[Juliette Dickens] Renaissance et nouveau départ.

La population rurale de l'Ostermark est composée de gens capables et autonomes qui se battent souvent aux côtés des Kislévites contre les pillards Nordiques. Wolfram Hertwig dirige sa province depuis Bechafen, situé dans le Nord.

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[MJ] Vivenef
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Re: [Juliette Dickens] Renaissance et nouveau départ.

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  • Je comprends ta pensée, ce à quoi tu voulais venir en étant témoin de la mort du garde par un coup de feu, mais, non, pas de cela. Il peut avoir été tué par ses confrères, mais tu ne le saurais pas (gorge tranchée plutôt que d’aller prendre la peine d’aller chercher un mousquet ou ce genre d’arme à feu… S’il y en a, ce que je doute)
    Le retour à la petite cabane de chasseur se déroula sans souci apparent. Elle se découpa dans l’ombre de la forêt, dans le même état que lorsque Juliette l’avait quittée, à cela près que, lorsqu’elle y pénétra, il n’y avait plus aucune trace de Laëssya. A la place, une odeur de sang vous prenait au nez, et, sur le sol, s’étalait une grande trace rougeâtre qui luisait encore. Dans le coin de la pièce, là où allait ladite trace menait, gisait un corps abandonné. Mais il ne s’agissait que de celui de la prêtresse, dont personne, si ce n’était Laëssya lorsqu’elle l’y avait traîné, ne s’était encore occupé.

    Si Juliette s’inquiéta peut-être un peu en pensant que sa maîtresse n’avait pas tenu sa parole, elle fut rassurée en entendant, tout d’abord, de petits craquements qui se rapprochaient de la cabane où elle se trouvait, pour enfin apercevoir sa génitrice. Celle-ci avait les cheveux mouillés, le tissu qui lui collait à la peau, et le teint et les yeux encore plus clairs et scintillants que d’ordinaire. En voyant arriver Juliette, elle marqua un petit temps d’arrêt étonné, haussa un sourcil interrogateur, et, se précipitant soudainement sur la nouvelle-née, lui attrapa le menton en lui tournant le visage du côté gauche.

    « Tu as bien fait vite là où je te donnais pourtant le temps, commença-t-elle sans aucune émotion, hochant simplement la tête en voyant que la blessure n’était plus présente sur sa joue. Je serais bien curieuse de savoir comment tu as procédé. » Ce qui était présenté comme une simple affirmation était en réalité une question, eu égard à la petite étincelle d’interrogation que Juliette put lire dans le regard de Laëssya comme cette dernière marquait une petite seconde, plongeant son regard dans le sien, avant de la lâcher brutalement.
    Très court, voui, je sais. n_n

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Juliette Dickens
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  • Juliette Dickens tenta de recoiffer ses cheveux en y passant ses doigts et fit ce qu’elle put pour enlever de ses vêtements la poussière des chemins, alors qu’elle se dirigeait vers la petite cabane de chasseur où devait l’attendre Laëssya. La jeune fille gardait sans cesse un œil en direction de l’est afin de surveiller la progression de l’astre honni. Les nombreuses branches obstruaient la vision de Juliette, donc la vampire décida de grimper dans un arbre pour avoir un meilleur poste d’observation. Elle commença l’ascension en s’aidant des branches d’un pin, mais une fois un peu plus haut, l’écorce était rendue glissante par la mousse et l’humidité de la nuit, ses doigts glissèrent, mais ses griffes lui permirent de s’accrocher. Juliette se retrouva pendue dans le vide, son corps se balançant légèrement, les pieds battant l’air.

    Suspendue par une seule main, la vampire nouveau-née s’émerveilla elle-même de ces nouvelles capacités apportées par le baiser de Laëssya. Elle ressentait bien son propre poids tirer sur son bras, mais elle se sentait parfaitement capable de tenir et n’éprouvait pas la moindre peur de tomber. Elle était en fait presque aussi à l’aise que si ses pieds avaient touché le sol.
    Elle se tira finalement vers le haut d’une seule main et tendit l’autre pour attraper une branche, puis se souleva ensuite avec facilité sur l’arbre. Elle était enfin arrivée au sommet et le soleil ne semblait pas encore prêt à remplacer les lunes.

