La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

La route sur laquelle circulait le convoi s’acheminait entre virages et détours, louvoyant entre les collines, pénétrant des bois anciens où rares étaient les hommes qui avaient osé s’y aventurer. La caravane marchande avançait d’un pas autrefois cadencé et volontaire, de cette allure baroudeuse qu’empruntaient les vétérans des longs voyages, mais, avec la nuit qui s’était déjà appesantie sur le monde et le refuge à portée de main, la discipline rythmée s’était quelque peu dissipée au profil d’une marche hâtive et légèrement plus désordonnée. Dokhara pouvait assurément le ressentir au milieu de tout ce petit monde ; après avoir caracolé toute la journée pour certains, ou mis à répétition un pied devant l’autre pour le reste, tous n’avaient qu’une image en tête ; l’auberge tant attendue. Les moins habitués à cet exercice, qui avaient peiné à marchander leur place à bon prix, ne cessaient de se plaindre en cette première journée de marche, et les lamentations agaçaient les oreilles des vieux briscards à la peau tannée et creusée par les trajets incessants et leurs lots de bissêtres qu’on leur connaissait si bien.

Le convoi avait pourtant échappé à tous ces petits rémoras qui composaient d’ordinaire quelque activité de cet acabit ; pas de roue cassée, pas de cheville tordue, pas de sabot fendu, et pas de frémissement inquiétant dans les endroits les plus reculés, précédant souvent une attaque désorganisée de bandits de grand-chemin, voire pire encore. La poignée de gardes assurant la sécurité du cortège avait ouvert l’œil tout au long du chemin, mais même eux, dans la pénombre vespérale, commençaient à relâcher leur vigilance dans cette demi-lieue les séparant d’un repos bien mérité. Certains, quoique fourbus, étaient soudainement devenus plus loquaces, enjoués par la proche perspective d’une halte bienvenue, lorsque d’autres, au contraire, voyaient leurs épaules légèrement s’affaisser sous le poids de leur attirail et se muraient dans un silence fatigué. La formation de la caravane elle-même s’était ébranlée au fur et à mesure que les heures comme les lieues s’étaient égrenées ; les chariots normalement encadrés par leur équipage et les quelques hommes d’armes composant leur escorte, ces derniers, assurément plus rapides et plus habitués aux longs trajets, s’étaient petit à petit massés vers l’avant, délaissant niescemment l’arrière-garde du convoi. Ce qui, en vérité, ne changea pas la donne dans ce qui allait subvenir ; la menace se présenta à l’avant.

Il n’y eut pas de cri, pas de tronc abattu en travers de la route. Qu’une ligne étalée d’une douzaine de gascâtres et brigands qui se dessina dans la nuit, dans le prolongement d’un virage, sous le couvert d’un silence des plus inquiétants. Les stridulations nocturnes s’étaient tues, les oiseaux de proie s’en allant en garouage s’étaient éclipsés du paysage, comme ayant deviné la prochaine échauffourée qui pourrait s’organiser. Seul le vent n’avait pas déserté, soufflant sa douce brise froidureuse dans le faîte des arbres. Simple maraudeurs ou mercenaires assoiffés d’or et de sang ? Difficile que de le percevoir, dans l’obscurité ambiante, d’autant plus que les faquins avaient pris soin que de masquer leur visage. Eu égard à leur nombre, une relative confiance semblait toutefois les habiter, trahie par un certain reflet dans leur regard, aussi éclatant que la nitescence des reflets lunaires de leurs armes et armures. Ce qui révélait la qualité de leur équipement, ainsi que le soin qui leur était apporté. Par ailleurs, les quatre briscards de devant montaient des chevaux, les rendant à même que de rattraper les fuyards à pied, et, surtout, les chariots qui n’auraient d’une façon comme d’une autre aucunement le temps de que rebrousser chemin.

Ce fut certainement leur chef qui avança sa monture d’un pas tranquille en direction de la caravane, et, alors que tous s’étaient arrêtés à la vue de ce soudain danger, le martèlement sec des sabots résonna sur les pavés défoncés. Une voix puissante et rauque s’éleva dans la nuit, à l’attention de tous ; une voix de celle qui n’admette aucune répartie, qui n’essuie aucun refus. Un ton grave, façonné pour la guerre et le commandement.

« Ça sera très simple et sans heurt, pour vous tous, à condition que vous prenez la peine de coopérer. Nous recherchons une certaine Dokhara de Soya, une jeune femme, que nous savons engagée dans votre convoi. Mais peut-être s’est-elle bien gardée de révéler son vrai nom, ainsi que sa noblesse. Son identification demeure toutefois simple ; une chevelure rousse comme l’on en voit que très peu, et un regard violacé, que plus rare encore. Pas d’esbroufe, pas de mensonge. Livrez-la-nous, et nous vous laisseront poursuivre votre route, sans pillage, ni meurtre, ni… autre. »
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
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- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
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Dokhara de Soya
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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Apparence de Dokhara pendant ce fil d'histoireImage
Dix jours. C'était le temps qu'il fallait à une caravane marchande pour faire le trajet entre Talabheim et Altdorf.

La plupart des véhicules composant le convoi étaient des chariots à marchandise, de simples tas de planches à roues sur lesquels on avait entassé le plus de fournitures possibles, recouvertes d'une simple bâche. Mais les guildes marchandes avaient compris depuis longtemps la lucrativité d'adjoindre à leurs caravanes un véhicule de transport d'invités pour les voyageurs souhaitant profiter de la sécurité du nombre.
C'était dans l'un de ceux-ci que Dokhara avait passé cette première journée, au rythme des cahots incessants d'une route mal entretenue, qui offrait à chaque reprise une nouvelle rencontre entre la banquette en bois et son séant.

Mais cet inconfort n'affectait que peu la jeune baronne. Son esprit était ailleurs.

Habillée en roturière, elle portait les vêtements salis qu'elle utilisait habituellement pour se faufiler dans le Reikerbahn District d'Altdorf. Une chemise blanche légèrement ouverte en V sur le haut, un pantalon en cuir marron sombre, une paire de bottes assorties et un foulard marron noué autour de sa tête pour dissimuler sa chevelure. Par dessus, une longue cape brunâtre doublée en laine se chargeait de lui tenir chaud, tandis qu'un large capuchon recouvrait partiellement son visage. Tous ses habits avaient été traités, de la boue séchée recouvrant ses bottes et le bas du pantalon, sa chemise tirait sur le gris par endroits, tandis que sa cape arborait quelques tâches et déchirures. Elle faisait assurément garçon manqué ainsi accoutrée, mais son départ d'Altdorf avait été précipité et elle n'avait pas eu le temps de trouver une robe de roturière plus adaptée.

Les deux banquettes en bois de part et d'autres du chariot avaient été conçues pour permettre d'asseoir une dizaine de personnes - mais étant quinze en tout, tout le monde s'était serré au mieux, profitant d'une proximité humaine mêlant chaleur et odeurs pour la plus grande joie de chacun.

Dokhara pour sa part était assise entre deux hommes, écrasée entre l'impressionante musculature d'un géant de deux mètres à l'air benêt, et les os saillants d'un homme maigre comme s'il n'avait pas mangé depuis des semaines, avec le regard perdu dans le vague.

Des autres passagers, la baronne n'aurait pu en décrire seulement le sexe, toute perdue qu'elle était dans sa léthargie.

Ainsi donc, tout était joué. Son père l'avait averti il y avait longtemps, qu'elle allait devoir choisir une route et que les autres se fermeraient alors. Elle avait ri, arguant qu'elle serait capable de toutes les prendre.
Mais c'était faux. Un bravade de gamine dans un rêve idiot.

"Il y a des dettes pour obtenir le pouvoir qu'il vaut mieux ne jamais contracter, crois-moi... leurs transactions semblent bonnes, mais le prix à payer est toujours bien trop élevé au final."

Elle n'avait pas écouté ce père onirique. Elle avait pris le chemin des cultistes, et il avait corrompu tous les autres. Lucretia l'avait quittée. Ingrid était désormais hors de sa portée. La troupe de Ruud était gangrenée de l'intérieur par les slaaneshis, tout comme la noblesse d'Altdorf. Quant à sa liberté chérie, Ranald avait repris son bien peu à peu à celle qui avait trahi trop de fois ses principes. Elle n'était plus qu'un pion, esclave des autres comme d'elle-même.

Elle avait pleuré, pendant les premières heures de ce trajet. Son agaçant voisin tout en muscles s'était enquis comme un enfant de ce qui n'allait pas, et elle l'avait envoyé paitre. Que lui importait l'opinion de ces quelques roturiers idiots, personne ne savait qui elle était, alors elle pouvait bien donner l'image qu'elle voulait...

Mais les larmes avaient fini par se tarir pour laisser place à la léthargie. L'acceptation. Elle avait joué et perdu - elle devait maintenant se montrer adulte en payant ses dettes. Il n'y aurait pas d'héroïne pour la sauver, pas d'issue de secours. Elle avait tendu la craie à ceux qui lui ont désormais tracé une route, et devait se tenir au chemin imposé, voilà tout. Elle avait l'argent, elle avait le pouvoir, alors qu'importaient au final des rêves enfantins d'amour et de liberté ?

Perdue dans ses pensées, Dokhara ne remarqua pas grand chose des mouvements des protecteurs du convoi, pas plus qu'elle ne remarqua le ralentissement puis l'arrêt de toute la caravane, suivis des questions et grognements de ses compagnons de route. Ce n'est que lorsqu'un silence inquiet commença à peser et qu'une voix masculine puissante cita son nom que sa conscience refit surface.

Pas de temps pour réfléchir, déjà les regards suspicieux de ses compagnons de route se posaient sur elle. Son capuchon et son foulard étaient des éléments accablants de ce qu'elle cachait.
Une femme fut la première à réagir en face d'elle. Elle bondit de sa banquette, la pointa du doigt et commença à hurler dans une langue que Dokhara ne connaissait pas. Du Tiléen ?
Qu'importent les mots, tout le monde eut la certitude de son identité dans les secondes qui suivirent. Plusieurs hommes se levèrent, vraisemblablement pour la faire sortir de force - tandis que le grand benêt à ses côtés se leva et fit mine de la protéger - et quoi, il s'était entichée de sa voisine ?

Du bruit, des cris, des coups.

Dokhara ne leur laissa pas le temps de conclure leur différend. Elle se leva d'elle-même, s'accroupit au bord du véhicule, et en descendit mollement une jambe après l'autre. De retour sur la terre ferme, elle baissa son capuchon et enleva son foulard, révélant la preuve accablante de son identité. Pas particulièrement par attitude de défi, seulement dans l'intention de correspondre à la description faite.

Elle chercha du regard l'origine de la voix, et marcha d'un pas lent jusqu'à lui. Une fois devant le chef du groupe de bandit, elle le dévisagea, curieuse de l'identité des malfrats.

- C'est moi.

Le cerveau de Dokhara était embué par trop de choses pour se rendre compte du danger de la situation, comme si elle était en plein rêve. Mais alors que son propre sort l'empêchait de s'émouvoir et de sortir de cette léthargie, au fond d'elle son estomac commençait doucement à se tordre de douleur alors que s'éveillait une pensée obsédante.

Si tu ne rentres pas en Altdorf comme on te l'a sagement demandé, que vont croire tes amis sur ta loyauté ? Et qu'arrivera t-il alors à ta chère Ingrid ?

Alors qu'enfin la pensée avait frayé son chemin, la baronne revint à elle. Son visage se durcit, son regard au chef des brigands devint plus perçant, et l'assurance de son statut revint naturellement - son identité avait été révélée, elle se devait de ne pas perdre la face devant ces gueux ! C'est d'une voix ferme et aggressive qu'elle répondit à l'homme dont elle soutenait le regard :

- Qu'est-ce que vous me voulez ?

Elle pensa un instant à mettre la main sur la fusée de son poignard accroché à sa ceinture, mais y renonça - si le contact de l'arme pouvait être rassurant, elle serait bien inutile face à un groupe d'hommes d'armes de cette envergure. Au pire l'arme pourrait servir à mettre fin à ses propres jours - voilà une pensée bien héroïque " plutôt mourir dignement que de laisser ces brutes malmener ma dignité " - mais à la vérité, Dokhara se savait bien trop lâche pour pareille action - même privée de libre arbitre, elle préférait une vie d'esclavagisme au service du culte que la mort.

Enfin eveillée à la réalité, un soupçon de peur naquit dans son estomac - qu'allait-il lui arriver ? Allait-elle être enlevée, torturée, tuée ?

