[Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Le Talabecland se trouve au coeur de l'Empire, et ses armées prennent souvent la forme de petites forces d'élites. Helmut Feuerbach est porté disparu, mais sa cour est toujours dans la Cité de Talabheim.

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par [MJ] Bonnepierre »

Citation d'un post de la page 11:
Vers où que furent partis la lahmiane et son otage, ils entendirent hurler dans la pluie:
-Alerte! Alerte! Au secours! La Baronne a tué le maire! Et elle a enlevé l'Oracle! Aux armes! C'est un démon! Pas une femme! Un démon!
C'était la voix des gardes Feuerbach auxquels ils venaient d'échapper. Ils alarmaient le bourg pour une sorte de battue... mais une battue au démon?
Pardon, je ne l'ai pas rappelé dans mon dernier post, mais l'ancien maire radin Rosen est mort, tué par les Feuerbach qui voulaient te faire accuser... mais les villageois n'y croient plus, bien sûr: tu es la sauveuse du pays, 30 miliciens en témoignent, ainsi que - et surtout -Machser... puis de toute façon les prisonniers avouent ensuite...
Bratian. Fin de l'automne.
Quelques jours passèrent. Entre bruine, pluie et nuages, qui nappaient les forêts d'humidité. Un temps Nord-Tallabecland dans toute sa splendeur... Certes, ces rincées incessantes agacèrent peut-être Lucrétia, mais pour elle, il y avait bien pire qu'un pays sans soleil n'est-il pas?

La reconstruction du manoir allait bon train: les prisonniers se tuaient à la tâche -pas le choix - et les villageois, notamment les miliciens, participaient avec ardeur: ce n'était pas une corvée pour eux, c'était un devoir, pour une si bonne baronne! L'Oracle Machser le leur rappelait d'ailleurs si besoin: c'était fou le talent de ce faux prêtre pour galvaniser les foules!
L'on pouvait espérer que le logis baronnal redeviendrait habitable dans une semaine - les pierres étaient toujours là, rappelons le - et qu'il serait pleinement rénové durant le premier mois d'hiver... Les jardins attendraient le printemps et l'été pour redevenir accueillants.
Pour la suite, je préfère rp tes discussions avec Machser, vu que c'est un pnj tout de même particulier: pour le plaisir, et puis, bon, Dokhara n'a pas terminé son intro (mais ça ne saurait tarder, je pense...)
Conversation avec Machser:
Ce jour, fin de matinée brumeuse, Machser fut convoqué en la mairie par Lucrétia : L'endroit, pour l'heure inoccupé, se prêtait bien aux affaires administrative, non pas?
Le crâne savamment rasé, faisant apparaître des motifs de comète et de griffons, le faux prêtre fut tout à fait ponctuel. Revêtu de ses épaulières et de sa toge noire, son grand marteau luisant en mains, il était incroyable de crédibilité; Si la lahmiane ne savait pas ce qu'elle savait, elle s'y tromperait...
Il était nerveux, par contre, maintenant seul avec elle. N'était-il pas le seul des environs à connaître sa vraie nature, à elle aussi? Ou du moins s'en douter fortement... et s'en inquiéter.
Il semblait presque rétabli: quelques petits restes de brûlures sur son visage le marqueraient à jamais... mais cela lui donnait un air valeureux.
Il avait laissé ses "fidèles" hors, en planton devant l'entrée de la bâtisse (Machser avait toujours quelques miliciens fanatiques avec lui... )

-Moi? Chef de la milice?... Et vous conseiller pour un nouveau maire? avait-il répété, très humble maintenant que nul ne le voyait faire hormis Lucrétia: C'est beaucoup d'honneur et de confiance. Je vous en remercie... surtout que vous savez mes anciennes féautés... que je renie totalement, bien sûr: vous êtes ma seule et unique maîtresse, désormais, quel que soit la piété dont je fais montre en public. Je vous serai à jamais redevable de la mansuétude que vous m'avez offerte, ma loyauté envers vos ennemis était forcée...
Soyez sûre de mon dévouement éternel.

Il en faisait peut-être un peu trop, mais qui ne l'imiterait pas en présence d'une femme vampire de cette valeur? Et puis surtout il respirait la sincérité (et la peur?)... il réfléchit un instant:
-Dites moi si j'outrepasses mes prérogatives mais... je ne crois pas être l'homme de la situation pour le poste de milicien en chef... permettez que je m'explique:
-Tout d'abord, je suis censé être un homme de religion: je ne pourrais vous forger de façon crédible qu'une "milice religieuse", ce que je ne pense pas que vous voulez... et même si je ne le voulais pas, elle le deviendrai de part l'influence que j'ai sur ces choses là au bourg...
-Par ailleurs, et c'est même peut-être plus important encore: je n'y connais rien en commandement d'armées. Mes ordres en cas de force majeure seraient fallacieux, mauvais... Et je ne pense pas non plus que vous voulez une milice mal dirigée...
Moi je suis bon pour fidéliser, pour contrôler à distance, voire pour recruter... mais pour décider de stratégies? ça non, pas vraiment... J'ai un nom à vous proposer cependant: "Haagen Ostsön": c'est un "perdu de l'Ostland" droit et loyal, qui me fait l'heur de m'écouter, et surtout qui fut sous-officier pendant la guerre contre Archaon: croyez moi, c'est le meilleur choix...
... quoique le bûcheron, là, "Anton", bien que vous l'ayez mis en prison de dégrisement, il vous adore; Et de fait il ne bois plus... Mais celui-là je vous le conseillerait plutôt comme garde personnel - et coupeur de bois?
(vague sourire, vite résorbé par son inquiétude) - c'est vraiment un colosse! Et il n'est pas assez intelligent, ni vénal, ni calculateur pour trahir ou s'enfuir... Un bon entrainement orchestré par Haagen, et vous auriez certainement un foudre de guerre auprès de vous, Madame...

Spécialiste de long discours et de prêchi-prêcha, Machser s'étendait: mais ici, point de grandiloquence ou de supériorité, on aurait dit un estudiant qui voulait bien paraître devant son professeur:

-Quant au maire...
Déformation professionnelle, il plaça son index le long de son front, comme pour un "oracle", pour s'aider à penser:
-Je ne saurais que conseiller "Hugo Bergamm"... C'est un type bien... généreux mais réaliste, équilibré, qui ne parle pas pour rien... avec du caractère, mais dans le bon sens... oui, il serait parfait... s'il accepte...
Etant donné qu'il tient une auberge, il a des notions de finances et de comptabilité...

A propos d'auberge, Peter Schmidt, du "sanglier bleu", c'est une crevure... Outre que, bon, il exploite des prostituées- ça, il en faut, hélas - ce type, on en fait ce qu'on veut avec un peu d'or: pardonnez moi mais on l'a payé pour des rumeurs méchantes sur vous, il les a dites, on l'a payé pour, excusez de l'expression, "bourrer la gueule" au grand bûcheron et vos plus fidèles miliciens, il l'a fait...

Un rictus sadique - mais sans mensonge - s'afficha brièvement sur les traits de Machser:
-Il a même osé blaguer à un garde Feuerbach qu'il vous prendrait bien pour travailler chez lui...

Silence. après cette dernière phrase un peu trop osée, Machser se dit sans doute qu'il ferait mieux de s'arrêter là.
Rien dans son expression ne trahissait le mensonge ou la manipulation, au contraire il semblait vraiment vouloir jouer franc jeu... mais avec ce genre de comédien, qui savait?
La sagacité de la lahmiane était toutefois exceptionnelle en général. De son avis, il se montrait honnête et franc... l'homme était en réalité terrorisé par elle, comment pouvait-il en être autrement?... pour l'instant...
Sur cette conversation, on peut "flashbacker" bien sûr^^ et sur les rendez vous qui suivent, tu peux détailler... ou pas ;)
Convocation d'Haagen Ostsön:
L'homme se présenta au garde à vous militaire, totalement respectueux.
La trentaine, il se dégarnissait déjà du front. Bien entretenu physiquement, il avait de fait un regard franc et loyal.
Les renseignements obtenue par d'autres sources que Machser en faisaient un homme discipliné et carré... mais juste... Il était déjà le "maître d'exercice" de la milice; Seul hic potentiel: il était tout de même particulièrement dévot envers Sigmar...
Convocation de Hugo Bergamm:
Celui là était bien différent: plus âgé, robuste talabecclander touche-à-tout, il paraissait méfiant, quoique sachant son rang. Pas très bavard...
Les informations de Lucrétia en faisaient un homme apprécié de la populace, serviable et roublard, avec du bon sens, qui gérait bien son affaire sans faire de tort à personne...
Et... en attendant le retour des "lettres à Elise" (et de celles aux Feuerbach?)
Lettre du Baron Himmergriff:
Reçue en une fin d'après-midi pluvieuse... quelques jours après le drame.

Cher Baronne Von Schwitzerhaum,

La rumeur m'a apris les terible problème que vous avez eu. Et je vous aporte par cette missive tout mon soutien.
Vous le saviez deja, je suis votre ami. Mes gent ayant aperçu de grandes fumé nocturne ver chez vous, je deplore de ne pas avoir pu vous envoyer de soutien, mais, vous le savez peut-être aussi, je ne dispose pas d'une armé conséquente.
Je suis heureu de vous savoir sauve et sauvé. Et je réitaire ma galante invitation à votre encontre, s'il me permé.
Soyez donc la bienvenu en mon domaine, Madame ma voisine, mon hospitalité vous est aquise. Nous pourons alor discuter de ces méchans qui sont nos ennemi à tout deux.

