[Yggrid Zharathustra] Un voyage inattendu

La population rurale de l'Ostermark est composée de gens capables et autonomes qui se battent souvent aux côtés des Kislévites contre les pillards Nordiques. Wolfram Hertwig dirige sa province depuis Bechafen, situé dans le Nord.

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[MJ] Loec
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[Yggrid Zharathustra] Un voyage inattendu

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La lourde porte de bois claqua derrière Yggrid, scellant pour longtemps les innombrables souvenirs que la tour contenait. Le cœur serré, le vieux sorcier s'enfonça dans la nuit noire sans un regard en arrière. Autour de lui, l'ombre fantomatique des arbres émaciés dansait en silence, lui rappelant à chacun de ses pas l'aventure qu'il avait entreprit. Peut-être un jour reviendrait-il dans cet endroit qu'il avait chéri, comme son maître avant lui. Mais pour l'instant il fallait se focaliser sur le présent. Au dessus de sa tête, une Mannslieb pâlichonne, à peine arrivée à son premier quart, peinait à éclairer le chemin et sans l'aide des étoiles, il lui aurait été impossible de faire un seul pas sans trébucher. Sa vue n'était plus aussi bonne qu’auparavant. Parfois, il lui semblait apercevoir la silhouette d'un loup ou d'un monstre nocturne; Mais l'apparition disparaissait aussitôt, ne laissant que le hululement ponctuel d'une chouette pour le faire frissonner. Puis le silence reprenait ses droits, seulement interrompu par le crissement régulier des feuilles sèches sous ses souliers.
Image
Au bout d'une petite heure, Yggrid s'arrêta car l'évidence venait de le frapper. Il avait marché sans discontinuer mais où allait-il ? Il ne connaissait même pas l'heure et ce n'était certainement pas les maigres fournitures contenues dans son sac qui allaient le renseigner. Sans s'en rendre compte, il avait même quitté le modeste chemin qu'il avait suivi jusque là (ou peut-être que le chemin avait simplement disparu) et il se retrouvait désormais seul au beau milieu des bois.
Enfin, pour compléter ce sinistre tableau, un léger brouillard venait de se lever et obscurcissait sa vision déjà faible. Pris d'un abus de confiance, le vieil homme était parti dans la nuit sans se soucier de la terrible réputation des zones sauvages de l'Empire. Sans aucune autre source de lumière que l'inutile flammèche de son bâton, il était complètement démuni...

Soudain, il s'aperçut que tous les bruissements animaux avaient disparus. A la place, un bourdonnement sourd provenait d'un rassemblement de cèdres à une centaine de mètres devant sa position.

Test de vision nocturne, (INT+HAB)/2:
Malus -2

Obtenu -> 5 (réussi).
A mieux y regarder, il semblait même qu'une lumière indistincte s'en dégageait ! Se pouvait-il que cette discrète agitation soit d'origine humaine ? Après tout, il ne savait absolument pas où se trouvait le bourg le plus proche et il se pouvait tout à fait qu'un village se soit installé par ici.

L'idée de rejoindre d'autres hommes l'enthousiasmait. Lorsqu'il séjournait encore dans sa tour, il n'avait pas souvent eu l'occasion de parler à quelqu'un d'autre que son chat. Parfois, la solitude lui pesait un peu mais il avait toujours su s'en accommoder. De plus, son instinct lui disait aussi de se méfier. Il n'avait pas atteint sa soixantième année en fonçant bêtement sur la première nouveauté venue. Cet évènement salvateur pouvait tout aussi bien être un danger de mort ! Avec méthode, Yggrid observa les possibilités qui s'offraient à lui.
Derrière lui, les traces de son passage étaient encore visibles et il pouvait encore faire demi-tour. A sa gauche, la forêt plus sombre que jamais contrastait avec les arbres qui semblaient s'espacer sur sa droite. A moins qu'il ne trouve une autre solution, il devrait se décider sous peu. L'immobilité dans le froid de la nuit commençait à engourdir ses membres et l'humidité des chapes de brouillard commençaient juste à déposer un léger maillage de gouttelettes sur sa pèlerine.
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Yggrid Zharathustra
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Re: [Yggrid Zharathustra] Un voyage inattendu

