[Stefan von Kantzow] Le sang de la terre

La province du Wissenland a changé de mains plus d'une fois au cours de sa longue histoire, du coup ses troupes régulières sont farouchement indépendantes. La Comtesse Emmanuelle von Liebwitz dirige cette terre depuis la ville de Nuln, mais officiellement, la capitale de la province est Wissenburg.

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[MJ] Scipio
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[Stefan von Kantzow] Le sang de la terre

Message par [MJ] Scipio »

Peu de jours étaient passés depuis les derniers événements qui avaient agité la petite communauté que formait le domaine Kantzow; et si celui-ci portait encore les stigmates de la forfanterie des mercenaires qui avaient désiré améliorer leur ordinaire, les rares villageois demeurant encore à Serrig s'étaient hâtés de les faire disparaître et de se remettre au travail avec la ferveur typique des gens du Wissenland.
Néanmoins, même un aveugle aurait pu se rendre compte que ces terres étaient exsangues : à peine la moitié des masures de pierre et de torchis du village paraissaient habitées, la plupart des champs étaient envahis par des mauvaises herbes, et la demeure seigneuriale elle-même ne payait pas de mine, avec ses ardoises manquantes et sa façade mangée de lierre. Pour autant la situation ne paraissait pas si désespérée, les serrigois ayant temporairement repris confiance grâce à l'action d'éclat opérée par le fils de leur défunt seigneur, et ce malgré le pessimisme indécrottable dont leur race d'homme était prodigue.

D'ailleurs celui-ci, installé dans ce qui avait été le bureau de son père, était en train de faire son ordinaire d'un bol de gruau arrosé de vin tout en observant le lever du soleil sur la campagne. Cette méditation lui permettait de passer outre le piètre état de la pièce, dont les murs autrefois couverts de livres avaient été dépouillés par une bande de soudards plus empressés de se chauffer que de s'instruire. Un destin semblable avait été infligé aux rares tableaux que recensait le château, ce qui expliquait que la cheminée soit éteinte malgré la fraîcheur matinale qui brûlait le visage du jeune seigneur : pour les rares serviteurs demeurés là, rallumer le brasier eut été un véritable sacrilège. En vérité, la seule source de chaleur provenait d'une bougie posée sur le bureau auquel il était attablée, vestige d'une nuit de veille passée sur les comptes du domaine. Lecture déprimante s'il en était.
Deux coups rapides furent frappés à la porte. Le maître d'arme chenu entra, grimaçant des douleurs que lui infligeaient ses rhumatismes mais tentant néanmoins de faire bonne figure.


- Jeune maître, salua-il en hochant gravement la tête. Je me doute que vous ne souhaitez guère être ennuyé avec ce genre de choses de bon matin (en tous cas je sais que cela me déplairait fortement), mais vous comprendrez que nous devons parler de la façon dont vous pouvez redresser la situation du domaine.
Votre père avait été un gestionnaire admirable, mais il a hélas omis de s'adjoindre les services d'un intendant. De ce fait, lorsqu'il nous a quitté... je n'ai trop quoi su faire de ces reliures, moi l'homme d'épée, et je n'ai trouvé personne à qui déléguer tout cela.
Bref, que pensez-vous que nous devions faire ?
Morituri me salutant... enfin il paraît.

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Stefan Von Kantzow
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Re: [Stefan von Kantzow] Le sang de la terre

Message par Stefan Von Kantzow »


Stefan contemplait son domaine à travers la vitre de son bureau, ou plutôt ce qui en restait. Les mercenaires qui avaient profité de la mort de son père pour prendre brièvement contrôle du domaine avaient sembler prendre un malin plaisir à se servir des livres, des tableaux et d'à peut près tout le mobilier sur lequel on ne pouvait pas s'assoir pour faire du feu... Des livres et des tableaux qui étaient parfois aussi vieux que le domaine, il y avait eut les premiers livres que Stefan avait lut quand il était enfant, ainsi que celui dans lequel il avait apprit à lire et la seul pensée de tout ce patrimoine et tout ces souvenirs gâchés lui fit serrer les poings au point d'en avoir mal, surtout avec celui qui tenait la cuillère.