Une chaleur diffuse se propagea en elle tandis que son rythme cardiaque accélérait.

C'était agréable, la peur.
Modifié en dernier par Dokhara de Soya le 23 nov. 2017, 14:36, modifié 3 fois.
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

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Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Entre le mince espace qui reliait un bas-côté de la route à son opposé, l’ultimatum du brigand semblait avoir eu l’impact escompté. Il embrassa de son regard le tableau de cette caravane plus ou moins désordonnées, s’attardant çà et là sur les potentiels belligérants, comme prêt à tuer dans l’œuf le moindre signe de velléité offensive. Si quelque personne que ce fût avait pu affirmer, par ignorance et méconnaissance de l’homme, les possibles troubles de confiance qui eussent pu habiter ce dernier, voilà que son maintien, sa voix, et son attitude venaient de les balayer. A n’en pas douter, la réaction de l’ensemble du convoi venait de renforcer une autorité déjà fort bien établie.

Car outre le long silence qui en disait long sur la répercussion des paroles du gascâtre, nombre de regards et petits signes tacites avaient été échangés. S’il fallait de tout pour faire un monde, et que les avis divergeaient souvent au sein d’une population, celle de la caravane n’échappait pas à la règle. Toutefois, les personnes enclines pour lancer l’offensive ne contrevalaient aucunement à celles qui, bien plus pragmatiques, quoique plus lâches, s’étaient immédiatement portées volontaires pour désigner et apporter pieds et poings liés la dénommée « Dokhara de Soya ». Une inconnue, qu’elle fût noble ou non, valait-elle véritablement la peine que l’on pérît pour elle là où la sécurité de tous, si l’on accordait crédit aux propos ce ruffian, avait déjà été négociée et acceptée ? Pas de vol, pas de perte, et même un certain bénéfice, concluaient les négociants les plus concupiscents ; il était fort probable que la jeune femme eût déjà payé la moitié de la somme marchandée pour gagner sa place au sein du cortège. Et pour cause, ce fut certainement ce qui se décida en quelques secondes, quand bien même les dignitaires du convoi n’eurent pas leur mot à dire ; les voyageurs s’en étaient occupés en leur nom. Il y eut un certain remue-ménage dans l’arrière des chariots bâchés, des insultes, des cris, et des mouvements assez violents, avant que n’apparût ladite jeune femme, travestie par un accoutrement presque masculin. La voix du peuple, des roturiers, et même des nobles ; prêts à sacrifier la vie d’autrui pour épargner la leur. Mais qui n’aurait pas agi à l’identique ? L’on put presque percevoir un sourire torve se dessiner sous le foulard que portait le cavalier, lorsqu’il aperçut sa cible.

Il fallut un certain temps pour qu’une Dokhara léthargie parvînt à remonter la caravane pour se poster devant celui qui avait réclamé son nom. L’homme, de toute cette hauteur que lui conférait sa monture, la mira longuement, s’attardant sur ces détails qu’il avait cités ; la chevelure rousse de la sang-bleu, désormais découverte, et ses pupilles violettes, qu’il ne put assurément pas vérifier, eu égard à l’obscurité ambiante. Il eut également l’occasion de mesurer l’altération du comportement de la baronne, qui passa de l’apathie à la détermination sauvage et retrouvée. Des traits qui se bronzèrent, un regard qui forcit avant de se braquer sur le visage du spadassin, et la voix qui se modula d’une tonalité agressive et énergique. Le même calme, le même impact que la diction de l’homme, à cela près que la scansion de Dokhara, d’une manière évidente, s’atournait de féminie.

Le malandrin ne s’en émut toutefois pas, se murant dans une sidérante nonchalance alors qu’il doublait au pas la baronne, l’ignorant avec superbe, pour se placer entre elle et le restant de la caravane. Assurément se méfiait-il bien davantage des gens d’armes qui composaient le convoi que d’une femme esseulée, quand bien même était-elle armée d’un poignard qu’il avait, ou peut-être pas, remarqué. Le regard toujours braqué devant lui, observant la cohorte avec sa quiètude habituelle, il ne répondit pas à Dokhara, se contentant de clamer autre chose.

« Otto, laisse donc ta monture à notre nouvelle invitée que voilà. »

Aussitôt dit, aussitôt fait ; un des trois autres cavaliers restants démonta de son cheval, s’en allant rejoindre la piétaille. Le chef brigand, de sa voix grave qui portait dans la nuit, continua sur sa lancée, le visage toujours tourné en direction du convoi.

« Jeune nobliotte, je vous serai reconnaissant que de bien vouloir nous suivre sans tracas ni travers, et de prendre place sur cette monture. C’est cela, ou nous vous traînerons de force. »

Il patienta quelques secondes, dans une allure pseudo théâtrale, savourant très certainement ce petit moment d’autorité qu’il maintenait présentement sur une personne qui lui demeurait d’ordinaire supérieur. Il tourna la tête par-dessus son épaule, vers Dokhara, pour se feindre d’une petite remarque pleine de complaisance.

« Ce n’est pas comme si vous aviez véritablement le choix, de toute façon, n’est-ce pas ? »

Le sourire qui s’était sûrement deviné sous son foulard ne fut que plus évident encore, alors que brillait dans ses prunelles une étincelle amusée.
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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Cela commençait à chuchoter dans les rangs des voyageurs : qu'est ce qu'une noble pouvait bien faire parmi eux, pourquoi était-elle déguisée et sans escorte, pourquoi les ruffians ne profitaient pas de leur avantage numérique pour les voler ? Sur ce dernier point, le pourquoi était cependant vite étouffé par la joie de savoir que, maintenant que la baronne avait été livrée, tout le monde pourrait repartir tranquillement sans même avoir à risquer un combat incertain, ou être délesté de ses marchandises. Seules deux incertitudes subsistaient : les soudards tiendraient-ils parole, et la réputation de la guilde des marchands serait-elle entachée par l'enlèvement d'une prétendue aristocrate ? Rien de suffisant pour risquer leurs vies à tous pour elle seule.

Alors que le cavalier la dépassa sans faire grand cas d'elle, Dokhara se vit déjà saisir son arme et bondir sur le cheval pour y plonger toute sa lame. Le cheval se cabrant de douleur, l'homme désarçonné, elle pourrait profiter de l'effet de surprise pour l'égorger au sol... Mais l'instant passa, et Dokhara n'esquissa pas le moindre geste pendant cette seconde décisive. Si elle agissait ainsi, et quand bien même son action aurait été couronnée de succès, elle n'avait pas de solution pour gérer le reste de la troupe de bandits - il était clair que personne ne l'aiderait.

Elle observa le dénommé Otto obéir à son chef, lui laissant sa monture sans rechigner.

Apparemment ils étaient là pour l'escorter quelque part. On ne la baillonait pas, on ne l'attachait pas, et on ne lui cachait pas les yeux non plus - les malfrats avaient reçu des consignes claires sur le respect qu'ils devaient accorder à son intégrité physique - du moins si elle collaborait. Cela ne voulait aucunement dire qu'elle était tirée d'affaire - après tout, le commanditaire pouvait juste avoir envie de se réserver le loisir de la maltraiter lui-même.

Elle n'avait pas beaucoup de choix raisonnables dans la situation actuelle, aussi obéit-elle sans rechigner - au contraire, apparence oblige, elle n'adressa plus la moindre attention à leur paon de chef, marchant d'un pas rapide vers le canasson. L'effet de style eut sans doutes été plus saisissant si elle avait pu réussir à monter l'animal dès sa première tentative, malheureusement ses cours d'équitation dataient déjà un peu, et ce n'est qu'au second essai qu'elle y parvint - heureusement qu'elle portait un pantalon laissant libre cours à ses mouvements et non pas une robe longue qui l'aurait assurément ridiculisée dans ses tentatives.

Alors que le groupe de bandits se mettait en route vers le sud - sa direction d'origine - Dokhara commença quelques calculs mentaux. Le convoi mettrait encore neuf jours à parvenir à Altdorf. Si, au lieu de faire le voyage dans un chariot sécurisé, elle le faisait sur un cheval au galop, elle pouvait sans doute le faire en cinq ou six, au prix d'un fessier plus malmené que jamais. En admettant que les cultistes lui laissent un certain bénéfice du doute - après tout s'ils mettaient leur menace à exécution trop rapidement ils n'auraient plus de moyen de pression sur elle - et que ses ravisseurs ne lui fassent pas faire un trop gros détour, elle avait une certaine marge de manoeuvre pour leur échapper et parvenir à temps dans son domaine pour ne pas mettre en jeu la vie de la Grande Prêtresse. La seule inconnue était donc sa destination actuelle.

Alors qu'elle observait ses ravisseurs, une lumière s'alluma quelque part dans son cerveau brumeux - certains visages étaient... familiers ? La plupart portaient des foulards et la baronne était bien en mal d'identifier où elle avait pu déjà voir certains d'entre eux, et pourtant...
Le groupe de Ruud ? Non, elle connaissait presque chaque mercenaire de sa troupe, elle les aurait reconnu. Un gang d'Altdorf ? Elle avait fréquenté pas mal de racaille, mais aucune qui aurait des raisons de se trouver à neuf jours de voyage d'Altdorf et de la capturer...

Qui pouvait être le commanditaire ? Le culte lui ayant clairement demande de rentrer sagement en Altdorf, elle les voyait mal lui mettre désormais des batons dans les roues alors qu'elle s'était résignée à leur obéir... à moins que ce ne soit un test de leur part ?

Et alors que Dokhara s'astreignait à une certaine cohérence de penser, un pragmatisme destiné à faire les meilleurs choix dans pareille situation, quelque chose en elle se fissura à nouveau. Une bouffée mêlée de tristesse, de solitude, de fatigue, de ras-le-bol, de perte de sens. Impossible de définir précisément le cocktail d'émotions qui traversa ses entrailles, tout autant que d'entraver sa progression.

S'affaissant sur sa monture, elle laissa les larmes couler, encore et encore, sans plus avoir la force de s'arrêter.
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

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Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Si le commandant de la petite troupe de bandits n’eut pas l’occasion d’observer la scène, tout occupé qu’il était à surveiller la milice entourant la caravane, toujours put-il entendre les efforts de Dokhara pour se hisser sur le dos de sa monture, lui indiquant que la noble, quoique sans piper mot, avait consenti à collaborer. Il hocha du chef en signe d’assentiment, davantage pour sa propre personne que pour quiconque d’autre, et se détourna du convoi. Il lâcha toutefois quelques mots, avec cette manière si indifférente, presque méprisante, qu’il avait pour lui, de dos, sans daigner regarder ses interlocuteurs dans les yeux.

« Attendez ici quelque temps. Ne cherchez pas à nous suivre, sans quoi nous romprons nos promesses. Soyez déjà reconnaissants de vous avoir laissé la vie sauve en sus de n’avoir point touché à vos marchandises. »

Ce disant, il tourna les talons, emmenant dans son sillage ses hommes et sa captive. L’attroupement suivit la même route que poursuivait le convoi embusqué, en direction du sud. La marche demeurait silencieuse ; les mercenaires, après avoir possiblement risqué leur vie suite à une attaque, cherchaient d’ordinaire à évacuer l’adrénaline et l’insécurité provisoire qui les avaient habités en s’évadant au travers de discussions houleuses, de plaisanteries égrillardes et d’autres de ces rires gras qui leur rappelaient à quel point ils étaient encore en vie. Pourtant, la procession s’était murée dans la quiétude, respectant la tranquillité de la forêt. Peut-être même, en vérité, que chacun de ses membres paraissait légèrement désorienté, pour une obscure raison.

Bien que le trajet ne durât point, arriva un moment où Dokhara craqua, se répandant en larmes éparses, à moitié étouffées, peut-être, qui vinrent couler le long de ses joues. Les plus proches bandits aux alentours le ressentirent certainement, mais ne s’en émurent aucunement, quand bien même de petits regards, dont les intentions ou sentiments demeuraient dissimulés par la nuit, furent coulés dans sa direction. Sûrement, par le biais de leurs maraudages, avaient-ils coutume que de constater des scènes de cet acabit, lorsque les pires exactions venaient à être commises. Le meneur de la file, bien que devant, n’eut pas tout à fait la même réaction que ses hommes. Ses derniers connaissant assurément la route, il se laissa doubler par ses troupes, avant de parvenir au niveau de la baronne.