Message par Yggrid Zharathustra »

Le voilà à son tour luciole dans les ténèbres, petit point blanc s'avançant vers l'infini. La nuit semblait n'être qu'un voile tiré pour donner du répit à cette Terre. La lune faiblarde n'offrait ni réconfort, ni inspiration tant sa lumière était faible. Peut-être que, du haut de la tour, s'approchant du ciel, il la distinguait mieux ? Qu'importe, le tintement de l'armature de fer qui encadrait la porte résonnait encore dans l'esprit du vieux Sorcier, comme le glas lancinant de l'après-bataille. Étrange sentiment que celui qui s'emparait d'Yggrid. Les souvenirs. Ceux qui sont d'une saison qui n'a même plus de nom et qui n'en finira pas de lui plisser le front. Combien d'années avait-il passé derrière ces murs ? Trop, certainement. Allait-il oublier tout cela ? Allait-il oublier sa vie passée ? Avait-il laissé ça, bien à l'abri, dans sa tour ? Non. Il y a de ces instants qui ne s'oublient pas.

Le Sorcier marchait à grandes enjambées, foulant des pieds l'herbe déjà humide le menant vers demain. Chacune de ses expirations laissait échapper un petit nuage de vapeur qui s'évanouissait dans la brume qui s'épaississait. Soudain, Yggrid s'arrêta. Un brin essoufflé, perdu dans ses pensées, il ne s'était pas intéressé à la destination vers laquelle ses pas le menait. La lumière de Mannslieb transperçait difficilement l'épais manteau de branche que la forêt faisait courir au-dessus de la capuche du vieillard. La solitude lui sauta au visage. Seul. Plus un bruit. Qu'avait-il fait ? Pourquoi était-il parti de chez-lui ? Qu'est-ce qui l'avait amené ici ? Où était-il ? Où allait-il ? Les ombres qui se dressaient devant-lui lui rappelèrent celle qu'il croyait voir danser sur les murs de sa bibliothèque lorsque la flamme de sa chandelle se courbait sous le poids de la brise. Cependant, ici, il n'avait aucune chandelle. Rien n'éclairait son chemin, ni même son esprit. D'ailleurs, son chemin semblait lui-aussi s'être évanoui.

Le vieux sorcier serra sa pèlerine autour de son cou pour tenter de faire barrière au froid qui s'installait. Il ferma les yeux quelques secondes, tentant de se calmer et de mettre de l'ordre dans ses pensées. Lorsqu'il les ouvrit, le silence avait laissé place à une sorte de bruit sourd et continu, pareil à un essaim d'abeilles. Au loin, il lui sembla reconnaître une lumière, ou une simple lueur. Un Feu ? Qui pourrait bien se trouver dans les parages ? Surtout à cette heure-ci ! Enfin, cette heure-ci, cette heure-ci ... Comment pouvait-il savoir quelle heure il était ?! Lui qui avait toujours vécu hors du temps, loin de tout, le voilà bien embêté.

En y regardant à deux fois, le bois sur la droite semblait respirer. La lumière pâle de la lune y était moins timide alors qu'au contraire, sur la gauche, les ténèbres ne faisaient que s'assombrir. Que faire ? Il lui fallait prendre une décision et vite. Si ce qui semblait être un feu, voire un campement, était peuplé d'Hommes, alors il pourrait demander sa route et peut-être même se sustenter. Au contraire, s'il ne s'agissait pas d'Humain, il pourrait voir son voyage s'achever bien plus rapidement que prévu. Pourquoi ne pas simplement prendre vers la droite, là où les arbres semblaient indiquer une sortie ? Ou bien, tenter de faire s'illuminer son bâton pour s'enfoncer au coeur du bois ? Non, il fallait être prudent. Le mieux était, s'il n'avait pas déjà été repéré, de rester caché, tout en se rapprochant à la fois du feu et de la sortie. Ainsi, si les choses tournaient mal, il pourra toujours tenter de s'échapper.

Le Vieux mage s'avança alors lentement vers la droite, tout en se rapprochant du campement, capuche rabattue, la main serrant toujours la pèlerine autour de son cou.
Yggrid Zharathustra, Mage Renégat
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Dans une tour vivait un Sorcier ...