Votre ami.
(défunt)

Geoff Himmergriff, Baron du Freital et de l'Ahlbeck.
Hélas, mille fois hélas, lequel a péri tout récemment d'une flèche inopportune de votre aimé serviteur, Dame jalousée de Rhya, bénie de Ladriel, et maudite par tous les autres dieux... Comme l'on peut dire, qui a vécu par le démon périra par un autre démon:...Moi...
Votre serviteur, adorée voisine.
DL


Pour ce qui était de la "rumeur" évoquée par feu(?) Himmergriff, il va de soi que les villageois parlent, que les voyageurs transmettent... Les nouvelles de la mésaventure de Bratian sortaient de Bratian...
D'ailleurs, à ce propos:

Visite du Chevalier Otto Von Fhur, envoyé depuis Beck par le Comte Josef von Behring:
Le matin suivant, pluvieux lui aussi... devant la demeure improvisée de Lucrétia sise près de son manoir:

L'homme, dans une armure bronzée damasquinée de bleus, était avenant, dans un type impérial. Mais "avenant" sans plus, bien que son visage était adorablement glabre et amène...

En vérité - et il fallait s'y faire désormais! - en comparaison de Domi Lindellindele, la plupart semblait quelconque, sans esprit, sans talents véritables...

Son cheval était un bel étalon, il avait une épée, qu'il planta immédiatement dans le sol, s’agenouillant devant lucrétia lorsqu'elle vint à lui. Il avait quatre soldats avec lui:

-Dame Baronne Von Schwitzerhäum, je suis Otto Von Fhur, envoyé depuis Beck par le Comte Josef von Behring.
Je viens me mettre à votre service immédiat, ainsi que ces hommes.


Il ne dit rien de plus.

Une chose intemporelle:
Lucrétia avait soif de sang. Elle était éternellement faible, rongée par de l'ancien argent en son flanc...
Tu es toujours à 86/140 pv
^^ j'avais envie de rp, ça se voit, je pense... et surtout ça faisait un moment que j'attendais tous ces moments, et un retour au rp "scindé" (en flashbacks)...

Pour l'aventure, je te donne un bonus de 30xp, c'est mon maximum sauf exceptions.

En attendant dokhara-qui va arriver bientôt, pas de soucis, y'aura une ellipse - ça me fait plaisir de rp tout ça: hé! c'est que je m'y suis attaché à ton gentil domaine! :youpi:

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Owii, ça c’est du message ! =o
    Et pas de souci, c’est ma faute. Je savais qu’il y avait eu quelque chose dans le genre mais ne parvenais plus à le retrouver. Dans le doute, j’ai parlé du maire.
    Un petit carrosse n’ayant pas été dévoré par les flammes fut apprêté pour la jeune femme désireuse de se rendre à la mairie de Bratian, et ce fut d’un pas rapide, passant de l’intérieur de son manoir à l’habitacle, qu’elle y entra. Car la pluie régnait en maître sur le territoire de la baronne, et cela depuis plusieurs jours, et les gouttelettes intempestives, en dépit de sa prestesse, étaient parvenues à se faufiler en de fines perles ruisselant doucement sur sa chevelure. Lucretia jeta un petit coup d’œil derrière elle alors que le carrosse effectuait une petite embardée vers l’avant, prenant de la vitesse au rythme des battements des sabots des chevaux. Les travaux avançaient bel et bien, fort heureusement, et l’on avait fait venir différents maîtres maçons et charpentiers afin d’ériger de nouvelles parties du bâtiment à partir des anciennes qui s’étaient écroulées. Mais d’autres pensées vinrent la cueillir au beau milieu de ces courtes réflexions. Elle avait donné rendez-vous à Mascher pour discuter civilement du redressement de son village et de la nomination de nouvelles têtes à certains postes demeurant vacants, et c’était désormais sur cela qu’elle devrait focaliser toute son attention.

    Le trajet ne fut pas très long, et Lucretia, qui en avait l’usance après s’y être rendue en de maintes occasions, le connaissait par cœur, allant jusqu’à deviner sans même y penser véritablement le prochain bâtiment qui allait apparaître au virage suivant ou le cahot soudain qui allait s’emparer du véhicule lorsqu’il franchirait ce trou que l’on ne pouvait pas éviter.

    La mairie s’avérait n’être qu’un simple bâtiment de pierre qui se fondait parfaitement dans la masse des autres habitations, à cela près qu’elle était un peu plus surélevée et qu’une série de marches en constituait le parvis. Mascher n’arriva que deux petites minutes plus tard, alors même qu’elle venait de s’installer dans le confortable fauteuil de celui qui serait le futur maire. Si la jeune femme ne se releva pas, elle ne l’accueillit pas moins d’un sourire avenant et accueillant en l’invitant à prendre place devant elle. D’un regard neutre, se composant une expression stoïque mais décidée, elle observa un petit moment l’homme qui lui faisait face. Les triturations de ses doigts dans un petit geste nerveux trahissaient une certaine anxiété, quand bien même faisait-il tout son nécessaire pour paraître le plus décontracté possible. Lucretia faisait-elle si peur que cela ? C’était qu’elle en eût presque souri en effectuant la comparaison entre une jeune femme de bonne famille et un guerrier crâne rasé, aux multiples tatouages et aux brulures distinguées, ne tenant pas autre un marteau de guerre pour broyer le visage de ses ennemis.

    Lorsqu’elle lui fit part de sa proposition, voilà que cette dernière le surprit. Il avait effectué une petite pause, réfléchissant, incorporant bien le tout, avant de répéter la question, dubitativement. S’en suivit alors un petit discours sur sa loyauté, laquelle lui appartenait définitivement.
    «Il en va de soit » déclara-t-elle le plus simplement du monde, dans une mine qui ne laissait pas même la place au moindre doute. Mais le prêtre ne s’y trompait pas ; ce n’était pas de la confiance aveugle, mais une connaissance avancée de l’esprit de l’homme. Ce dernier savait véritablement ce qu’il risquait d’endurer sitôt qu’il tenterait de le trahir, et la jeune femme, elle, savait qu’il le savait.
    Petite moue pensive suite aux paroles de l’homme, avant d’afficher une expression légèrement agacée, balayant ces faits d’un petit revers de la main.

    « Une armée de religieux ? Oh non, il est évident que je ne veux point m’embâter d’une telle engeance, laquelle finirait par devenir si stupide dans son fanatisme qu’elle en serait incontrôlable. » Et elle écouta la suite de la tirade du prêtre, réfléchissant à ses diverses propositions.
    « Dans ce cas-là, il faudra que vous vous empressiez de me présenter ce Haagen Ostsön dont vous me parlez. A en juger par la description que vous m’en faites, il est l’homme idéal à la situation. Quant à Anton… »

    Elle avait quelque peu du mal à ravaler sa dernière décision. La baronne l’avait bien prévenu ; si elle le contemplait à nouveau imbriaque, il serait immédiatement démis de ses fonctions et mis aux fers. Et c’était bel et bien ce qu’il s’était passé, en dépit de toutes les excuses et de tous les regrets que l’homme avait pu lui verser. Elle n’appréciait aucunement que l’on ne respectât pas sa parole, laquelle avait force de loi sur l’ensemble de ses terres, et Anton s’était ainsi comporté comme un gredin de bas étage, abruti par cette boisson qui le gardait sous son emprise. Et il fallait à présent le délivrer et excuser sa mauvaise conduite ? Difficile à admettre.

    «Peut-être que je pourrais user de ma mansuétude et le libérer quelques temps afin de voir l’évolution de son comportement, bien que je gage que, s’il ne boit plus, c’est tout simplement parce que l’on ne trouve pas d’alcool en prison. Et il est étonnant qu’il m’adore encore, eu égard à la destitution que je lui ai infligée. Elle haussa les épaules, l’état de l’homme ainsi que son ressenti ne lui important guère. Et vous ferez venir Hugo Bergamm céans-même également, ainsi. »

    Elle n’avait pas grand-chose d’autre à dire, aussi bien en approbation qu’en négation, devant s’en remettre à la parole de l’oracle.
    En ce qui concernait Peter Schmidt, elle laisserait probablement faire. Les soldats, quelques qu’ils soient, verraient que d’un très mauvais œil que l’on vienne à en retirer leurs putes, que leur souteneur soit un crevure ou non. Encore que.
    Tous les Feuerbach avaient été punis, de même que tous qui qui s’étaient fait stipendier. Pourquoi n’en irait-il pas de même avec lui ? D’autant plus que si l’homme était aussi facilement achetable, il pourrait se révéler dangereux pour l’équilibre du village. Même si qu’Anton eût bu aux verres proposés ne relevait que de son seul fait et de son impéritie de volonté. Elle soupira intérieurement.

    «Mettez aux arrêts ce Peter et remplacez-le par Hugo Bergamm. Si celui-ci tient une auberge, en tenir une seconde, soudainement, ne pourra que lui permettre de faire florès, lui assurant le monopole des environs. Et devrait m’être fidèle, par la suite, après que je l’eusse placé à une position si confortable. Ne dit-on pas que le malheur des uns fait le bonheur des autres ? Oh, et si vous pouviez me trouver quelques soldats ou autres disgraciés de la nature aux tendances déviantes pour faire subir audit Pieter ce que ses hétaïres doivent supporter, je vous en saurais gré. Et j’aimerais voir cela de mes propres yeux. Peu me chaut le sort des putains, en vérité. Simplement, nul n’est autorisé à parler de ma personne en ces termes si peu élogieux. Mais faites en sorte, bien évidemment, que l’objet de son arrestation ne soit pas ce dernier motif, cela pourrait s’avérer arrêteux. »

    L’on pouvait fantasmer sur sa personne, cela demeurait quelque peu flatteur dans sa façon d’être particulière, mais certainement pas la dénigrer de la sorte. Et encore moins que cela se sût partout dans le village. L’on devait cultiver cette pensée obscène, la garder en soit et la faire fomenter, mais ne jamais l’exprimer à haute voix. Ou alors, entre groupe d’amis très privés, lesquels en garderaient assurément le secret. Tant de précautions face à l’évidence même, alors que tant d’hommes en pensaient autant que Peter, ne résultait qu’en un petit caprice de sa part. Et Mascher allait obtempérer, étonné, peut-être, mais sans véritablement s’y opposer, tout terrifié qu’il était. Même après cette petite discussion pour le moins tranquille, quiètement dans ce bâtiment confiné et officiel, l’homme ne s’était pas détendu de sa nervosité. Lui faisait-elle tant d’effet que cela ? Amusant, en plus d’être assurée qu’il ne tenterait pas de la doubler.