Dans cette perpétuelle pénombre, que plus enténébrées encore par le ramage des arbres et la poignée de lourds nuages qui dissimulait de temps à autre l’astre lunaire, percer la noirceur ambiante n’était pas tâche aisée à accomplir. Difficile que de deviner les réactions d’un visage entaché d’ombre et masqué par un foulard, mais, si Dokhara releva momentanément la tête, peut-être perçut-elle, dans la posture de l’homme, comme un léger mouvement d’hésitation inhabituel qui se forlongea quelque peu. Le ton tranchant et sans appel fut délaissé au profil d’un autre, qui se voulait rassurant.

« Vous n’avez rien à craindre de nous, madame. Ainsi que des instants qui suivront. »

Il laissa s’écouler une dizaine de secondes, pesant un pour et un contre inconnu, avant de se décider, dans une phrase et une voix qui, à défaut de tarir les larmes de la jeune femme, ne manqua pas de provoquer ne serait-ce qu’un petit instant de surprise.

« Une vieille amie, que vous connaissez fort bien, s’est enquise de votre présence, de votre accoutrement, et, paraît-il, d’une triste mine dont vous seriez parée. Je note, au moins pour ces deux derniers éléments, si noble vous êtes bien, la justesse de ces interrogations. »

Si étonnement il y eut, ce ne fut pas à cause de l’énonciation d’une ancienne accointance, pas plus de la matoiserie sous-jacente qui fut perceptible dans la voix, mais plutôt cette dernière elle-même. Dans ladite voix. Car celle-ci, bien loin d’emprunter encore les accents rauques et autoritaires d’autrefois, s’était subitement muée en une tonalité douce, féminine, et amusée. Un changement soudain dont la volonté n’avait sûrement pas été autre que de provoquer la stupeur et de changer les idées de la jeune femme.

La route, après avoir amorcé un long virage, fusait désormais tout droit, se perdant dans une brume nocturne et lointaine au travers de laquelle, rencognée dans la végétation, distinguait-on les murets d’un refuge. Mais à peine la troupe s’était-elle engagée sur cette ligne droite que sa trajectoire défléchit pour entrer à son tour sous le couvert des arbres, empruntant ce qui devait être une refuite animale que les forestiers et autres chasseurs avaient élargie en petit sentier. Les herbes folles et les fougèrent pullulaient sur les bas-côtés, mais quelque chose de volumineux semblait les avoir domptés de son poids, les couchant pour de bon. La progression s’en trouva plus facile que prévu, si ce n’étaient quelques souples branchages qui vinrent se mettre en travers de leur chemin. Après un court instant de marche, enfin, ils parvinrent tous dans une petite clairière au milieu de laquelle trônait un carrosse dépourvu de ses montures.

« Allez-y, dame ; c’est là qu’elle vous attend », sembla sourire l’homme à la voix de femme après avoir démonté, non sans une grande souplesse et une étonnante légèreté. En grand seigneur, le voilà qui s’approcha du cheval de Dokhara pour lui proposer une main gantée et secourable, si les maux et afflictions de la jeune femme la minaient encore.

Curiosité, doute, certitude, inquiétude, indifférence, voire un savant mélange de tous ces ressentiments assaillit peut-être la baronne, laquelle se porta certainement à hauteur du véhicule désigné. Le commandant lui ouvrir galamment la porte, avant de lui emboîter le pas, montant dans la berline en compagnie de l’otage. La nuit les engloutit tous les deux lorsque le battant fut refermé derrière eux.

Quelques secondes filèrent en silence ; quelques secondes de trop. Une note pointée sur la partition du temps qui s’écoule, un instant prolongé, comme marquant un coup d’éclat. Celui durant lequel toutes les questions se posent sans mot dit, où tous les doutes vous prennent d’assaut. Puis une étincelle surgit du néant, illuminant que vaguement une main blanche qui vint décrire avec élégance un arc de cercle, jusqu’à la mèche d’une bougie qui s’enflamma alors. La nuit disparut subitement dans l’habitacle, les ombres reculèrent, quoique toujours présentes, et, sous le regard de Dokhara de Soya, apparut le visage altier d’une compagne de longue date. Lucretia von Shwitzerhaüm.

Celle-ci, toutefois, ne s’était aucunement atournée d’une de ses magistrales et ostentatrices robes dont les coupes flirtaient parfois avec une indécence tout assumée. Non, la maîtresse de Bratian, bien au contraire, demeurait endimanchée dans cette vêture d’homme faite pour la guerre ; le commandant de la petite troupe n’était pas autre que la Lahmiane qui, par amour du jeu et de la surprise, avait entrepris de s’altérer la voix à l’aide d’un petit sortilège. Le foulard avait suffi à dissimuler ses traits, et la nuit avait parachevé la mascarade en l’habillant de voiles opaques et ténébreux, de ceux qui déforment les ombres et lissent les perspectives.

Après s’être ainsi révélée, Lucretia prolongea que plus encore le moment et son stoïcisme, à moins que Dokhara décidât de le rompre elle-même. La Lahmiane n’avait pas changé d’un iota, et son éternel regard émeraude se portait sur le visage de sa vis-à-vis. Elle ne cilla pas, ou presque jamais, et le moindre battement de paupière paraissait être contrôlé tandis qu’elle la mirait encore et encore, comme si elle cherchait à sonder son âme, quoiqu’avec une stupéfiante neutralité. Puis les nobles traits de la jeune femme s’épanouirent alors en deux expressions curieusement contradictoires ; l’amusement, et la sollicitude.

« Une entrevue des plus inopinées, n’est-il pas ? J’ai longuement hésité entre vous attendre patiemment au refuge, ou bien marcher à votre rencontre, sur la route. J’ai préféré la seconde option, pour un scénario plus… intense. Mes hommes n’étaient pas très enclins –car, oui, ce sont bien mes soldats, aucunement des brigands de grand chemin ! pour cette affaire, mais j’ai su les convaincre. Ce n’était pas comme s’ils avaient eu le choix. Je pourrais nonobstant presque les comprendre ; imaginez un peu que cela eût dégénéré… Il aurait pu y avoir des morts, je gage. Un peu d’action ne m’aurait point fait de mal, cela dit. »

L’air amusé, presque enjoué qu’elle affichait se décomposa avec lenteur et mesure comme ses prunelles se focalisaient une fois de plus sur Dokhara. Sa logorrhée s’interrompit que pour reprendre quelques instants plus tard, quoique plus posément, sur un ton davantage soucieux.

« J’émets des doutes, toutefois, sur les bienfaits d’une telle activité vous concernant. Je vous ai aperçue hier matin, alors que je partais en repérage… A ma manière. Une damoiselle rousse qui faisait ainsi ses ablutions en catimini au bord d’une rivière, voilà qui attisa ma curiosité… Et pas que. Voilà bien longtemps que je n’avais contemplé plus alliciante vision. Et bien longtemps, également, que la personnification même de la tristesse n’avait daigné pointer le bout de son nez devant moi. Alors que je vous ai connue si évaltonnée, si vivante et téméraire… »

Elles avaient connu bien des pérégrinations, toutes les deux, bien des vicissitudes, des secrets, et des échanges de toute sorte. Si, en temps normal, les piques eussent fusé aussi rapidement qu’un certain désir, Lucretia se posait présentement en mère dont l’inquiétude à l’égard de sa fille, que l’on eût juré sincère, devenait presque palpable. Les gestes d’ordinaire inquisiteurs et aventureux se teintèrent d’une nouvelle douceur ; les doigts longs et fins de la Lahmiane effleurèrent l’arrête de la mâchoire de Dokhara, que pour mieux la forcer à l’observer en face tandis qu’elle l’auscultait de son regard profond devenu sérieux.

« Quelle est donc cette bourrasque qui a mouché votre feu intérieur ? » s’enquit-elle d’une voix attendrissante.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Lucretia.

Un tourbillon de pensées et d'émotions. Les larmes coulent encore, de manière irrationnelle. Tout se bouscule, les idées, les sentiments, les possibilités. Le fil de sa réflexion bondit et saute à toute allure alors qu'elle doit réagir. Pour le moment son corps est figé, bloqué, alors qu'à l'intérieur il y a mille conflits à résoudre.

***

Lorsque le commandant, sans doutes touché par ses pleurs, était venu la rassurer pendant le trajet, elle l'avait ignoré. Il s'était mépris sur la cause de sa tristesse - la crainte n'était en aucun cas capable de faire vaciller Dokhara de Soya. La peur, le danger, c'était au contraire le type d'émotions qu'elle appréciait à leur juste valeur, car c'était bien quand sa vie était en danger que la baronne pouvait la savourer. Qu'importait le risque, si cela permettait de ressentir quelque chose.

Elle se rendait compte qu'elle était heureuse de pleurer. Elle en était encore capable, c'était une bonne chose. Le revers qu'elle avait subi, le sceau qui avait marqué sa destinée, cela voulait dire qu'elle n'était pas aussi résolue à l'accepter qu'elle voulait s'en convaincre. Si elle arrivait à ressentir de la tristesse, c'est que quelque chose au fond d'elle était encore vivant et combattait sa léthargie. Etre libre avait encore de l'importance. Ranald l'avait abandonnée depuis longtemps, mais elle n'avait jamais pu l'abandonner, lui.





"Une vieille amie..."

Peut-être que la baronne aurait du prêter davantage d'attentions aux indices que la vampire déguisée lui avait laissé - cela lui aurait permis d'amortir le choc de la révélation de sa petite mise en scène. Peut-être aurait-elle du prêter attention au ton féminin de cette voix... mais elle ne le fit pas.







Elle était heureuse d'être triste, la belle affaire. Cela ne changeait rien à la situation - elle avait signé un contrat avec une entité qui ne comptait certainement pas modifier les clauses aujourd'hui.
Fuir ne pouvait pas fonctionner. Le réseau des cultistes était trop étendu - elle n'était pas certaine de savoir jusqu'où allait leur influence, ce qui signifiait qu'elle ne pouvait être en sécurité nulle part. Et quand bien même elle trouverait un havre de paix loin de leurs espions - ils tenaient tous ses proches comme otages. Bien sur, Dokhara pourrait sans doutes vivre avec la culpabilité de savoir ses serviteurs morts, mais Ingrid ? Non. La grande prêtresse n'était peut-être plus qu'un rêve inatteignable, un fantasme d'une vie qu'elle a sciemment abandonné, mais son ego ne pouvait permettre que la disciple de Rhya puisse être blessée par sa faute.
A la réflexion...
La fuite signifiait perdre son influence, sa demeure, ses terres, ses droits, ses biens, son titre, ses serviteurs. Que ces derniers meurent pour elle, c'était dans l'ordre des choses, mais ils étaient à ELLE. Personne n'avait le droit de lui reprendre ce qu'elle avait obtenu !

Elle serrait les dents de colère. Le feu se rallumait en elle. Elle fouilla ses entrailles pour localiser l'émotion, et se focalisa sur elle. Elle ne devait plus la perdre ! Il fallait l'alimenter !






Elle était à l'arrêt, dans la clairière. Elle vit le carrosse, prit la main du commandant et accepta son aide pour descendre de cheval.
Mais Dokhara était encore comme absente - peu importait qui était dans le véhicule, ce n'était qu'un obstacle négligeable. Elle n'avait pas peur de son ravisseur, il n'était qu'une épine dans son pied - elle saurait le gérer, peu importe ce qu'il lui voulait.

Non, ses pensées étaient déjà dirigées vers l'après.