    Juliette se mit ensuite debout sur une branche pour bondir sur l’arbre suivant.
    Elle se sentait tellement bien de voler ainsi dans les airs qu’elle ne put s’empêcher de rigoler. Elle sauta de branche en branche, puis encore une autre, faisant chuter les petites gouttes qui s’étaient formées avec l’humidité. Quelle sensation ! Jamais elle n’avait ressenti une telle chose de toute son existence. En fait, dans sa vie précédente, elle aurait été bien incapable de tels prodiges. C’était sa nouvelle force qui lui donnait autant de grâce et d’agilité. Quelle joie d’utiliser ainsi ses nouvelles capacités. Quel bonheur de bondir comme un chat et de s’approprier ainsi les arbres de toute une forêt. Etait-ce cela se sentir un dieu ?

    Finalement elle se laissa tomber pour regagner le sol toujours plongé dans la pénombre. Elle courut ensuite d’arbre en arbre jusqu’à la cabane de chasseur.
    Quand elle passa la porte de la cabane, elle s’aperçut qu’elle était vide, exception faite du cadavre de la prêtresse qui reposait dans un coin de la pièce. Aucune trace de Laëssya ? L’avait-elle abandonnée, déçue par son comportement ? Juliette n’eut pas le temps de réfléchir trop longtemps car des petits craquements se firent entendre derrière elle et quand elle se retourna, elle put découvrir sa génitrice.


    « Tu as bien fait vite là où je te donnais pourtant le temps. Je serais bien curieuse de savoir comment tu as procédé. »

    Juliette ne put s’empêcher de sourire en pensant qu’elle venait sans doute d’épater Laëssya.

    « Rien de bien difficile, maîtresse. Je me suis nourrie sur un voleur d’Osterwald. Alors que je faisais mon arrivée en ville, un homme est sorti en courant du temple de Shallya, poursuivi par un vieux prêtre rondouillard. Le voleur a distancé facilement son poursuivant et j’en ai profité pour l’arrêter dans une ruelle sombre avant de me nourrir sur lui. Maintenant, il réfléchira à deux fois avant de voler la colombe de l’autel du temple ! »

    La jeune fille n’avait pas put s’empêcher de mentir car elle aurait été bien embêtée pour argumenter sur le fait qu’elle n’avait pas voulu se nourrir sur une prêtresse mais que par la suite elle s’était jetée sur un soldat. Juliette avait utilisé son expérience personnelle pour rendre son mensonge plus réaliste…
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Juliette Dickens, Voie de la Belle Mort (Beauté Mortelle)
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[MJ] Vivenef
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  • Ce passage dans les arbres n’est pas sans m’en rappeler un autre, tiens. :mrgreen:
    Par ailleurs, j’ai trouvé un moyen de contourner, peut-être, l’exécution à l’arme à feu pour que tu puisses intégrer tes dernières pensées ou ton dernier ressenti sur les humains dans le Rp, bien que cela soit moins sûr.


    Loin de l’épatement, c’était sans aucun doute une petite moue réprobatrice que l’on pouvait lire sur le visage de Laëssya ; une moue de circonstance pour un travail qu’elle présumait bâclé à coup sûr. Elle écouta toutefois la réponse à sa question avec attention.

    «Un voleur… ? Laëssya soupira. Puisses-tu te rendre compte un jour ou l’autre que tu n’es pas obligée de te nourrir sur ce genre de personne… Enfin, cela, tu le sais déjà, mais que tu acceptes ce fait-là serait un bon début. Elle regarda Juliette droit dans les yeux. J’imagine donc que tu ne l’as pas tué en le vidant de son sang. Ce n’est pas un souci puisque nous n’allons pas tarder à migrer, mais si d’ordinaire nous avons à demeurer sur place un certain temps, il faut que tu saches qu’il n’est jamais très indiqué que de laisser ce genre de marque sur quelque personne que ce soit. Tu peux user de la Dhar pour la guérir si tu sais comment faire afin de simplement refermer la blessure en surface, ou bien l’égorger tout simplement en tranchant par-dessus cette dernière afin de la masquer, faisant croire à un simple règlement de compte. Nouveau soupir. Enfin, je gage que tu n’es pas prête, encore, pour cela. Donne-moi cette colombe et ce que tu as récupéré sur ton voleur, cela ne pourra que nous faire du bien. Et si jamais tu ressens l’envie de te laver quelque peu avant que nous partions, il y a un petit ruisseau non loin d’ici, indiqua Laëssya de la main. L’eau est glaciale, mais, crois-moi, ça ne change pas grand-chose de la bassine des von March, et tu ne risques plus vraiment de tomber malade. »