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[MJ] Loec
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Re: [Yggrid Zharathustra] Un voyage inattendu

Message par [MJ] Loec »

Son choix était fait. Sous couvert de ténèbres et de brumes, Yggrid avança le plus silencieusement possible vers l'objectif qu'il s'était fixé.
Test de déplacement silencieux (sous HAB) :
Bonus de +3; -1 tous les 20 mètres parcourus
Bonus actuel +3

Obtenu -> 4 (réussi). Tu avances de 20 mètres.
Malgré le doux bruissement de sa robe traînant sur le sol, le vieux mage parcourut les vingt premiers mètres sans difficulté particulière. Pour un vieillard de son espèce, il était même étonnant qu'il puisse se déplacer avec tant d'agilité. A se demander si Ranald ne guidait pas ses pas...
Test de déplacement silencieux (sous HAB) :
Bonus actuel +2

Obtenu -> 8 (réussi). Tu avances de 40 mètres.
Vingt mètres plus loin, tout se passait aussi bien. Le sorcier était en veine. De plus, la lumière devenait de plus en plus distincte si bien qu'il put aisément déterminer son origine précise. Manifestement, des êtres humains, où tout du moins des êtres intelligents avaient décidé d'allumer un feu pour lutter contre les rigueurs des nuits impériales.
Test de déplacement silencieux (sous HAB) :
Bonus actuel +1

Obtenu -> 4 (réussi). Tu avances de 60 mètres.
Il y était presque ! Rien qu'un peu et il découvrirait ce mystère que le brouillard voilait à sa vue ! Une unique goutte de sueur perla le long de son front, ruissela sur sa joue avant de se détacher de son menton rugueux pour s'évanouir dans l'obscurité. Une seule erreur pourrait lui coûter la vie.
Test de déplacement silencieux (sous HAB) :
Bonus actuel 0

Obtenu -> 12 (raté).
La branche craqua haut et fort. L’œil hagard, le sorcier mis une bonne seconde avant de comprendre ce qu'il s'était passé. Lorsqu'il retira son pied, le mal était déjà fait.
Image
Armé d'une énorme hache à deux mains, l'homme-bête jaillit des brumes. Il ne lui fallut pas beaucoup de temps pour repérer le pauvre sexagénaire. Yggrid était d'ailleurs chanceux de ne pas déjà avoir été repéré par l'odorat très développé du mutant.
L’œil rageur, l'adversaire chargea en hurlant un cri de guerre incompréhensible pour des oreilles humaines.

Inconnu tire sur Homme-bête 1 :

Obtenu -> 10 (réussite).
Sortie de nul part, la flèche siffla et s'enfonça dans la gorge du sbire du chaos qui s'effondra dans un gargouillis peu ragoûtant. Il n'était pas encore mort, mais l'épais bouillon de sang qui giclait de sa blessure ne lui donnait que quelques minutes supplémentaires. Sous l’œil effrayé d'Yggrid, le corps de la bête s'agita de violentes convulsions avant s’immobiliser brutalement. Mais ce n'était pas fini; montant des tréfonds boisés, d'autres beuglements s'envolèrent vers le ciel si bien que la forêt fut rapidement saturée par cette cacophonie hurlante. La forêt si calme il y a quelques minutes s'était transformée en piège mortel ! Partout, comme les différents instruments d'un même orchestre, des petits groupes de mutants criaient à la lune leur haine incommensurable.
Il était impossible d'estimer le nombre de bêtes ni leur emplacement, mais certains cris semblaient venir de loin. Yggrid savait seulement qu'il y en avait assez pour le tuer avant qu'il ait pu dire "oups"... et il n'avait absolument aucune idée de la démarche à suivre.

Cependant, encore sous le coup de la montée d'adrénaline provoquée par sa soudaine agression, il crut remarquer d'autres bruits que les vagissements des hommes-bêtes. Autour de lui, l'air vibrait à un rythme régulier, comme si une nuée d'insecte avait soudainement pris son envol. Le premier cri de douleur confirma ce dont il se doutait : l'archer n'était pas seul. Sans qu'il se soit rendu compte de rien, il s'était retrouvé coincé dans une escarmouche entre des éclaireurs, certainement des chasseurs impériaux, et un petit contingent d'hommes-bêtes.