Comment se rebeller ? Comment s'extirper de l'influence des cultistes ?
Les autorités ne l'aideraient pas - elle s'était trop compromise, elle finirait au bûcher, comme les autres. Bien sur, elle pouvait peut-être laisser des informations anonymes - mais si une enquête se faisait sur le réseau des slaaneshis, son nom finirait par apparaître d'une manière ou d'une autre - des orgies avait eu lieu chez elle, des marchandises douteuses avaient quitté la ville grâce à sa signature, et son nom était connu par nombre de nobles impliqués qui ne résisteraient pas à une séance de torture - ils vendraient père et mère pour que les répurgateurs les fassent souffrir un peu plus.
Les mercenaires de Ruud non plus. Sous l'influence de Dokhara, ce qui restait de sens moral chez eux avait été étouffé. Enlèvement d'enfants, torture, viol, trafic de drogue... sans compter qu'elle avait initié plusieurs d'entre eux aux plaisirs du culte, et cela se retournait contre elle désormais. Elle pouvait peut-être encore se fier à Ruud, mais plus à ses hommes.
Disparaître comme initiée au sein du culte de Rhya était l'un de ses derniers espoirs - quelle sotte elle avait été ! Heureusement que les cultistes l'avaient arrêté à temps - ce chemin aussi lui aurait fait perdre toutes ses possessions, au nom d'un amour irréalisable. Toute capable de pardon qu'était Ingrid, Dokhara avait depuis leur dernière rencontre franchi bien trop de lignes pour que ses pêchés puissent être absous.
Non, elle ne pouvait compter que sur elle-même. Mais ce ne serait pas la première fois, n'est-ce pas ? Elle devrait manœuvrer depuis l'intérieur du culte, et être plus maligne que les conspirateurs en jouant double jeu. Mais y arriverait-elle ? Alors même que pendant la délégation elle avait tenté tant bien que mal de contenir ses besoins, elle avait finalement lâché la bride à toutes ses pulsions lors de son retour à Altdorf, le prix à payer pour bénéficier de l'influence politique formidable des slaaneshis. Aujourd'hui, pouvait-elle encore se faire confiance à elle-même, qui n'arrivait plus à arrêter la spirale de perversions dans laquelle elle se complaisait jour après jour ? Serait-elle vraiment capable de se détourner de tout ce que lui avait offert le Prince des Plaisirs ?
Non... impossible. C'était tout ce qui lui restait. Quand bien même elle arriverait à se défaire du culte, elle ne pouvait pas imaginer sa vie sans les bienfaits de Slaanesh. Sans lui, son existence redeviendrait si terne, ni ennuyeuse, si... vide.

La flamme vacillait, tandis que Dokhara serrait inconsciemment les poings. Elle perdait le contrôle de ses pensées, tandis que la léthargie de l'acceptation revenait.





Elle était entrée dans le carrosse désormais.

Une bougie s'allume.

Lucretia.




***

La flamme devint explosion, qui balaya tout sur son passage. La vampire parlait mais Dokhara n'écoutait pas. Elle se faisait emporter par un torrent d'émotions.
Malmenée par le tumulte, elle ne contrôla rien. Elle saisit la main de la lahmianne qui venait effleurer son visage, et la guida vers sa sa joue encore humide de larmes pour profiter de ce contact irréel, comme pour se convaincre qu'elle ne rêvait pas. Afin d'amplifier la sensation, elle ferma ses yeux embués quelques secondes, laissant le silence planer alors qu'elle se concentrait sur ses sensations.
Mais cela ne sembla pas suffire, puisqu'ensuite, à son tour, elle tendit la main pour toucher le visage de Lucretia. Sa main glissa lentement sur la pommette de la vampire, mais ne s'y arrêta pas ; prolongeant son mouvement, elle saisit du bout des doigts la nuque de Lucretia, avant de tirer la vampire vers elle. Aucune force superflue dans cette invitation, une simple pression afin de guider la lahmianne vers une destination évidente.

Dire que le baiser fut passionné serait un euphémisme indigne de décrire un instant qui se gravera dans la mémoire de Dokhara pour le reste de ses jours. Tout le chaos de ses émotions qui s'entrechoquaient se déversa dans une étreinte passionnée. Heureusement que Lucretia n'avait plus besoin de respirer, car la force avec laquelle la baronne serrait sa consœur contre elle dépassait la simple étreinte amoureuse - il y avait là une naufragée qui s'accrochait à son récif comme à la vie.

Étranges mots que Lucretia avait choisi, en parlant d'un feu qui faiblissait. Car alors qu'elle n'avait que trop bien décrit la situation, elle n'avait sans doutes pas pressenti un instant que ce pouvait être elle, le combustible dont Dokhara avait besoin pour raviver la flamme.

- Lucretia...

Prononcer le nom de son amante n'avait pas d'autres sens que d'agglomérer des fragments de preuves pour s'assurer que ce qu'elle vivait était bien la réalité. Si la vampire put croire que cela sonnait la fin des embrassades, Dokhara s'empressa de la détromper en raffermissant encore son étreinte. Et comme si des preuves supplémentaires étaient encore nécessaires à la baronne pour être certaine de la présence de la lahmianne à ses côtés, ses mains devinrent quelque peu... baladeuses. Uniquement dans l'optique de vérifier que tout était bien conforme à ses souvenirs, bien entendu.

Plus qu'un baiser de retrouvailles, ce qui marqua au fer la mémoire de la baronne ce jour-ci fut le concours de circonstances qui menait Lucretia à réapparaître dans sa vie à ce moment précis. Alors même qu'elle était dos au mur, alors que toutes ses options s'épuisaient et qu'elle était prête à abandonner face à l'adversité, voilà qu'une créature surnaturelle sortie toute droit des romans de son enfance revenait à ses côtés pour la sauver.

Oui, si ce baiser fut mémorable, c'est sans aucun doute parce qu'il marqua le retour de l'espoir dans le cœur corrompu de la baronne.

Lucretia pourrait être l'arme dont elle avait besoin pour balayer ses opposants. L'outil adéquat pour tricher avec le destin.
Toute la question était désormais - devrait-elle manœuvrer son amante pour qu'elle anéantisse ses ennemis... ou devait-elle la convaincre de faire d'elle son égale afin d'obtenir son pouvoir, et alors s'occuper de ses affaires par ses propres moyens ?
Bien sur, il semblait bien paradoxal de vouloir reprendre le contrôle de sa vie en la donnant à une lahmianne, mais n'était-ce pas un prix minime à payer lorsqu'on savait qui était l'autre créancier ?

Ses lèvres finirent par se détacher de celles de Lucrétia. Mais elle n'éloigna pas son visage pour autant - elle avait encore besoin de se rassurer, de sentir la présence de la vampire au plus près d'elle.

- Je suis si heureuse de vous revoir. Plus heureuse vous ne pourriez l'imaginer.

Elle laissa le visage de la vampire s'éloigner un tout petit plus, juste assez pour pouvoir rétablir un contact visuel. Dokhara était en pleurs, encore, et les larmes semblaient ne plus pouvoir se tarir. Mais pourtant, un magnifique sourire sincère se dessinait sur son visage.

- Ma tristesse n'était que passagère, ne vous en faites pas. Vous l'avez chassée. Merci.

Elle relâcha enfin Lucrétia - si l'on pouvait supposer une seule seconde que Dokhara était vraiment capable d'entraver une vampire sans son accord. Elle sécha ses larmes d'un revers de poignet, mais ses yeux restaient rougis par l'émotion.

- Vous n'avez pas pris une ride ! Seuls vos goûts vestimentaires semblent s'être aussi rapidement dégradés que les miens. Quelle époque difficile que la notre, que de devoir se grimer en hommes pour être libres de nos actes...

Courte pause, juste assez pour enchaîner. Une chose est certaine, Dokhara retrouvait sa vivacité d'esprit.

- Quel vilain tour vous m'avez joué là-dehors ! Enfin, je suppose qu'on ne peut pas accuser une morte de manquer de savoir-vivre n'est-ce pas ? J'espère que vous avez prévu quelque chose pour vous faire pardonner... de toutes manières, si vous croyez que vos actes n'auront pas de conséquence et que vous pouvez jouer impunément avec les sentiments d'une jeune femme innocente, vous vous fourvoyez lourdement, engeance de cimetière !

Nouvelle pause. Le regard de Dokhara se fait plus insistant - elle ne cille pas, et ne cligne plus des yeux tandis qu'elle scrute les deux émeraudes qui lui font face.

- Vous m'avez abandonnée. Si vous avez cru un seul instant que vos stupides terres valaient ne serait-ce que le millième d'une seule seconde de votre présence à mes côtés, alors même que vous aviez profité de cette nuit d'adieux pour me montrer toute l'étendue de vos talents, c'est que votre cervelle s'est détériorée bien plus vite avec le temps que votre magnifique poitrine. Vous avez du remarquer que je n'ai jamais fait prévaloir mes droits sur Bratian, car il était hors de question que vous puissiez penser que ce paiement me suffirait à accepter votre départ de ma vie. Je vous ai certes laissée partir sans mot dire, car moi plus que n'importe quelle autre comprend ce qu'est le besoin impérieux de liberté, et je ne me serais pas pardonnée d'être celle qui vous entrave. Mais aujourd'hui je peux vous dire ce que je n'ai osé formulé alors : je ne veux ni vos terres, ni vos biens, Lucrétia. C'est vous que je veux et rien d'autre. Et cette fois-ci, c'est de votre volonté propre que vous avez choisi de me retrouver, alors il va vous falloir assumer. Car désormais...

Elle se leva, et son visage s'approcha lentement de l'oreille de la vampire comme pour entretenir le suspense avant de lui chuchoter un secret

- Tu es à moi.

Puis d'attaquer sa nuque, la mordant à toutes dents comme par jeu, testant au passage la résistance de la chair d'une vampire, inversant les rôles sans la moindre hésitation. Que pouvait bien gouter le sang d'un vampire ?

Bien sur que Dokhara était terrifiée de la réaction de la lahmianne. Les traits de la noble étaient les plus mystérieux et indéchiffrables qu'elle connaissait, une politicienne de génie, bien meilleure que Dokhara qui avait toujours ressenti le curieux besoin de se mettre à nu face à elle.
A chaque mot, chaque pique, chaque baiser, et désormais cette morsure, elle prenait le risque d'agacer cet être surpuissant qui pouvait la tuer d'une seule pensée. Et c'était précisément là que résidait toute l'excitation du moment. User et abuser de sa patience, jouer avec elle comme si Dokhara ignorait tout du rapport de force invraisemblable qui les séparait. A chaque risque, elle mettait sa vie en jeu, et le désir montait un peu plus. La morsure n'était en définitive qu'une invitation qu'elle donnait à Lucretia pour riposter, que ce soit verbalement ou physiquement.

Elle doutait que Ranald aie pu mettre volontairement une aberration morte-vivante sur sa route - mais même si ce n'était pas l'oeuvre des dieux, Dokhara était à ce moment persuadée que cette nouvelle rencontre avec Lucrétia ne pouvait pas être une coïncidence - elles étaient destinées à se revoir à ce moment charnière de sa vie. Alors qu'importait si la vampire la tuait ici et maintenant - au moins profiterait-elle une dernière fois de la douce ivresse accompagnant la morsure de la lahmianne.
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

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Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Lucretia, fidèle à elle-même, s’était lancée dans cette petite opération afin de se désennuyer, de chasser la routine avant qu’elle ne revînt au grand galop. Mais ce n’était pas l’unique raison ; elle avait cette volonté d’étonner, de choquer, et que toujours l’on commentât ses actions comme ses attitudes. Là, la baronne connaissait bien sa comparse, et cette dernière ne l’avait que trop fréquentée pour pouvoir lui retourner la politesse. Aussi la Lahmiane s’était-elle longuement amusée à tenter de deviner les réactions futures de sa consœur ; allait-elle la dévisager avec l’air le plus ébahi qu’elle eut vu sur son visage, allait-elle s’endêver après avoir connu pareille malepeur, ou, pourquoi pas, serait-ce le dégoût, voire le rejet, qui s’inscrirait sur ses traits ? Difficile que de deviner l’avenir, mais si Lucretia avait voulu provoquer quelque résultat, alors ne fut-elle pas déçue.

Et pour cause ; le cœur de Dokhara sembla manquer un mouvement lorsque l’étincelle tracée par le doigt de la Lahmiane se mua en une vive flammèche après avoir embrasé la mèche d’une bougie. Toute couleur déserta son visage, et ses paupières cillèrent brusquement avant de s’immobiliser dans cet instant d’éternité, fixant une femme qu’elle ne pensait sûrement plus jamais revoir. Les larmes à demi séchées avaient tracé des sillons coruscants sur sa peau opaline, rougissant ses yeux, lui donnant un air plus fatigué, plus lassé que jamais. Mais ce fut comme si un certain éclat, au travers de ses pupilles, vint soudainement de se rallumer.

Avec une lenteur contenue, peut-être un peu peureuse, Dokhara s’empara avec douceur de la main de la Lahmiane, laquelle s’était glissée le long de sa mâchoire, que pour mieux la porter à sa joue. Et si Lucretia avait deviné ce renouvellement d’espoir qui avait lui dans le regard de sa compagne, celui-ci se dissimula derrière des paupières devenues closes. Mais loin de se fermer à elle, cette expression, ce visage aux paupières ainsi scellées ne lui communiqua que plus de sensations encore ; celles d’une conviction retrouvée, d’une cause naissante, d’une rassurance, d’un soulagement nonpareil. Quelques gestes de plus, et voilà qu’elle se mit à son tour à effleurer le visage de la Lahmiane, en quête d’une certitude, de peur qu’elle ne s’échappât. Et les retrouvailles se firent, dans un baiser des plus passionnés, comme s’il avait été le dernier. Celui qui marque les cœurs et les esprits, celui qui s’incruste dans les chairs, qui s’imprime au plus profond de votre âme. Celui qui doit être partagé, mutuel, réciproque, celui qui transmet une promesse, un lien, un vœu.