    ***
    Afin de rejoindre le ruisseau que sa génitrice lui avait indiqué, il fallait se rapprocher quelque peu du village d’Osterwald, bien que l’on pouvait y rester à une certaine distance sans craindre grand-chose de la part des habitants. Il pouvait être étrange que personne n’eût cherché à poursuivre Juliette, mais celle-ci, alors qu’elle marchait tranquillement mais en restant nonobstant aux aguets, put ressentir de son odorat fort développé une nouvelle fragrance qui soit la dégoûta, soit lui mit l’eau à la bouche. La petite brise qui faisait onduler les rares feuilles habillant encore les arbres chétifs ou les buissons rabougris de la forêt apportait avec elle une fragrance de viande grillée, et l’odeur provenait assurément d’Osterwald.

    Il était tout aussi étrange que les habitants fassent rôtir de la viande au-dehors alors même qu’il venait d’y avoir une récente attaque sur l’un de leur propre garde… Juliette s’arrêta soudainement alors qu’elle envisageait une toute autre solution. Pour le peu qu’elle en sût sur le folklore vampirique, ne parlait-on pas d’une contamination de leur maladie qu’ils pouvaient transmettre à leur victime, et que le feu était un bon moyen pour l’interrompre ? Mais l’avait-elle véritablement tué en se nourrissant sur lui ? Se pouvait-il que… L’idée était là, quoique la jeune femme ne pût pas en être certaine.

    Plongée dans ses pensées, elle ne tarda pas à tomber nez-à-nez avec la petite rivière dont lui avait parlé Laëssya, quand bien même avait-elle entendu le doux bruit de l’eau qui coulait quiètement depuis un certain temps déjà. Elle ne paraissait pas véritablement profonde et, sur chaque côté, un demi-mètre de hauteur de terre délimitait ses rives sur lesquelles se penchaient quelques saules pleureurs.

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Juliette Dickens
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  • C’est donc sans dire un mot à Laëssya que la jeune femme s’éloigna en quête du ruisseau. Juliette s’éloignait de plus en plus, se fiant à son ouïe plutôt qu’à sa vue. Après quelques minutes de marche, elle finit enfin par découvrir le ruisseau recherché, qui coulait paisiblement et qui ne paraissait pas vraiment profond. La vampire laissa tomber sa tunique sur le sol meuble des abords et son regard s’arrêta un bref instant sur le chapeau qu’elle portait depuis son départ de Blutfurt – sa famille avait disparu depuis quelques mois déjà, mais porter ce couvre-chef l’emplissait de fierté.

    Le vent était toujours agité, apportant avec un lui une forte odeur de viande grillée provenant d’Osterwald, et la température était affligeante. Juliette devait se laver rapidement ; premièrement car l’eau froide serait sûrement désagréable et deuxièmement car elle ne voulait pas être surprise aussi dévêtue. C’est pourquoi elle remonta son pantalon le long des jambes avant de se placer au centre du ruisseau pour se laver. Juliette effectua sa toilette et lorsqu’elle se retrouva enfin trempée de la nuque aux orteils, tremblante comme une feuille, elle sortit avec un immense soulagement du lit du ruisseau avant de remettre la main sur son couvre-chef. La vampire abandonna sa tunique aux abord du ruisseau, ne préférant pas enfiler du tissu sur sa peau encore trempée. Elle prendrait une nouvelle tunique qu’elles avaient volée à la margrave.

    Elle remonta donc à la petite cabane de chasseurs. Juliette pouvait ressentir les gouttes d’eau ruisseler presque douloureusement le long de son dos dénudé. Il lui tardait de se réchauffer. Elle était arrivée en ce lieu, à cette heure, où son destin était censé prendre son véritable essor. En son nom et celui de sa famille, au nom d'une destinée qui lui appartenait autant qu'on lui avait dévoyée, au nom de tant de choses chères à son cœur, elle serait celle que Laëssya attendait qu’elle devienne.

    Les ténèbres. Juliette n'avait jamais vraiment su s'il fallait redouter ou accueillir l'obscurité. Certes, elle était crainte de la race des hommes depuis si longtemps, recélant maints et maints cauchemars qu'on n'osait pas toujours imaginer...
    Mais la pénombre apportait un oubli bienheureux. Elle vous tendait les bras et les refermait sur vous, vous noyant en son sein glacé et vous apportant l'unique repos que nul ne pouvait troubler. Du moins, si la jeune femme était restée humaine. Mais elle ne l’était plus vraiment !