    ***
    L’homme se présenta à elle de la façon la plus militaire qui fût, ramenant sa main au niveau de sa tempe dégarnie de tout cheveu avant de se mettre au repos, les mains croisées derrière son imposante carrure. Lui n’avait pas peur d’elle, ignorant très probablement sa nature, ce qui n’était pas pour lui déplaire, et n’hésitait pas à la regarder dans les yeux, franchement, bien qu’une attitude de respect et d’une certaine révérence fût inscrite sur son visage de trentenaire.

    «Je gage que vous savez déjà pourquoi vous vous tenez céans-même, dans ce bureau, en ma compagnie. Je recherche quelqu’un aux épaules suffisamment solides pour reprendre officiellement la milice et la régir. L’on m’a parlé de vous, et il est dit que vous seriez potentiellement le candidat idéal pour ce faire. Vous aurez carte blanche concernant la façon dont vous tiendrez votre rôle. La seule chose que j’exige vous concernant, c’est, bien entendu, votre allégeance et votre dévouement à ma cause. Je n’ai souffert que de trop de torts ces derniers jours, à coup de trahison et de cabales en tout genre. »

    Expression stoïque, sourcil arqué, elle attendit sa réponse ou ses questions.

    ***
    Hugo Bergamm fut bien plus réservé dans son approche et sa manière de se tenir. Moins loquace d’apparence, il ne savait pas trop en quoi s’en tenir alors qu’il rentra dans la pièce.

    « Hugo Bergamm.. Actuellement propriétaire d’une auberge, et possible en passe d’en détenir une seconde. Il paraîtrait que vous auriez les compétences et l’expérience nécessaires à la gestion de l’auberge du sanglier bleu, laquelle n’aura plus de propriétaire d’ici peu. Si cela vous sied, je vous signerai votre contrat de cession. Notions de finance et de comptabilité, assez réfléchi… Dans une moindre mesure, vous pouvez également devenir maire, vu que j’en cherche un qui saurait où se trouvent ses intérêts. Pourquoi pas. »

    ***

    Chose plus curieuse, la jeune femme reçut une lettre de ce fameux baron Himmergriff, lequel lui indiqua avoir aperçu quelques troubles sur les terres de sa voisine et s’en être inquiété. Attention louable si elle n’avait pas été si tardive et plus concrète. Car quoi qu’il eût pu se passer, l’homme n’avait jamais envoyé de troupe, prétextant qu’il n’en avait pas assez et qu’il préférait les garder pour protéger son propre domaine. Le baron certifiait qu’il était heureux de la savoir encore en vie et qu’il renouvelait son invitation, la recevant chez lui.

    Il était vrai que Lucretia lui avait promis de faire un petit détour par sa résidence après avoir reçu une première missive de sa part, mais, eu égard au petit message qui suivi ce dernier parchemin, elle allait devoir revoir ses plans concernant le baron. Celui s’avérait être mort, si elle devait en croire le message, tué à l’arc par un certain DL. Domi Lindelindelle, la jeune femme y eût mis sa main au feu.
    Mais en était-ce pour autant vrai ? Devait-elle véritablement croire ce petit morceau de parchemin rattaché à une lettre principale ? Cela pouvait très bien être un coup de l’elfe afin de lui faire croire que, désormais, elle était seule contre tous. Et les circonstances de la mort du baron l’intriguaient au plus haut point. Comme l’elfe avait-il fait pour le tuer et pour être parvenu à attraper un messager qu’il n’avait probablement dû jamais voir partir ?
    Quel petit fils de pute, pensa-t-elle intérieurement, souriant cependant, étrangement. A croire que l’elfe se trouverait toujours sur sa route, quel que soit son chemin futur ou ses ambitions, et elle le rencontrerait toujours en adversaire. Un adversaire qui s’était pourtant stupidement enganté de sa personne, qui continuait de lui mettre des bâtons dans les roues, mais, cela, sans même tenter de la tuer. A quoi cela rimait-il ? L’on eût dit un petit jeu mesquin entre deux amis, ou ennemis plutôt, de très longue date, les deux se rendant coup pour coup les assauts de son vis-à-vis, tacitement, sans scrupule, et l’autre en venait à l’accepter comme si tout était parfaitement normal.
    Toutefois, le doute persistant toujours, elle envoya sur l’heure un de ses propres messagers enquêter sur cette histoire afin de savoir si le baron était bien mort, et, si oui, comment.

    Quelques temps plus tard, alors que ledit messager était parti depuis un moment déjà, ce fut une nouvelle arrivée qui vint perturber la jeune femme. Impériale et altière, la baronne alla s’enquérir de quoi il s’agissait et, si elle ne fut pas déçue dans les apparences, il en allait autrement dans les intentions.

    Encore un de ses voisins qui s’inquiétaient pour elle, et ces premiers avaient la fâcheuse tendance à toujours lui témoigner l’intégralité de leur soutien une fois que tout souci s’avérait résolu. Elle avait combattu esseulée, face à tous et sans aide lorsque tout le monde était convenablement resté chez soi, ne prenant aucun risque, et, lorsque l’on s’était assuré que ces derniers étaient tout à fait écartés, au manoir de la belle, ce n’était qu’alors que l’on lui témoignait son respect en lui envoyant quelques hommes qui, l’ennemi étant abattu, ne risquaient aucunement de l’être à leur tour. Et il fallait qu’elle se goberge et apprécie et s’extasie de cette aide, certes inattendue mais totalement hors de propos alors que tout danger était écarté. Ou bien ces hommes-là étaient, en vérité, de valeureux maçons et charpentiers prêts à reconstruire son manoir ? Assurément pas, eu égard à leurs armes et à leur vêture.

    Mais la jeune femme calma quelque peu en contemplant le chevalier qui lui faisait face. Un chevalier envoyé par Joseph von Behring, ennemi des Feuerbach et fidèle vassal de feu le comte Kreiglitz, si ce dernier était effectivement mort. Un allier qu’il était tout de même bon d’avoir de son côté ; l’homme était le dirigeant de Bek et deux autres petits villages dont elle avait oublié le nom, mais il fallait surtout retenir ce premier, étant une des villes les plus riches, relativement, de la région. A cela près, elle en avait déjà entendu parler lors de son arrivée dans le Talabecland, et que cette même ville se retrouvait assiégée par bon nombre de réfugiés venant presque doubler la population locale tout en l’appauvrissant.

    En ce qui concernait l’homme qui venait de mettre un genou au sol et de lui déclarer qu’il était à son service, voilà qui lui changeait bel et bien et de Philippe, et de Domi. Un regard profond et envoûtant, une armure dont la nitescence n’était plus à faire valoir, indiquant son rang et surmontée de fourrure pour le raffinement des usages et de l’apparence, un visage qui n’était pas si glabre que cela et qui faisait écho à une chevelure pour le moins… originale dans tout ce qui lui avait été donné de voir… Otto von Fhur, contrairement à ses deux homologues suscités, respirait une certaine virilité qui ne donnait aucunement dans la tapette, et s’il devait se mettre effectivement à son service, la jeune femme ne pouvait que s’empresser de dire « oui ! » sur le champ.

    Mais dans un premier temps, la froideur et la distance représentaient son armure, et son charme ainsi que sa beauté intransigeante ne devait être qu’une frontière qui ne la séparerait que davantage encore de cet homme venu se soumettre à elle. Dans un premier temps, oui. Car si elle devait se remembrer ce petit morceau d’existence qu’elle avait passé en compagnie d’Arzhvael de Bastogne, elle ne doutait pas, avec ses simagrées qui étaient les siennes, de rapidement abattre cette barrière pour quelque chose de plus intime, mais non pas moins désagréable. Mais de cela, elle aviserait par la suite. Aussi prit-elle ce ton sévère et supérieur qui demeurait son apanage.

    «C’est bien aimable de la part de Messire Joseph von Behring, encore que, à l’égard de tous ceux déjà venus se compassionner pour ma personne, un peu tard. Mais un peu d’aide n’est jamais de refus. Dites-moi en davantage à votre sujet, chevalier Otto von Fhur… Et puis, comme la raison de sa venue n’était pas importante, comme si ses dernières péripéties n’étaient rien du tout et qu’elle n’avait aucunement besoin de son aide, rétrogradant tous ses problèmes au rang de simples contretemps, elle demanda.
    Et avez-vous fait bonne route ? »
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 24 août 2013, 16:42, modifié 1 fois.
Raison : 7xp/97xp
FOR 16 / END 14 / HAB 17 / CHAR 18 / INT 17 / INI 19* / ATT 17 / PAR 13 / TIR 11 / MAG 17 / NA 4 / PV 134/140
Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par [MJ] Bonnepierre »

Plusieurs événements dans la semaine;
Une semaine pluvieuse.


Il était une chose certaine: la baronne pouvait nommer autant de "maire" ou de "chef de milice" qu'elle voulait, il en resterait toujours que Machser, aussi craintif se montrait-il en sa présence, était au final celui qui commanderait après elle (voire avant?)... Ce damné comédien était si aimé! Si influent!
Les Feuerbach n'avaient pas envoyé un idiot à la base, non, ils avaient envoyé "Machser", l'"Oracle", un sournois calculateur qui savait s'entourer à merveille, qui était devenu le sacré saint incontournable de Bratian...
En vérité, Lucrétia eût-elle voulu s'en débarrasser (mais elle ne le voulait pas pour l'heure, n'est-il pas?) il eût été bien difficile de le justifier, voire, et ce serait couru d'avance, de juguler une révolte!
L'Oracle était le saint des saints, il était aussi intouchable qu'elle, héros comme elle des derniers événements... un homme qui savait mener sa barque. Qui était quoiqu'elle en dise d'une intelligence brillante et redoutable... Un maître dans la manipulation des foules, mais humble (et peureux) face à elle...
Un opportuniste sublime et doué.