Lucretia avait voulu provoquer, choquer. Elle s’était attendue à bien des réactions, aussi diverses que variées. Mais ce soulagement, cette quinte soudaine, cet aveu conjugué avec une non-retenue, venant de la part d’une noble, d’une politicienne, transcendait tout et venait la bouleverser plus que de raison. Elle se devait d’être droite, de jouer de sa nonchalance coutumière, de se montrer légèrement distante et perpétuellement amusée. Elle manqua surtout d’être balayée par cette preuve d’amour inconditionnel à laquelle elle ne s’était pas préparée. Oui, dans son sillage, gentilshommes et sigisbées soupiraient devant sa noblesse, oui, sa silhouette venait hanter les rêves les plus fantastiquants de ses amants, et oui, encore, bien des femmes aux mœurs plus ouvertes mais que la décence n’approuvait pas se fussent bien livrées à quelque jeu sensuel en sa compagnie. Mais jamais ne lui avait-on témoigné tant d’importance, tant de sentiments, tant d’engouement et tant de passion. Quelque part, sa nature vampirique ne put s’empêcher de se fendre d’un petit rictus complaisant, savourant cette victoire, cette mainmise sur cette jeune nobliette éperdue. Mais, surtout et plus que tout, elle ne put que faire étalage du désir qui pulsait également en elle, rendant avec la même insistance, passé la surprise, le baiser qui lui cueillait les lèvres.

Des mains se perdirent sous les vêtements, des phrases et prénoms furent échangés, avant qu’un certain contrôle ne fût rétabli. Alors que, jusque-là, le soulagement et la passion avaient été actés à défaut d’être mis en mots, Dokhara vint s’exprimer ouvertement sur le bonheur qu’elle ressentait suite à la vision de sa compagne d’antan. Si ses larmes avaient cessé de couler lorsqu’elle avait pénétré dans le carrosse, les voilà qui s’étaient remises à ruisseler à flots, dans un tableau qui, là encore, ne manqua pas de marquer Lucretia. Et de ces lèvres qu’elle venait d’embrasser naquit un étincelant sourire, loin de ces faux-semblants hypocrites que la Lahmiane n’avait que trop aperçus lors des réceptions mondaines. L’innocence et la sincérité avaient pour eux une grâce et une joliesse que ne pouvaient se targuer d’atteindre la duplicité et la fourberie. Lucretia, après s’être craquelée devant tant de sentiments, tenta de retrouver son air détaché, ce qui, pour une fois, ne fut peut-être pas tant une réussite que cela. Ses traits d’humour cassants, qui n’avaient de toute façon pas lieu d’être, lui manquaient subitement. Il en allait de même des mots, des plus simples expressions.

« Oui, j’en ai bien eu l’impression, ma foi. Je ne pensais pas recevoir un tel accueil, mais… Je dois avouer que je m’en trouve plutôt satisfaite. J’en ai connu des plus désagréables. »

Dokhara se sépara pour de bon de la vampire, la mirant alors de haut en bas après ne s’être fixée, jusque-là, que sur son visage. Petit commentaire sur son visage, et un autre sur sa vêture.

« J’aimerais, très chère, pouvoir vous retourner la pareille, mais… Eh, ne serait-ce pas l’esquisse d’une patte-d’oie que j’aperçois ? Ah, non, ce n’était que l’ombre d’une larme, tout va bien –oui, je peux les voir, sourit-elle, son expression amusée définitivement retrouvée. Quant à mon accoutrement, oui, hélas, ainsi va la vie au beau milieu de soldats ; se dissimuler pour moins paraître différente, se cacher afin de moins susciter la concupiscence… Ou bien peut-être porter de tels atours pour mieux se faire passer pour un homme afin de rendre plus crédible encore mon numéro de tout à l’heure, tout simplement. En fait. »
Le sourire ne se fit que plus grand encore, légèrement mordant, mais sans méchanceté aucune.

Par la suite, usant d’une éloquente logorrhée, Dokhara fit valoir ses droits et ses doléances à l’encontre d’une Lucretia qui, pour cette partie-là, s’y était préparée. Oui, peut-être méritait-elle une petite remontrance sur ce propos, mais, la surprise passée et étant redevenue elle-même, elle n’en fit guère un cas. Elle se contenta de retourner à sa vis-à-vis un de ses longs regards placides, dans un stoïcisme des plus assurés ; elle était une Lahmiane, et seule sa volonté, ainsi qu’un semblant d’instinct de préservation, était à même de lui dicter sa conduite. Cela dit, elle trouva dans les paroles de Dokhara une réponse à une interrogation précise ; elle savait désormais pourquoi elle avait pu continuer de jouir de l’usufruit de Bratian sans concession aucune. La seule chose qu’avait toujours souhaitée Dokhara n’était pas autre que la vampire elle-même, corps et âme. Et la jeune femme la surprit une fois de plus.

La témérité de sa consœur, aucune calculée, la prit légèrement au dépourvu ; l’approche furtive et déraisonnée, le chuchotement à son oreille, le tutoiement soudain, et, par-dessus tout, cette morsure au cou, apanage même de l’entité que Lucretia incarnait d’elle-même. Difficile de trancher sur l’acceptation ou non d’un tel mouvement ; elle décida, en fin de compte, alors que les dents de la noble suicidaire s’étaient incrustées dans ses chairs, que cet acte symbolique était à proscrire. Avec une prestesse et une force malgré tout retenue, elle arracha les lèvres de Dokhara de son cou et l’envoya valser sur la banquette opposée du carrosse. Plus encore, la Lahmiane, avec une promptitude inhumaine, fut là, à quelques centimètres du visage de l’importune, avant même que celle-ci n’eût le temps de se redresser, ayant traversé l’espace les séparant en un clignement d’œil.

L’expression de la maîtresse de Bratian, désormais, ne renvoyait aucune légèreté ni amusement ; seule brillait au fond de ses yeux une implacable rugosité toute retrouvée.

« Vraiment ? » murmura-t-elle avec une lenteur articulée, fixant encore et toujours la jeune femme sans que ses lèvres n’eussent véritablement bougé. Le déni de cette dernière action était palpable, ainsi qu’une once d’agacement. Et pourtant, l’instant d’après, son visage exprimait une nouvelle neutralité, comme si l’incident avait été oublié. Mais pas tout à fait.

« Il me semble que c’est plutôt mon rôle, dans la mesure où, si j’ai bien cru comprendre, au travers de votre attitude et de votre façon de penser, vous avez refusé de vous livrer à pareil acte après avoir éconduit mon inestimable offre. Mon sang n’est pas pour les humains. Le vôtre, en revanche… »

Lucretia n’eut besoin que d’un seul geste pour écarter les jambes de Dokhara et s’y immiscer de force, son visage demeurant au même niveau que celui de sa comparse. Leurs corps retrouvèrent cette proximité, cette intimité d’autrefois, mais la Lahmiane ne souhaita pas en rester là. Difficile de deviner si ce fut par jeu, agacement, malaise, reproche, ou tout simplement indifférence qu’elle avait refusé la morsure de son amante ; toujours fut-il qu’elle agrippa les poignets de cette dernière pour la neutraliser, les tenant au-dessus de la banquette. Vive comme un serpent, elle se fendit en avant, allant cueillir un nouveau baiser à sa consœur. Mais un baiser ô combien plus abrasif, ô combien plus piquant, qui ouvrit la lèvre inférieure de la jeune femme pour en faire jaillir un liquide carmin dont vint se repaître la Lahmiane.

« J’avais oublié à quel point ce sang m’est délicieux, à quel point j’en ai envie… susurra-t-elle en se pourléchant ses propres lèvres. Mais pas que de lui. Car j’avais oublié, aussi, à quel point, ainsi prostrée, vous m’êtes désirable… En revanche, je sais que vous appréciez les petites touches épicées et joueuses, tout ce que rejette l’amour galant et traditionnel… L’algolagnie, voilà qui doit vous parler. »

Lucretia, assujettissant toujours sa comparse d’une main solide en lui entravant les poignets de cette dernière ainsi que son corps du sien, fit apparaître une dague dans sa dextre. La pointe effilée caressa de son acier glacial la petite plaie ouverte, dessinant les contours de sa bouche, s’imprégnant de sang. Puis la Lahmiane porta à ses lèvres l’arme souillée, la léchant de toute sa longueur, se traçant une longue estafilade de part en part de l’organe qui s’ouvrit dans un sillon sanglant. Une étincelle obscène, macabre et joueuse éclaira son regard, qui s’était vissé à celui de Dokhara, et, la seconde d’après, elle plongea à la rencontre de sa compagne dans une nouvelle embrassade aussi féroce que sanguinolente.

« Alors, vous qui souhaitiez tant y goûter, l’appréciez-vous à sa juste valeur… ? »

Elle se redressa vivement, avant de faire glisser la pointe de la dague le long du menton de sa consœur, puis d’effleurer sa gorge pour s’arrêter à hauteur du col de sa vêture.

« Dérangeant. »

La pointe mordit doucement la peau de Dokhara, faisant perler du sang, juste avant d’entamer le tissu de son haut qui s’ouvrit petit à petit dans un soupir. Si le geste était précis, lent, et calculé, la résistance de l’habit n’en demeurait pas moins inégale ; une simple pression suffisait parfois à découper la toile mais, de temps à autre, la lame traversait davantage la trame pour entailler les chairs de la jeune femme. Ces petits sillons de sang épars, qui gouttaient d’entre les lèvres de Dokhara pour rouler le long de son menton ou sourdaient entre la naissance de sa poitrine, faisaient naître un désir évident et perceptible dans les pupilles de Lucretia, qui ignorait toute possible gesticulation et protestation –de toute nature- de son otage et continuait son œuvre. Le vêtement s’ouvrit de plus en plus, découpé, dans un corsage de plus en plus béant, de plus en plus révélateur… Et tout s’arrêta soudainement.

Dans ce réflexe humain qu’était le battement des paupières, Dokhara cligna de l’œil à un moment ou à un autre. L’instant d’avant, Lucretia était sur elle, collée contre son corps, jouant douloureusement avec elle pour entreprendre de la déshabiller d’une manière des plus inconvenantes. L’instant d’après, Lucretia était assise avec décontraction et nonchalance dans la banquette opposée, plus intriguée par le mouvement de sa dague tachée de sang qu’elle faisait tourner à l’horizontale contre un de ses doigts levés que par une Dokhara au souffle court, à moitié avachie contre le dossier. Avait-elle rêvé ? Non ; le col en lambeau de sa vêture, ainsi que le sang perlant à sa lèvre inférieure et en dessous de son cou, la convainquit du contraire. Une jambe croisée sur l’autre, la Lahmiane releva son regard smaragdin, et le soupçon d’un petit sourire matois fut perceptible à la commissure de ses lèvres.

« Mais je vous écoute, très chères ; quelle est donc votre histoire, ainsi que la cause de cette tristesse dont, vous me l’avez assuré, j’ai su vous guérir avec brio et… doigté ? »
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Dokhara constata avec plaisir que Lucretia répondait avec fougue à son baiser. Qu'importait le manque d'expressions sincères sur son visage, quand ses actes étaient aussi unanimes - il n'y avait, elle le ressentait, aucun faux semblant dans le désir avec lequel la vampire l'embrassait.
A la réflexion et après ce moment sensuel, même le visage de Lucrétia semblait trahir... des émotions ? Et bien, voilà qui était singulier - jamais encore Dokhara n'avait réussi à aller aussi loin avec sa consœur ! Mais elle ne prit néanmoins pas note de cette impression - elle était trop affectée pour pouvoir objectivement différencier ce qui était, de ce qu'elle voulait qui soit.



Un choc.

Son dos percuta la banquette.

Si son fessier atterrit dans les coussins, l'élan projeta néanmoins ses épaules suivies par sa tête contre une paroi pas assez matelassée pour atténuer la violence de l'impact. La douleur fut instantanée - elle ne s'en tirerait pas sans quelques ecchymoses et une vilaine bosse.

Dokhara n'eut néanmoins pas le temps de réagir que déjà le visage de la lahmianne était à quelques centimètres du sien.

La prédatrice était de sortie.

La baronne avait déjà vu "l'autre Lucrétia" à l'oeuvre, la plus bestiale. Elle avait vu l'animal se repaître de son sang en mordant son poignet à pleines dents. La vampire en face d'elle n'avait pas encore fait tomber le masque - mais ses yeux, eux, trahissaient bel et bien le changement d'attitude qui s'opérait.