    Le retour prit aussi longtemps que l’aller, si ce n’est que la jeune femme connaissait la route maintenant. Le ciel était noir lorsqu’elle atteignit la porte du cabanon. Une demi-lune était haut dans le ciel, escortée des rares trous d’épingles que formaient les étoiles. Elle posa sa main sur la poignée de la porte et entra dans la demeure temporaire de Laëssya.

    Ça fait du bien d'être de retour ! :youpi:
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Juliette Dickens, Voie de la Belle Mort (Beauté Mortelle)
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[MJ] Vivenef
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  • Re-bienvenue ! o/
    La rivière respirait la tranquillité, un véritable havre de paix après les dernières épreuves que venait de traverser Juliette. Dans la pénombre vespérale se découpaient de longues branches qui plongeaient dans les eaux calmes, tel le cou de cervidés venant s’y abreuver, et le piaillement de quelques oiseaux nocturnes se faisait entendre. Quelques reflets de lune filtraient à travers les feuilles, se reflétant sur une onde claire que perturbait de temps à autre le petit clapotis d’un poisson bectant hors de l’eau.
    Et Juliette s’approcha pour y faire ses ablutions.

    Après avoir remonté son pantalon le long de ses jambes devenues élégamment fuselées, elle fit un pas dans l’eau.
    Voilà qui n’allait pas, mais sûrement était-ce dû à la froideur de la rivière que le courant empêchait de réchauffer.
    Un deuxième pas. Et ses dents se serrèrent sous la glaciale morsure, là où Laëssya lui avait pourtant affirmé qu’elle n’y serait aucunement sensible, ou presque.
    Le troisième pas fut celui de trop.

    Une petite crevasse lui fit perdre l’équilibre comme la jeune femme s’attendait à rencontrer le sol bien plus haut qu’il ne l’était en réalité, et Juliette bascula dans des eaux devenues subitement troubles. Elle eut l’impression d’être plongée dans un bain d’acide, et chaque gouttelette que constituait l’ensemble de la rivière lui collait à la peau, gluante et asphyxiante. Certes, ès qualité de vampire, la nouvelle-née ne pouvait mourir noyée, mais l’eau lui perfora nonobstant le corps et le tissu de sa peau, incisant sa chair et mettant à vif des veines devenues boursouflées et suppurantes par le liquide honni. Les muqueuses de son nez irradièrent d’une sourde douleur comme la peau du palais de sa bouche se desquamait, et l’ignoble blessure de sa joue, pourtant totalement disparue, fit apparaître une plaie dont les lèvres s’effilochaient dans une couleur blanchâtre de mauvais augure. Les vêtements qu’elle portait furent rongés sous l’acide de la rivière, et son esprit, en sus de volter dans tous les sens face à la souffrance, la contrit à affronter des souvenirs plus vivant que jamais.
    Elle se revit encore humaine, dans cette petite bassine où elle avait coutume de prendre son bain. Elle se revit le visage plongé dans l’eau opaque et sale, une grande main lui pressant l’arrière du crâne sous les flots, à quelques centimètres sous l’air salvatrice de la pièce… Cette eau opaque et sale qui lui pénétrait les poumons et lui éclatait sous la pression ses alvéoles, à l’intérieur même de sa poitrine.

    La main de l’ancienne mineuse s’agrippa à une racine qu’elle ne lâcha plus. Si ses dons vampiriques l’avaient dotée d’une force supérieure à la normale, celle-ci semblait avoir été aspirée par le courant de la rivière, et ce fut avec une difficulté presque insurmontable qu’elle parvint à se hisser hors de l’eau. Gisant sur le sol meuble de la rive, dans une boue qui commençait à se former autour d’elle, Juliette reprit ses esprits à grandes peines. Elle palpa son corps, pour le découvrir intact, et sa joue n’arborait aucunement l’ancienne blessure imprimée par l’épée d’un garde. Non, tout ce qui s’était passé dans cette rivière, son esprit l’avait imaginé, lui faisant revivre des souvenirs et des douleurs passées qui lui rongeaient l’âme.