Alors même qu'il n'avait encore rien fait, la guerre nocturne s'engagea. Le bruit des armes s'entrechoquant et des flèches filant vers leur cible emplie la forêt sans qu'Yggrid ne voit rien. Uniquement guidé par le son, il essaya de distinguer l'allure que prenait la bataille, en vain. Lui qui voulait simplement visiter les merveilles du monde, il baignait désormais jusqu'au cou dans la barbarie et la violence de celui-ci. Une barbarie qui allait sans doute lui coûter la vie s'il ne décidait pas d'une stratégie rapidement.
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Yggrid Zharathustra
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Re: [Yggrid Zharathustra] Un voyage inattendu

Message par Yggrid Zharathustra »

Discrétion était le maître mot. Lentement, Yggrid se dirigeait vers la lumière orangée qui pointait à l'horizon. Les pas se suivaient, dans un silence morbide, se posant les uns après les autres sur le tapis de mousse qui parsemait la forêt. La nuit ne semblait pas vouloir laisser place au Jour, à croire que les ténèbres décidèrent que leur temps était venu. Le froid était presque palpable pourtant, le vieux sorcier avait chaud, trop chaud. Peut-être était-ce la peur qui lui donnait ces suées ? Certainement, mais quel autre choix avait-il ? Faire demi-tour et retourner chez-lui ? Pour y faire quoi ? Rien ? Encore et toujours ? Non, il lui fallait avancer. Chacun de ses pas le rapprochait de ce qui semblait être un feu. Ne faudrait-il pas être bête pour faire un feu en pleine forêt si on n'est pas Humain et capable de se défendre ? Cela devait sûrement n'être qu'un petit campement de bûcherons, rien de plus.

Le sorcier pris de l'assurance, l'éventualité d'une menace semblait s'être totalement échappé de son vieux crâne ! Il avance un peu plus, toujours sans faire le moindre bruit. Il se demande si quelqu'un pouvait le voir à l'heure actuelle, Avec sa longue pèlerine, on le prendrait sûrement pour un spectre ! Qui aurait envie de s'attaquer à un spectre ?! Personne ,pas mê... *CRACK* Yggrid s'arrêta net, leva son pied gauche et aperçu une branche. Il avait marché sur une branche. Une fichue branche qui s'était mise sur son chemin ! Le vieux mage pesta alors que le craquement semblait raisonner dans toute la forêt, Puis, ce fût le silence. Un silence angoissant où même le vent s'était arrêté de souffler sa légère brise pour que tout le poids de son erreur lui pèse sur le dos. Ce silence ne dura que quelques secondes qui semblèrent être des heures. Le vieillard était crispé dans une position à mi-chemin entre le flamand-rose et le vélociraptor. Soudain, un hurlement emplis de haine sortir des fougères derrière-lui. A peine le temps de se retourner et de voir son agresseur, Yggrid tomba à la renverse, son postérieure maigrichon rebondissant sur la mousse.

Tout se mit alors à ralentir. La bête s'éleva dans les airs avec la grâce porcine des danseuses de Berchafen. Qu'était cette monstruosité ? Des cornes difformes, des naseaux à la place des narines, des crocs acérés, un torse velu, des pieds de boucs... Un Homme-Bête. Un Homme-Bête était en train de lui sauter dessus, levant sa hache fièrement en direction du visage de notre Sorcier. Mais qu'avait-il fait aux Dieux pour se retrouver dans cette situation ?! Il venait à peine de partir de chez lui que le monde semblait déjà lui en vouloir ! Et puis en plus, ça bave ces bêtes-là ! Voilà comment il allait mourir ? Tué simplement par un chose-homme qui bave et qui a des cornes ?