Il obéit aux ordres de la lahmiane:

Orchestration discrète, Visions obscènes:

Peter, l'"ancien" patron du sanglier bleu, fut donné, sous les yeux de Lucrétia, à quelques sodomites de l'Ostland, lesquels lui firent mille faveurs bougres, sans pitié... Cela se déroula de façon bien horrible, dans une cabane intime, c'était des gens durs, qui avaient déjà vécu le pire... donnons donc leurs noms, des fois que la Baronne voulût s'en souvenir: les bourreaux sexuels étaient Hans "le fou" et Jaff "le monstre", des ordures finies, des êtres abjectes, que les guerres avaient transformé en abominations humaines... mais que Machser savait contrôler...
Peter Schmidt ne s'en remis sans doute jamais... quelle horreur! il subit mille et un tourments, devenu "pute", devenu "instrument" et non plus dirigeant...
Nous nous passerons des détails... toujours étant que Peter fut ensuite soit mis à mort soit il quitta le pays... selon les désirs de la cruelle baronne...

Haagen Ostsön, en réponse à son entrevue:

-Maîtresse ma Baronne, mon général... je vous suis tout dévoué, à vous et votre pays, c'est un grand honneur que vous me faîtes. Je ferais de votre milice un corps de guerre sans précédent à Bratian. Et il ne servira que vous, et vous seule.
Päs une goutte de sueur sur son front dégarni, pas une hésitation, le parfait officier sûr de ce qu'il disait...

Hugo Bergramm, en réponse à la sienne:

Sourcillements, gêne, regards vers les fenêtres...
-Je... M'dame... Une parole rugueuse, mais bien franche: L'Oracle me l'a prédit, je dois être le maire... au début je voulais pas, mais c'est "écrit" qu'il a dit... puis je peux pas vraiment vous dire non, m'dame hein? Alors c'est d'accord: je ferais du mieux que je peux.
Pas de commentaires sur le "sanglier bleu", ex auberge de Peter schmidt, laquelle il géra pourtant, la débarrassant de ses prostituées... (lesquelles furent gérées en douce par... Machser bien sûr!)

De réponse à son enquête sur Himmergriff, Lucrétia n'en obtint pas avant l'arrivée du Chevalier Von Fhur:

Un matin bruineux...
La pluie dégouttait sur les fourrures et les fers du guerrier:
Image
A mieux le voir, outre sa loyauté et sa droiture affichés, il n'était pas vilain en effet...
Il se redressa face à la Baronne, mais, bien que puissant dans son port, il gardait du respect et de la retenue:
-Notre route fut courte et bonne, Dame. Le merci de vous en soucier.
Ses quatre soldats étaient raides sous la pluie, derrière lui:
-Du reste, votre drame s'est déroulé si vite que le Comte n'a rien pu faire, n'ayant pas été informé à temps. Mais croyez moi, je vous en prie, si je vous dit que je devais venir avec cinquante hommes, à l'origine.... Mais c'était trop tard, nous l'avons su : votre tragédie a été si soudaine.
Il était vrai que tout s'était fait en une journée: Domi et le griffon, la guerre, l'incendie... L'homme se présenta plus outre, à la demande de sa future maîtresse:
-Je suis le fils quatrième d'Angerrand Von Fhur, grand conseiller du comte Joseph Von Behring, j'ai été adoubé il y a cinq années révolues, j'ai trépassé avec les miens trois hordes d'hommes bêtes, j'ai défendu Beck face à des guerriers du chaos, j'ai sauvé la troisième fille du Comte d'un assassinat Feuerbach, j'ai...
Sa mâchoire se serra, ses yeux vinrent vers le sol:
... J'ai remporté trois duels et en ait perdu un...
C'était face au Sire Lindellindele d'Ulthuan, lequel me laissa la vie...


Après cela il se tut. La pluie ruisselait sur son armure bronze et azur...

Le lendemain:
Nouvelles de l'Alhbeck et du Freital par les "enquêteurs" de Lucrétia: aucun des habitants du cru ne croit que le Baron Himmergriff est mort... il est vivant non? Personne ne le voit jamais, en vérité: il est très craint de ses sujets... mais son "bras droit", Dame Doulsh (une tueuse sans pitié) n'a en effet pas été vue non plus cette dernière semaine. Les paysans de là bas ne s'en portent que mieux... Ils louent Rhya de cette bonne fortune, et plus précisément la "Sainte" Mandra...

Une chose intemporelle:
Lucrétia avait soif de sang. Elle était éternellement faible, rongée par de l'ancien argent en son flanc...
Tu es toujours à 86/140 pv

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Les différents abouchements qu’avait eus la baronne avec ses promus s’étaient tout à fait bien déroulés, sans heurt ni rémora. Des gens qui lui seraient fidèles, si elle devait en croire leurs propos, mais elle ne manquerait pas de les surveiller quelque peu. Les mœurs semblaient être aux cabales et à la trahison, ces derniers temps, et la jeune femme ne souhaitait aucunement pas que l’on la trompât à nouveau. Le militaire avait été digne et fier, respectueux, loyal et pragmatique dans ses paroles là où Hugo Bergramm, lui, avait tenu quelque discourt pour le moins fanatique. Et son zélotisme n’était pas pour plaire à Lucretia, laquelle abhorrait tout simplement Sigmar et ses autres engeances de prêtres-guerriers et flagellants. Sigmar lui avait montré la voie, ou, tout du moins, c’était en ces termes que Mascher lui avait présenté la chose, et l’homme se devait ainsi que d’accepter l’exigence de son divin patron. Elle n’avait pas fait de commentaire à ce sujet, nonobstant ; si c’était là la seule façon pour que l’homme acceptât, alors qu’il en fût ainsi.
    Elle les avait remerciés tous deux de leur disposition aussi bien à son égard qu’à ses requêtes, et leur avait accordé le congé.


    Par la suite, Mascher la mena discrètement dans une partie isolée de Bratian, là où se tenait, aux abords du village, une petite cabane abandonnée de chasseur. Lucretia entendit un verrou être retiré et elle entra après que Mascher eût toqué à l’extérieur selon un code particulier. L’intérieur y était sombre et tempéré, comme si la chaleur prodiguée par les quelques rayons peureux du soleil s’en était retrouvée capturée. Que des hommes étaient présents en ce lieu, et toutes ces paires d’yeux masculins se tournèrent en sa direction. Et ces dernières étaient loin d’être plaisantes ; l’on ne pouvait y lire qu’une perversité à toute épreuve au fond de leur prunelles souillées, et, même si Lucretia s’avérait être leur baronne, ils ne se privaient aucunement pour la reluquer. Mais elle fit face à tout cela avec un froid condescendant, une armure de glace et de dédain qui la séparaient définitivement d’eux. Aucun d’entre eux n’oserait la toucher, elle en était persuadée.

    Dans l’ombre de la pièce, éclairé par quelques rayons de lumières qui filtraient à travers le toit et dans lesquels tourbillonnaient des volutes de vieille poussière, Lucretia distingua Peter Schmidt, mains et tête séquestrés dans un de ces carcans que l’on usait pour emprisonner les voleurs et autres criminels en attente d’une jugement prochain. Elle s’approcha doucement de lui, avec un sourire doux qui tranchait avec un regard d’acier, posé sur cette victime qu’elle donnerait en pâture à des gens peut-être encore moins recommandable que ne l’était ce dernier.

    «Peter Schmidt… C’est donc toi qui voudrais me baiser comme tu le ferais avec n’importe quelle autre pute que tu possèdes. Ah… » Elle fit claquer sa langue en signe de dénégation, comme en prévision d’une future réprimande concernant un sujet qu’elle n’appréciait point. « Je t’aurais laissé volontiers le monopole de toutes les hétaires de ton bordel et leur utilisation à tous les vices qui te seraient passés par ton esprit, mais… Que tu considères celle qui t’autorise tout cela, moi, comme l’une de celles dont le corps t’appartient, voilà qui n’est pas très indiqué. Non, c’était une erreur à ne pas commettre, assurément. Elle lui tapota le crâne comme elle l’eût fait avec un de ses mâtins. Tu vas connaître ce que tes putains ont connu tout ce temps. Et j’espère que tu apprécieras tout cela autant qu’elle le firent. »

    Elle lui tourna le dos pour reculer quelque peu tandis que les chausses de l’homme étaient rapidement abaissées et que ses yeux exorbités roulaient dans tous les sens, en proie à la panique. Et elle regarda le spectacle qui s’offrit à elle sans sourciller, demeurant tout à fait stoïque et impénétrable, elle, là où retentissaient les gémissements, les sanglots étouffés et les hurlements de douleurs qui éclataient, de temps à autre, dans la pièce. Ils redoublèrent en force et en vigueur lorsque la baronne ordonna la mise à mort du supplicié, et s’arrêtèrent définitivement et à jamais lorsque la petite hache de bucheron eut complètement coupé, après trois tentatives, le cou de l’homme.

