque peu le discrédit sur ma personne, lorsque seul, bien vêtu, j'aurais sans doute pu y passer sans attirer outre mesure l'attention, ne provoquant parmi ces nobliaux que le dédain de certains, à la place du mépris qu'ils voilaient à peine à l'heure actuelle. Face à cette situation, mon instinct me soufflait que garder profil bas était sans aucun doute la meilleure façon de faire sans m'attirer des ennuis. D'autant qu'en plus des gardes, je me retrouvais affublé d'un compagnon qui dans ce quartier apparaissait comparativement comme vêtu de haillons rapiécés -ce qui finalement n'était pas si éloigné de la vérité- et être aperçu en telle compagnie ne pouvait que me desservir dans cette situation. Mais de toute façon, les gardes étaient là pour nous rappeler à l'ordre à tout moment pour un pas plus lent que le précédent ou au moindre écart, réveillant la douleur sourde qui continuait de résonner dans mon crâne, dur rappel à la réalité.

Sans encombre notable, le trajet se termina face à un pavillon pour le moins attrayant, sans pour autant verser dans le tape-à-l'œil, ce qui avait quelque chose de reposant, là où la plupart des bâtisses environnantes rivalisaient en matières de détails pour sortir de la masse et souligner la richesse de leurs propriétaires respectifs. Un homme à la mine patibulaire nous ouvrit, et sans le moindre signe de surprise nous indiqua immédiatement la direction à suivre. La qualité du décor qui nous entourait, allié à sa sobriété ne payaient pas de mine au premier abord, loin du style pompeux et clinquant qu'adoptaient une bonne partie des aristocrates de la ville afin de bien faire étalage de leur richesse, mais un œil avisé ne pouvait manquer d'en noter la valeur véritable, et je tentai de garder précieusement en tête la disposition des pièces et du mobilier, dans l'hypothèse où cela pourrait me servir un jour ou l'autre.

Cependant je n'eus pas le loisir de rêvasser, soit encore moins de prendre mon temps pour tout inspecter discrètement, pressés comme nous l'étions par les gardes qui vraisemblablement souhaitaient se débarrasser de la tâche ingrate qui leur incombait consistant à escorter deux jeunots suffisamment idiots pour rester dans les parages d'un agitateur notoire.

Rien d'étonnant à ce que l'on débouchât finalement sur ce qui semblait être une vaste bibliothèque, où le notable avait établi son étude, mise à part la quantité impressionnante d'ouvrages présents dans la pièce, il me semblait qu'il y en aurait eu pour toute une vie à les lire un à un. D'autant qu'à part quelques souvenirs de calculs effectués par mon père, je me révélai pour ma part incapable de lire la moindre phrase, faute d'intérêt pour la chose, aussi pour moi le temps de lecture serait passé d'une vie à une véritable éternité.

Or donc nous fûmes introduits devant Herr Schimdt, qui semblait occupé à déchiffrer minutieusement quelques documents d'importance relative, s'en désintéressant à l'instant où il les vit entrer, pour se présenter sans autre forme de procès. Son ton laissait présager un certain agacement quant à la durée de leur trajet, sans pour autant sembler nourrir d'animosité particulière à leur égard. Tenter de le mettre dans de meilleures dispositions pouvait se révéler intéressant. Restait à éviter de le froisser par maladresse, mais ne dit-on pas que Ranald sourit aux audacieux?

« Mes respects, votre Excellence. Nous voici tels que vous nous avez mandés. Sigmund Engelhart, négociant en tissus, à votre service. Un malencontreux incident doublé d'une fâcheuse coïncidence semble être à l'origine de notre introduction ici, mais je puis vous assurer de ma bonne foi. Mon jeune compagnon d'infortune ici présent me semble pour sa part muet, n'ayant pipé mot depuis notre regrettable incarcération. Mais j'ose supposer acquise son entière collaboration à votre égard, de même que la mienne. »

Ce petit discours pouvait pour certains sembler bien verbeux, rempli de pirouettes rhétoriques, mais pour ma part j'osai espérer y avoir suffisamment instillé de déférence, sans une once d'ironie, quand bien même aurait-on pu déceler une légère hésitation alors que je cherchais soigneusement mes mots afin de ne pas froisser l'ego du diplomate, qui à l'heure actuelle nous tenait, le gamin et moi, tous deux au creux de sa paume, et pouvait disposer comme bon lui semblait de notre liberté, réduisant notre libre-arbitre à néant. Il ne nous restait plus finalement qu'à attendre qu'il dévoilât ses intentions à notre égard, et espérer que celles-ci ne nous conduisissent pas au devant d'une périlleuse situation...
Modifié en dernier par [MJ] Souriceau le 03 déc. 2011, 12:34, modifié 1 fois.
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Sigmund Engelhart, Voie du Bonimenteur
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[MJ] Souriceau
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