Un bruit sourd, sortant de nulle part, puis l'Homme-bête stoppa net son saut pour s'écraser sur le sol de toute sa masse. Qu'est-ce que c'était encore que cette Histoire ?! Le vieux mage se releva prestement, voulu partir, mais jeta d'abord un coup d'oeil sur le monstre au sol. Il n'était pas mort, non, mais la flèche en travers de son cou ne l'aide en rien. Alors que le sang coulait abondamment et que la bête semblait courir un marathon, mais à l'horizontale, d'autres hurlements déchirèrent la nuit jusqu'à encercler de leur bourdonnement le coeur de la forêt. Puis, les bruits sourds revinrent, en masse, tels des étoiles filantes. Que faire ? Il ne savait toujours pas où aller, ni quand le jour se lèverait ! Il fallait agir vite, avant qu'une flèche perdue ne l'atteigne voire pire, qu'un autre Homme-Bête vienne lui tenir compagnie.

Yggrid s'approcha alors du cadavre encore chaud de la chose, puis s'intéressa à la flèche. D'après ce qu'il en déduisit, la flèche venait de la gauche. Il se mit en quête de son mystérieux sauveur, alors que, partout autour, dans chaque coin d'ombre, la bataille faisait rage entre Chasseurs Impériaux et Bêtes du Chaos...
Yggrid Zharathustra, Mage Renégat
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Dans une tour vivait un Sorcier ...

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[MJ] Loec
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Message par [MJ] Loec »

Remontant la direction de la flèche, Yggrid avança vers l'endroit où la forêt s'épaississait. Autour de lui, le fracas sourd des nombreux affrontements diffusait une curieuse mélodie de mort. Des râles de souffrance entrecoupaient parfois ce bourdon intarissable, rappelant au ciel la cruauté de la guerre. Comme effrayée devant toute cette horreur, la lune et les étoiles se cachèrent derrière une épaisse chape de nuages sombres privant ainsi les mortels de leur pâle lumière. Un noir complet, presque tangible s'abattit avec lourdeur sur la forêt. Pour répondre à cette initiative, le brouillard ne fit que s'épaissir et acheva de neutraliser le sens de la vue du vieux magicien. A tâtons, il continua tout de même d'avancer, priant un dieu quelconque de lui venir en aide.

C'est alors qu'il déboucha dans une petite clairière. Étrangement, la visibilité y était un peu meilleure et il put se rendre compte de la situation. Au centre, deux humains vêtus d'une simple veste de cuir bouilli essayait désespérément de se défendre contre trois hommes-bêtes hargneux. Allongés dans l'herbe humide, une dizaine corps toute races confondues gisaient déjà, inertes et sans vie. Leurs positions torturées évoquait un macabre tableau sorti de l'esprit d'un artiste délirant. Mais l'odeur de sang qui saturait l'air était bien réelle. Pris à la gorge Yggrid s'empêcha de justesse de régurgiter son dernier repas. Lorsqu'il se reprit enfin, il put détailler avec un peu plus de précision la scène qui se déroulait devant lui.

Le premier homme devait avoir la quarantaine. Bardé de cicatrices, il avait le visage rugueux et couvert d'une épaisse barbe grisonnante. Yggrid ne connaissait rien au combat, mais si on lui avait demandé son avis, il aurait parié que le guerrier était un vétéran au vu de sa façon calme mais puissante de se battre. En effet, la lourde épée à deux mains qu'il faisait tournoyer autour de lui empêcha à maintes reprises le trio d'hommes-bêtes de s'avancer trop près ou de porter un coup fatal. Si Yggrid avait pu regarder de plus prêt, il aurait aussi remarqué la longue estafilade qui lui barrait le flanc droit, déversant sur long de sa jambe et le sol le liquide carmin de sa vie.

Le deuxième humain était beaucoup plus jeune. Brun, les yeux bleus, on aurait presque dit un enfant. Sa peau glabre recouverte de sueur contrastait avec celle de son compagnon. On pouvait d'ailleurs supposer qu'il était l'apprenti de ce dernier. Quoiqu'il en soit, son style de combat était beaucoup moins assuré et précis. Un œil expert aurait vite remarqué les mouvements inutiles et fatiguant effectuée par sa courte épée à une main. Dans son dos, un carquois presque vide et un arc court de bois simple se balançaient au rythme de la bataille. Même d'où il était, Yggrid pouvait remarquer les jambes tremblantes et les bras à bout de force du jeune garçon.