Il poussa un soupir de lassitude et se força à se calmer, ce qui était fait était fait et il n'y avait rien qu'il pouvait faire pour y revenir, il fallait aller de l'avant. D'ailleurs les choses s'étaient plutôt bien résolue quand on y réfléchissait, vu que la tête du chef des soudards avait été plantée sur un pique en bois à l'entrée du village comme il l'avait ordonné et qu'au final les mercenaires n'avaient pas fait de dégâts durable au village (si on exceptait évidemment la réserve d'eau de vie du village qui avaient étés dévalisées) et sa popularité avait monté en flèche suite à son coup d'éclat au village et les villageois s'étaient remis au travail en s'occupant avec enthousiasme. Malheureusement dire que tout allait bien auraient été faux également.

En effet, à cause des bandits les paysans n'avaient pas put travailler les champs pendant un moment, si Stefan estimait le retard rattrapable le plus inquiétant était qu'un nombre assez important de villageois étaient partit de Serrig craignant les exactions des mercenaires devenus brigands ce qui allait causer une baisse significative des revenus du domaine si une partie ne revenait pas rapidement où que de nouveaux arrivants ne revenaient pas.

Le jeune homme se leva de son siège en baillant, il avait les yeux cernés, vestiges de sa nuit passé à compulser les comptes du domaine. De toute manière même si il aurait voulu se coucher la lecture des fameux compte l'aurait sans doute empêcher de passer une bonne nuit. Il finit la dernière cuillère de son bol de gruau avant de s'étirer et de se frotter les épaules pour essayer d'en chasser le froid. Il avait répugné allumé un feux dans le foyer qui avait brulé une partie du patrimoine de la demeure mais il avait regretté cette répugnance quand la nuit s'était rafraichie, et le matin n'avait pas été plus clément.

Alors qu'il retirait de ses épaules la couverture qui avait été avec la bougie de la pièce sa seul source de chaleur pendant la nuit, deux coup frappèrent à la porte.


-Entrez.
Dit Stefan en étouffant un nouveau bâillement.

Talabam entra alors dans le bureau de Stefan, ce dernier ne pouvait pas vraiment dire qu'il était surpris de le voir là car le vieux maitre d'arme était la seul personne du domaine qui pouvait venir le voir directement, et Stefan était presque sur du sujet qu'il allait aborder.


- Jeune maître.
Salua-t-il Stefan.

-Bonjour Talabam.
Répondit le jeune homme pour saluer le vieux maitre d'arme.

-Je me doute que vous ne souhaitez guère être ennuyé avec ce genre de choses de bon matin (en tous cas je sais que cela me déplairait fortement), mais vous comprendrez que nous devons parler de la façon dont vous pouvez redresser la situation du domaine.
Votre père avait été un gestionnaire admirable, mais il a hélas omis de s'adjoindre les services d'un intendant. De ce fait, lorsqu'il nous a quitté... je n'ai trop quoi su faire de ces reliures, moi l'homme d'épée, et je n'ai trouvé personne à qui déléguer tout cela.
Bref, que pensez-vous que nous devions faire ?


*Gagner*.
Se dit Stefan qui avait deviné juste sur la raison de la venue de vétéran. Il poussa un soupir avant de répondre.

-Tout d'abord je pense qu'il nous faudrait repeupler le domaine, un partie non négligeable de la population de Serrig s'est enfuit lors de la tentative de prise de pouvoir des mercenaires, ce qui sera préjudiciable sur les bénéfices à venir du domaine et donc restreindra nos éventualités. Il faudrait également instaurer une milice pour protéger le domaine car maintenant que les mercenaires sont partit il ne reste personne excepté nous deux pour le défendre, je pense que le dénommer Ulrich qui est un vétéran de l'armé impérial et qui m'a aidé à vaincre les mercenaire serait parfait pour en prendre la tête et l'entrainer. De plus grâce aux armes de la réserve nous pourront l'équiper de manière à au moins intimider les éventuels agresseurs le temps qu'elle ait reçut un véritable entrainement. Cependant comme nous risquons déjà de manquer de bras rien que pour assurer la culture des champs je me vois mal recruter maintenant parmi mes gens. D'où l'urgence de repeupler le domaine.


Stefan jeta un nouveau coup par la fenêtre pour contempler ses terres et les villageois qui y travaillait.


-Concernant les projets j'en avais plusieurs en tête, j'avais pensé instaurer des bornes de péages à l'extrémité de mes terres pour pouvoir encaisser des revenus supplémentaires, surtout si des marchands passent. Quand j'étais en études à Nuln j'avais aussi pensé lancer le domaine dans la production de vignes pour produire du vin, je sais que c'est une entreprise d'assez longue allène et qu'il nous faudrait l'aide d'un vigneron mais je sais mieux que personne à qu'elle point le bon vin est prisé par la noblesse, et à qu'elle point une bouteille est chère. Après en cas de gros problèmes financiers il y a toujours la possibilité de faire appel à mon beau frère, cependant j'aimerai n'utiliser ce moyen qu'en dernier recours, je ne souhaite pas lui être redevable mais ses relations dans le milieu marchands pourraient être utiles à l'avenir.