Message par [MJ] Souriceau »

Lorsque Sigmund Engelhart prit la parole, un ton amusé se dessina sur le visage du Diplomate.
Image Wilhelm Schmidt : "Gueule d’ange " et entourloupeur… Vous avez tout pour plaire, mon brave garçon ! Dieter ne m’avait pas fait part que vous étiez un négociant en tissus… *s’esclaffe* Et oui, c’est bien votre Dieter qui m’a conseillé de vous choisir, mais ne croyez pas que je trempe dans ses affaires douteuses. Je lui ai fait une proposition: je fermais les yeux sur ses affaires et lui, devait m'offrir deux espions. Vu que vous veniez de vous faire arrêter par les gardes de la Cité, il m’a dit d’arranger une entrevue avec vous… Mais venons-en aux faits du pourquoi j’ai besoin de vous.

Il y a sept ans, des répurgateurs traquèrent les membres d’un culte de Stromfels, – une divinité fréquemment supposée être une interprétation dévoyée de Manann – purgeant les lieux de leur influence maléfique et les massacrant par le feu et l’épée. Au milieu de ce déchaînement de violence, ils découvrirent un beau bébé… Lui jeter un seul coup d’œil suffisait à faire palpiter le cœur en inspirant des sentiments de loyauté et d’obligation. Dans leur admiration sans borne pour le bébé, les répurgateurs jaugèrent que le culte nourrissait d’affreuses intentions à son encontre, et qu’il leur incombait de le défendre. Ils l’enlevèrent, le faisant donc disparaître comme par enchantement dans l’orphelinat shalléen de Marienburg.

Pendant sept ans, nous n’avons plus entendu parler de lui… Jusqu’à la semaine dernière. Je pense que vous connaissez la suite, à moins que votre séjour en prison, vous ait coupé de toutes informations…

Des serviteurs du Chaos ont réussi à le kidnapper avec la ferme intention de le tuer. Mais par chance ou peut-être du fait d’une intervention divine, le garçon à réussit à échapper à ses ravisseurs. Empoignant le premier marteau à lui tomber sous la main, il sortit en trombe dans la rue, offrant aux regards de tous les passants le spectacle de son torse marquée par la comète à deux queues. Les cultistes le poursuivirent, s’exposant de façon irréfléchie et stupide, et alors qu’ils l’encerclaient, le garçon contre-attaqua de main de maître – la cervelle du chef des adorateurs gicla à la ronde.

Une démonstration suffisante aux yeux des passants, nombre d’entre eux étant eux-mêmes des réfugiés de l’Empire fuyant la violence du Chaos. Ils se jetèrent sur les cultistes survivants pour en faire de la charpie, leur fureur aiguillonnée par la présence de l’Enfant. Leur massacre perpétré, ils s’en détournèrent comme un seul homme pour examiner le garçon, avisant sa crinière blonde, les queues de la comète qui lui zébraient le torse et le marteau. Dans leurs esprits, il ne pouvait s’agir que de Sigmar en personne, forcément… de retour en ce monde pour conduire l’humanité hors du règne de la terreur et de la souffrance, la guider sur la voie d’une nouvelle ère prophétique.

Ils hissèrent le gamin sur leurs épaules, le portant en triomphe jusque devant le prêtre de Sigmar en poste à Marienburg, un homme vieillissant nommé Helmut. Alors qu’ils parcouraient les rues, toujours plus de passants se joignaient à leur cortège triomphal, désireux d’assister à une scène miraculeuse. Enfin, sur les marches mêmes du temple de Sigmar, Helmut se tint devant la foule assemblée et… sitôt que ses yeux se posèrent sur l’Enfant, il confirma le credo populaire, s’agenouillant en pleurant de peur, de respect et même de soulagement.

La semaine qui suivit fut particulièrement mouvementée, la ville entière, chamboulée, en faisant des gorges chaudes. Toujours plus de gens qui avaient fui l’Empire se rassemblèrent autour de l’Enfant pour l’écouter ou bien sentir son contact frais et apaisant sur leur front.