    ***

    «Tant mieux, vous m’en voyez heureuse. Mais allons donc discourir de tout cela à l’abri ; je vous vois vous, ainsi que vos soldats, transis de fatigue, peut-être, mais de pluie, certainement ! Je ne voudrais aucunement que le mal ne vous ronge suite à une impéritie d’hospitalité de ma part. Ce n’est pas tout à fait aussi chaleureux que ne le fut mon manoir, mais cela nous protégera au moins de ce déluge. »

    Civilement, la baronne les mena jusqu’à sa chacunière tandis que cet avenant chevalier répondait à ses interrogations sur la route.
    « Une cinquantaine d’hommes, dites-vous ? Réellement ? Eh bien, c’eût été là une belle aide que m’aurait accordée le Comte Joseph Von Behring, aussi généreuse qu’appréciable, pour sûr ! C’était que les gredins Feuerbach s’étaient fortement claquemurés au sein même de notre enceinte, et qu’il fut bien difficile que de les en déloger. Quel dommage… Elle haussa les épaules. Mais, baste, tout cela n’est qu’histoire ancienne, et je suis bien contente que l’on soit parvenu à les bouter d’ici. »
    Tandis qu’ils marchaient tous les deux l’un à côté de l’autre, la jeune femme ne put s’empêcher de lui décocher un regard presque écarquillé à la dérobé.
    «Tant que cela, Messire ? Admirables prouesses que voilà, j’en suis toute éplapourdie ! Ah, ce que je regrette que vous n’aviez pu intervenir plus tôt… »

    Toutefois, si elle n’avait passé qu’un rapide coup d’œil en direction du délicieux chevalier, elle ne put que lui en porter un autre, mais bien plus scrutateur et curieux, celui-ci.
    «Le connaissez-vous bien, ce fameux Sire Lindellindele d'Ulthuan ? Et en quelle occasion s’est déroulé ce duel ? »

    Qu’il lui eût laissé la vie sauve, eu égard aux penchants de Domi, de cela, Lucretia n’en était point étonnée. Cela l’amusait même, en quelque sorte. Et se demandait bien pourquoi fallait-il encore que le hasard plaça ce pécore sur le chemin de quiconque elle rencontrerait. C’en était tout bonnement incroyable.
    Ils rentrèrent tous dans une partie du manoir qui avait été épargnée par l’incendie. Bien meublée, rien n’ayant ainsi été changé, il s’avérait qu’il s’agissait là de quartiers ancillaires dont l’opulence se trouvait bien en deçà de celle qu’exhibaient les quartiers habituels de la baronne. Mais elle n’avait que cela sous la main et devait s’en contenter. Lucretia doutait également que le chevalier fît quelque remarque que ce fût à ce propos, dans l’urbanisme qui était le sien. La baronne l’invita à prendre place en face d’elle, si jamais ils avaient encore à jaspiner quelque peu ; ne venait-elle pas de lui poser deux autres questions supplémentaires ? Elsa fut par la suite mandée avant de se mettre à servir le thé.

    ***
    Etranges nouvelles que reçut la baronne de Bratian. Le messager s’était promptement appliqué à la tâche, déjà là le lendemain pour lui faire un compte rendu de la situation de son voisin. Et celui-ci apparaissait comme aucunement mort de la part des habitants, sources qui n’étaient pas des plus fiables sitôt que l’on avait que ceux-ci le craignait et qu’il sortait très peu de chez lui. En vérité, l’on pouvait là dépeindre un tableau assez sombre du personnage, d’autant plus que l’homme avait également pour bras droit une tueuse sans pitié, et tout cela contrastait allégrement avec l’image serviable et accorte qu’elle en retirait de ses deux missives. Il fallait qu’elle soit sur les lieux pour constater de la chose, quitte à faire une visite surprise à l’étrange personnage.
    J’attends les nouvelles de la comtesse, et je pense donc me rendre chez le baron Himmergriff. Avec Otto, bien entendu.
    Et si possible, depuis le temps que je n'ai rien acheté : + 2 END, + 1 CHA, + 1 PAR.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 02 sept. 2013, 00:27, modifié 1 fois.
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Ma Fiche
Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
- Sens de la Magie
- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par [MJ] Bonnepierre »

Un matin bruineux:

Otto Von Fhur et Lucrétia Von Schwitzerhaüm venaient à peine d'entrer dans les quartiers habitables du manoir lorsque des précisions sur Lindellindele et son duel furent demandées.
Le chevalier arrêta ses pas, sa mâchoire de nouveau serrée à ces souvenirs:
-Je ne l'ai vu qu'une seule fois, lors de ce séjour à Beck où il me vainquit... Hors cela, je ne sais guère plus de lui que ce que la plupart des nobles du Talabeccland en connaissent: Sire Dolmil, dit "Domi", Lindellindele est depuis plusieurs générations un ambassadeur d'une grande cité d'Ulthuan en Talabheim... Je vous prie de me pardonner, mais je ne sais plus de quelle cité il s'agit. Je ne suis pas précisément versé en politique extérieure.
Ce que je pourrais ajouter sur lui, de ce que j'ai vu, c'est qu'il est à la hauteur de son indécente réputation: cet elfe centenaire paraît à son aise en toutes circonstances, impossible à cerner. Joueur et charmeur, il semble la plupart du temps tel un adolescent insouciant, un doux poète... Un aimable et inoffensif libertin, si je puis dire...

Mais l'on dit aussi de lui que c'est un aventurier qui parcourt régulièrement le vieux monde en quête de sensations fortes...

Un soupir, les sourcils froncés:
-Après ce combat que je perdit contre lui, je veux bien le croire... Cela n'est pas seulement un débauché, loin s'en faut. Sa lame est redoutable... et je ne dis point cela car il m'a vaincu... Il ne me fait pas de doute que le sire Lindellindele est un des plus fin bretteur du Talabeccland... Je vais vous épargner les détails guerriers, mais vous pouvez m'en croire, jamais je n'ai vu telle expertise.

Invité à s'asseoir, il avait obtempéré, encore tout à son douloureux souvenir amené par les questions de Lucrétia. Il s'efforça néanmoins de sourire poliment:
-Le merci, Madame. Ce chevalier avait décidément tout l'air d'être d'une rectitude et d'une éducation exemplaire. Étiquette oblige, il évitait de regarder lucrétia trop directement dans les yeux, ne levant parfois le regard que pour bien lui montrer sa franchise:
-Je vous prie de bien vouloir me pardonner de m'être tant étendu. Je crains d'avoir digressé... et je ne vous ai même pas répondu quant à l'occasion du duel.
C'était quelques mois avant la guerre contre Archaon, à Beck donc... Le Sire Lindellindele était de la suite du Duc Sonnen Feuerbach, alors en visite pour je ne sais quelle raison politique. Et il y avait aussi Alan Feuerbach, alors tout jeune...
Il eut une grimace de mépris: Oui, ce porc même qui a tenté de vous déposséder... Il... Il... Nouveau soupir, meurtri celui là, l'épisode lui était décidément douloureux. Et il décida manifestement de ne pas entrer dans le détail là dessus, devenant presque mécanique dans son résumé: Il m'a fait un terrible grief. Mais je n'ai pu laver mon honneur directement dans son sang. Le Grand Duc Halmut Feuerbach n'avait pas encore disparu lors de la guerre, les Feuerbach étaient alors encore tout puissants en Talabeccland... Je dus accepter d'affronter son "champion"... Le sire Lindellindele...

Il n'en dit pas plus. Elsa amenait le thé, et Otto en remercia encore la Baronne, ainsi que la servante.
De commentaires sur l'état du manoir, nuls bien entendu, ce n'était pas le genre de ce chevalier.
Quant à ses hommes, ils se trouvèrent logement dans ce qui restait des bâtiments annexes dédiés à cet effet.
Pour ce qui suit, je me projette un peu, étant donné que tu n'as pas vraiment donné beaucoup de détails au sujet de ton départ chez Himmergriff:
Le surlendemain, début d'après midi.

Gageons que lucrétia, ayant reçu la veille des nouvelles de son enquête sur l'Alhbeck et le Freital, n'était partie que ce jour au matin pour éviter de se retrouver surprise par la nuit seulement à mi chemin de sa destination...
Ainsi donc Otto l'accompagnait son son destrier, ainsi que peut-être les quatre hommes du chevalier - et d'autres?

Toujours étant que plus la petite troupe approchait du domaine d'Himmergriff sur sa voie pavée cernée du fleuve et de forêts, plus la lahmiane avait des sensations désagréables... Cela commença par l'impression d'être observée. Comme si la nature elle-même, les oiseaux, le vent, l'avaient remarquée et prévenaient de sa venue... Puis ce fut ce détestable soleil, qui, une fois n'est pas coutume, se dégagea durablement des nuages pour ne plus y retourner et la brûler... Enfin, il y eut ces écœurantes odeurs de plantes... si présentes! De l'ail sauvage, de la griffedémon et du fléau des sorcières poussaient partout dans le coin, la forêt en débordait sur la route, et il y en avait en nombre qui sortaient d'entre les pavés de la grand route... à croire que ces saletés avaient poussées en quelques heures, ou alors qu'aucun voyageur n'était passé par là pour les piétiner depuis un mois! Ce qui était inconcevable.
Test de volonté (INT): 1, réussite critique.
Alors que son escorte ne s'apercevait de rien, ces odeurs incommodaient terriblement Lucrétia; ajouté du grand soleil, cela lui donnait vraiment envie de faire demi tour... mais elle pouvait tout de même se forcer à poursuivre sans trop de mal...
C'est alors qu'un picotement en son flanc blessé se fit désagréablement ressentir...
De l'argent. Il y avait de l'argent dans les environs. Pas forcément très près, son éternelle plaie la rendant son doute particulièrement réceptive à la présence, même lointaine, de ce métal honni, mais il y en avait quelque part c'était sûr!... De l'argent qui l'attendait dans le domaine d'Himmergriff... au bout de flèches?

-Tout va bien Madame?
C'était Otto. Il demandait cela car sa suzeraine venait malgré elle de stopper sa monture...
Tu es toujours à 86/140 pv
Comme toujours, flashbacks possibles bien entendu... et je voudrais bien savoir avec qui exactement tu es partie pour chez Himmergriff (juste Otto?)

Sinon, pour les nouvelles de la comtesse, c'est que c'est pas tout près de Bratian, Talabheim^^'
Mais ça ne saurait tarder, j'espère (ça ne dépend pas que de moi ;) )

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Le chevalier ne semblait véritablement pas apprécier de faire étalage du passé et, surtout, de l’une de ses propres défaites, mais, accort, il se plia bien volontiers aux exigences de la jeune femme, laquelle voulait en savoir davantage concernant son duel contre ce bougre d’elfe. En un premier temps, il ne lui en révéla pas plus que ce qu’elle savait déjà, et de réputation, et parce qu’elle l’avait fréquenté suffisamment pour que son caractère et ses différentes affiliations parussent des plus limpides. Mais de là à ce qu’il parût à son aise dans toute circonstance… Lucretia ne put s’empêcher de se remembrer la fois où elle avait lui avait avoué la mort de Philippe, son amant de chevalier bretonnien, et un sourire narquois et cynique vint naître à la commissure de ses lèvres, discrètement. Elle-même, d’une autre façon, s’était retrouvée bien plus frappée par cette mort qu’elle avait elle-même donné, suite au refus somme toute puéril de l’homme à obtempérer là où il se disait prêt à tout, mais, en fin de compte… N’eût été-ce que pour le voir se chagriner soudainement et perdre ce petit air pédant qu’il arborait en toute occasion, et cela en avait définitivement valu la peine. Oui, si elle devait le refaire, nul doute qu’elle eût de nouveau tranché la gorge de Philipe, et, cela, devant Domi lui-même.
    La baronne jeta un nouveau coup d’œil à Otto. Oui, et celui-là était définitivement plus probant et agréable que son feu prédécesseur.