Stefan se tourna vers Talabam quand il eut finit :

-Bref, j'ai beaucoup de projets mais quand aux moyens d'y parvenir je ne sais pas si je les aient, il faudra sans doute que j'épluche encore les livres de comptes pour voir précisément qu'elles sont mes ressources et qu'elles quantités d'or je peux investir. Autant dire que je suis aussi ouvert à toutes propositions et conseils mon ami.
Finit le jeune homme avec un soupir.
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[MJ] Scipio
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Re: [Stefan von Kantzow] Le sang de la terre

Message par [MJ] Scipio »

S'étant adossé à l'un des montants de la cheminée comme si il y quêtait le fantôme de la chaleur des bûchers impies qui s'y étaient déroulé, Talabam avait croisé les bras et écouté attentivement les propos de son seigneur, ne sachant trop si il fallait les attribuer à sa coûteuse éducation ou au fait qu'il fut le fils de son père. En tant que guerrier blanchi sous le harnais, il refusait obstinément de se considérer comme apte à une tâche ne requérant pas de dresser un plan dans le but de botter quelques postérieurs. Trop vieux même pour ces conneries, se disait-il tandis que ses os exposés à la fraîcheur matinale le lançaient. Mais il s'était juré de servir les von Kantzow jusqu'à sa mort, et il ne comptait pas se rendre dans les domaines de Morr autrement que la tête haute avec le sentiment du devoir accompli.

Perdu dans ses pensées morbides, il s'aperçut brusquement qu'il avait perdu le fil de ce que disait Stefan et resta interdit l'espace d'un battement de cœur, avant de secouer la tête et de se reprendre.


- Oui, jeune maître, ce sont assurément de bonnes idées. Pardonnez-moi si le contenu de ma vieille caboche n'est pas aussi affûté que le vôtre, mais puisque vous me demandez mon avis, je dirais que le problème vient de notre manque de main-d'oeuvre.
Les gens qui ont fuis les bandits ne vont pas forcément revenir parce que vous êtes un von Kantzow et que vous avez percé le gosier à quelques gibiers de potence, surtout si leur nouveau seigneur leur a promis la sécurité. Nous pouvons toujours leur rendre visite si vous y tenez, mais j'ai peu d'espoir à moins de secouer leur fierté... peut-être en menaçant de donner leur masure aux prochains qui viendront faire vivre votre domaine ? Après tout leurs pères y sont nés et y sont morts depuis plus longtemps que je ne peux en compter.
De toute façon, il me semble que vous allez devoir trouver l'équivalent de plusieurs familles ailleurs, pour remplacer celles qui n'ont pas survécu à... "la régence", si vous me passez l'expression. Que pourrions nous leur proposer dans les deux cas qu'ils n'aient déjà ?


Le vieil homme plissa le front, accentuant ainsi le masque grotesque que formait son visage antique et buriné.

- Pourquoi ne pas vous marier ? On dit souvent la prospérité d'une terre se voit à celle de son propriétaire... malgré le faible état de nos finances, je ne doute pas qu'un seul homme de la région vous refuserait la main de son tendron !
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Stefan Von Kantzow
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Re: [Stefan von Kantzow] Le sang de la terre

Message par Stefan Von Kantzow »

Stefan se demanda si Talabam l'avait écouté quand il le vit secouer la tête brutalement comme quelqu'un qui avait été réveillé brutalement. Alors qu'il allait lancer une pique acerbe, il détestait que l'on s'endorme ou qu'on l'ignore quand il parlait, le vieux guerrier lui prouva qu'il avait en fait écouté les paroles du jeune homme. En partie au moins.

Ses remarques se révélèrent d'ailleurs assez pertinentes, même si sa suggestion d'aller lui même aller voir les familles qui avaient fuient. Et puis quoi encore ? Hors de question qu'il aille mendier leur retour, ils avaient quittés ses terres et abandonnés leurs foyers, bien que cette réaction était compréhensible le fait qu'il ait chassé leur chef et que leurs maisons étaient toujours debout devait les faire revenir, sinon il pouvait disposer de leurs maisons et leurs champs comme il l'entendait. Il n'allait pas courir la région pour les retrouver un par un, il avait autre choses à faire. La proposition à propos d'un éventuel mariage, elle, lui arracha une petite grimace qu'il ne parvint pas à réprimer, au certes il savait qu'il devait se marier, cela faisait partit de ses devoirs mais la perspective de la vie conjugale ne le séduisait pas encore à son jeune âge, la vie de célibataire lui convenait et il ne se voyait pas partager sa vie avec une femme maintenant.