Ainsi se forma la Croisade de l’Enfant, des partisans quittant en masse Marienburg pour gagner Altdorf, en marche vers l’avenir glorieux de l’humanité, et afin de mettre l’Héritier de Sigmar sur le trône.

Je ne vous cache pas que j’ai des appréhensions à propos de cette Croisade et de sa marche sur Altdorf. Avant d’envoyer un rapport alarmant à mes supérieurs, j’ai besoin d’évaluer le bien-fondé des rumeurs entourant l’Enfant. Du fait que j’ai peu d’emprise sur la police locale – les Chapeaux noirs – il me faut une assistance discrète. Je vous offre votre liberté et une coquette somme pour peu que vous acceptez d’enquêter sur les origines du garçon, sur la nature de la Croisade, et de me rapporter tout ce que vous aurez découvert d’insolite d’ici une semaine…

Si jamais l’envie vous prenait de me doubler, sachez que vous le payerai de votre vie car je n’hésiterai pas à diffuser vos portraits à la cantonade, cloués aux arbres de la Lustrie, placardés sur les murs du Grand Bastion de Cathay…
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Jared
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

Message par Jared »

Vraiment original, comme histoire, songea Jared tandis que le diplomate leur débitait son histoire à dormir debout : le jeune voleur avait beau savoir que le monde dans lequel il vivait était parfois bien étrange, il n'en arrivait pas plus à croire ce récit farfelu. Sincèrement, un enfant de sept ans et des poussières, maniant un gros marteau de guerre, et mettant en déroute toute une coterie d'assassins chaotiques, qui pouvait croire à un fantasme pareil ? Mais visiblement, non content d'être un prodigieux combattant, l'enfant était aussi possiblement Sigmar réincarné, et se trouvait à la tête d'une armée de clochards superstitieux ! La belle affaire ! Non toutefois que Jared eut quelque chose contre les mendiants, Ranald l'en préserve...

Observant une immobilité soignée, Jared se mit à réfléchir à toute vitesse : il tenait son moyen de sortie ! En acceptant bien gentiment la mission du diplomate, il pourrait s'échapper et disparaître dans la nature, hors d'atteinte de toute éventuelle poursuite. La dernière menace du diplomate le refroidit néanmoins assez brusquement : vivre dans l'illégalité, cela lui avait plutôt bien réussi depuis sa naissance... mais quant à vivre traqué, sans nulle part où être en relative sécurité... Cela faisait réfléchir, et il n'avait guère envie de passer le reste de sa vie à fuir. Peut-être allait-il devoir coopérer...

Le diplomate avait fini de parler, à présent, et attendait leurs réactions, leur laissant le temps de réfléchir à sa proposition... Proposition qui n'en était pas une en réalité, car il les contraignait à accepter les termes du marché. Jared n'appréciait vraiment pas qu'on le force à faire quelque chose : cela lui semblait s'apparenter à de l'autorité, à de la hiérarchie, et il était réfractaire à ce genre de méthodes. En l'occurrence, il se trouvait que son compagnon involontaire et lui étaient embarqués dans la même galère, et n'avaient ni l'un n l'autre trop le choix. Pourtant, malgré tout, Schmidt semblait attacher une certaine forme d'intérêt à la formulation de leur accord.

En bon roublard, Jared se demanda comment tirer le meilleur profit de cette histoire. En admettant qu'il marche dans cette magouille que leur imposait le dignitaire impérial, et en admettant également que le bougre d'aristocrate tienne parole (ce qui semblait loin d'être certain), alors le jeune voleur y gagnerait une fortune assez considérable, au vu de sa condition. Toutefois, il y avait fort à parier que le Gros Dieter trouverait encore le moyen de récupérer tout ou partie de la somme perçue, au nom de sa contribution discutable à son obtention. De fait, Jared se retrouverait à nouveau sans rien... ou en tous cas, avec peu.