    Et elle s’imagina soudainement venir défier ce chevalier impérial qui voulait tant que cela lui épargner des détails guerriers. Allons donc ; la prenait-il pour une petite sotte s’évanouissant à la vue du sang ? C’eût été des plus truculent, à n’en pas douter, eu égard à sa condition qui la différenciait tant du commun des mortels, mais non, là n’était pas vraiment son cas. Et elle ne doutait pas de pouvoir le vaincre à son tour, et cette idée l’amusa fortement. S’il n’avait pas supporté la défaite face à un elfe libertin, qu’en serait-il de son échec face à une dame ? Mais non, le pauvre homme en avait déjà assez vu pour qu’elle l’enfonçât de la sorte, et n’était-il pas déjà charmant, à se mettre ainsi à son service ?
    Quant à Domi, nul doute qu’elle eût également triomphé de sa personne s’il n’y avait pas eu son griffon éthéré et ses propres hommes à elle qui, tellement incompétents, avaient été sur le point de passer dans le camps adversaire tant ils s’étaient révélés inefficaces.

    Il s’excusa quelque peu d’en avoir trop raconté sur un sujet qui, si l’on ne considérait que les questions de Lucretia, n’intéressait pas cette dernière, et la baronne lui indiqua d’un petit geste de la main et de la tête que cela ne faisait rien, l’invitant par la suite à continuer. Ce qui s’avéra des plus compliqués pour le jeune chevalier, lequel hésita à plusieurs reprises tout en affichant une mine contrite et gênée. Diable, elle avait envie de savoir, à présent !
    Elle posa doucement sa main sur son bras, lui exprimant à quel point elle se compassionnait pour lui et ce qu’il avait subi.
    « Que ce chien vous a-t-il fait ? Cette soudaine curiosité de ma part n’est probablement pas de circonstance, mais… Il m’a forcé à l’épouser, chose qui ne s’est heureusement pas faite, a assassiné mon intendant et mon domestique, pour terminer par ravager mon domaine en y apportant la guerre, comme vous avez pu le constater. Si fait, je voudrais savoir ce qu’il a bien pu également faire à autrui, afin que jamais ne se tarisse ma haine à son encontre, si d’ordinaire je venais à le croiser de nouveau. Je lui ferai regretter toutes ses exactions.
    Mais vous n’avez assurément pas à rougir de votre passé, et cette unique défaite, que j’espère petite, se noie déjà dans l’étendu de vos autres victoires et haut-faits que vous venais de me conter.
    »

    ***
    La route était bonne et le temps couvert, plein de petits nuages pommelés les surplombant de leur hauteur. La jeune femme cheminait paisiblement sur sa monture, bien entourée d’Otto, de ses quatre soldats, et de Mascher. Suivait derrière une petite troupe d’une dizaine de miliciens dont elle avait ordonné le rassemblement la veille afin que tout le monde se tînt prêt lorsque serait arrivé le moment du départ. Il ne faisait déjà pas bien chaud, et l’air foidureux en provenant du fleuve n’allait pas en arrangeant les choses, mais Lucretia s’y contraignait sans plus de souci que cela.

    Mais au fur et à mesure de son avancée en terre étrangère, la voilà qui se mit à ressentir le monde différemment. La luminosité augmenta soudainement, comme si le feuillage du faite des arbres ne parvenait plus à recueillir suffisamment les rayons solaires, eux-mêmes perçant désormais sans problème à travers les nuages qui s’étaient éclaircis. L’air embauma de senteurs bucoliques et balsamiques, enivrantes de prime abord, mais qui ne tardèrent pas à sentir des relents acides et aigres qui firent froncer le nez de la jeune femme. Des fragrances de plantes qu’elle n’appréciait pas du tout et dont l’odeur semblait lui coller à la peau, la salissant de leur viscosité. Lucretia retint totalement sa respiration pour la première fois depuis très longtemps.

    La jeune femme usa de sa volonté pour ne pas rebrousser le chemin, pour ne pas perdre la face, soudainement, devant ses hommes lorsque rien ne le supposait. Elle était baronne, de loin leur supérieure, et prendre brusquement peur dans ce paysage presque enchanteur eût été des plus pathétiques et des plus incompréhensibles pour son escorte. Et comme si cela n’était pas assez, comme si on la forçait à mobiliser que davantage encore sa volonté, voilà que sa blessure à la hanche vint fortement la brûler. De petits picotements qui se transformèrent en tiraillement modérés le long de sa peau, apportant, elle ne savait comment, une promesse de nouvelles blessures faites par le même métal.

    Otto lui demanda si tout allait bien au moment même où elle se rendit compte qu’elle avait donné l’ordre à sa monture d’arrêter d’avancer. Elle observa les alentours sans lui répondre immédiatement, fouillant de son regard acéré les feuillages et les taillis de la forêt.
    «Je ne sais pas… J’ai comme l’impression que nous sommes épiés, ou qu’un danger rôde non loin… Comme si la beauté de la nature cachait quelque chose de bien plus sombre. »
    La jeune femme le regarda en retour, désireuse de connaître ses impressions.
    Je fouille les environs du regard, pose la question du regard à Otto et continue ma route s’il n’y a rien.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 11 sept. 2013, 00:50, modifié 1 fois.
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MAGIE :
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- Conscience de la Magie
- Maîtrise de l'Aethyr - niveau 3

CHARISME :
- Diplomatie
- Éloquence
- Séduction
- Intimidation
- Comédie
- Etiquette
- Intrigue de cour

INTELLIGENCE :
- Domination (DDS)
- Érudition
- Littérature
- Linguistique
- Histoire
- Administration
- Enseignement
- Connaissance végétale
- Langue étrangère : Kislévarin
- Connaissance des démons

INITIATIVE / HABILETE :
- Sang vif (DDS)
- Réflexes éclairs
- Escalade
- Monte - chevaux
- Sens Accrus
- Vision nocturne

AUTRES :
- Défi de l'Aube (DDS)
- Ame Profane (DDS)
- Forme de Familier : Corneille (DDS)
- Sang argenté (DDS)
- Alphabétisation
- Force accrue
- Chance
- Préparation des poisons

Inventaire :
- Griffe d'Ursun
- Veste de cuir & pèlerine en "voyage" / robe habillée en "réception"
- Anneau de promptitude
- Bague du tumulus
- Sacoche de chanvre
- Lettre de la comtesse
- Gemmes et pépites d'or
- Fleur de salicaire
- Glandes à venin
- Poison (?)

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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par [MJ] Bonnepierre »

L'avant-veille, avec Otto au salon:

A l'énoncé des récents forfaits d'Alan Feuerbach au Manoir de Lucrétia, le chevalier parut à la fois consterné et empli de colère:
-L'abject salaud! J'ignorais, pour ce mariage forcé... ainsi que pour ces assassinats. L'immonde fripouille ne recule devant rien!
Il gronda, de la haine dans ses yeux tournés sur sa tasse de thé:
-Je lui ferai regretter moi aussi, si jamais je le croise avant vous... et cette fois pas question de duel et de "champion"!

Un soupir tendu:

-L'offense qu'il me fit n'est sans doute pas comparable à celles qu'il vous a occasionnées... Du moins elle n'est pas à mettre sur le même plan... Il s'agissait de pure perversité, sans même d'arrières pensées politiques.
Le récit des "persécutions" de Lucrétia, par le même oppresseur, l'amenait à confier la sienne propre. Ce faisant, il tâcha néanmoins de dominer ses émotions, retrouvant un ton grave et posé, au but, sans atermoiements:
-J'ai une fille, une bâtarde, fruit d'une aventure de prime puberté. Elle a aujourd'hui sept ans, donc cinq à l'époque... Je sais que cela n'est pas reluisant, mais là question n'est point là pour l'heure... Encore très jeune, j'ai assumé, ai pris soin d'elle et de sa mère, leur ai trouvé un logis. Puis, plus tard, après mon adoubement, un emploi au castel de mon maître le Comte...
A vous conter l'histoire de cette petite fille, et ayant déjà évoqué la "perversité" d'Alan Feuerbach, je suppose que vous avez deviné quelle ignominie ce maudit pédéraste s'est permise, aussi je n'en dirais pas plus...

Il se redressa sur son siège, tout à sa colère vengeresse. A ce moment, peu lui importait visiblement l'avis de quiconque sur sa coucherie de jeunesse:
-Tout ce qu'il y a retenir, c'est que depuis, pas un jour n'est passé où je n'ai espéré sa mort. Et s'il n'y avait point mon devoir pour mon père et mon seigneur suzerain, il le serait déjà... ou alors moi.

Charmante conversation n'est-il pas? Il semblait que la lahmiane était en présence d'un homme qui abhorrait Alan Feuerbach tout autant qu'elle... si ce n'était plus.