-Je ferai passer un message dans les terres environnantes que le seigneur Stefan Von Kantzow est de retour sur ses terres et que les troubles qui y avaient lieux ont cessés. Des maisons et des champs cultivables sont désormais sans propriétaires et tout ceux qui voudraient y habiter sont les bienvenu. Ils n'auront pas besoin de les acheter pour s'y installer et tout ceux qui sont à la recherche d'un travail honnête peuvent s'y établir avec leur famille
.

Il haussa les épaules. Si la perspective que leurs maisons familiales soient offertes à de pures étrangers sans leur consentement ne motivait pas les gens à revenir il voyait difficilement ce qu'il pouvait faire d'autre.

-Cette annonce sera valable un mois environ, cela devrait motiver ceux qui sont partis de revenir et si ils ne sont pas revenus et que leur maisons ont été prises par d'autres tant pis pour eux. Ils devront partir où en bâtir d'autres.
La voix de Stefan était devenue ferme, comme pour souligner qu'il était parfaitement près à cette éventualité. Si nous voyons que nous n'avons pas assez de gens après cela nous élargirons cette annonce aux villes, il devrait bien avoir quelques familles pauvres ou miséreuses qui voudront quitter la rue.

il se gratta l'arrière de la tête pour réfléchir avant d'aborder la suggestion de Talabam. Il répondit d'une voix un peut hésitante.


-Pour ce qui est de me marier et bien... ce n'est pas une mauvaise idée je l'avoue mais ça ne se décide pas comme ça non plus. Il faut rechercher parmi les différents parties intéressants de la région, rencontrer les familles... bref ça aussi ça prend du temps, hors pour le moment le domaine à besoin de toute mon attention. Dès que la situation du domaine sera stabilisé je pourrai me pencher sur la question.


*Sans compter que je n'ai pas envie de me marier.*
Mais cette pensée le jeune homme la garda pour lui.
Il se dirige vers le livre de compte pour jeter un oeil à l'or qu'il disposait actuellement dans ses caisses. Pour entreprendre des projets, autant voir ce dont il disposait pour les mener à bien.
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[MJ] Scipio
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Re: [Stefan von Kantzow] Le sang de la terre

Message par [MJ] Scipio »

La moustache en croc de Talabam se retroussa en un sourire moqueur lorsqu'il entendit son seigneur se défendre vivement contre l'idée du mariage, nullement dupe. Bien qu'il soit vrai que les usages auraient voulu que le jeune homme soit déjà casé et père de deux enfants au vu de son âge et de son statut, le vieux mercenaire comprenait parfaitement qu'il préféra conserver sa liberté de célibataire... il respecterait donc son vœux jusqu'à ce que le domaine se porte mieux, puis reviendrait à la charge jusqu'à ce qu'il s'acquitte de son devoir de renouveler la lignée des Von Kantzow.
Autrement, les propositions de son seigneur lui convenaient. En particulier, la décision de ne pas courir convaincre les paysans déserteurs à rentrer au pays et confier leurs terres à de nouveaux colons lui paraissait logique : même si on ne pouvait guère espérer une autre réaction de gratteurs de boue, une défection demeurait une trahison méritant un juste châtiment.
De nouveau il haussa les épaules.


- Encore une fois, je suppose que vous savez ce que vous faites.
J'ignore si vous trouverez ce que vous cherchez dans ces tas de cuir, mais je vous conseille de ne pas trop vous y fier. Pour autant que je sache, ces fils de chien de mercenaires n'ont pas eu l'occasion de dilapider une trop grosse portion du trésor de votre père puisqu'ils avaient tout ce qu'ils désiraient à portée de main. Il n'est néanmoins pas impossible que certains d'autres eux aient dissimulé un pécule ici ou là pour les jours de disette, et par là je veux aussi bien parler de l'or seigneurial que des rapines chez vos gens. Un de leurs passe-temps favoris.


Le vieil homme passa sa main sur son menton, pensif, avant de se détourner et se diriger vers la porte, qu'il entrouvrit.