    Et non, aussi, la jeune femme ne rentra pas paisiblement et plus rapidement à la cabane où l’attendait Laëssya. Elle n’était pas forcément plus propre après s’être lamentablement traînée comme elle l’avait pu sur la rive du cours d’eau, et son pantalon, ainsi que sa tunique si, ainsi, elle l’avait toujours conservée et ne l’avait pas abandonnée au bord du ruisseau, étaient maculés de traces.
    Des questions assaillaient sûrement son esprit qui ne parvenait pas à récupérer les pensées éparses que la douleur et la souffrance avaient envoyées aux quatre vents. D’une simple ablution, elle avait vécu une terrible torture, et le sentiment qu’elle aurait bien pu y rester se grava dans son esprit. Une ablution dont l’idée avait été soufflée par Laëssya.

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Juliette Dickens
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Message par Juliette Dickens »

  • La faiblesse eau courante… une fois qu’on la connaît, c’est pas la plus chiante :P
    La douleur lorsque le ruisseau se referma sur sa tête fut encore plus intense que toutes celles que Juliette avait pu éprouver, pire que n’importe quelle blessure qu’elle avait pu recevoir. Elle venait de commettre une erreur fatale. L’eau la tuait et il ne servait à rien de se débattre comme elle le faisait. Le courant passait à travers elle comme si elle n’avait été qu’un fantôme et entrainait avec lui ses forces vitales. Juliette les sentait s’écouler hors d’elle, comme un drapeau lentement déchiré par les bourrasques d’un vent furieux. Une trainée translucide quittait son corps et dérivait dans le courant, emportant avec elle ses souvenirs, ses émotions, ses joies et ses peines, et chacun lui faisait aussi mal que si on lui avait arraché un bras.

    La jeune femme n’arrivait même plus à penser. Elle n’y voyait plus rien. Puis une odeur de terre humide lui assaillit les narines. La terre ! La berge ! Elle se démena pour l’atteindre, priant tous ces dieux qui l’avaient abandonnée de lui permettre de continuer à se servir de son odorat.

    En tant que vampire, elle n’avait pas besoin de respirer, mais ce n’était pas la noyade qui finirait par la tuer, l’impitoyable courant qui effritait son essence vitale maintenue par des moyens surnaturels à son enveloppe charnelle s’en chargerait. La rivière l’aspirait hors d’elle comme une sangsue, tirant les forces de ses bras et la volonté de son cœur. D’autres fragments d’elle-même lui étaient arrachés avec ses souvenirs et ses sentiments. Une voix insidieuse lui chuchotait que la douleur s’éteindrait si elle capitulait et acceptait de mourir, mais elle savait qu’il s’agissait d’un mensonge. Les vampires s’accrochaient à la vie d’une poigne si tenace parce qu’ils savaient l’éternel tourment qui les attendait lorsque surviendrait la vraie mort. Et elle-même était trop peureuse pour faire face à cette destinée.

    Elle se débattit, sans même savoir si ses mouvements étaient d’une quelconque efficacité, puis ses pieds trouvèrent le fond. Le faible courant l’entrainait le long du bord, elle donna des coups de pieds, planta ses talons dans le fond et parvint à gravir une pente immergée. Elle n’était plus très loin.
    Elle tâtonna du bout des doigts et parvint à toucher ce qu’elle prit pour les branches d’un arbre. Non, plutôt des racines. Elle s’y agrippa et tenta de s’en aider pour s’extirper de l’eau. Le courant luttait pour l’entraîner, s’accrochant à son pantalon, affaiblissant sa prise et aspirant son âme, mais elle parvint à prendre pied sur la berge où elle s’effondra, en proie à des tremblements incontrôlables. Son esprit n’était plus qu’un tourbillon de douleur et de pensées morcelées.

    Elle se tourna en direction de la cabane de chasseurs, comme une taupe émergeant de son tunnel, puis rampa sur le ventre, ses doigts s’enfonçant profondément dans la terre humide. Le moindre mètre lui sembla être une lieue, la nausée et le vertige accompagnaient chacun de ses gestes, mais après avoir effectué quelques mètres, la jeune femme parvint à se relever pour marcher. Elle puisa dans ses dernières forces pour parcourir les derniers mètres qui la séparaient de Laëssya. Jamais de toute son existence elle n’avait eu aussi froid.
    Une fois dans l’embrasure de la porte du cabanon, Juliette s’adressa à sa génitrice :


    "Vous saviez ce qui allait m’attendre au ruisseau !"

    Au vu de l’état de la jeune vampire, Laëssya allait rapidement en déduire l’origine de cette exclamation…
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Juliette Dickens, Voie de la Belle Mort (Beauté Mortelle)
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[MJ] Vivenef
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  • Ça va, tu t'en sors bien concernant celle-là. =P Mais je me disais qu'elle était plutôt logique, compte tenu de ce que tu as vécu (comme te l'explique Laëssya).