Ultimatum. Il ne manquait plus que ça : une semaine seulement pour rassembler leurs informations sur ce mouvement de foule. En un aussi court délai, personne n'aurait été capable de proposer un dossier composé de pièces fiables et pertinentes... Par Ranald, que cette affaire se compliquait ! L'idée vint à Jared de constituer un dossier d'informations complètement fictives, inventées pour l'occasion, puis d'empocher la récompense, et de déguerpir au plus vite... mais c'était beaucoup miser sur l'intégrité et l'honnêteté de Schmidt, qui ne tiendrait pas parole, Jared en était certain : il était tellement plus facile, une fois le travail accompli, de les éliminer tous les deux... A force de peser le pour et le contre, le jeune voleur commençait à songer qu'une semaine semblait représenter un délai juste suffisant pour une fuite vers Altdorf, la capitale impériale : dans une ville aussi vaste, personne ne saurait le retrouver.

Regardant de nouveau le diplomate, Jared s'éclaircit l'esprit, tentant de mettre de l'ordre dans ses idées. D'abord, obtenir une bourse pour les frais de l'enquête. Ensuite, s'assurer de certains détails afin de bien connaître les tenants et les aboutissants de la situation. Enfin, partir très loin d'ici. Méfiant à l'égard de ce compagnon qu'on lui avait attitré, le jeune voleur redouta subitement quelque forme de coup fourré de sa part, s'il marchait dans la combine de Schmidt. Aussi prit-il la parole, s'adressant au diplomate du ton effronté de celui qui n'a jamais parlé à un magistrat de si haut rang :

"Admettons que je sois d'accord. Il va nous falloir quelques pièces pour couvrir certaines dépenses que peut entraîner une enquête pareille. Et, Monsieur, qu'est-ce qui se passe si un seul de nous deux revient chercher la prime, dans une semaine ?"
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Jared, Voleur
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Sigmund Engelhart
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

Message par Sigmund Engelhart »

Il me semble bien qu'à l'instant où mon surnom jaillit d'entre les lèvres de Schmidt, mon visage se décomposa, et je retins au dernier moment la réplique qui me brûlait les lèvres. Il était dorénavant évident que ce porc de Dieter nous avait vendus tous deux, ce qui ne laissait plus guère de doute quant à l'identité de ce jeunôt aux vêtements élimés. S'il travaillait pour Dieter, aucune chance qu'il exécutât des besognes honnêtes. A moins qu'il ne fût simple coursier. Mais à y regarder de plus près, je venais à en douter de cette dernière possibilité, d'une part à cause de vive intelligence qui semblait briller dans ses yeux alors qu'il écoutait patiemment notre nouvel employeur, d'autre part parce que je doutais que Dieter eût proposé un simple coursier sans autres atouts dans sa manche pour sauver sa propre tête, au sens propre du terme. C'est ainsi que je passai une partie de ses propos, faisant à peine mine d'écouter.

Néanmoins, la suite de son discours ressemblait à s'y méprendre à une histoire inventée par les prêtres de Sigmar pour remonter le moral des pauvres hères pieux qui constituaient l'essentiel de leur disciples. En ces temps difficiles d'après-guerre, alors même que la dévastation semée par les troupes du Chaos commençait tout juste à cicatriser, l'Empire pansant ses plaies, de même que ses alliés, les morts se comptant par milliers, un symbole fédérateur n'avait pas manqué émerger, et la plupart des démunis, qui avaient tout perdu, n'avaient guère que la foi sur laquelle ils pouvaient s'appuyer pour espérer des lendemains meilleurs, quand ils avaient perdu leurs biens, logis, femme et enfants pour certains, s'étaient évidemment engouffrés dans cet échappatoire à leurs conditions de vie miséreuses.

Et nous y voilà, il s'agissait donc grossièrement d'une mission de récolte d'informations, même si elle s'avérerait sans doute plus corsée qu'à première vue. Il faudrait graisser les bonnes pattes, glisser les piécettes aux bons receveurs, discourir et convaincre de notre bonne volonté les bonnes oreilles. Ceci semblait se présenter comme une tâche harassante, et chronophage au possible.

Pire, un délai relativement court nous était imparti, et nulle possibilité ne semblait survenir de discuter le temps fourni avec quelqu'un comme Herr Schmidt, autant dans ce cas choisir de retourner moisir dans le cachot et purger une peine sans doute injuste, pour le coup, mais moindre que risquer d'encourir la colère d'un homme avec tant d'influence. Alors que s'en attirer les faveurs, le mettre dans de bonnes dispositions à mon égard, ne pouvait que se révéler profitable par la suite. Le choix était donc vite fait, en espérant que nous ne nous avancerions pas au devant de sombres périls mettant en danger nos vies dans une aventure qui paraissait de premier abord plutôt simple et sans remous.