- Vous devriez aller voir cette vieille truie de Magde, à la cuisine. Les pillards avaient autant l'air d'apprécier ses infâmes brouets que de redouter sa langue de pute, et elle était bien trop laideronne pour les exciter. Vous devriez aller la voir, histoire de vérifier si elle sait quelque chose. Elle connaissait bien votre père, j'espère donc que ça suffira pour vous éviter le pire de son bagout.

Avec un dernier regard de vétéran envoyant un jeunot à un sort pire que la mort, Talabam se retira promptement, laissant Stephan seul au milieu de la pièce glacée.
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Re: [Stefan von Kantzow] Le sang de la terre

Message par Stefan Von Kantzow »

Stefan comprit que Talabam n'avait pas été dupe à ses excuses en voyant son sourire, il le connaissait depuis des années et il savait que ce sourire amusé signifiait qu'il avait parfaitement compris les vrais raisons qui l'avait poussé à repousser la question du mariage. Heureusement il avait assez de tact pour ne pas insister ou taquiner le jeune homme, ce dont ce dernier lui était reconnaissant.

Alors qu'il allait ouvrir un nouveau livre de compte le vieux maitre d'arme l'interrompit en lui en l'informant, chose rassurante, que les mercenaires n'avaient pas prit la peine de piller les coffres de manière trop importante. On pouvait déjà s'en estimer heureux, ils auraient put faire un partage des finances du domaine immédiatement après leur prise de pouvoir. Et sa suggestion à propos d'un éventuel pécule laissé par les mercenaires était très intéressant. Néanmoins la perspective d'aller voir la vieille Magde, la cuisinière de la demeure familial n'était pas la solution la plus séduisante que Talabam pouvait suggérer à Stefan. Magde avait beau connaitre et être au service de son père depuis des années, elle n'avait jamais hésiter à dire ce qu'elle pensait de manière pour le moins... abrupte. Dans de nombreuses autres familles nobles Magde aurait au moins été fouettée et chassée de domaine mais pour une raison inconnue de Stefan son père l'avait toujours laissé dire ce qu'elle voulait comme elle le voulait. Quand son fils lui avait demandé la raison il lui avait simplement répondu : "Si tu progresses dans la hiérarchie de la noblesse tu trouveras beaucoup de gens qui ne te diront jamais ce qu'ils pensent vraiment, que ce soit par peur ou par simple flagornerie pour obtenir des avantages de toi. Les gens qui osent te dire réellement ce qu'il pense de toi et ce que tu fais sont donc une denrée rare et précieuse."


Avant qu'il ne puisse répondre à Talabam ce dernier quitta la pièce avec un dernier regard amusé au jeune homme. Le laissant affronté seul son plus redoutable ennemi jusqu'ici. Stefan lâcha un juron. Il espérait que le maitre d'arme avait raison et que Magde allait lui épargner le plus gros de sa verve, elle avait toujours été une bonne cuisinière mais elle maniait sa langue comme certains maniaient les épées. Refermant et rangeant les livres de compte il poussa un soupir. Il y avait beaucoup de choses à faire pour redresser la situation du domaine, et il ne savait pas vraiment par où commencer, comme il l'avait dit à Talabam il avait de nombreux projets mais quand aux moyens de les réaliser c'était une autre histoire. Enfin, une chose à la fois. D'abord il fallait faire revenir des gens au village pour assurer l'entretien des champs et de la main d’œuvre, ensuite il étudiera les possibilités qu'il avait, il rédigera des messages pour informer qu'il y avait des terres libres sur son domaine et qu'il était prêt à les offrir aux volontaires quel qu'ils soient et il enverra des messager faire des annonces dans les villages alentours.

Sortant du bureau il descendit des escaliers pour se diriger vers les cuisines, il faudrait aussi qu'il aille voir à la salle d'arme l'équipement qu'il possédait et qu'il pourrait confier à sa futur milice. En fait cela l'arrangerait beaucoup si les bandits avaient effectivement cachés un pécule quelque part, des revenus supplémentaires lui permettraient de nombreuses possibilités. A moins qu'il n'en offre une partie aux villageois qui avaient choisis de demeurer sur le domaine autant pour les dédommager des éventuels vols et dommages qu'ils avaient subits que pour les récompenser ? Il verrait.
Une fois arrivé devant la cuisine il prit une grande inspiration et frappa à plusieurs reprises.


-Magde ! Vous êtes là ?
Demanda-t-il pour signaler sa présence.
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