Le lendemain. Une après midi très ensoleillée. Sur la route. Début du domaine du Baron Himmergriff:

Si les relents omniprésents de la griffe-démon et du fléau des sorcières incommodaient terriblement Lucrétia, son chevalier, lui, semblaient ne pas les sentir ni même les remarquer; Rendu méfiant par l'impression édictée par sa maîtresse, il scruta la nature environnante, mais sans manifestement y voir autre chose que des arbres, des plantes, des fleurs, des pierres, tous communs au possible:
-Le sire Himmergriff n'est guère ami avec les Feuerbach, je ne crois pas que nous ayons à craindre de traquenard de sa part. Il fronça les sourcils, attentifs aux alentours, et fit un signe à ses quatre soldats:
-Placez vous en protection rapprochée, leur ordonna t-il.
Les quatre cavaliers obéirent, se positionnant deux par deux de chaque côté des montures de Lucrétia et Otto. Derrière, les dix miliciens montés s'étaient aussi arrêtés. Machser était au milieu d'eux, préférant visiblement la compagnie rapprochée de ces dix fidèles plutôt que celle d'une "vampire" et de cinq soldats qu'il connaissait peu...
-J'ai néanmoins appris qu'il ne faut jamais rien négliger, ne serait-ce même qu'une impression, reprit Otto: Soyons vigilant, des hommes bêtes pourraient tout à fait errer par ici, et leurs méthodes d'embuscades sont parfois fourbes...

Mais il n'y avait rien, à priori. Rien d'immédiat en tout cas: à part des plantes connues pour repousser les vampire qui fleurissaient partout et un soleil de plomb... Brûlée et dissuadée, une jeune lahmiane aurait sans doute fait demi tour, mais pas Lucrétia.
La troupe se remit donc en route.

Les désagréables picotements au flanc de la baronne trouvèrent leur explication un quart de lieu plus loin:
Une quinzaine de forestiers se tenaient au milieu de la route pavée - certains aux allures de paysans, d'autres de véritables rôdeurs des bois, nombreux avec des flèches à pointes d'argent encochés sur leurs arcs pour l'heure dirigés au sol. Leurs regards vers Lucrétia tâchaient avec peine de ne pas être trop méchants.
L'on entendait aussi des craquements de branches et des bruissements de feuillages dans la forêt qui les encadraient: il devait y en avoir d'autres qui vagabondaient alentours.

Et il y avait Mandra.

Le crâne couronné d'andouillers, des ronces enroulées autour des bras et des jambes sans qu'elle fût meurtrie, et son grand bâton tordu tenu droit, elle s'avança de quelques pas pour clamer d'une voix sûre:

-La bonne rencontre, Baronne de Bratian. Puis elle se présenta longuement, sans doute afin que ceux qui l'ignoraient sachent bien qui elle était - c'est à dire une véritable légende, dans la région - : Je suis Mandra, grande prêtresse de Taal et Rhya, fille des chênes fleuris, amie de l'ours et du cerf, ennemie du mal, suprême ovate en ces bois bénis...
Elle ne regardait que Lucrétia, yeux dans yeux, mais d'une inclinaison de tête, elle mima une sorte de respect pour elle. Miliciens comme soldats, comme Otto, paraissaient vraiment impressionnés, comme s'ils étaient en présence de Mère Nature en personne.
-Pour le bien de tous, nous devrions parler toutes deux, Baronne. Seules à seules... Il est des choses qui devraient rester entre nous, je suis certaine que vous ne voudriez pas m'entendre les dire à tous.

"Que tu es un vile vampire par exemple?" menaçait possiblement son regard.

Et d'un geste d'une humilité sans doute feinte, elle invita Lucrétia à venir la rejoindre entre les deux patrouilles, soit à distance de chacune.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • «L’offense n’est sans doute pas comparable à celle qu’il m’a occasionnée ? Oui, effectivement, elle s’avère même être mille fois pire ! » Que de révélations. La jeune femme n’en revenait pas. Ce gros balourd de baron rivalisait-il donc avec certains adeptes de Slaanesh en matière de perversité et de déviance pour aller jusqu’à violer une innocente fillette de cinq ans ? Elle avait ouvert grand les yeux, papillonné de ses longs cils dans une incompréhension qu’elle voulait voir se forlonger, ne voulant pas accepter cette ignoble réalité. Et Lucretia le ressentait tel qu’elle le montrait ; rien n’était feint, la surprise et l’horreur demeuraient réelles. Pour tout dire, elle qui ne voyait Alan Feuerbach que comme un bambin dodu dont on tirait aisément les ficelles, si inoffensif et craintif qu’il en faisait honte à la noblesse, la voilà qui s’en retrouvait toute bouleversée. Oui, définitivement si craintif et si faible qu’il ne pouvait pas faire autrement que de s’attaquer à une gamine pour espérer enfin avoir le dessus. Mais à quel prix.
    La mâchoire de la baronne s’était soudainement serrée, son regard, durci. Peu lui en chalait ses quelques coucheries de jeunesse après ce qu’il venait de lui raconter. Et son passé intime le regardait, lui, et lui uniquement.

    «Une des autres choses qui me mortifient est que, pour apporter un semblant de justice là où la mort voire même la torture se devaient d’être, un simple duel fut engagé… Un pauvre petit combat qui ne risqua pas même la vie de cette enflure… »
    Conduit par de bien sombres pensées qui n’avaient rien à envier aux tourments qu’avait pu subir Peter Schmidt, le regard de Lucretia scintilla de malveillance tandis qu’elle secouait doucement la tête en signe de dénégation, encore quelque peu sous le choc.
    ***
    Les sensations détestables de la jeune femme, rendues publiques aux oreilles de tous, avaient fait arrêter chacun d’entre eux, et tous observaient à présent les environs d’un œil méfiant. Lucretia en profita pour jeter un regard derrière elle, en direction de Mascher, lequel était présentement entouré des miliciens qu’elle avait elle-même quémandés. L’agacement la saisit légèrement ; une chance qu’Otto fût dévoué et fidèle, une chance qu’il ne fût pas un traître, de tout ce qu’elle avait pu juger jusqu’à présent. Car actuellement, sa garde rapprochée était composée de quatre soldats qui lui étaient totalement inconnus, en sus d’un chevalier qu’elle avait rencontré la veille. Qu’ils fussent tous des assassins et, si elle n’avait été qu’une simple baronne, une simple humaine de son état, c’en eût été terminé pour elle s’ils étaient passés à l’action. C’en était tout simplement magnifique. Si Mascher avait effectivement pu s’apercevoir des capacités martiales et mentales de sa maîtresse, il devait à présent être quelque peu habitué et à sa présence, et à son aura. N’avait-il pas encore compris que s’il ne tentait rien de dépréciable à son encontre, le bougre ne risquait aucunes représailles de sa part ? Ou bien fomentait-il quelque chose dans l’ombre et cultivait la crainte que la noble s’en aperçoive ? Tss tss.

    La route avait somme toute l’air paisible et agréable, sous ce grand soleil radieux, mais les directives d’Otto résonnaient de bon sens ; l’on était jamais à l’abri d’une embuscade, fût-elle menée par des ennemis d’Himmergriff ou par l’engeance du Chaos. Ce sut ainsi en formation rapprochée et défensive, aux aguets, qu’ils progressèrent tous de concert. Les conversations s’étaient tues et seul le claquement des sabots de leur monture respective, ainsi que les cliquètements des armures ou des armes, étaient à présent rendus audibles par le silence de la forêt. Cela jusqu’au barrage qui leur fit soudainement face.

    Des pécores et autres traîne-misère se tenaient là, en travers de la route en les regardant fixement, comme si chacun d’entre eux s’étaient attendu à leur passage. Et armés, tous, de ces fameux arcs aux sagettes recouvertes d’argent en leur extrémité. Voilà donc d’où provenait cette désagréable sensation dont avait souffert la jeune femme alors qu’elle s’acheminait tout doucement jusqu’en ce lieu d’embuscade. Encore que, cela ne s’avérait pas en être véritablement une ; si les expressions des forestiers n’étaient pas très amènes, elles n’en demeuraient pas pour autant belliqueuse, et leurs flèches dardaient la route de leur pointe menaçante. Elle n’était pas visée. Pas encore. Et comme il en allait à chaque fois que ces forestiers armés d’argent se trouvaient sur son chemin, Mandra était présente, elle aussi.

    Toujours vêtue de la même façon, selon les coutumes ancestrales de Taal et de Rhya. Ronces et andouillers, grand bâton qui incarnait le symbole de son autorité, elle avait le dos droit et le regard haut, comme ne souffrant d’aucune rivale en matière d’autorité et de prestige.
    Lorsqu’elle se présenta elle-même, usant de tous les noms qui lui avaient été attribués et même de certains de sa propre invention, assurément, le visage de chacun se retrouvait empreint d’une révérence religieuse qui faisait peur à voir. Et de son petit air qui en disait long, et surtout qui cherchait à faire pression sur la jeune femme en utilisant des connaissances occultes qu’elle seule et Mascher connaissait, elle invita Lucretia à venir discuter avec elle.

    «A propos de la bête qui sévit dans les environs ? J’en attends beaucoup de votre part, depuis notre dernière rencontre. »
    Je la suis donc.
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 16 sept. 2013, 02:30, modifié 1 fois.
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Objets particuliers:
- * Anneau Nowelleux (+1 INI)
- Amulette (relance d'un EC: 2/3 utilisations disponibles)

Compétences acquises et Dons du Sang

COMBAT :
Attaque : Coup précis (3), Arme de prédilection ( épée à une main)
Défense : Esquive, Acrobatie de combat, Sang vif (2) (DDS), Coriace,
Autres : Régénération Impie (DDS), Innocence Perdue (DDS), Valse Macabre


MAGIE :
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[MJ] Bonnepierre
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par [MJ] Bonnepierre »

-Hélas, la justice n'est souvent pas la même pour tous... Pour les grands de ce monde, elle n'a de juste que le nom.
Ainsi avait conclu, de façon quelque peu convenue, le Chevalier Von Fhur dans le salon de Lucrétia. Bien qu'il en eût gros, il ne jugeait visiblement pas nécessaire d'épiloguer plus outre sur ce drame passé.
Mais à voir son oeil vengeur et tourné vers le futur, il semblait bien clair que pour lui rien n'était bien sûr terminé pour autant...

C'était l'avant-veille, le jour de l'arrivée d'Otto au domaine Von Schwitzerhaüm.