Un frisson de terreur parcourut Dokhara. Le carrosse lui semblait soudainement plus petit qu'il ne l'était, enfermée qu'elle était avec un monstre féroce, sans aucun échappatoire.


Parfait. C'était CETTE Lucrétia qu'elle voulait voir.


La politicienne impériale, avec son petit sarcasme prétentieux, ses faux airs de grandeur, son décolleté provocant, celle qui se laissait amadouer par les émotions de Dokhara, cette femme là n'était pas si intéressante que cela.
L'autre Lucrétia, la bête tapie, l'abomination morte-vivante à la puissance brute démesurée, voilà celle que Dokhara voulait voir, celle qu'elle avait consciemment provoqué par sa morsure au cou. C'était celle-ci qui l'excitait - car c'était de cette forme dont elle avait besoin pour vaincre ses ennemis.
Dokhara était pour le moment à la merci de cette créature, et elle ne pouvait s'empêcher de la trouver plus magnifique que jamais. Son cœur commençait à accélérer, son souffle à devenir plus saccadé, tandis qu'à la peur dans son regard s'ajoutait désormais de l'admiration.

La prédatrice commença à jouer avec sa proie. Dokhara se fit manipuler, mais prit la peine de se débattre un peu pour la forme - et aussi pour tester leur rapport de force. Sans surprise, la poigne était de fer et ne gagner qu'un centimètre de mou sur les prises de la vampire était tâche impossible.
Un nouveau baiser survint, et Dokhara ne put retenir un cri de surprise et de douleur lorsqu'il se conclut sur une morsure de sa lèvre. Elle ne s'en voulut pas de ce relâchement néanmoins - après tout, elle pouvait sentir que Lucrétia se repaissait tant de son sang que du jeu de domination qu'elle instaurait.

- Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est votre algolagnie, désolée, répondit-elle avec un sourire rebelle. L'instant d'après, elle aussi lécha sa lèvre, goutant son sang, comme pour aguicher davantage la bête.

Si le mot lui était inconnu, elle en devina néanmoins rapidement le sens alors qu'une lame glacée apparut comme par magie sur sa lèvre blessée. Inconsciemment, Dokhara retint sa respiration - le contact de la point de l'arme sur la blessure ouverte n'était ni agréable, ni rassurant. Du coin de l’œil et en louchant un petit peu, elle vit quelques gouttes de sang perler et glisser le long de la lame - de son point de vue, le moment s'éternisait - mais elle n'osa prononcer le moindre mot, de peur qu'un mouvement de lèvre n'aille l'entailler davantage.
Puis la vampire profita enfin du butin accumulé sur l'arme, goutant le sang de la baronne tout en y mêlant le sien alors qu'elle s'entaillait la langue.

Le sang de la vampire était plus sombre que le sien, plus noir. Dokhara n'eut pas le temps de se questionner sur le sujet qu'un nouveau baiser survint.

Cette fois-ci, ce fut peut-être au tour de Lucrétia d'être surprise - passée la première seconde d'immobilité due à l'étonnement, Dokhara rendit le baiser avec une fougue décuplée - comme si toute peur quittait son corps dès lors que leurs lèvres se rencontraient. Plus dérangeant encore, elle taquina de sa propre langue l'entaille présente sur celle de la vampire, comme pour en extirper d'elle-même plus d'hémoglobine.

Et lorsque le baiser cessa, la lueur dans les yeux de Dokhara ne trompait pas sur le soupçon de folie qui régnait dans le cœur de la baronne. Car il était certain que, toute barbouillée de leurs deux sangs mêlés, elle semblait avoir perdu toute peur, s'offrant d'elle-même à Lucrétia - pire encore, son sourire féroce semblait la mettre au défi de poursuivre son jeu.

Elle ne répondit même pas à la question rhétorique de la vampire, se contentant de laisser la langue glisser sensuellement sur ses lèvres, comme pour nettoyer les traces de leur méfait - à dire vrai, cela n'arrangeait rien.

Il faut croire que son invitation au jeu trouva un écho favorable chez la lahmianne, puisque le couteau revint au contact de sa peau. Avait-elle prévu de revenir à la charge, ou l'absence de peur dans le regard de Dokhara l'avait agacée et elle souhaitait faire une nouvelle tentative ?

A y réfléchir, Dokhara se rendit compte que les choses avaient changé entre elles. Quelques mois plus tôt, les sinistres capacités de la vampire l'avaient effrayé, et à plusieurs reprises Dokhara avait pris ses distances, pour mieux revenir par curiosité morbide. Mais à chaque fois, dès lors que l'ambiance devenait trop lourde entre elles, la jeune de Soya détournait le regard, bafouillait, devenait fuyante.
Aujourd'hui... les démonstrations du danger représenté par la vampire n'arrivaient qu'à exciter davantage la baronne lubrique, qui en redemandait davantage.

Et alors que la dague tailladait aussi bien sa peau que sa chemise dans une lenteur insupportable, le désir dans le bas-ventre de la baronne ne faisait que grandir. A chaque nouvelle piqûre dans sa chair, elle serrait pourtant les dents pour réprimer la douleur. Sa respiration saccadait, elle laissait échapper un souffle chaud qui trahissait sa concupiscence. Par amour du jeu, par provocation ou par réel plaisir, Dokhara laissa même échapper un soupir lascif de jouissance alors que la lame entailla cette fois sur quelques centimètres sa peau.

Et tout s'arrêta soudainement. Comme si ces dernières minutes n'avaient été qu'onirisme, Lucrétia était confortablement assise en face d'elle, la scrutant sereinement, tandis qu'elle reprenait la conversation comme si cet interlude était terminé.

Il n'y avait pas de miroir dans le carrosse, mais Dokhara n'en avait pas besoin pour deviner qu'elle devait avoir drôle d'allure. Les joues creusées par les larmes séchées, les yeux rougis, les lèvres barbouillées de sang, la chemise ouverte de force et la brassière découpée, les deux vêtements blancs se teintant peu à peu du rouge des quelques gouttes qui perlaient des entailles qui avaient germé sur le chemin de la dague.

Elle hésita à se saisir d'un coussin pour au moins cacher son vêtement déchiré, mais son sang noble l'en empêcha - toute ridicule était-elle, elle se devait de garder une assurance totale en compagnie de la lahmianne - et puis après tout, elles s'étaient déjà toutes deux contemplées nues, il n'y avait pas de motif de gêne ici - seul le rapport de force était agaçant.

A cette pensée, Dokhara sourit néanmoins, satisfaite d'une bien maigre victoire, mais victoire malgré tout. Car dans la nuque dégagée de la vampire, si Dokhara n'avait pas réussi à atteindre le sang, restait une marque bien présente de toute la dentition de la baronne. Elle avait lu que les vampires regeneraient de leurs blessures plus rapidement que les humains, mais qu'importait - pour l'heure, Lucrétia n'était pas aussi superbe qu'elle le pensait, et c'était suffisant pour être fière d'elle-même.

Et si son apparence n'était pas aussi parfaite que la vampire se l'imaginait, sans doute en allait-il de même pour son mental. Elle jouait les femmes inébranlables, reprenant leur conversation comme si de rien n'était, mais Dokhara avait bien compris lors de leurs baisers que l'on ne pouvait se fier au masque inébranlable que portait la vampire - en dessous des faux-semblants, elle était plus fragile qu'elle ne voulait le laisser paraître.

Dokhara saisit son propre poignard, nonchalamment, et sans se presser. Et alors qu'elle répondait enfin à Lucretia, elle laissa la pointe de l'arme se promener entre ses seins, sur la peau mise à nu de force par la vampire.

- C'est très agaçant, Lucretia, cette manie chez toi. L'on pourrait croire qu'après t'avoir permise de te glisser entre mes cuisses tu serais devenue plus accorte, mais NON...

La pointe de l'arme s'enfonce légèrement dans la peau de Dokhara, à quelques centimètres à côté des estafilades infligées par Lucrétia. La baronne fait alors descendre au même rythme lent l'arme, s'infligeant une entaille parallèle au tracé des précédentes blessures. Alors qu'elle continue de parler, ses mots sortent cette fois d'une bouche aux dents serrées par la douleur contenue.

- ... tu continues de me vouvoyer.

La lame arrête son chemin, et de nouvelles gouttes perlent vers un vêtement qui voit sa tache rougeâtre s'agrandir. La blessure n'est que superficielle, mais suffisante pour laisser un trait rouge qui s’accroît lentement.

- Et maintenant encore, alors que tu m'avais à ta merci, tu recules. Tu passes ton temps à établir une distance entre nous. Me craindrais-tu donc tant que cela pour te sentir obligée de toujours te cacher ainsi derrière tes faux semblants ?

La pointe de l'arme attaque un nouvel endroit, de l'autre côté de la ligne tracée par la lahmianne désormais. A nouveau, Dokhara serre les dents - était-ce encore une larme qui apparaissait au coin de son œil ? Si oui, cela n'était pas lié à ses émotions - juste une réaction naturelle à la douleur.

- Encore maintenant tu mens. Tu joues l'indifférence, mais je connais ce regard. C'était le mien longtemps. Tu as peur de perdre le contrôle, et tu étouffes tes désirs pour rester maîtresse de la situation. Je ne fais plus ces erreurs désormais - combien de journées avions-nous perdu à ce jeu à l'époque, alors que nous aurions pu mettre ce temps à profit de bien meilleure manière ?

La lame descend, traçant une troisième ligne sanglante. La larme logée dans l'oeil de la baronne se libère, et coule dans le chemin tracé par les précédentes.

- Tu as faim, Lucrétia. Et ce ne sont pas les deux gouttes subtilisées à ma lèvre qui t'ont rassasié - au contraire, elles t'ont mises en appétit. Et voir toutes ces petites perles d'un repas somptueux qui s'échappent de moi, gachées ainsi... combien d'entailles vais-je devoir me faire avant que tu ne te décides à abandonner ton ego ?

L'arme se déplace, se prépare pour une quatrième entaille.

- Ne gâchons pas nos retrouvailles avec mes petits problèmes ; ils pourront attendre encore un peu. Que dirais-tu de plutôt assouvir ton appétit, pendant que je profite de la douce euphorie de ta morsure ? Tu as faim et j'ai besoin de me détendre, alors pourquoi nous empêcher d'obtenir ce qui nous ferait plaisir ? Les apparences sont-elles donc si importantes pour toi qu'elles sont devenues ce qui te définit ?

Et la pointe de l'arme s'enfonce à nouveau dans la chair à nouveau, alors que Dokhara défie du regard la lahmianne sans plus détourner les yeux. L'arme s'est peut-être plus enfoncée que précédemment, ou ce nouvel endroit était plus sensible que le précédent, car cette fois des larmes s'échappèrent de ses deux yeux à la fois, tandis qu'elle serrait les mâchoires plus fort qu'elle ne l'avait fait jusqu'ici. Un feu de colère brilla dans ses pupilles, tandis que Dokhara perdit tout calme, criant presque sur la vampire.

- Que faut-il que je putain de fasse pour que tu te montres vulnérable face à moi ?
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

Profil : For 11 | End 11 | Hab 14 | Cha 17 | Int 12 | Ini 13 | Att 12 | Par 11(13) | Tir 10 | Mag 11 | NA 2 | PV 110/110

Compétences :
- Sociales : Diplomatie, Éloquence, Empathie, Étiquette, Séduction
- Artistiques : Chant, Danse, Musique (violon), Tatouage
- Intellectuelles : Alphabétisation, Langue étrangère (kislévarin, strygani)
- Martiales : Ambidextrie, Bagarre, Fuite, Monte, Parade, Résistance accrue (spécialisation alcool), Sang-froid
- Divers : Sens Accrus
- Dons Du Sang : Regard Hypnotique, Régénération Impie
Compétences en cours d'apprentissage :
Escamotage : 1/2
Adresse au tir (arbalètes) : 2/3
Équipement :
Armement :
- Griffe d'Ursun : 18+1d8 dégâts ; 12(24) parade. Rapide. Chaque attaque réussie qui résulte en une perte de points de vie pour l’adversaire inflige -1 Att/Hab/Par le tour suivant. Si trois touches sont infligées au même tour, les malus durent alors 2 tours et infligent un malus supplémentaire de -1 Na. Les malus cumulés ne peuvent pas excéder -4 Att, Hab et Par et -1 Na.
- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
- Veste et jambières en cuir : 5 de protection partout sauf tête
- Tunique noire druchiie : 2 de protection sur tout le corps
- Cape de dissimulation, permet de devenir invisible si immobile (v. wiki)

Équipement de voyage (fontes de selle, pas systématiquement porté) :
- Sellerie splendide
- Nécessaire de tatoueuse
- Violon
- Arc courbe + flèches des anciennes
- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

Lucretia aurait bien eu du mal à caractériser Dokhara alors qu’elle la tentait, qu’elle jouait avec elle que pour mieux redevenir imperturbable par la suite. Car la noble, non contente de se comporter en égale, allait dans la continuité des actions de la Lahmiane. Celle-ci avait bel et bien senti la surprise se dessiner sur le visage de sa consœur lorsqu’elle l’avait embrassée à pleine bouche, sanglante, mais, plus encore, elle n’avait que plus perçu encore la langue matoise de Dokhara titiller la sienne en retour, mêlant leur sang respectif. Un baiser aussi passionné que macabre, aussi enflammé qu’innommable, qui en disait peut-être plus longs encore sur les appétits de la captive que sur celle de sa ravisseuse. Et se tenaient tapies, au fond de sa comparse, de bien sombres pensées, quoique Lucretia ne pût véritablement y mettre le doigt dessus.