Quant aux trois mutants, ils n'étaient pas foncièrement différent du premier croisé par le vieux sorcier. Les trois avaient une tête de bouc. On pouvait juste noter les cornes particulièrement proéminentes de l'un d'entre-eux. Torses nus, ils n'étaient habillés que d'un pagne de peau troué et de diverses babioles passées à la ceinture tel que des os d'animaux ou des pierres grossièrement taillées. Armés respectivement d'une épée rouillé, d'un hache et d'un bouclier et d'un gourdin à pics, leur surnombre et leur rage compensait leur incompétence martiale.

Une chose était sûre, sans l'aide de quelqu'un, les deux hommes déjà essoufflés ne feraient pas long feu face à la colère de leurs adversaires...
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Yggrid Zharathustra
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Re: [Yggrid Zharathustra] Un voyage inattendu

Message par Yggrid Zharathustra »

Et des ténèbres jaillis la lumière.

S'avançant de plus en plus profondément dans la Forêt, Yggrid ne voulait pas s'arrêter. La Nuit semblait s'éterniser et s'assombrir à chaque arbre passé. Que faire ? Continuer, inlassablement. Etait-ce en laissant les bougies au fond des tiroirs que nous éclairions les pièces les plus sombres ? Allaient-elles s'allumer seules ? Non. Pour chasser les ténèbres, il faut leur faire face. C'est d'un pas hésitant qu'il avançait dans le noir le plus complet, cherchant les yeux plissés la moindre source lumineuse. Autour de lui, la fin du monde semblait annoncée. Des râles incessants, des flèches décochées à tout bout de champ, la mort semblait avoir une musique qui lui était propre, et voilà que ce soir on la lui jouait. Le vieux mage s'arrêta un instant, reprenant son souffle et tentant de prendre le dessus sur la peur qui l'envahissait. Qu'est-ce qui le poussait à continuer ? En réalité, pourquoi marchait-il ? Pourquoi n'attendait-il tout simplement pas que le jour se lève, assis au pied d'un Arbre centenaire ?! Parce qu'il en avait assez. Assez de n'être que passif dans une vie qui défile plus vite encore qu'un coursier elfique. Assez de subir, il veut agir. Il ne veut plus attendre, il veut comprendre. Il ne veut plus deviner, il veut voir, toucher, goûter, échanger, réussir, échouer ! Combien de temps lui restait-il à vivre de toute façon ? Peut-être quelques secondes ? Des Heures ? Des Jours ? Des Mois ? Des Années ? Qui le savait, hormis les Dieux ? Alors, tant qu'il était vivant, il devait poursuivre, s'acharner, même si ses articulations le brûlaient, même s'il ne savait pas où il allait, même s'il ne savait qu'une chose : Il est en vie, le reste n'est que du vent.

Soudain repris d'un élan d'espoir, bâton en main, le vieux Sorcier poursuivi sa route à travers les bois, écartant tout en marchant les branches et les haies. Il lui restait tant de choses à vivre, il ne pouvait abandonner comme cela. Il marcha longtemps, sans s'arrêter, toujours entouré de cette symphonie morbide joué par les pires musiciens du vieux Monde. Il se surprit à songer de nouveau à l'Homme-Bête qui lui avait sauté dessus quelques minutes plus tôt. Comment de telles créatures peuvent-elles exister ? Qu'est-ce qui la poussait à attaquer un vieillard dans une forêt ? Avec quelle flamme était nourri cette haine ? Après tout, elle était un animal avant tout, c'est ce pourquoi les Homme se battaient contre. Mais, dans ce cas, les Hommes aussi se battent entre-eux ... Cela voudrait-il dire que notre civilisation ne vaut pas mieux que ces choses qui se promenaient en culotte ?!