Aujourd'hui. Grand soleil d'après midi.
Test de CHA +3 (Eloquence, diplomatie et comédie) pour Lucrétia: 4, bien réussi
Jets de dés cachés pour les spectateurs.
Sur la route forestière du domaine Himmergriff, nombre de gens de la baronne blêmirent, ou froncèrent des sourcils inquiets, à l'allusion mensongère si bien jouée par Lucrétia quant à "la bête qui sévissait dans les environs"... Jusqu'à certains forestiers qui prirent des têtes interloquées... mais pas tous: certains étaient manifestement si aveuglé par leur animosité pour elle que rien de ce qu'elle dirait ne pourrait les en distraire. Ceux là étaient équipés de flèches d'argent.
Tandis que la lahmiane faisait avancer sa monture - ou en descendait? - pour aller rejoindre Mandra à mi chemin entre les deux troupes, son ouïe exacerbé perçut les marmonnements d'otto à ses soldats:
-Cela explique les flèches à pointes d'argent, leur dit-il, cette bête dont il est question doit être une sorte de "garou", vulnérable à l'argent...
-Pourquoi pas nous en avoir parlé? l'interrogea un des soldats.
-Je ne sais... maintenant silence, laissons faire, mais restez tout de même prêts à la charge. Je n'aime pas la façon dont ces disciples de Taal regardent la baronne et nous barrent la route. Il y a peut-être autre chose que leur affaire de "bête"...

Une fois Lucrétia près de Mandra, à une vingtaine de mètres sur la route de chacun des camps, la prêtresse lui parla d'une voix retenue, afin que nul autre n'entende:
-Je ne veux pas que tu ailles plus loin chez Himmergriff, créature impie... C'était un invocateur de démon, et il a péri, bien que rares le sachent. Je fais de ses terres un havre pour Taal et Rhya, j'y ramène la paix et l'harmonie.
Son ton était inflexible, sans aucune aménité, mais son visage restait tout à fait neutre, comme pour donner le change aux spectateurs. Elle montra même une direction dans les bois, sans que son discours n'eût rien à y voir:
-Pour tous, sauf toi et les miens, le baron Himmergriff est toujours vivant, et cela doit rester ainsi. Je ne lui veux pas de remplaçant, son peuple a été trop longtemps éprouvé par sa cruauté et ses exigences, il mérite pour l'heure la paix de Taal et Rhya, et non un nouveau seigneur inconséquent...
Parlant ainsi, elle évitait le regard de lucrétia, s'attachant seulement à son corps et ses gestes.
-Tu m'as dit ne vouloir que le bien de Bratian, or cela ne pourra qu'être bon pour Bratian. Nous nettoierons la forêt du chaos. Et je te promets de ne pas me mêler des affaires de ta région, si ce n'est pour le culte de tes forestiers... Bratian restera tel.
Sauf si tu te dresses contre moi.

Personne ne doit apprendre qu'Himmergriff est mort; Il ne sortait jamais de son manoir, recevait très peu de visites... Si jamais tu trahis ce secret, je le saurais, et alors ma mansuétude à ton égard prendra fin.
Une moue lucide: Il serait tout à fait possible que tu remportes une guerre contre moi, vampire, si tu es aussi puissante que je le crois. Mais je crois surtout qu'il serait plus possible encore que cela mette fin à ta maudite éternité. Ne me donne pas le motif pour te détruire, car c'est ce que je désire. Jusqu'ici je t'ai tolérée, et, autant que cela me coûte, sur le nom sacré de Taal, tu as ma parole que cela continuera tant que tu ne deviendras pas mon ennemie ni un fléau pour le Talabecland.
C'est ce dont nous avions convenue à la clairière, et pour le moment, aussi étonnant que cela m'apparaisse, tu es en effet restée sage.

J'ajoute néanmoins une condition:
Pendant l'hiver, le pays va s'endormir, il n'y aura plus de voyageurs. Si jamais pendant celui-ci une rumeur douteuse venait à apparaître quant à la mort d'Himmergriff, une autre, terriblement crédible, apparaîtra aussi sur ta nature impie, et sois sûr que l'Inquisition viendra.

Ce n'était pas une demande, c'était une affirmation. Elle conclut, faussement amicale:
-Maintenant dis moi pourquoi tu venais en ce domaine s'il te plait.

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Lucretia Von Shwitzerhaüm
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Re: [Arzhvael et Ombeline] Noble désordre

Message par Lucretia Von Shwitzerhaüm »

  • Les propos de Lucretia furent aussi simples qu’ils eurent un certain impact sur ses propres troupes aussi bien que sur celles de Mandra, et cela s’avéra bienvenu. La baronne avait simplement rassemblé quelques-uns de ses miliciens et s’était entourée de Mascher et de son nouveau chevalier pour cette petite excursion en terre étrangère, mais elle l’avait fait sans avoir mentionné la bête qui sévissait dans la région. En vérité, elle ne pensait pas même avoir à en parler à qui que ce fût, mais les derniers évènements venaient de la détromper. Et il s’avérait que c’était là une bonne chose ; lorsqu’elle s’éloigna du petit groupe, seule à seule avec Mandra, son ouïe acérée lui permit d’entendre quelques échanges au sein de ses propres troupes.
    Etrangement, ils semblaient tous avoir remarqué d’une façon plus que très perspicace que les petites pointes des sagettes qu’avaient encochées les forestiers étaient plaquées d’argent, et elle-même ne l’eût jamais su si jamais ses sens aussi bien que sa douloureuse blessure au flanc ne l’en avaient pas avertie.

    Après avoir noté ce curieux détail, chacun s’était posé la question de savoir pour quelle raison des chasseurs pouvaient bien enduire leurs flèches d’argent. Dans le folklore local, l’argent, s’il était le signe d’une richesse évidente, était également connu pour ses propriétés repoussantes à l’encontre de plusieurs démons ou autres loups garous, et c’était tout naturellement que la phrase prononcée par Lucretia les avait détournés du mot vampire pour les éconduire vers une piste tout autre. Le chevalier sembla également quelque peu préoccupé par les regards peu amènes des forestiers, lesquels venaient de suivre la baronne du regard alors qu’elle s’en allait rejoindre Mandra. Savoir qu’Otto serait prêt à intervenir au moindre signe belliqueux la rassurait.

    Mais ce fut un discours tout autre que celui auquel elle s’était attendue que lui tint la prêtresse. Loin de revenir une fois de plus sur sa condition de vampire et la menace avérée qu’elle représentait aussi bien pour elle que pour les habitants de la région, Mandre l’avertit sur l’état d’Himmergriff. Et ce qu’elle apprit là la surprit.
    Le noble que personne ne voyait et que tout le monde semblait redouter était un invocateur de démon, aux dires de la prêtresse. Mais celle-ci demeurait une telle zélote que Lucretia douta de la véracité de ses propos. Mieux encore, Himmergriff était effectivement mort, comme le témoignait la missive qu’elle avait reçue de la part d’un coursier venant lui-même de la part de celui qui ne devait pas être autre que Lindelindelle, eu égard aux initiales DL inscrite à la fin du message. Et il fallait impérativement que la mort du hobereau demeure secrète, inconnue des habitants de Bratian et des environs afin que Mandra puisse gouverner en toute impunité sur les terres qui étaient autrefois la propriété du sang-bleu.

    Tout cela demeurait tout à fait neutre, sans aucune animosité contenue dans la voix, contrairement aux nombreuses diatribes dont elle lui avait déjà fait part. Pour une fois, la prêtresse n’était pas sur le sentier de la guerre, et préférait de loin employer un ton cordial afin de faire en sorte que Lucretia fût dans les meilleures dispositions possibles pour accepter l’offre de la Thaalienne. Et sur le même ton furent aussi déclamés des menaces et des promesses, lesquelles assurèrent aussi bien que tout cela était pour le bien de son propre village que Mandra pouvait tout à fait la détruire si elle souhaitait, ce qui fit quelque peu sourire la jeune femme qui se tut nonobstant, laissant nonchalamment filer l’insulte qui venait de lui être faite.

    « Tout cela peut effectivement se faire, sous certaines conditions. J’aimerais simplement connaître la vérité sur tout ce qui s’est passé céans-même. Si jamais je peux enfin avoir la paix et faire en sorte que cette petite guéguerre s’achève après que tu m’aies enfin cru sur le fait que, non, je n’en voulais décidément pas au monde entier en suivant une voie sanguinaire tout à fait stupide, alors soit. Je m’étonne que le baron dont nous parlons soit effectivement un invocateur de démon… Lui qui ne savait pas écrire. Elle lui jeta un coup d’œil appuyé, l’air de celle qui n’y croyait aucunement, mais continua après avoir haussé les épaules.
    Si j’ai bien compris, ce sera donc toi qui prendras les rênes du pouvoir à sa place. Peu m’en chaut, à vrai dire, tant que tu ne tentes pas de t’emparer de ce que je possède et de ce qui est mien. Là, oui, la guerre sera faite, et oui encore, je la remporterai.

    Je tiens tout de même à préciser que si bon nombre de tes gens sont au courant de la mort du personnage, ce ne sera nullement de ma faute si des rumeurs commencent à courir à propos de son récent décès. J’espère donc que tu as bien fait en sorte de choisir tes hommes de confiances, prêtresse.
    Bien. Maintenant, j’aimerais savoir les circonstances dudit décès, la façon dont il fut tué, et ce qu’est devenue Dame Doulsh.
    Quant à la raison de ma venue… L’homme m’avait abouchée, me demandant de venir lui rendre visite en tant que nouvelle voisine. Et il y a également ce petit discours que tu me tins dans cette fameuse clairière, comme quoi un mal rongeait l’Ahlbeck, et tu m’as demandé de m’y rendre pour me soutenir. Que voulais-tu donc dire, à ce moment-là ? Et j’ai cru qu’il s’agissait d’une créature, en vérité, et, s’il s’agissait effectivement d’une bestiole, est-elle morte ?
    »
Modifié en dernier par [MJ] Bonnepierre le 19 sept. 2013, 17:36, modifié 1 fois.
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