Ainsi qu’elle l’avait deviné, la douleur n’était pas non plus un repoussoir pour Dokhara ; pire encore, ce jeu qui s’était installé entre elles paraissait presque l’obliger à repousser ses propres limites. Elle avait soupiré d’envie lorsque Lucretia s’était collée contre elle, avait appliqué ses lèvres contre les siennes, mais la morsure d’une lame provoquait les mêmes effets, la même lascivité, que trop déconcertante si la Lahmiane ne s’y était pas attendue. Elle connaissait bien Dokhara de Soya. Mais peut-être pas autant qu’elle l’eût pensé de prime abord. Elle en redemanda encore ; davantage de sang, davantage de douleur. Lorsqu’elle s’empara de la dague qu’avait maniée Lucretia, cette dernière se posa la question ; que cherchait bien à prouver sa consœur ? Qu’elle ne craignait pas le sang, à l’image de Lucretia ? Qu’elle acceptait volontiers la douleur, à l’instar de la Lahmiane ? Qu’elle pouvait se comporter comme le faisait la vampire, être aussi forte, téméraire, déterminée ?

Bien souvent, la baronne de Bratian agissait pour la provocation, pour trahir son ennui. Les paroles anciennes de Dokhara lui revinrent ; le monde, les gens qui gravitaient autour de Lucretia n’étaient pas autres pour elle que des billes qu’elle entrechoquait à l’envi les unes contre les autres, causant un chaos qu’elle se plaisait à contempler, avec une relative indifférence quant aux effets provoqués. La comparaison n’était pas dénuée de tous sens, loin de là. Et Dokhara aurait très bien pu être une de ces petites billes qu’elle faisait rouler selon son gré ; mais une bille, toutefois, pour laquelle la Lahmiane témoignait bien davantage d’affection. Elle retint un petit sourire ; tout cela demeurait bien trop réducteur, bien trop matériel. Mieux valait ne rien en dire.

Mais Lucretia s’était effectivement activée de la sorte afin de provoquer, entre autres, quelque effet que ce fût sur sa consœur. Et l’on était bien, bien loin, à présent, de la baronette aux yeux bouffis de larmes, accablée par le chagrin et la lassitude, prête à être menée à l’abattoir dans une relative indifférence. Les larmes, si elles continuaient de strier de temps à autre ses joues opalines, n’avaient plus pour vocation l’énonciation d’une tristesse sans nom. Quant à la lassitude, celle-ci s’étaient mue en un désir destructeur, en une foucade renversante, aussi bien pour Dokhara que pour celle qu’elle voulait déranger. Et cela fonctionna bien. Un temps.

Ca piqua, mordant la peau, créant une subtile cavité. Puis la pression se fit plus forte, et la dague perfora pour de bon la douceur d’un grain laiteux. Une goutte de sang y perla, prenant légèrement en volume, avant d’être assez consistante pour être aspirée par la gravité, ruisselant cette même peau jusque-là immaculée. Et menée par sa propre main, la pointe effilée suivit le mouvement, s’attaquant aux chairs de la baronne, creusant entre ses seins une nouvelle tranchée de sang, fine et légère. Mais pas moins douloureuse.

Lucretia avait suivi cela avec grande attention, devenue soudainement immobile, captivée. Les paroles de Dokhara s’étaient glissées en elle, taquines, réprobatrices, et la Lahmiane l’avait alors observée. Mais sitôt qu’avait éclot la perle de sang, son regard avait défléchi en une fraction de seconde afin de se braquer sur la blessure ouverte et l’ambroisie qu’elle laissait écouler. La baronne n’était pas stupide ; elle voyait très clair, à présent, dans le petit jeu que s’efforçait de mener Dokhara. Elle ne tentait pas d’être son égale, de lui prouver qu’elle ne craignait pas la douleur ou qu’elle pouvait être aussi droite et brave que la vampire, non pas. Une position lascive, des paroles presque murmurées, des gestes déplacés, une invitation ostentatrice… Elle voulait simplement la faire craquer. Ployer sa volonté, afin que la créature qu’elle incarnait se prosternât devant elle pour se repaître de ce qu’elle daignait bien lui offrir ; son sang.

Et les paroles de Dokhara continuèrent leur petit bout de chemin dans l’esprit de Lucretia, et celle-ci comprit très bien. Avec un étrange détachement, la Lahmiane qu’elle incarnait effectivement, son ego piqué au vif, alimenté par la fierté, l’orgueil, la suffisance, la vanité, et la hauteur de ce qui devait être une bête toute puissante, décela nombre de faiblesses dans l’âme de sa comparse, et tout autant de moyens de la réduire à néant. Elle contempla la dignité de la jeune femme, son ambition, son obsession pour elle-même. Pourquoi la vouvoyait-elle, encore et toujours ? Pourquoi ne se décidait-elle pas à la tutoyer comme une véritable sœur, une véritable amante ? Quelque part, un rictus se dessina dans l’ombre. Il eût été si facile de se frayer un chemin à coups de glaciales explications, concises, succinctes, mais ô combien vraies, décrivant avec précision les différences entre la créature qu’était Lucretia, et la petite humaine Dokhara. Que celle-ci, face à sa consœur, n’était pas grand-chose ; qu’une marionnette qu’elle pouvait plus ou moins agiter à sa guise si l’envie la démangeait, qu’une femme, peut-être plus rares que les autres, mais dont la singularité se perdait finalement, noyée dans la masse d’autres personnes que Lucretia croiserait dans la vastité de sa vie infinie. Elle le sentait ; les liens qui les unissaient l’une à l’autre, là, en ce moment précis, pouvaient être rompus, tranchés par les piques mordantes et saillantes de la véritable créature que souhaitait peut-être contempler Dokhara. Briser ses rêves, doucher ses espoirs, fracturer leur amitié, étouffer leur amour. Mais de tout cela, une fois de plus, la Lahmiane n’en dit mot.

La dague traça une nouvelle estafilade sur une peau toujours aussi délicieuse, mais, cette fois-ci, la vampire ne cilla pas ; son regard se posait tranquillement sur le visage de Dokhara, souriant légèrement. Une certaine douceur alimentait son expression, mais un amusement certain tout autant. La douleur, exprimée sur les traits de sa consœur, devenait palpable ; la Lahmiane n’en sourit que plus encore, et les propos de cette première glissèrent totalement sur cette dernière.

Nouveau déchirement, aussi bien dans les chairs que dans les attitudes. Le sang coula, imité par une unique larme qui cascada le long d’une joue que pour mieux s’échouer sur une lèvre tremblotante. La voix, d’ordinaire mesurée, contrôlée, dérailla pour chuinter dans les aigus douloureux, première amorce d’un endêvement montant. L’affliction qu’elle s’infligeait elle-même avait fait son œuvre, entamant la volonté de Dokhara bien plus que Lucretia ne l’y avait aidé.

La Lahmiane secoua doucement dans tête en signe de dénégation, dans un doux sourire qui se confrontait totalement, mais sans tout à fait le vouloir, avec la furie de sa consœur. Pour elle, en fin de compte, elle n’avait pas grand-chose à se reprocher. Elle ne cèderait pas, ou alors, pas de la façon dont le souhaitait sa vis-à-vis. Car la vampire avait bel et bien ses principes où, oui, les apparences dominaient âprement sur tout le reste. Mettant presque un point d’honneur à agir avec quiétude, calme et maîtrise, Lucretia vint posément s’asseoir aux côtés d’une Dokhara certainement plus ballotée. Elle la mira longuement, avant de lui accorder un début de réponse.

« Certes, j’ai faim. Certes, tout ce sang me fait envie. Et puisqu’il m’est ainsi proposé, je le prends, aussi simplement que cela, sans vergogne ni scrupule, sans sentir peser sur mes épaules le poids de votre regard victorieux. »

Bien que l’envie lui prît, elle ne prolongea pas sa phrase en indiquant que, d’une façon comme d’une autre, ce don n’en était pas vraiment un ; de par sa simple volonté, la Lahmiane pouvait la plier comme bon lui semblait, voire lui arracher de force, sans que Dokhara ne pût rien tenter, tout ce sang qui la conservait encore en vie. Elle vint cueillir une perle carmine qui éclata le long d’un doigt fin et délicat, suivant le cours des minuscules sillons qui composaient ses empreintes. Puis, portant sa main à sa bouche, Lucretia goûta le sang d’une langue aussi tatillonne que joueuse, dans un regard de circonstance.

« Non, je ne lâcherai pas prise, ou, à tout le moins, je ne vous livrerai pas à la monstruosité qui couve en moi… Et qui n’est pas moi, d’une façon comme d’une autre. Par souci d’apparence, oui, car je me préfère de loin comme je suis actuellement. Humaine et alliciante. Et pas… Elle eut un geste de la main, sans pour autant développer. Et pour d’autres raisons encore », souffla-t-elle en un petit sourire mystérieux, repensant à tout ce qui aurait pu être dit et brisé. Et pas plus que Lucretia ne souhaitait voir un petit sourire victorieux, la Lahmiane refusait de poursuivre les mêmes règles qui avaient régi leur toute première rencontre alors qu’elle s’était nourrie sur Dokhara après qu'elle lui eût tendu la main. Une posture servile digne d’un baisemain à l’attention de sa suzeraine.

Elle se glissa au-dessus de sa consœur, se tenant à genoux sur la banquette de part et d’autre de Dokhara, la regardant d’un point de vue supérieur sans pour autant agir avec morgue. Elle s’empara de la main de la jeune femme, et l’un de ses pouces vint caresser le poignet et son artère principale.

«Quant au fait de lâcher prise… Pas encore, pas encore. Je n’en ressens pas l’envie, pas le besoin. Je n’ai pas d’urgence, pas d’émotion, pour le moment, qui me pousseraient tant à bout que j’en perdrai contrôle. Mais si cela peut vous consoler… Croyez-moi que vous avez provoqué, sur ma personne, votre petit effet tout à l’heure. Maintenant, je pense effectivement que le repos doit être vôtre, que vous devez vous détendre. »

Petit sourire, là encore mystérieux, quoique teinté d’une certaine douceur, si étrange, quelque part, sur le visage de la Lahmiane. Puis, si rapidement que Dokhara ne put esquisser le moindre geste ou prononcer la moindre syllabe, la vampire nicha son nez dans le cou de sa comparse, que pour mieux la mordre à la carotide. Nul besoin de transformation ; de simples crocs faisaient l’affaire afin de perforer les chairs mieux encore que ne l’avaient fait la dague, et un sang chaud s’écoula bientôt de la plaie nouvellement ouverte. Si le mouvement avait été d’une prestesse surhumaine, l’agression se révélait des plus douces, bien loin des velléités bestiales qu’empruntaient les prédateurs à l’encontre de leurs proies. Il s’agissait bien là de cette même douceur qui emportait la cible dans une langueur et une indolence rêveuse, une anesthésie des membres et de la pensée. Une petite douleur au début, certes, eu égard aux dents tranchant la chair, mais rapidement oubliée, emportée par une déconcertante et agréable lascivité.