Le Mage fut interrompu dans ses pérégrinations de l'esprit par des cris qui s'étaient approchés. Au loin, la pâle lueur de la Lune semblait refaire son apparition. Yggrid s'avança, à pas de loup, et s'abaissa pour être dissimulé par un buisson, à l'orée de ce qui semblait être une clairière. Devant lui, le spectacle d'une boucherie sans nom prenait place. Des cadavres entremêlés d'Hommes et de Bêtes semblaient ne faire qu'un dans une étreinte funeste. Le sang recouvrait l'herbe si bien que la clairière ne ressemblait plus qu'à une gigantesque mare où aucun canard n'irait jamais nager. En son centre, la bataille faisait rage. Encerclé par trois infâmes monstres à corne, deux Hommes lutaient tant bien que mal pour leur survie. L'un, plus âgé, résistait avec pragmatisme. Aucun bruit ne sortait de sa bouche. Le regard froid, il parait chaque attaque portée par les bêtes tandis que le plus jeune, qui n'était qu'un enfant à côté de l'Homme mûre qui lui tournait le dos, tremblait de froid, de peur ou de colère. Les deux humains semblaient en bien fâcheuse posture vis-à-vis de leurs ennemis.

Que faire ? Le sorcier devait prendre une décision et vite. S'il s'enfuyait, les deux Hommes mourraient sous les armes des Hommes-Bêtes. Qui plus est, cela pourrait faire trois créatures de plus à sa recherche. Non, il ne pouvait rester là, à ne rien faire, et reparti d'où il venait. Il fallait agir.

Yggrid sorti alors de l'Ombre, s'approcha discrètement du groupe qui se livrait bataille et ouvrit son grimoire. Mannslieb semblait se tourner vers le Vieillard qui, d'une vois forte, incanta :
Lumière, viens-à moi et transperce de ta pureté les ténèbres que voilà !
Ses bras s'écartèrent, sa tête sembla implorer le ciel et son corps tout entier sembla flotter dans l'air ...
Bon, je lance donc le sort "Regard Radieux", mais ne sous-entend pas qu'il réussi dans ma dernière phrase, attention hein ! Je ne mets pas la charrue avant les bœufs quoi !
Yggrid Zharathustra, Mage Renégat
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[MJ] Loec
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Re: [Yggrid Zharathustra] Un voyage inattendu

Message par [MJ] Loec »

Comme tu n'as pas précisé l'HB sur lequel tu lançais ton sort j'en ai choisi un au hasard
Yggrid lance Regard Radieux :

Obtenu -> 19 (échec).
Le flop est presque aussi monumentale que la dramatisation mise en place par Yggrid. En réponse à sa courte incantation, pas le moindre souffle magique ne vient perturber le monde physique. Seule la froide brise de la nuit, bien réelle, agite lentement les herbes comme pour se moquer de la piètre performance du vieillard.

Impossible d'ignorer le tonitruant "cri de guerre", les protagonistes de la clairière se retournent, à la fois choqués et irrités par l'interruption. D'où il est, Yggrid ne distingue pas le visage des deux humains, mais vu son étrange entrée en scène, ils pourraient aussi bien être agressifs que sympathiques. La pause est de courte durée et immédiatement les échanges de coups reprennent tandis que le son des lames contre les lames reprend sa litanie métallique.

Cependant, un des hommes-bêtes ne l'entend pas de cette oreille. Lâchant son combat actuel, armé de son épée, il se détache de ses compagnons et charge vers le vieux mage toujours immobile.

HB 1 charge Yggrid. Arrivée dans un post.
Le mutant court très vite ! Dans moins de quelques secondes il sera au contact. Et il n'y a aucun doute sur l'issu d'un démêlé au corps à corps entre Yggrid et celui-ci. Pour sauver sa vie, le choix le plus sage serait sans doute de fuir, mais lorsqu'il jette un rapide coup d’œil vers le centre de la clairière, il s'aperçoit que le vétéran a de plus en plus de mal à contrer les attaques furieuses de ses adversaires, même si leur nombre a été réduit. C'est sans compter sur le jeune homme à bout de force qui semble s'effondrer d'un instant à l'autre.

Encore une fois, le cerveau en ébullition du vieil homme analyse la situation. Derrière lui, les bois où il aurait peut-être une chance de semer son opposant. Devant lui, un sbire du chaos enragé qui menace de le tuer d'un instant à l'autre. Et tout autour de lui, le sol humide de la forêt nocturne, parfois parsemé de bout de bois et de feuilles mortes.
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