Subrepticement, le gamin prit les devants, et parla le premier de rémunération. Avide, le petit. Mais l'esprit clair, et le sens des réalités. Un bon point pour lui. Sa seconde question semblait cependant pour le moins surprenante, laissant suggérer une trahison, dans un sens comme dans l'autre. Non que je sois contre la perspective de récupérer un double salaire à la fin de cette tâche, mais s'il était dans les petits papiers du Gros Dieter, y toucher à un seul cheveux signifierait signer mon arrêt de mort dans l'heure...

« Il est évident que tout a un prix à Marienburg. Et que nous devrions être en mesure récupérer les informations qui vous intéressent en soudoyant les bons colporteurs de rumeurs, et apaisant les officiels trop soupçonneux. Mais vous conviendrez comme nous que ce ne sera pas une mince affaire de remuer ces faits vieux de plusieurs années, et en obtenir des réponses viables. Aussi la demande de mon compagnon ici présent me semble pour le moins pertinente. D'autant que je pense avoir pleinement saisi l'urgence de la situation, mais faire preuve de célérité ne manquera pas d'occasionner une certaine réticence de la part de nos interlocuteurs, réticence que seules quelques espèces sonnantes et trébuchantes pourront réussir à dissiper... »

Essayer ainsi d'obtenir des fonds initiaux pour ce service forcé était loin d'être stupide ou inconvenant, dans la mesure où les arguments avancés comportaient tous leur part de vérité, et qu'y plonger aveuglément sans moyens fiables et rapides de récolter les informations désirées serait sans aucun doute voué à l'échec. M'attirer les grâces de cet homme influent était donc devenu une priorité, réussir reviendrait à faire un pas de géant dans mes plans d'indépendance face au gang de Dieter et de mainmise sur la face cachée de Marienburg. Quand bien même cela me prendrait plusieurs années, j'étais bien déterminé à m'y employer sérieusement, et l'appui d'un notable ne serait pas de trop pour débuter.

S'agissant du gamin qu'on m'avait assigné comme compagnon, de multiples questions jaillissaient dans mon esprit, comme la nature exacte de ses compétences, ses liens avec cette crapule de Dieter, voire l'utilité dont il pourrait faire preuve dans l'affaire en cours, si ce n'était plus. Et quand bien même cette histoire de réincarnation me paraissait absurde, je m'étais évidemment résolu à enquêter sur ce qui au premier abord ne paraissait être qu'un tissu d'inepsies...
Modifié en dernier par [MJ] Souriceau le 07 déc. 2011, 18:00, modifié 1 fois.
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Sigmund Engelhart, Voie du Bonimenteur
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[MJ] Souriceau
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Re: [Jared et Sigmund] Les Mille Trônes

Message par [MJ] Souriceau »

Image Wilhelm Schmidt : Bien évidemment bien évidemment. Je ne vais pas laisser ma petite équipe d’investigateurs y aller sans équipements et sans pistoles, ne vous inquiétez pas.
Lorsque Wilhelm Schmidt eut fini sa phrase, il se leva de sa chaise et alla dans une arrière salle, laissant les deux escrocs et les gardes en plan. Celui-ci revint quelques minutes plus tard, portant deux sacs dans ses mains qu’il lança à Sigmund ainsi qu’à Jared.
Vous récupérez votre équipement ainsi que votre argent (avec un petit surplus de 10 pistoles chacun) :wink:
Image Wilhelm Schmidt : J’ai réussi à récupérer vos équipements auprès des gardes de la prison. Et vous avez de l’argent pour mener votre enquête correctement. Recueillez le maximum d'informations sur la Réincarnation de Sigmar: sa découverte, son enfance, que va-t-il se passer lorsqu’il arrivera à Altdorf, tout. Commencez par enquêter au Temple de Shallya car c’est là-bas qu’il a grandit… Si vous êtes pris encore une fois par la milice, nous ne nous connaissons pas et si vous les menez jusqu'à moi, j’userai de mon statut pour m’en sortir et vous, vous irez croupir en prison pour le restant de votre vie. Et n’essayez pas de me duper, je vous veux tous les deux dans mon bureau pour me faire un rapport de la situation lorsque vous aurez appris des choses intéressantes. Réfléchissez-y à deux fois, je vous fais "confiance" ... Allez, et que Sigmar vous protège !
Et c’est ainsi que les gardes ramenèrent les deux escrocs dans la rue…
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