La Lahmiane sentit, au fur et à mesure qu’elle se nourrissait sur sa compagne, cette dernière qui lâchait prise, de gré ou de force, et se détendait, conformément à ses souhaits. Son corps crispé se décontracta, ses mains s’ouvrirent en même temps que ses lèvres, qui laissèrent échapper un petit soupir. Puis la baronne de Bratian se rétracta, satisfaite, repue, et contempla une Dokhara étendue sur la banquette, tête molle à la respiration bien plus tranquille, mais le corps encore ravagé par ses dernières exactions, et sa vêture qui allait de pair avec son état. Ouvert, déchiré, sanguinolent. Le réveil risquait d’être potentiellement désagréable, aussi des précautions furent prises.

Lucretia s’ouvrit une fois de plus au monde l’environnant, touchant à tout, de manière subtile, sauf à l’endormie. Ponctionnant un peu d’énergie aethyrique çà et là, elle la façonna selon sa pensée, selon sa volonté, la plia par la seule force de son esprit, et l’envoya sur la jeune femme afin de refermer, ne serait-ce que partiellement, ces plaies superficielles mais parfois irritantes. Un léger don qui ne coûtait pas grand-chose, mais qui se devait sûrement d’être.

Dehors, l’on commença à s’activer ; la troupe de Lucretia avait attelé les chevaux au carrosse, et tous étaient fins prêts à se mettre en branle. Un léger cahot s’installa alors que le véhicule commença à rouler, quittant la clairière selon les instructions de la Lahmiane.
Celle-ci s’adossa de nouveau contre sa banquette, en opposition avec une Dokhara pour le moment somnolente, et devint immobile, dans cette attente et patience qui la caractérisaient dans ces moments de répit où rien n’était à raconter. Prête à rentrer chez elle. Peut-être.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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Dokhara de Soya
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Re: La nuit porte conseil [Dokhara & Lucretia].

Message par Dokhara de Soya »

Enfin du repos.

Comme lorsque l'on retrouve son lit après un long voyage, Dokhara se laissa sombrer sans résistance dans le cocon de langueur désormais familier qu'offrait la morsure de la vampire.

Elle avait rêvé de ce moment à l'instant où elle avait découvert la réelle identité de son ravisseur, cet instant où elle pourrait retrouver cette douce béatitude si caractéristique. Ce moment où elle serait en paix avec elle-même.


Lors de sa première morsure, Dokhara avait fait un rêve. Très chaotique, il lui avait néanmoins permis d'avoir une discussion violente mais sensée avec son géniteur. Ce dernier avait été d'excellent conseil vis à vis des choix qu'elle avait à faire alors, et peut-être avait-il été l'influence dont elle avait besoin lorsqu'il avait fallu laisser les discractions émotionnelles qu'étaient Lucrétia et Ingrid la quitter, afin de mieux se concentrer sur son ascencion politique. Malheureusement, elle n'avait su faire de même avec le culte slaaneshi; une erreur qu'elle payait aujoud'hui. Il lui peinait d'admettre qu'un père mort savait apparemment mieux qu'elle comment diriger sa vie - et c'était peut-être d'ailleurs par stupide attitude rebelle qu'elle était retournée dans les griffes du Prince des Ténèbres - par plaisir de prendre une voie différente de celle qu'il lui avait prédestinée. Pour le désir immature de contrarier un macchabé.

Lors de sa deuxième morsure, le rêve avait été bien moins philosophique - elle s'était vue forniquer avec Lucrétia, toutes deux se mordant, se griffant et se blessant pendant l'acte, le sang perdu alimentant la rivière rouge dans laquelle elles baiganient. L'extase avait été totale, et encore des mois après, le souvenir de ce fantasme perverti éveillait ses appétits à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit - peut-être avait-il influencé, dans une certaine mesure, les actes insensés de la baronne dans ce carrosse.

Dokhara avait eu plusieurs mois depuis ces deux expériences pour y réfléchir. Dans les deux cas, l'effet produit par Lucrétia avait été lié à son état d'esprit avant sa perte de conscience. De fait, la première fois, elle était pleine de doutes sur le type de vie qu'elle souhaitait vraiment mener. Lors de la seconde, elle s'était endormie en pleine extase après une nuit de débauche avec Lucrétia, et surtout, l'évocation de certains mots de sa part. "Je me dis également que vous auriez faite une excellente Lahmiane, et que je vous aurais de bon cœur accordé le Baiser de Sang."

Aussi, tout aussi fou que cela puisse sembler, elle avait espéré qu'à nouveau, en incitant Lucrétia à la mordre, elle puisse recréer un environnement onirique à même de l'aider à y voir plus clair avec ses propres émotions. Ce n'était pas un plan à proprement parler, tout juste une idée qui lui avait trotté dans la tête alors même qu'elle discutait avec la vampire dans son carrosse.





La confusion règne. Une cacophonie de voix qui s'emmêle, se répond, s'interroge, se superpose. Une tornade de pensées, avec dans l'oeil du cyclone... Lucrétia.






- Elle ne se laissera pas faire. Elle n'est pas humaine, nous ne pouvons pas la berner comme les autres. Elle a trop vécu pour se laisser atteindre par nos petits jeux.

- Elle nous aime. Elle n'a pas été insensible à nos paroles, à nos actes. Son visage l'a trahi.

- Elle est forte. La vue du sang ne suffit pas à la faire flancher. Elle n'est pas l'esclave de ses pulsions, elle leur résiste, et ne les assouvit que lorsqu'elle en a décidé ainsi. Elle est plus forte que nous.

- Elle nous désire. Nous la désirons. Elle nous garde en vie. Elle nous veut.

- Elle est éternelle, nous sommes éphémères à ses yeux. Un plaisir passager.

- Elle nous a proposé le Don du Sang. Elle veut que nous soyons à ses côtés pour l'éternité. Nous sommes spéciale.

- Elle ne l'a suggéré que par jeu.

- Elle nous a aperçu en difficulté. Elle a choisi de s'enquérir de nos problèmes.

- Elle est venue se distraire. Nous ne pouvons pas lui faire confiance.

- Elle est forte. Nous devons nous servir d'elle.

- Elle est une lahmianne. La beauté, l'intelligence, la ruse, et la luxure. Jusqu'où s'étend l'influence du Prince des Plaisirs ?

- Elle ne lui est pas liée. Il est la déité des moments de jouissance qui transcendent notre vie. Le plaisir que nous tirons de son pouvoir provient de la puissance de ses dons en des instants qui subliment tout ce qui est. Toute pervertie qu'elle est, son immortalité est contraire à nos enseignements - dans un temps infini, le plaisir ne fait que s'étioler progressivement pour s'éteindre.

- Elle craint la bête en elle, c'est pour cela qu'elle ne veut pas lâcher prise. Mais c'est ce même contrôle qu'elle exerce sur elle-même qui l'empêche de transcender son ennui.

- Elle a déjà trahi trop d'émotions envers nous pour que nous l'ignorions. Elle sait que nous sommes un risque pour son contrôle, nous avons déjà craquelé son masque plusieurs fois. C'est cette menace qui l'amuse. Le danger que nous représentons, mais qu'elle refuse d'avouer par fierté.

- Elle a résisté à notre attaque frontale. Les émotions brutes ne l'affectent pas assez. Nous devrons faire preuve de plus de finesse. Etre plus retorse.

- Elle devra nous aider si elle veut nous garder. Le culte ne nous laissera pas partir. Elle nous protégera. Les tuera.

- Elle est plus pour nous qu'une arme. Nous n'avons pas besoin de nous mentir.

- Elle est une créature parfaite. Nous avons besoin de la posséder, la sublimer, la voir se tordre de désir sous nos doigts, hurler pour notre pitié, mordre notre cou, griffer notre dos, supplier nos caresses.

- Elle est immortelle, nous n'avons pas de place à ses côtés. La leçon d'Ingrid fut instructive, nous ne croirons pas deux fois à la même chimère.

- Elle pourrait faire de nous son égale.

- Elle se bat contre un ennui qu'elle ne peut vaincre, son immortalité est un fardeau. Plus le temps passe, moins elle arrive à s'impliquer. Nous ne voulons pas devenir ainsi. Nous refusons sa façon de vivre.

- Elle nous est pourtant déjà similaire en bien des points. Le contrôle face à nos besoins bestiaux, la nécessité de combler ce vide qui nous habite. Nous ne profitons plus seulement que des rares moments de plaisir que nous offre Slaanesh. Tout le reste a dépéri, notre addiction aux sensations est notre dernière raison d'exister.

- Elle finira terne à nos yeux, elle aussi, comme le reste. Quelle importance pourrait-elle avoir lorsqu'on connait la perfection qui nous a déjà été offerte ? Nous sommes devenues plus qu'humaines. Notre musique est au delà de tout ce qui a été crée. Quant à nos appétits, jamais nous n'avons été aussi comblée. Bien avant de rencontrer les cultistes, nous étions déjà avides de perceptions. Nous devons laisser le Prince des Plaisirs nous montrer la voie. Elle n'a rien à offrir de comparable. Elle a refusé d'évoluer comme nous - elle préfère se murer dans des faux semblants plutôt que de se libérer de ses carcans.

- Elle cherche de nouvelles expériences. Nous pourrions chercher ensemble. Tromper l'ennui ensemble. Chacune comblerait le vide de l'autre.

- Elle n'a pas cédé face à nous. Elle refuse de nous laisser traverser ses défenses. Sans l'influence du Corrupteur, comment la pervertir à notre cause ? Nous parlons de reprendre le contrôle contre le culte, mais en avons-nous la force ? Ne venons-nous pas de la supplier à mi-mots de nous offrir le plaisir de sa morsure, après nous être délécté de multiples mutilations ? Comment comptons-nous nous rebeller contre Slaanesh, si nous cédons à ses sirènes ? Comment comptons-nous manipuler une vampire sans ses dons ?

- Elle ne peut être une solution tant que nous sommes une partie du problème. Nous sommes faibles et lâches, nous l'avons toujours été. Nous avons fui père, fui le pouvoir devenu trop pesant, fui Ingrid, fui les cultistes. Nous fuirons aussi Lucrétia un jour ou l'autre. C'est ce que nous sommes.

- Elle n'est rien pour nous par rapport au Prince. Nous n'avons jamais fui Slaanesh. Avant même de connaitre son nom nous ne vivions que pour le plaisir, et lors de chaque escapade nous avons pris le temps de l'honorer.

- Elle peut nous faire retrouver la voie de nos vraies croyances. Nous vivions pour la liberté de Ranald, et pour l'amour de Rhya. Nous devons encore croire en notre rédemption.

- Elle n'est pas liée aux dieux. Elle est libre de leur influence. Nous pourrions l'être également. Elle pourrait nous montrer la voie.

- Elle ne veut pas faire de nous son égale. Elle veut nous examiner, nous tester, nous contrôler. Nous n'avons pas tué un maitre pour en accepter un autre. Nous ne tolèrerons aucune soumission - ni père, ni Elise, ni Slaanesh, ni Lucrétia, ni personne. Elle servira nos intêrets, ce n'est qu'une question de temps ; celui pour nous de lui devenir indispensable.

- Elle prendra trop de temps à amadouer. Nos proches mourront avant que nous ayions réussi.

- Elle vaut ces sacrifices. Les proches se remplacent. Il suffira de reconstruire. Avec elle.

- Elle est nous est semblable et elle ressent cet écho dans notre être. C'est ce qui nous attire. C'est ce qui nous destine.





Silence. La tempête se dissise, et dévoile celle qui était en son coeur. Toutes les voix parlent désormais en même temps, se superposent, crient pour être entendues.





- Nous avons besoin de Lucretia pour qu'elle nous délivre caresse affronte rassure transforme aime accepte serve guide désire sauve morde tue.






***

La suite ici !
Dokhara de Soya, Voie de la Belle Mort, Beauté mortelle

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- Main gauche : 8+1d6 dégâts ; 8(16) parade ; Rapide. +2 PAR si utilisée en conjonction avec une autre arme. Lors d'une parade, c'est le score de parade de l'arme en main droite qui compte pour le premier jet, celle de la main gauche pour le second jet si relance.
- Poignard : 12+1d6 dégâts ; 6(12) parade ; Rapide. Peut être utilisé comme arme de jet
- Arbalète : 34+1d8 dégâts : Malus de -2 TIR tous les 30 mètres ; Perforante (4) : Un tir par NA maximum.

Armure :
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- Lame en or marin
- Huile d'amande
- Surplus de drogues, poisons, ingrédients (Dodo a 2 de chaque sur elle, pas plus)


Awards \o/
Warfo Award 2018 du meilleur PJ - RP
Warfo Award 2019 du meilleur PJ - Élaboration
Dream Team 2018 et 2019 avec Lucretia Von Shwitzerhaüm
Miss Vieux Monde 2019 et 2020

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