Au bout d'une petite heure, Yggrid s'arrêta car l'évidence venait de le frapper. Il avait marché sans discontinuer mais où allait-il ? Il ne connaissait même pas l'heure et ce n'était certainement pas les maigres fournitures contenues dans son sac qui allaient le renseigner. Sans s'en rendre compte, il avait même quitté le modeste chemin qu'il avait suivi jusque là (ou peut-être que le chemin avait simplement disparu) et il se retrouvait désormais seul au beau milieu des bois.
Enfin, pour compléter ce sinistre tableau, un léger brouillard venait de se lever et obscurcissait sa vision déjà faible. Pris d'un abus de confiance, le vieil homme était parti dans la nuit sans se soucier de la terrible réputation des zones sauvages de l'Empire. Sans aucune autre source de lumière que l'inutile flammèche de son bâton, il était complètement démuni...
Soudain, il s'aperçut que tous les bruissements animaux avaient disparus. A la place, un bourdonnement sourd provenait d'un rassemblement de cèdres à une centaine de mètres devant sa position.
A mieux y regarder, il semblait même qu'une lumière indistincte s'en dégageait ! Se pouvait-il que cette discrète agitation soit d'origine humaine ? Après tout, il ne savait absolument pas où se trouvait le bourg le plus proche et il se pouvait tout à fait qu'un village se soit installé par ici.Test de vision nocturne, (INT+HAB)/2:
Malus -2
Obtenu -> 5 (réussi).
L'idée de rejoindre d'autres hommes l'enthousiasmait. Lorsqu'il séjournait encore dans sa tour, il n'avait pas souvent eu l'occasion de parler à quelqu'un d'autre que son chat. Parfois, la solitude lui pesait un peu mais il avait toujours su s'en accommoder. De plus, son instinct lui disait aussi de se méfier. Il n'avait pas atteint sa soixantième année en fonçant bêtement sur la première nouveauté venue. Cet évènement salvateur pouvait tout aussi bien être un danger de mort ! Avec méthode, Yggrid observa les possibilités qui s'offraient à lui.
Derrière lui, les traces de son passage étaient encore visibles et il pouvait encore faire demi-tour. A sa gauche, la forêt plus sombre que jamais contrastait avec les arbres qui semblaient s'espacer sur sa droite. A moins qu'il ne trouve une autre solution, il devrait se décider sous peu. L'immobilité dans le froid de la nuit commençait à engourdir ses membres et l'humidité des chapes de brouillard commençaient juste à déposer un léger maillage de gouttelettes sur sa pèlerine.