    L’exclamation de Juliette, ainsi que le petit ton de reproche que Laëssya perçut dans sa voix sortit cette dernière d’une lourde torpeur désabusée qui la prenait parfois. Lorsqu’elle tourna le regard dans la direction de la nouvelle-venue, qu’elle la vit, là, se trainant lamentablement et à bout de force, son expression fut singulière, et probablement pas celle à laquelle s’attendait Juliette. Pour le moins surprise, sa maîtresse la contempla, lèvres entrouvertes, détaillant sa chevelure mouillée, s’arrêtant sur les taches de boue qui maculaient sa vêture et cherchant la moindre trace de blessure.
    « Que je susse quoi… ? »
    Et il fallut à Juliette de détailler un tant soit peu ce qu’elle venait de vivre pour que Laëssya comprît. Que la nouvelle-née le fît sur un ton mordant, plein de reproches, banal, ou même larmoyant, sa consœur ne s’en soucia pas.

    «Je vois… Non, j’ignorais tout de cela, Juliette. Ces satanés… Je ne sais pas même comment nommer cela. Ces appréhensions, rejets, peurs ou dégoûts que l’on peut éprouver face à ce qui est si innocent à autrui… Son ton trahissait un certain écœurement à l’encontre de sa nature vampirique de ce que celle-ci lui obligeait parfois à subir. Peut-être eussè-je pu m’en douter, tout au plus, après ce que tu as subi avec Frederick… Mais ces désagréments sont si aléatoires que l’on ne peut parier dessus. A toi de connaître et découvrir tes, mmh…, faiblesses, et ce en tentant de les cacher au maximum. En attendant, continua-t-elle en observant les dernières traces de douleur qu’affichait le visage de Juliette, il n’y a rien que je puisse faire davantage. »

    Elle farfouilla à travers la pièce de son regard smaragdin, que pour ne pas trouver ce qu’elle recherchait. Une fois de plus, elle considéra sa protégée.
    « Pas de bassine ou quelque grand récipient que ce soit qui te permettrait de te laver dans une eau placide, et tu n’es guère présentable, ainsi maculée comme une souillonne. Il est également impossible de revenir à l’auberge d’Osterwald, eu égard à ces petits malentendus que tu as provoqués… Je crains qu’il ne faille continuer la route comme cela, jusqu’à la prochaine bourgade, Nagenhof. Des gens et autres hobereaux bien plus puissants que la margrave Adélaïde vivent là-bas ; il s’agit d’une localité bien plus importante, que ce soit en taille ou en population. Si jamais tu dois te faire remarquer –et en bien, c’est dans cette ville même, et pas ailleurs. Quant à ce que nous ferons par la suite…
    Le visage de Laëssya se plongea dans une profonde et indécise méditation, aucunement encline à partager ses songes et ses secrets sur le futur de sa progéniture.
    J’ai quelques obligations, mais… Baste, nous aviserons ! » conclut-elle sur un haussement d’épaules.

    Le jour avait déjà laissé la place à la nuit et à ses ombres qui la gardaient depuis bien longtemps. Les deux jeunes femmes empaquetèrent les maigres effets qu’elles possédaient et ceux, bien plus précieux, qu’elles avaient volés à Adélaïde. Il y avait là de quoi remplir, si la totalité venait à être vendue, une escarcelle devenue vide par les péripéties d’un voyage parsemé d’auberges et de tavernes. Avant de franchir la porte de la cabane et de s’engouffrer dans la forêt qui l’entourait, les yeux de Juliette se posèrent une dernière fois sur le cadavre de la prêtresse qui gisait encore et toujours dans le coin de la pièce. Quelques mouches commençaient à s’agglutiner sur le corps sans vie, et des insectes rampaient en sa direction, disparaissant sous les vêtements, prêts à fourmiller en son sein.
    Laëssya se mordilla les lèvres avant d’annoncer :

    «L’on ne peut effectivement pas la laisser ici ; l’on t’attribuera très probablement sa mort une fois découverte. Et nous n’avons guère le temps de l’enterrer si nous voulons avoir l’espoir d’atteindre Nagenhof avant que le jour ne se lève. Non, nous longerons la rivière en remontant vers le bord et en contournant Osterwald. C’est là qu’il faudra trouver un moyen de la faire disparaître pour de bon.
    Amène la prêtresse sur le cheval.
    »

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